Au coeur du Languedoc-Roussillon, il existe une terre que connaissent bien les aficionados de farniente et de bains de soleil : la Narbonnaise. Prisée pour ses magnifiques plages, autant que pour ses spots réputés d'amateurs de glisse, à Gruissan, Leucate, Narbonne, Saint-Pierre-la-Mer ou bien encore Port-Nouvelle. On en oublierait presque, derrière le chant des cigales et le rayonnement intense du soleil, que cette terre recèle une nature sauvage et encore préservée - qui lui donne toute sa force - et une histoire aux influences multiples. C'est cette Méditerranée-là qui donne à voir, et qui se révèle peu à peu au voyageur, aux confins des secrets les mieux gardés. Depuis quelques années toutefois, archéologues, historiens, passionnés, décideurs, habitants et artistes s'emploient à dévoiler tout son passé prestigieux et en révéler sa splendeur méconnue. De cette expérimentation régionale sont nés les " Voyages artistiques' en Narbonnaise" : une fresque numérique inédite qui met en lumière cinq parcours, de véritables carnets de voyage. Pour un autre regard sur la Narbonnaise, terre féconde et de contrastes.
Les trésors de la Narbonnaise
Pour peu qu'on sorte des sentiers battus et qu'on en soit à l'écoute, il est des itinéraires en Narbonnaise qui mènent à des trésors cachés. On les trouve ici et là sur le territoire entre Minervois et Corbières, ou en plein coeur de la Clape, ce massif bordant la mer Méditerranée. A ceux qui veulent bien les entendre, les vieilles pierres racontent leurs histoires. Ces vestiges d'un autre temps, insoupçonnés au milieu d'une vigne, cachés au coeur de la garrigue, ou au-delà d'une falaise, sont une des clés qui ouvrent à la compréhension éclairée de ce territoire aux mille visages, la Narbonnaise. On en trouve ainsi trace sur les hauteurs de Leucate, station balnéaire, comme l'attestent les pierres de son château, une ancienne porte d'entrée du Royaume de France durant quatre siècles. C'est aussi une invitation à un voyage à travers les temps : au détour d'un chemin, blottie dans les vignes, s'érige la chapelle Saint-Laurent à Moussan, à Portel-des-Corbières ; plus au sud, c'est Notre-Dame des Oubiels, vestige en forme d'alcôve planté au milieu de nulle part... et puis à Sigean, non loin, un ancien port de commerce romain,
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Splendeur de l'Antiquité
C'est en foulant le sol de Narbonne que l'on prend soudain conscience que le territoire abrite un secret majeur : il fut un temps où la ville de Narbonne était le second port de l'empire romain après Rome, jouant un rôle majeur à l'époque de la romanité. Il suffit de rejoindre les différents points de vue sur le golfe antique pour s'en rendre compte. Et s'imaginer qu'il y a des siècles, les paysages de la Narbonnaise étaient autres : à la place des massifs, des îles aujourd'hui disparues ; totalement englouti, un système portuaire complexe fait d'avant-ports ; sous la pinède, une voie romaine... A ce jour, la recherche archéologique, intense, se poursuit, visant à percer peu à peu les mystères des ports antiques de Narbonne. Car les pierres parlent et ont des choses à dire : d'ailleurs, on peut les écouter au Musée lapidaire, à Narbonne, ancienne église et couvent bénédictin : 1 300 blocs issus pour la plupart des monuments funéraires romains sont préservés dans ce lieu empreint de sacralité. Bientôt, cette collection, l'une des plus grandes d'Europe, sera déplacée et mise en scène au futur Musée régional de la Romanité. Mais avant l'ouverture, et pour peu qu'on ait envie de se plonger dans cette époque lointaine, il suffit de se rendre à Sallèles-d'Aude et visiter Amphoralis, un véritable village de potiers reconstitué en plein air, pour s'imprégner des savoir-faire de ceux qui autrefois manipulaient des fours gigantesques pour alimenter le port de Narbonne en amphores.
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Un art de vivre inégalé
Saisir l'essence de ce territoire, c'est en ressentir l'identité profonde. Les hommes et les femmes qui y vivent, véritables passionnés, ont su cultiver la nature préservée avec respect et un savoir-faire transmis de génération en génération. Certains font vivre le vignoble millénaire, qui s'est développé depuis les Romains, façonnant ainsi les paysages d'une mer de vignes verte. D'autres des produits d'une qualité remarquable. Produits de la pêche sur les ports du littoral, huîtres fraîches à déguster sur les bases ostréicoles ou fromages de chèvre qu'on trouve sur les marchés. C'est le matin tôt qu'il faut se rendre aux Halles, temple du bien vivre, poumon de la ville. Cette artère centrale de Narbonne abrite plus de 70 commerces de bouche, où dans un vacarme bon enfant, on vient faire ses emplettes, bavarder, saisir la température de la ville. Pas étonnant que les artistes se sentent inspirés par ce territoire authentique, chantant comme l'accent qui rythme le phrasé de ses habitants.
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La Narbonnaise, un voyage, mille voyages à elle seule
La Narbonnaise, un pays à elle seule. Saisissante par ses paysages contrastés, ses lumières toujours changeantes, ses couleurs où le clair-obscur offre une densité parfois surréaliste aux massifs, aux étangs, aux falaises du bord de la Méditerranée, dégradés de bleus, celui du ciel, et de la mer, entre bleu turquoise et vert émeraude. Ici, la nature est une rencontre. Où l'eau, source intarissable de vie, est omniprésente. Bords de mer, lagunes, rizières, mais aussi rivières de l'intérieur des terres, Minervois ou Corbières, et le fleuve Aude qui vient finir sa course aux Cabanes de Fleury. Ici, celui qui aime le silence et la marche a trouvé son saint Graal : plus de 40 boucles de randonnée pour découvrir la richesse de la faune, la flore, la culture d'un territoire... à croquer !
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Cheminer lentement
Et puis on trouve le canal du Midi : un hymne à la lenteur. On oublie les cartes et on suit les canaux dessinés par la main de l'homme, tout en douceur, au rythme des écluses qu'on traverse, contemplant les berges et ce qu'elles laissent à voir : ouvrages d'art monumentaux, garrigues et pinèdes à perte de vue. Et on traverse au fil de l'eau un territoire aux paysages radicalement différents. Le Somail pour une petite halte, le temps de déguster une tapenade et les vins d'un chai, y admirer la gabarre, un bateau traditionnel amarré au petit port pour des balades sur le canal. Un peu plus loin, vers la mer, Mandirac, où l'on aperçoit un dernier bateau en restauration qui laisse imaginer la taille des embarcations de transport de marchandises, à l'époque où Narbonne était encore le second port de l'empire romain après Rome.
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