Découvrez Hong-Kong 香港 : Musiques et Scènes (Danse / Théâtre)

Mégalopole bouillonnante, Hong Kong absorbe sans doute aujourd'hui toute l'offre artistique qu'il est possible de trouver sur la planète – ou presque. Au sein de ce carrefour asiatique, où se croisent différents courants culturels, la Chine est à la fois moderne et conservatrice, innovante et traditionnelle. Des musiques populaires très variées se côtoient (de la musique anglaise importée à la pop japonaise et à la pop coréenne, en passant par la Cantopop ou la Mandopop qui dominent le marché), sans oublier l'opéra cantonais qui reste incontournable. Hong Kong peut aussi compter sur son secteur de l'événementiel, incarné par les nombreux festivals qui se déroulent sur son territoire et les spectacles son et lumière de très grande ampleur qui n'ont qu'un but, en mettre plein les yeux au public local ou de passage dans cette aire urbaine gigantesque formée par Hong Kong et Macao.

L'incontournable Cantopop

La tendance Cantopop remonte au début du XXe siècle, période qui marque l'arrivée de la musique populaire occidentale en Chine. Un répertoire mandarin, appelé Si Doi Kuk, naît alors dans les années 1920. Il constitue la première musique populaire chinoise et impacte surtout la ville de Shanghai. Ce courant est banalisé par le parti communiste chinois dans les années 1950 et de nombreux immigrants se réfugient à Hong Kong, où une économie émerge autour de la musique, provoquant une forte attractivité. Jusqu'alors, le manque de moyens techniques ralentissait le développement de la musique populaire en mandarin. Grâce aux maisons de disque hongkongaises, le public devient de plus en plus friand de la musique locale et populaire. Si bien que quand la chanson Tai siu yan yun sort pour un feuilleton télévisé, c'est un carton. La Mandopop (chantée en mandarin), ainsi que la Cantopop (chantée en cantonais) passent alors sous le feu des projecteurs, jusqu'à atteindre leur apogée dans les années 1970.

Parmi les artistes qui s'illustrent du côté Cantopop, les Chinois citent Sam Hui, l'un des pionniers, ainsi qu'Anita Mui et Leslie Cheung qui ont contribué à diffuser ce courant à travers le monde. Ceux-là sont chanteurs mais aussi acteurs et véritables personnalités de la télévision. La Cantopop devient un marqueur identitaire et souffle un vent de liberté pour la population à l'ère d'une Chine dominatrice. La HK-pop (« Hong Kong popular music ») s'inspire de tous les styles internationaux, comme le jazz, le rock, le blues, la pop occidentale…

Dans les années 2000, la Cantopop dépasse les frontières de Hong Kong et commence à intéresser les grandes sociétés de disques à l'échelle mondiale. Elle est à ce jour le genre musical le plus répandu dans la mégalopole.

Une musique traditionnelle chinoise et régionalisée

Les premiers textes de musique datent, en Chine, de 500 avant J.-C. Utilisé pour des besoins religieux, mais aussi politiques, cet art devient rapidement folklorique et se régionalise peu à peu en accompagnant les fêtes et cérémonies. Des membres de l'État chinois partent même dans les campagnes pour écouter les chants et connaître ainsi l'état d'esprit des citoyens. Hong Kong ne fait alors pas exception et bénéficie, au même titre que le reste de la Chine, de l'essor d'instruments tels que le pipa, le guzheng (cithares chinoises), le erhu (instrument à cordes frottées) ou encore le dizi (flûte traversière traditionnelle).

La particularité de la musique traditionnelle chinoise réside dans le fait qu'elle soit pentatonique, c'est-à-dire qu'elle ne se compose que sur une échelle de cinq notes. Jouée en solo ou dans des petits ensembles, la musique ne se lit pas et se transmet par traditions. Ces dernières diffèrent d'un endroit à l'autre dans le pays.

Parmi les courants musicaux de la province de Hong Kong, le Naamyam cantonais est un chant narratif clamé par un orateur. Avant le XXe siècle, les représentations étaient exécutées par les aveugles et constituaient un divertissement pour le public.

Une musique classique répandue

Loin d'être singulière et d'être propre à Hong Kong, la musique classique occidentale est omniprésente dans la mégalopole. De nombreux concerts ont lieu chaque soir à différents endroits de la ville et de grands orchestres se distinguent sur la scène internationale. C'est le cas de l'Orchestre Philharmonique de Hong Kong, du Hong Kong Sinfonietta ou encore de l'Orchestre Chinois de Hong Kong qui reçoivent même des financements annuels du gouvernement local ainsi que du mécénat de grandes marques. Générant une économie importante, la musique classique à Hong Kong est très suivie et ce, dès l'école, où les jeunes élèves doivent suivre des cours de musique au sein du programme scolaire obligatoire.

La scène underground

De par son histoire, Hong Kong montre que, pour certains axes fondamentaux de sa culture, elle demeure radicalement détachée du reste de la Chine. En 2019, un projet de loi promettant de restituer à la Chine continentale les immigrants ayant fui le régime politique engendre une crise sociale. Ce mouvement devient une source d'inspiration pour une scène underground pluridisciplinaire. Très expérimentale et non structurée, elle repose sur de la musique et des slogans engagés. Le hip-hop est en première ligne. Des noms comme Olivier Cong, Science Noodle, Clave mais aussi Akiko sont assimilés à ces événements qui prônent la scène artistique locale en contrepied des courants chinois venus du continent. On parle alors de « Canto-rap ». Ce genre musical est diffusé par des labels indépendants – de plus en plus nombreux ces dernières années – et les radios locales – qui mettent en avant les artistes locaux.

