L'Aveyron est une terre de contrastes saisissants entre les massifs montagneux comme l'Aubrac qui culmine à 1 463 mètres, les hauts plateaux, et les vallées profondes où s'engouffrent de grandes rivières. Et, avec dix des cent quarante-huit plus beaux villages de France, le département affiche fièrement le plus joli palmarès. Parmi les fleurons incontournables : les bastides du Rouergue, les villages templiers et hospitaliers, Millau et son viaduc, le grand Rodez et son Musée Soulages, Roquefort et ses caves ou l'incroyable Micropolis, " la Cité des Insectes " de Saint-Léons-en-Lévézou. Conques, haut lieu culturel élevé au Patrimoine mondial de l'Unesco, est aussi une étape majeure sur le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle. Peyre, sculpté à même la falaise, attire par son côté insolite de village rupestre. En prime, il offre une vue exceptionnelle sur le viaduc de Millau. Belcastel et son château " dominateur " du XVe siècle, Estaing et sa cité médiévale pittoresque, Sainte-Eulalie-d'Olt et son petit bourg devenu paradis des pêcheurs, Najac et sa forteresse royale, Brousse et son château fort, Sauveterre-de-Rouergue et sa bastide royale ou La Couvertoirade, au coeur du Larzac... Que des petits villages à la beauté époustouflante.
Des templiers à Pierre Soulages
Les chevaliers de l'ordre du Temple ont marqué d'une forte empreinte leur présence dans le département. Cet ordre religieux et militaire créé lors des croisades, s'installe sur le plateau du Larzac au milieu du XIIe siècle et fonde la commanderie de Sainte-Eulalie-de-Cernon. Les Templiers étendent leurs pouvoirs jusqu'à la Couvertoirade, La Cavalerie, le Viala-du-Pas-de-Jaux et Saint-Jean-d'Alcas. Aujourd'hui, les cinq sites sont mis en valeur par le Conservatoire Larzac templier et hospitalier.
Mais la capitale de l'Aveyron est bien Rodez, dont l'histoire remonterait au Ve siècle av. J.-C., lorsqu'une peuplade celtique d'Europe centrale, les Rutènes, s'arrêta au sud de l'Auvergne pour fonder l'un de ces oppidums caractéristiques de la civilisation gauloise. Si sa cathédrale Notre-Dame construite entre les XIIIe et XVIe siècles reste l'une de ses fiertés avec son clocher gothique tout en dentelle de grès rose haut de 87 mètres et ses vitraux contemporains de Stéphane Belzère. La ville mérite que l'on flâne au fil de ses places et rues médiévales pour découvrir ses hôtels particuliers, que l'on visite le musée des Beaux-Arts Denys-Puech (grand prix de Rome de sculpture en 1884) et le Haras national situé au milieu d'un parc verdoyant de six hectares. Le Musée Fenaille - du nom d'un industriel grand amateur d'art, Maurice Fenaille - renferme plus de 20 000 pièces de 300 000 ans av. J.-C. au XVIIe siècle. Parmi les plus remarquables : les statues-menhirs qui renvoient le visiteur 5 000 ans en arrière.
Ce sont les premières représentations de l'homme " grandeur nature " et les plus anciennes d'Europe occidentale. La plus connue est la fameuse Dame de Saint-Sernin, chère à Pierre Soulages, natif de Rodez. L'artiste, connu dans le monde entier, et sa femme Colette ont d'ailleurs fait don à la ville de nombreuses pièces et oeuvres que l'on retrouve au musée Soulages, un espace de 4 600 m² dédié à l'artiste. Le musée, construit dans le jardin du foirail, fait ainsi le lien entre le vieux Rodez et les quartiers plus récents.
Le grand site du viaduc et son aire de vision
Au confluent du Tarn et de la Dourbie, Millau est une ville méditerranéenne où il fait bon vivre. C'est la seule ville d'Europe de plus de 20 000 habitants à se situer au coeur d'un parc naturel régional qui s'étend des Cévennes au sud jusqu'aux lacs du Lévézou au nord.
Pendant longtemps Millau s'est taillé une certaine réputation à cause de ses bouchons. Aujourd'hui la ville est devenue célèbre dans le monde entier grâce à son viaduc qui les a fait sauter. Long de 2 460 mètres, c'est le plus beau et le plus haut du monde avec des pylônes culminant à 340 mètres (plus haut que la tour Eiffel). Le profil de l'ouvrage est lui aussi original puisque l'on monte en pente très douce (3 %) du nord vers le sud, en décrivant une légère courbe. Il aura fallu quatre ans pour que cet ouvrage d'art exceptionnel soit ouvert à la circulation en 2005. Au pied du viaduc, un espace-expo retrace son histoire permettant de découvrir les prouesses techniques de la construction. Le viaduc peut également se découvrir en ULM, canoë, bateau entre Creissels et Peyre, quad ou bus cabriolets.
Millau, capitale de la ganterie
Le viaduc, premier monument d'ampleur nationale du troisième millénaire, ne doit pas faire oublier le passé de Millau. La cité fut une place industrielle importante et elle possède encore quelques beaux vestiges. À l'époque gallo-romaine, la poterie décorée dite silligée était exportée dans tout l'Empire romain. On peut la découvrir sur le site archéologique de La Graufesenque qui regroupe des sépultures, temples, ateliers de céramique, grands fours, etc. Au Moyen Âge, la ville se tourne vers la peausserie pour traiter les abondantes peaux des moutons des Causses proches. Au XVIIIe siècle la ganterie prend un essor considérable et sera florissante jusque dans les années 1960. La concurrence des matières nouvelles et la délocalisation dans des pays au coût de fabrication plus bas entraînent une chute importante de la production. La haute couture va néanmoins sauver quelques entreprises.
Le roquefort, premier AOC de France et roi des fromages
Autre symbole de l'Aveyron : la gastronomie. Ce département reste attaché à son terroir dont il a avant tout le goût et les spécialités ne manquent pas : tripous, fouace, aligot, charcuterie, truites, etc. Mais le produit roi reste le roquefort qui fut le premier fromage de France protégé par une AOC. La légende dit que ce fromage est né suite à une étourderie d'un berger qui un jour oublia un morceau de fromage du Causse dans une caverne en apercevant une belle jeune fille. Quelques jours plus tard, il retrouva le fromage taché de vert, mais mangeable et même meilleur. Quoi qu'il en soit la première trace écrite concernant le roquefort date du XIe siècle. Et continue de nous régaler. Comme ce département unique où chefs-d'oeuvre architecturaux et humbles demeures paysannes sont les témoins d'un travail collectif figé à tout jamais dans le temps.
Infos futées
Quand ? On peut s'y rendre toute l'année, même si l'arrivée des beaux jours est évidemment plus agréable. Le mois de septembre est idéal.
S'y rendre. En voiture (Paris-Rodez : 660 km ; soit par l'A20 ou par l'A75), en avion (aéroport de Rodez-Aveyron) ou en train, tout est possible.
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Utile. Pour préparer au mieux son escapade.
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