Découvrez Hong-Kong 香港 : Beaux-Arts (Peinture / Sculpture / Street Art / Photo)

Hong Kong s'impose comme le nouveau hub de l'art contemporain. Plus qu'une pépinière de talents, l'archipel est une plaque tournante pour les jeunes artistes du monde entier. Colonie britannique jusqu'en 1997, l'archipel de Hong Kong n'écrit son histoire identitaire que depuis peu de temps. Ses ports de pêche ancestraux ont cédé la place à une hyperurbanisation. Un foisonnement d'artistes, des lieux d'exposition novateurs, la foire Art Basel Hong Kong participent au dynamisme exceptionnel. À Hong Kong comme à Macao, la création descend dans les rues. Les murs s'égaient de fresques et de graffitis signés de street-artistes internationaux. Pourquoi ne pas flâner dans Old Town Central, l'un des quartiers les plus animés de Hong Kong ? Les styles les plus variés embelliront vos balades. Entre les spectacles et les expositions artistiques de haut niveau, traquez les graffitis dans les petites rues entre deux buildings flashy !

Racines graphiques

L'origine de la peinture chinoise est intimement liée à l'invention de l'écriture. La calligraphie chinoise, présente dans la vie quotidienne, constitue avec la peinture traditionnelle le cœur des arts asiatiques. Empereurs et gens du commun collectionnaient les œuvres d'art calligraphiques. Ces œuvres sont réalisées à l'aide des « quatre trésors du cabinet de travail du lettré » (wen fang szu pao) : le pinceau, l'encre, le papier et la pierre à encre. Les calligraphies sont encollées sur des rouleaux ou encadrées et accrochées dans les salons et les cabinets de travail. On les trouve partout : sur les enseignes des magasins et des bâtiments administratifs, sur les monuments et sur les stèles.

Les artistes ont commencé à élaborer des images illustrant la vie à la cour. En parallèle, des démarches individuelles se sont démarquées comme Gu Kaizhi (Gù Kǎizhī) vers 344-406.

Sous la dynastie Ming (1368 – 1644), le style des peintres de l'école Wu devient plus expressif. Sous la dynastie Qing (1644-1912), trois groupes coexistent : ceux qui transcendent la tradition en développant un style individualiste ; les traditionalistes qui réinterprètent les modèles ancestraux ; les artistes de cour. À partir du XVIIIe siècle, les échanges commerciaux favorisent les échanges culturels avec l'Amérique et l'Europe.

Aujourd'hui, comme par le passé, les calligraphes sont souvent à la fois des lettrés et des artistes. Leurs œuvres consistent en leurs propres écrits, poèmes ou correspondance. Dans les petites rues de Sheung Wan, à l'écart des regards, ou au village de la dynastie Song, au Middle Kingdom du Ocean Park (parc océanographique), certains la pratiquent sous le regard admiratif des touristes.

Art moderne

Une première vague de peintres hongkongais fusionnant modes d'expression chinois et occidentaux se dessine dans les années 1960 et 1970. Citons Lu Shokun et Wang Wuxie, qui mélangent des techniques expressionnistes occidentales à celles de la peinture traditionnelle. De même, les designers hongkongais ont la particularité d'intégrer la peinture au design. Point de rencontre des cultures du monde, Hong Kong invite à toutes les innovations, que ce soit dans les méthodes, les matériaux ou les concepts.

Célèbre peintre né en 1963, et président de la Hong Kong Art Association, Lin Tianxing se nourrit de l'atmosphère artistique oriento-occidentale qui règne à Hong Kong. Cet esprit de mixité infiltre l'imaginaire de tous les artistes nés ou travaillant à HK. Cela se caractérise selon lui par l'absence de limites et l'ampleur du champ des possibles.

Depuis la fin des années 1980, Lin Tianxing a décidé de s'écarter de la tradition picturale chinoise. Il se tourne vers le pointillisme occidental pour rompre avec la composition classique. Son style du milieu des années 1990 se caractérise par des taches d'encre, des couleurs et des lignes droites. Puis il reproduit des scènes hongkongaises en les articulant selon le mode surréaliste pour transmettre la vitalité du centre urbain. Après un séjour au Tibet, le lotus marque la troisième grande période de sa carrière. Symbole d'éternité et de noblesse, le lotus s'épanouit même dans la boue. Tous différents, ses lotus reflètent la vie avec ses obstacles et ses joies.

HK Walls

Le territoire des gratte-ciels et des néons multicolores et des grands espaces naturels inspire les street-artistes de passage autant que ceux qui vivent sur place. Tous les styles ont ici leur place. Les rues hongkongaises sont un vivier d'artistes internationaux. On y trouve notamment le Chinois Senk, le Thaïlandais Rukkit, l'Anglais Dan Kitchener, le Russe Pasha Wais et la Japonaise Shingo Katori. Du côté des Français, Elsa Jean de Dieu a peint une célèbre fresque en hommage aux cultures brésiliennes et japonaises et bien d'autres pour le MayArt Festival et HK Walls. Notre Invader national se plaît à HK puisqu'on ne dénombre pas moins de 130 œuvres pixellisées dans ses rues. Dans le quartier de Wan Chai, Baptiste Droniou a fondé L'Epicerie Fine Art, dédié à la promotion de l'art urbain. On peut y visiter des expositions et commander des projets.

