Les aurores boréales, qu’est-ce que c’est ?
Plus spécifiquement appelées aurores boréales (dans l’hémisphère nord) et australes (dans l’hémisphère sud), ce phénomène de phosphorescence qui traverse le ciel s'explique par l'entrée de particules solaires dans l'atmosphère, qui libèrent leur énergie en contact avec les champs magnétiques polaires. Elles se forment avec les éruptions à la surface du soleil et quand le vent solaire heurte la terre quelques heures plus tard. Véritables décharges électriques, ces aurores boréales surgissent à la faveur des gaz ionisés à des altitudes allant de 80 à 1 000 km, qui influent également sur la couleur du phénomène. Les aurores s’agitent ensuite mollement sous l’effet du vent, ondulant et se repliant sur elles-mêmes. Un véritable feu d'artifice naturel.
L’aurore boréale commence en général par une petite lueur diffuse dans la direction du pôle. Puis une bande verdâtre apparaît au-dessus de l’horizon, ondule et scintille, en évolution constante vers le zénith. D’autres arcs suivent pour se déformer en des bandes mouvantes constituant de grandes draperies. Les aurores rouges sont les plus rares et signifient que le phénomène a lieu à une centaine de kilomètres seulement. Le vert est la couleur la plus commune. Dans l’hémisphère sud, il est plus difficile de les observer car il n’y a pas de terre sous les latitudes où les aurores sont les plus fréquentes. Il est le plus souvent nécessaire d’être en mer pour les observer.
Où et quand peut-on les voir ?
C'est dans le ciel de la zone aurorale (située entre 65° et 72° de latitude), c’est-à-dire dans des régions proches du cercle polaire, que se forment les aurores boréales. La Laponie est donc un lieu de prédilection ! Ces manifestations naturelles imprévisibles s’observent par temps clair, entre août et mars. Leur apparition reste tout de même plus fréquente au cœur de l’hiver, entre 23h et 4h du matin. Le festival de couleurs dure environ 20 minutes et cet éclairage naturel peut être si puissant qu’il permet de lire le journal ! Pour pourvoir observer les aurores boréales et profiter au maximum de leur danse, pensez qu’il est indispensable de s’éloigner de toute pollution lumineuse. Et quoi de plus saisissant que d’admirer ce spectacle en pleine nature ?
Parmi les meilleurs endroits pour profiter du phénomène se trouvent la ville de Tromsø, en Norvège, et l’Aurora Sky Station à Abisko, en Suède. Située en pleine Laponie suédoise dans le Parc national d’Abisko, la station est perchée sur la montagne Nuolja, sous une latitude extrêmement favorable à l’apparition d’aurores boréales. Le petit village d’Abisko qui, nous pouvons le dire, est un lieu si excentré que l’on aurait aucun mal à se croire seul au monde, a une pollution lumineuse très faible. Il est entouré de montagnes qui bloquent une grande partie des nuages de passage, et profite souvent d’un temps clair. De plus, une fois en haut de Nuolja, le village se trouve caché par le relief. Bref, vous l’aurez compris, toutes les conditions sont réunies. Dans cette station vous trouverez aussi un café et un restaurant qui vous permettront d’attendre, au chaud et le ventre plein, l’apparition de la très convoitée aurore.
Aujourd’hui de nombreux prestataires aux quatre coins de la Laponie proposent des circuits divers et variés de chasse à l’aurore boréale. On vous emmène à travers bois et forêts à la recherche du phénomène, que ce soit en traîneau à chien, en moto-neige, en ski ou en raquettes. Si on ne peut pas vous garantir l’apparition d’une aurore boréale, cela reste quand même l’occasion d’une belle balade.
My Aurora, l'application indispensable
Mère nature est imprévisible et il est impossible de garantir l’apparition d’une aurore boréale. Mais pour apercevoir les belles de nuit, un petit tour préalable sur le site de la « météo des aurores » peut s’avérer intéressant : www.aurora-service.eu/aurora-forecast. Vous pouvez également télécharger l’application My Aurora Forecast sur votre téléphone.