Côté musique électronique, les artistes de Cantopop comme Leslie Cheung et Anita Mui ont cherché à remixer leur style d'origine dans les années 1980, puis d'autres compositeurs ont émergé ces dernières années comme JNYBeatz ou Claudia Koh. Il n'est en tout cas pas difficile de trouver des discothèques à Hong Kong pour danser ou découvrir de nouveaux DJs. De même pour les clubs de jazz. Avec un décor brut et industriel, ces endroits promettent de belles découvertes et des propositions artistiques singulières.

L'opéra cantonais

Outre la récente tradition d'organiser à Hong Kong et Macao des spectacles de son et lumière grandioses, avec feux d'artifice, projections et musique, le territoire mise aussi sur des arts tels que l'opéra ou le théâtre.

L'opéra cantonais est une pratique ancestrale. Alliant musique (plus exactement le chant), théâtre, acrobaties et arts martiaux, il est populaire en Chine depuis près d'un demi-millénaire. Répandu dans la province de Hong Kong et de Macao, cet art a été inscrit en 2009 sur la liste du patrimoine culturel immatériel de l'humanité par l'Unesco. Les notes d'instruments de musique traditionnelle comme le erhu, le yangpin et le pipa ponctuent le récit. Le répertoire de cet opéra, appelé aussi le Yueju, comprend près de 6000 pièces au total qui sont encore jouées dans de nombreuses salles de Hong Kong.

Les curieux pourront se rendre au Xiqu Centre, centre des arts de la scène, qui compte un espace dédié à l'opéra cantonais et un autre consacré au théâtre traditionnel chinois. Impossible de le louper, son architecture ne passe pas inaperçue… !

Plusieurs générations d'artistes se sont illustrés à travers l'opéra cantonais et ont marqué les esprits des spectateurs. C'est le cas de Xue Jiaoxian et Ma Shizeng, qui ont contribué à rendre cet art plus visible dans les années 1940, mais aussi d'Alan Tam Wing-Lun, figure contemporaine qui a commencé sa carrière dans la Cantopop avant de se tourner vers l'opéra.

Pour en apprendre davantage sur cet art pluridisciplinaire si important dans la tradition cantonaise, les visiteurs sont attendus au Cantonese Opera Heritage Hall, une exposition permanente sur le sujet dévoilée au Hong Kong Heritage Museum.

Quant au théâtre traditionnel chinois, il est aussi incontournable que la tragédie grecque dans l'Athènes antique ou le théâtre sanskrit en Inde. S'il se décline en 300 genres différents, chaque région de Chine possède sa propre tradition théâtrale. Les différentes crises politiques du pays ont permis au théâtre (appelé « xiqu ») d'être plus ou moins populaire. Aujourd'hui, il est toujours largement suivi et son répertoire reste riche et varié.

Le théâtre moderne (avec une forme parlée, appelée huaju) est apparu dans les années 1920 et est plus poétique et abstrait que le théâtre traditionnel. Un mouvement avant-gardiste s'est fait connaître ces dernières années, mobilisant une jeune génération de dramaturges, mais aussi de spectateurs. Le sujet principal des pièces est la vie du peuple contemporain et la figure la plus marquante de ce courant est sans aucun doute Meng Jinghui, réputé en Chine et à l'étranger.

Danse du dragon et danse contemporaine

Les visiteurs qui arpentent la ville de Hong Kong lors de la mi-automne pourront peut-être admirer la danse du dragon de feu. Dans le quartier de Tai Hang, pendant trois nuits, près de 300 habitants portent une marionnette géante et incandescente. Cette danse est accompagnée de tambours. Elle est inscrite au patrimoine culturel immatériel du pays.

Outre la danse traditionnelle chinoise, la danse contemporaine se fait remarquer à Hong Kong, notamment grâce à la Hong Kong Dance Company qui, depuis 1981, s'attache à concevoir des ballets contemporains inédits et à les représenter à travers le monde, revendiquant un style avant-gardiste hérité de la culture hongkongaise. Le ballet a émergé en Chine dans les années 1940 avec l'arrivée des communistes au pouvoir. Jiang Qing, l'épouse de Mao Zedong, était une ancienne danseuse et portait la danse comme un hymne à la gloire du régime. La danse a donc une place importante dans la vie de cette génération qui a grandi avec ces préceptes politiques.

L'une des conséquences de ce phénomène est sans doute l'essor massif de la « danse de places », aussi appelée « la danse de parcs » qui réunit des femmes, souvent d'un âge avancé, autour d'un poste de radio ou d'une enceinte placé dans un espace public. Très répandue à Hong Kong, cette pratique se découvre à tous les coins de rue. Les danseuses amatrices se retrouvent quotidiennement, de même que certains hommes qui sont de plus en plus nombreux à suivre cette tendance. En 2018, une étude estimait que plus de 100 millions de personnes dansaient régulièrement en Chine dans l'espace public. Et tous les styles sont permis ! Tango, Cantopop plus ou moins engagée ou autres danses de salon… parfois, les pas sont enseignés mais la danse est surtout libre.

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