La vague du street-art à Hong Kong a pris son envol avec le festival HK Walls en 2014. Depuis, tous les ans, les artistes reviennent embellir les façades des avenues et les murs plus discrets des ruelles. Et leurs créations restent. Pour les découvrir, un parcours débute à Sheung Wan, le berceau du street art. Il se poursuit à Kowloon, où un immeuble entier a été recouvert de fresques par l'Espagnol Okuda San Miguel. Les entrepôts désaffectés de Wong Chuk Hang sont également un terrain de jeu prisé par les peintres urbains. Explorez aussi Central, le quartier des affaires, Wan Chai Sai, Soho, l'un des quartiers les plus animés. À Soho, les graphs du Hollywood Mural vous éblouiront comme le mur du Uma Nota peint par Elsa de Jean De Dieu ou encore les poissons à Shing Wong street.

Traditions et modernité s'entremêlent à Sai Ying Pun, à ArtLane, un projet porté par un promoteur immobilier pour promouvoir l'art de rue à Hong Kong.

Street-art à Macao

Amateurs d'art, dans cette ville créative et colorée, éloignez-vous des hôtels de luxe et des casinos pour fureter dans les quartiers historiques. L'art contemporain s'apprécie à l'extérieur dans trois quartiers : Rua do Cunha. Rue dynamique de Taipa Village, dans le sud de Taipa Island, l'art et la street food authentique vous y attendent ! Autre quartier de Macao, tout près des superbes plages de Cheoc Van et Hac Sa, Coloane Village, avec son ambiance port de pêche portugais, abrite dans ses petites allées des fresques qui s'étalent sur des carrefours entiers. Troisième destination, Praça de Ponte e Horta, accueillait encore en 2017 un festival de street-art. Il en reste de superbes réalisations signées de grands graffeurs. Quand les rideaux de fer des boutiques s'abaissent, une exposition à ciel ouvert se révèle !

Macao Art Scene

La biennale « Art Macao » est un événement artistique d'envergure internationale. La manifestation regroupe 30 expositions dispersées à travers la ville. Dédiée à l'art moderne et contemporain, elle regroupe les œuvres de plus de 200 artistes en provenance d'une vingtaine de pays.

Du côté des lieux officiels, le Art Museum of Macau a ouvert ses portes en 1999. Une collection permanente et des salles d'exposition temporaire sont au programme, présentant de l'art traditionnel chinois avec des sculptures de personnalités et dignitaires. Ne manquez pas la collection de photographies, qui associe des regards documentaires sur l'émergence de la ville, et des visions artistiques du Macao contemporain.

Scène contemporaine hongkongaise

L'institution pionnière, le Hong Kong Museum of Art a ouvert en 1962. Le premier musée public d'art de la ville présente désormais des collections d'antiquités chinoises, d'art moderne local, de peinture et de calligraphie traditionnelles.

Hong Kong connaît au XXIe siècle une explosion de sa vie artistique. Un afflux d'espaces artistiques caractérise les quartiers historiques de Central et Sham Shui Po, ainsi que West Kowloon Cultural District. Au cœur de la scène artistique asiatique, Art Basel Hong Kong propulse l'art contemporain dès 2010, sur le devant de la scène. L'événement de notoriété internationale regroupe des artistes renommés et des galeristes du monde entier.

La ville dispose désormais de centres culturels, de lieux d'exposition (PMQ, Fringe Club) et de musées comme le Musée d'art de Hong Kong et le tout nouveau M+. Conçu par Herzog & De Meuron, ce prestigieux musée d'art moderne et contemporain se déploie dans West Kowloon, le quartier culturel, en bord de mer. Toute la culture visuelle contemporaine y est présentée, ainsi que le design et l'architecture, des XXe et XXIe siècles. Le collectionneur suisse Uli Sigg a fait don au M+ de la collection la plus complète d'art chinois, avec 1 463 œuvres répertoriées. Le lieu abrite aussi 33 galeries, des boutiques et espaces de restauration. Avec vue sur le front de mer.

Le vaste site de Tai Kwun, au cœur de Soho, a été restauré à des fins culturelles. Cet emblème du patrimoine local est depuis 2018 le théâtre d'un programme éclectique d'arts visuels.

Art ultra contemporain

La spécificité d'HK est d'être rapidement devenu l'Eldorado des artistes d'ailleurs. Dans les salles des ventes, la part des artistes locaux d'art contemporain ne s'élève qu'à 30 %. La ville agit comme un fulgurant accélérateur de succès pour de très jeunes artistes. Ceux qui atteignent des cotes extraordinaires n'auraient pas pu espérer atteindre un tel succès dans leur pays, d'où qu'ils viennent. Le marché de l'art est en train de dépasser ceux de Londres et New York, qui sont pourtant les fiefs historiques des talents de demain.

Parmi les nouvelles vedettes de la peinture, on trouve en majorité des artistes étrangers. La Suédoise Camilla Engström, née en 1989, est présentée par ses galeristes en priorité à Hong Kong où ses toiles à la palette acidulée, aux accents oniriques et surréalistes enchantent les collectionneurs. Le style de la Britannique Jadé Fadojutimi, née en 1993, se caractérise aussi par une palette colorée, où les émotions et les pigments sont indissociables. Ses « paysages émotionnels » de format monumental sont des tissages expressifs dans un espace unique, des champs de couleurs délimités à grands coups de pinceau. L'Américaine Lucy Bull, née en 1990, peint à la façon d'une marathonienne lors de longues séances de peinture. Ses abstractions psychédéliques dépassent allègrement la barre des millions de dollars.

L'artiste sino-canadien Matthew Wong, par ailleurs mis à l'honneur au musée Van Gogh d'Amsterdam, séduit les acheteurs. À Hong Kong, sa toile River at Dust a atteint la somme astronomique de 6,6 millions de dollars. Ses paysages fantastiques, aux coups de brosse tumultueux et colorés sont d'une expressivité qui n'est pas sans rappeler le génie hollandais. Entre la peinture chinoise traditionnelle, Soutine et la poésie picturale, Matthew Wong nous invite à explorer la matérialité de l'art visuel.

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