Les aurores boréales : mythes et légendes
En Laponie, les aurores boréales sont l’objet de nombreux mythes et légendes. Si l’explication scientifique ne vous parle pas, libre à vous d’adopter l’un de ces récits beaucoup plus imagés !
Les peuples indigènes qui vivent sous des latitudes proches du cercle polaire, les Sâmes, les Inuits et les Amérindiens par exemple, ont en commun le respect et la crainte de ces phénomènes lumineux. On pensait que les aurores boréales représentaient le royaume des morts, mais seulement ceux qui avaient connu une mort prématurée ou brutale pouvaient y accéder. Siffler était un moyen d’attirer les aurores, mais il est très dangereux de s’y essayer. Certains interdisaient aux enfants de sortir leurs enfants les soirs d’activité, alors que d’autres leur imposaient de porter un bonnet pour que l’aurore ne leur brûle pas les cheveux. Beaucoup d’anciens racontent qu’on leur a appris enfant à bien se comporter devant lorsque apparaissaient des aurores boréales.
Les Sâmes, eux, pensaient que le phénomène était lié à la météo et que l’on pouvait utiliser la magie des aurores et ainsi influencer la météo ! Si la forme et la couleur des aurores avaient plusieurs significations dans les différents groupes sâmes, ils étaient en revanche tous d’accord pour dire qu’une aurore boréale dansante indiquait que la météo allait changer.
Dans le Sud, si le ciel s’illuminait, c’était à cause des Sâmes qui, avec leurs torches, cherchaient leurs rennes dans les montagnes. En Finlande, une légende très poétique nous raconte que les aurores boréales ne sont rien d’autre que des étincelles produites par des renards de feu lorsqu’ils courent dans les montagnes.
L’aurore boréale, rare et spectaculaire sous les latitudes méditerranéennes, a toujours effrayé les populations du Sud. Au cours des campagnes d’Alexandre le Grand en Macédoine, Aristote dépeint « des déchirures du ciel nocturne derrière lesquelles on voit des flammes » et Sénèque renchérit : « C’est un gouffre par lequel le ciel entrouvert semble vomir des flammes. » Fascinantes depuis toujours, elles n'ont été étudiées scientifiquement qu'à partir du XVIIe siècle.
Comment les photographier
Aujourd’hui n’importe quel téléphone équipé d’un bon appareil photo peut suffire à immortaliser une aurore boréale. Un appareil photo, même compact, peut aussi faire l’affaire. Il vous suffit d’effectuer les bons réglages. Réglez l’ISO sur 800 minimum. Plus l’appareil est récent, plus vous pourrez vous permettre d’augmenter l’ISO. Réglez ensuite l’ouverture entre 2.0 et 4.0. et le temps d’exposition entre 5 et 60 secondes. Ce dernier peut varier selon l’intensité de l’aurore boréale et la luminosité alentour. Faites un premier essai, et baissez ou augmentez l’exposition en fonction du résultat. Pour faire une photo nette, il est indispensable de poser l’appareil sur un trépied, ou sur un support stable. Gardez en tête que les aurores boréales ne sont là que pour quelques minutes, voire quelques secondes, alors ne perdez pas trop de temps à régler votre appareil et profitez plutôt du show !
Psst ! Sachez que votre appareil photo/téléphone peut voir ce que vous ne voyez pas à l’œil nu ! Les aurores boréales sont bien souvent présentes dans le ciel sans être assez puissantes pour que nous puissions les observer. Pour les curieux, utilisez les mêmes réglages un soir sans aurores et vous découvrirez peut-être que le ciel au-dessus de vous est tout en flammes vertes ! Si c’est le cas, peut-être que cela vaut la peine de rentrer enfiler un pull de plus et de s’installer dehors quelques instants...