La bande de Gaza est un territoire de 41 km de long et de 6 à 12 km de large, bordé par la Méditerranée à l'ouest, Israël au nord, à l'est et au sud-est, et l'Egypte au sud-ouest. Elle est séparée de la Cisjordanie par une vaste plaine agricole essentielle pour l'Etat hébreu. Elle est divisée en cinq gouvernorats (districts) : Gaza-Nord, Gaza-Ville, Deir el-Balah, Kahn Younès et Rafah. Sa superficie totale est de 365 km². On y trouve 2,2 millions d'habitants, soit plus de 5 930 habitants au km². La ville de Gaza abrite à elle seule près de 700 000 personnes.

A ce jour, aucun touriste n'est autorisé à pénétrer dans la bande de Gaza.

En arabe, gaza signifie " trésor ". Point stratégique sur la route entre l'Egypte, la Mésopotamie et l'Arabie, Gaza a toujours excité les convoitises : les Egyptiens en gardèrent le contrôle jusqu'à ce qu'Alexandre le Grand parvienne à s'en emparer. Le port de Gaza passa ensuite aux mains des Romains, des Arabes, des croisés, des Mamelouks et des Ottomans. Napoléon Bonaparte prit la ville en 1799, les Anglais en 1917. En 1948, après la première guerre israélo-arabe, Gaza passa sous contrôle égyptien. Plusieurs dizaines de milliers de Palestiniens s'y réfugièrent dans des camps. Les Israéliens l'occupèrent intégralement une première fois pendant la guerre du canal de Suez en 1956, puis suite à la guerre des Six-Jours, de 1967 à 1994. En vertu des accords d'Oslo, elle passa alors sous le contrôle de l'administration palestinienne mais des colonies israéliennes furent maintenues.

Il faut attendre août 2005, et les conflits ravivés par la Seconde Intifada (2001-2005), pour que le gouvernement israélien conduit par Ariel Sharon ordonne l'évacuation des colonies juives et de l'armée hors de la bande de Gaza. Les frontières terrestres, maritimes et aériennes demeurent contrôlées par Israël. En janvier 2006, le Hamas remporte la victoire aux élections législatives palestiniennes, ce qui conduit à un boycott politique et financier de la part de la communauté internationale, une rupture avec le Fatah de l'Autorité Palestinienne et un blocus total mené par Israël et l'Egypte. Ainsi, les affrontements entre les islamistes du Hamas et les nationalistes du Fatah se multiplient dans une véritable guerre civile : en juin 2007, après des mois de violences inter-palestiniennes, le Hamas prend le contrôle total de la bande de Gaza, ce qui entraîne la fermeture de tous les points de passage avec l'Etat hébreu ainsi que de la frontière avec l'Egypte. Un blocus particulièrement strict est décrété et entraîne rapidement la pénurie de certains produits de base et des coupures d'électricité. Le traitement des eaux usées et l'approvisionnement en eau deviennent en quelques semaines critiques, alors que les hôpitaux sont en rupture de médicaments. La situation pour les Gazaouis n'a jamais été pire, en plusieurs décennies d'occupation.

Depuis, les attaques respectives entre Hamas et Tsahal s'enchaînent, dans une guerre incessante de tirs de roquette et bombardements, en représailles mutuelles et successives. Un des épisodes les plus remarquables de cette guerre quasi continue se tient en décembre 2008, lorsque Israël lance une attaque aérienne massive contre la bande de Gaza, baptisée " Plomb durci ". L'action israélienne est vivement condamnée par la communauté internationale, en raison de la disproportion des moyens mis en jeu, du nombre élevé de victimes civiles et de l'utilisation présumée d'armes dont l'usage est restreint ou limité par le droit international. En 2010, sous la pression internationale, Israël annonce l'assouplissement de l'embargo de Gaza, sur les biens décrétés à usage civil. Les matériaux de construction susceptibles d'être utilisés à des fins militaires restent sous embargo. En 2012, l'Egypte annonce l'ouverture du point de passage de Rafah, afin d'alléger le blocus imposé par Israël à l'enclave palestinienne.

Au fil des années qui suivent, le Fatah et le Hamas continuent de s'opposer, malgré des négociations qui restent lettre morte afin de former un cabinet d'union. Régulièrement les pourparlers semblent aboutir, mais ne sont pas mis en action. Côté échanges de tirs avec Israël, la guerre ne faiblit pas vraiment, l'Iran continuant bon an mal an à fournir le matériel offensif au Hamas de Gaza, et l'armée israélienne poursuivant ses attaques, "opérations" et incursions militaires. On retient notamment l'opération " Pilier de défense ", en 2012, "Bordure protectrice" en 2014, aux bilans plus lourds encore que l'opération "Plomb durci" de 2008. 2018 est marquée par " la Grande marche du retour " qui donne lieu à des affrontements sanglants à la frontière, ainsi que les années 2021-2023 qui voient encore des fatalités à l'issue des raids et tirs de roquettes.

Cette longue litanie de guerres qui s'enchaînent depuis que le Hamas contrôle Gaza connaît quelques changements ces dernières années, avec notamment l'apparition de plus en plus forte du Jihad Islamique sur le front, en remplacement du Hamas occupé à administrer le territoire, plus qu'à combattre. De manière générale, la montée du Jihad Islamique dans les conflits armés côté palestinien est notable sur tous les Territoires, depuis 2020.

Cette guerre qui n'en finit pas achève d'enfoncer Gaza dans un marasme économique et social, en plus du blocus établi et maintenu. Les Palestiniens vivent ou plutôt survivent dans ce qui est souvent comparé à une " prison à ciel ouvert " pris au piège entre Israël et le Hamas. Les Gazaouis vivent contrôlés par les islamistes qui imposent de nouvelles règles de vie en lien avec leur extrémisme religieux (séparation des filles et des garçons à l'école, habillement restrictif, fermetures de lieux de divertissement...etc).

Rien ne donne pour l'instant espoir pour l'avenir. Pourtant une unique présence internationale se maintient, à travers les guerres : la France tente de contourner le boycott politique de l'UE envers le Hamas et ses représentants en se concentrant sur le domaine de la culture. Ainsi, on trouve encore à Gaza un unique institut culturel étranger, l'Institut Français de Gaza, sur l'avenue Charles-de-Gaulle (www.institutfrancais-jerusalem.org/gaza - www.instagram.com/ifgaza). Le bâtiment dispose notamment d'une galerie pour des expositions artistiques variées, d'une médiathèque et de salles où sont dispensés des cours de français. Et niveau coopération patrimoniale, des équipes françaises et gazaouïes s'occupent de préserver le site archéologique du monastère de Saint-Hilarion, un centre religieux chrétien qui daterait du IVe siècle et qui fut redécouvert à la fin des années 1990. C'est un fil ténu d'ouverture sur l'extérieur et autre chose que la guerre, mais c'est un fil tout de même...

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