Découvrez Bornéo : A l'écran (Cinéma / TV)

Bornéo, à défaut d’avoir accueilli de grands tournages, compte de nombreuses salles de cinéma qui vous ouvriront les bras, cinéphiles ou non. En passant, profitez-en pour en apprendre plus sur les cinémas malais, indonésiens et sur l’étonnant septième art brunéien. Entre films d’auteur, blockbusters historiques, comédies désopilantes ou drames émouvants, vous avez l’embarras du choix. N’espérez pas cependant reconnaître les décors de Kuching, Bandar Seri Begawan ou Samarinda, car les productions de la région ont plutôt eu lieu sur les îles adjacentes ou sur le continent. Quelques exceptions néanmoins : vous pourrez découvrir Jessica Alba évoluant dans la jungle malaise dans Amour interdit, ou l’acteur Nick Nolte incarner un soldat américain dans le classique L’Adieu au roi. Et peut-être aurez-vous le courage d’affronter un anaconda géant aux côtés des personnages de Anaconda, tourné dans la jungle du Kalimantan…

Cinéma national et international dans le Bornéo malais

L'histoire du cinéma malais se tisse principalement sur le continent. Après un premier élan dans les années 1930, rapidement soufflé par la Seconde Guerre mondiale, le cinéma malais repart de plus belle dans les années 1950 avant de se tarir dans les années 1960-70. Il faut attendre les années 1980 pour que le cinéma malais, boosté par la production vidéo et par des soutiens financiers du gouvernement, puisse fleurir à nouveau. Depuis les années 2010, plusieurs dizaines de films émergent des studios malais chaque année, des comédies et des films d'horreur mais également des pépites de cinéma d'auteur qui font le tour des festivals internationaux. C'est le cas de Flower in the Pocket de Liew Seng Tat, récompensé à Rotterdam en 2007. Tout récemment, le cinéma malais a connu un regain de popularité auprès de son public grâce à des productions de grande ampleur, à l'image de Mat Kilau, fresque historique épique devenue en quelques semaines le plus gros succès de l'histoire du box-office malais. En 2023, l'État de Sarawak a accueilli le tournage de Pagari Bulan, drame de guerre racontant les mésaventures de Bulan, jeune Malaise vivant sous le joug de l'Occupation japonaise durant la Seconde Guerre mondiale. Vingt ans plus tôt, la ville de Kuching accueillait le tournage du film anglo-germano-américain Amour interdit, avec Jessica Alba et Hugh Dancy dans les rôles principaux. L'histoire d'un jeune écrivain anglais envoyé en tant que représentant de la couronne dans une tribu malaise, et de la relation amoureuse qui se développe petit à petit entre lui et une femme malaise incarnée par Jessica Alba, pourtant d'origine mexicaine. Un tournage de grande ampleur pour la région, pour lequel une maison longue fut spécialement construite, non loin du Batang Ai Longhouse Resort, où le casting séjourna durant la production. Vous reconnaîtrez également dans le film les paysages du Matang Family Park, non loin de la capitale.

Autre production hollywoodienne marquante tournée dans le Bornéo malais, L'Adieu au roi de John Milius (1989), adapté du roman éponyme de Pierre Schoendoerffer. Mettant en scène un soldat américain ayant échappé à la capture par les Japonais en se cachant au milieu des tribus indigènes, le film narre le récit de son ascension jusqu'à devenir roi de la tribu. Une production un peu datée, mais néanmoins digne d'intérêt d'un point de vue historico-cinématographique. Pour voir du cinéma dans le Bornéo malais, rendez-vous au GSC The Spring à Kuching, au 10Star Cinemas de Sandakan ou encore dans l'une des nombreuses salles de Kota Kinabalu comme le City Cineplex.

Cinéma indonésien en bref et à Bornéo

Avec plus de 2 000 écrans sur son sol, de très nombreuses salles, et une histoire centenaire, le cinéma indonésien n’est pas simple à présenter en quelques lignes. Un cinéma né dans les années 1920, qui fleurit dans les années 1930 avant d’être muselé par l’occupation japonaise puis par la dictature. Malgré une percée internationale dans les années 1980, et la projection de Tjoet Nja' Dhien, biopic de Eros Djarot racontant la lutte anticoloniale de la cheffe de guerre Cut Nyak Dhien, à la Semaine de la Critique au festival de Cannes, le cinéma indonésien périclite dans les années 1990. Manquant de support étatique, soumis à la censure, il faudra attendre le tournant du siècle pour que le cinéma indonésien renaisse de ses cendres, avec des productions comme The Raid (2011) du gallois Gareth Evans ou Satan’s Slaves (2017) de Joko Anwar. Aujourd’hui, grâce à de nouvelles aides gouvernementales et un élargissement du réseau de distribution, le cinéma indonésien poursuit la reconquête de son public et des festivals internationaux. La comédie Vengeance Is Mine, All Others Pay Cash du réalisateur Edwin (2021) a récemment remporté le Léopard d’Or au festival de Locarno, tandis que Yuni, dernier film de la cinéaste indonésienne Kamila Andini a remporté le Platform Prize au prestigieux Toronto Film Festival la même année.

Pour autant, le nombre de tournages marquants sur l’île de Bornéo est bien plus faible. Ce ne sont pas les décors qui manquent, mais plutôt les infrastructures et les compagnies de production, plutôt enclines à s’installer sur les îles de Java ou de Sumatra, près des zones les plus peuplées. Notons tout de même le tournage international du film d’horreur Anaconda : The Hunt of Blood Orchid (2004), une aventure horrifique mettant en scène des chasseurs de trésor aux prises avec un serpent géant dans la jungle du Kalimantan.

Pour voir du cinéma dans la région, une quinzaine de salles s’offrent à vous. Rendez-vous par exemple au CGV Plaza à Samarinda ou Balikpapan, ou dans le plus traditionnel Studio Cine 21 à Samarinda également. Banjarmasin compte également plusieurs complexes, à l’instar du Studio XXI.

Brunei, un pays sans cinéma ?

Les films produits au Brunei se comptent sur les doigts d'une main, assez tristement. Coincés entre le manque de moyens, une industrie inexistante et un contrôle étatique important, les cinéastes locaux sont écrasés par les productions internationales dont le cinéma malais représente une grande part. Mais le cinéma de Brunei existe néanmoins au travers de ses quelques films, et des cinéphiles locaux et internationaux qui y résident. En 1968, Gema Dari Menara ou Échos du Minaret devient le tout premier long métrage brunéien à être projeté dans les quelques salles du pays. Commandité par les institutions religieuses du pays, le film coproduit avec la Malaisie met en scène une famille en crise dans les années 1960, alors que le pays fait face à l'influence occidentale grandissante. Un film reflet d'une époque, très intéressant pour découvrir l'histoire du pays si vous avez la chance d'en trouver une copie. Après cette unique occurrence, il faudra attendre 2013 pour qu'un second film brunéien soit tourné, cette fois orienté vers la comédie. Ada Apa Dengan Rina sort en 2013, et fait le tour du monde. Le film est disponible en DVD, de même que le troisième film brunéien, Yasmine, un film d'arts martiaux sorti quelques mois plus tard. Avec un peu de chance, vous pourrez même découvrir ces films sur grand écran, dans l'une des salles de Bandar Seri Begawan (The Mall Cineplex) ou de Kuala Belait (Times Cineplex).

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