Des paysages façonnés par l'Humain
Trois parcs nationaux sont situés pour partie dans le Kansai. Leur vocation est à la fois la protection des écosystèmes et des paysages, mais également la sensibilisation à l'environnement des publics.
Le parc national de San'in Kaigan : il abrite les paysages côtiers de pins et de sables blancs, le long de la côte d'Uradome. Il est intégré au sein d'un GEOPARK de l'Unesco et protège des sites géologiques remarquables, de Kyoto à Tottori.
Le parc national de Setonaikai (Parc national de la mer intérieure de Seto) : il protège plus de 3 000 îles et des sites d'une grande beauté, tels que le sanctuaire shinto d'Itsukushima, classé au patrimoine mondial de l'Unesco.
Le parc national de Yoshino-Kumano : il abrite le Mont Yoshino et dans les Monts Kii, les sites sacrés et les chemins de pèlerinage, classés au patrimoine mondial de l'Unesco. Parcouru par des routes et sentiers le long de ses littoraux jusque dans ses montagnes, il offre de magnifiques balades aux randonneurs et cyclo-touristes.
Les jardins japonais
Il est intéressant de rappeler que sur le territoire, le paysage résulte souvent d'une construction anthropique. Les montagnes ont subi au cours des siècles des phénomènes de déforestation. L'érosion a entraîné la formation de sables et les résineux ont progressivement remplacé la forêt primaire, la laurisylve, créant les paysages de « pins bleus et de sables blancs ». Dans les villes, les jardins relèvent d'une construction intellectuelle. La terre et l'eau constituent autant d'éléments symboliques, représentés par les étangs, que le visiteur peut contempler ou autour desquels il peut cheminer. Les jardins zen ou jardins secs, presque exclusivement minéraux, sont des espaces qui invitent à la méditation. Le voyageur en visite à Kyoto n'aura que l'embarras du choix pour s'immerger dans l'ambiance des jardins japonais. On estime à plus de 300 les jardins de monastères de l'ancienne capitale.
Jardin du Temple Ryoan-ji : il s'agit d'un jardin zen (karesansui) invitant à la méditation.
Le Ginkaku-ji et ses jardins (Pavillon d'Argent) : il abrite un jardin sec ( dit « Mer de sable argenté ») et un jardin de mousse, composé d'étangs, ponts, petits ruisseaux et végétaux.
Le Jardin Saiho-ji, surnommé le « Temple de Mousse » : ce jardin coloré vous entraîne dans un parcours circulaire autour de « l'étang d'or ».
Un territoire favorable aux mobilités douces
A Osaka, comme dans les autres villes du Kansai, les déplacements en vélo font partie du quotidien de nombreux habitants (25 % de part la modale). Vous rencontrerez ainsi les fameux « mamachari » (« vélos des mamans »), bicyclettes équipées de sièges enfants, paniers ou autres dispositifs permettant de transporter ses courses... et sa progéniture. La problématique tient cependant aux difficultés de stationnement. La densité de vélos garés est souvent très forte, et ils encombrent parfois les trottoirs. De grands parkings vélos sont construits, ainsi que des parcmètres. Si les vols sont quasiment inexistants, vous pourrez cependant retrouver votre vélo en fourrière. A l'image des habitants, n'hésitez pas à pédaler dans les villes du Kansai (de nombreux loueurs de vélos sont présents sur le territoire). Les passionnés de la petite reine trouveront également un musée du vélo à Sakai. Sachez aussi que le littoral et les territoires ruraux se prêtent bien à une découverte en roue libre. Des lignes de trains relient les villes du Kansai. On signalera la ligne du Shinkansen, train à grande vitesse, qui permet de relier Kyoto à Tokyo, et d'entrevoir le Mont Fuji. Adeptes du voyage lent, vous pourrez parcourir à pied certaines portions du chemin du Tokäido, « route de la mer de l'est », entre Tokyo, Kyoto, Osaka et Kobe. Pour un voyage intérieur, les chemins de pèlerinage des Monts Kii vous offriront quiétude et dépaysement. Les espaces arborés se prêtent également aux « Shirin Yoku » ou bains de forêts, aux vertus thérapeutiques reconnues.
En route vers le zéro déchet !
Certaines valeurs ancestrales font partie de la culture japonaise, comme la lutte contre le gaspillage et le fait de vivre avec simplicité, sans superflu. Cet art de vivre inspiré du « wabi-sabi » facilite le déploiement de la démarche « zéro déchet » promue dans le pays. Quelques exemples : le furoshiki ou l'art d'emballer avec des tissus récupérés, le tawashi, une éponge en tissus usagés, ou l'oriculi, un cure-oreille en bambou. Le quotidien Mainichi Shimbun est fait d'un papier recyclé composé d’eau et de graines ; une fois la lecture du journal terminée, il suffit de le planter... pour avoir des fleurs. La réutilisation d'objets cassés est également rendue possible avec la technique kintsugi. A Kyoto, vous pourrez rencontrer également des « samouraïs » anti-déchets munis de pinces à déchets.
Une région soumise aux aléas naturels et au réchauffement climatique
Le Kansai est soumis à des risques naturels majeurs, notamment séisme et volcanisme. On assiste depuis plusieurs années à l'augmentation en fréquence et intensité d'événements extrêmes (typhons, inondations, sécheresse) qui sont liés au changement climatique. En 2020, l'ONG Germanwatch a référencé le Japon parmi les pays les plus impactés par le changement climatique. L'OCDE a, quant à elle, classé Osaka et Kobe parmi les villes côtières les plus exposées au risque d'inondation. L'intensification des phénomènes extrêmes a mis en exergue la vulnérabilité du territoire et la nécessité de mettre en place une stratégie de prévention des risques climatiques. Quant au dilemme entre économie et climat, la mise en œuvre de mesures de prévention reste moins coûteuse que les mesures curatives. L'exemple le plus emblématique est peut-être celui du typhon Jedi, qui endommagea le KIX, l'aéroport international du Kansai. Construit en 1994 sur une île artificielle qui s'enfonce dans l'eau, il n'a cessé de faire l'objet de travaux de renforcement. Infrastructure stratégique pour les activités économiques et touristiques du territoire, il a été contraint de fermer provisoirement suite au typhon de 2018. Déjà, en 1994, lorsque de sa construction, les scientifiques ont estimé que l’aéroport aurait du mal à résister plus de 50 ans à cause du changement climatique.