CEMENTERIO DE LA RECOLETA

Fondé en 1822, celui que l'on surnomme volontiers le « Père-Lachaise porteño » est à lui seul un véritable musée à ciel ouvert et s'étend sur plus de 6 hectares. Il est amusant et instructif de déambuler au milieu des tombes des personnages argentins célèbres, dont celle, bien évidemment, d'Evita Perón (famille Duarte), mais l'étroitesse du cimetière et l'absence de verdure rendent l'atmosphère parfois un peu morose. Il reste cependant facile d'y passer des heures à observer le détail des statues ou des mausolées de marbre, ou encore à jouer à reconnaître la maison mortuaire de tel ou tel nom illustre de l'élite argentine. Parmi les 6 500 tombes, de nombreuses sépultures témoignent de récits de vie extraordinaires qui alimentent aujourd'hui bon nombre de légendes urbaines. Le magnifique portique de l'entrée, connu pour son style architectural grec très sobre, en dit long sur le prestige accordé aux lieux. La partie la plus spectaculaire du cimetière sur le plan artistique reste incontestablement celle qui se trouve au fond à gauche. Les œuvres se sont accumulées depuis le 17 novembre 1822 et l'inauguration en tant que cimetière de cet ancien jardin de couvent selon la volonté du gouverneur de l'époque Martín Rodríguez, dont les restes reposent d'ailleurs ici. Le cimetière de Recoleta, retiré des quartiers historiques de la capitale comme San Telmo, raconte un peu de l'histoire de l'évolution de la ville. Durant les années 1870, alors que l'élite argentine fuit la fièvre jaune qui frappe les zones urbaines populaires, le quartier de Recoleta voit alors débarquer la bourgeoisie nationale. Fort logiquement, le cimetière de Recoleta accueillera les années suivantes les dépouilles d'illustres Argentins.
Pour vous repérer facilement, les hôtesses à l'accueil vendent toujours un plan et pourront vous donner quelques informations. Parmi les personnalités les plus distinguées à y reposer, on peut notamment citer : les anciens présidents argentins Raúl Alfonsín (1927-2009), Nicolás Avellaneda (1837-1885), Miguel Juárez Celman (1844-1909), Arturo Umberto Illia (1900-1983), Bartolomé Mitre (1821-1906), Carlos Pellegrini (1846-1906), Domingo Faustino Sarmiento (1811-1888) et Hipólito Yrigoyen (1852-1933) ; le général indépendantiste Juan Lavalle (1797-1841) ; les écrivains Luis César Amadori (1902-1977), Adolfo Bioy Casares (1914-1999), José Hernández (1834-1886), Enrique Larreta (1875-1961), Eduardo Mallea (1903-1982) et Victoria Ocampo (1890-1979).