Découvrez le Nord : A l'écran (Cinéma / TV)

Le cinéma fait son entrée au Vietnam en 1899, par le biais d’un apprenti des Frères Lumière. Une industrie longtemps bridée par les guerres qui minent le pays. Depuis les années 1980, une nouvelle génération de cinéastes propose cependant un cinéma très riche, fait de fictions indépendantes et de documentaires puissants. Une diversité qui s’est encore élargie avec le retour de comédies romantiques ou de films d’actions dans les productions nationales. Parmi les cinéastes vietnamiens les plus connus, certains ont déjà gravi les marches de la Croisette à plusieurs reprises, tandis que d’autres ont été présents aux César pour des films dont le nom ne vous est pas étranger. Et bien sûr, les décors idylliques du Nord-Vietnam et de la Baie d’Ha Long ont inspiré de nombreux cinéastes, du blockbuster américain au film français devenu aujourd’hui classique. Prenez le temps de découvrir ce cinéma made in Vietnam, vous ne serez pas déçus.

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Histoire du cinéma Vietnamien

Même si la première projection à Hanoï remonte au 28 avril 1899, c’est dans les années 1920 que le cinéma fait son apparition au Vietnam, alors Indochine française. Et c’est également à cette époque que le premier cinéma de la ville est inauguré, un Pathé Théâtre depuis détruit. Utilisé par les colonisateurs à des fins de propagande et dans une optique colonialiste, le cinéma sera d’abord destiné à documenter la vie quotidienne des Vietnamiens et des Français expatriés. Cela permettra néanmoins aux intellectuels locaux de mettre les mains sur des caméras, et ainsi de réaliser les premiers films de l’histoire du pays. Nguyễn Lan Hương, premier producteur/réalisateur vietnamien, tourne plusieurs courts métrages relatant la vie des têtes couronnées du pays. Plus tard, d’autres cinéastes se joignent à cet engouement, produisant documentaires, fictions et coproductions internationales avec la Chine voisine. L’invasion japonaise de 1940 met un coup d’arrêt à cet élan artistique. D’une part, les arts sont interdits et la pratique culturelle proscrite pour les Vietnamiens. De l’autre, les cinémas (alors plus de soixante à travers le pays) sont réquisitionnés pour projeter des films de propagande fascistes.

La fin de la Seconde Guerre mondiale ne laisse que peu de répit au pays, directement plongé dans la tourmente de la Première Guerre d’Indochine. Un conflit documenté par le ministère de l’Information et de la Propagande de 1945 à 1954. Après la fin de la guerre, l’industrie cinématographique du nord du pays se regroupe à Hanoï, où est fondé le Vietnam Film Studio en 1956. De cette période, on peut retenir quelques drames marquants comme Madame Hau (Ky Nam Pham, 1963), un film couronné au Festival international du Film de Moscou qui raconte avec ferveur le combat d’une femme ordinaire en marge de la révolution.

Depuis la réunification, et l’ouverture au marché international, c’est grâce au cinéma indépendant que le Vietnam tire aujourd’hui son épingle du jeu, et au travers des coproductions, notamment avec la France. Initiée entre autres par les cinéastes Trần Văn Thủy (Hanoi Through Whose Eyes, 1983 ou Le son du violon à Mi Lai, 1999), Nguyễn Thanh (Vie de sable, 1999) et Ðặng Nhật Minh (La fille de la rivière, 1987), cette nouvelle vague vietnamienne se diffuse très bien dans les festivals internationaux, raflant de nombreux prix. La saison des goyaves, long métrage de Ðặng Nhật Minh, sera ainsi couronné à Locarno, Rotterdam, Oslo et Singapour au tout début des années 2000.

Quelques années plus tôt, c’est le cinéaste franco-vietnamien Trần Anh Hùng qui remporte la Caméra d’Or au festival de Cannes en 1993, avec son premier long métrage L’Odeur de la papaye verte. Depuis, il a été récompensé de nombreuses fois, à Venise en 1995 pour son film Cyclo, et plus récemment avec son dernier film La Passion de Dodin Bouffant (2023), qui a reçu le prix de la mise en scène à Cannes, trente ans après les premiers lauriers du réalisateur sur la Croisette.

Aujourd’hui, le cinéma nord-vietnamien se diversifie à nouveau, proposant comédies, films d’actions autant que documentaires et films d’auteurs à son public toujours plus nombreux. Prenez donc le temps de redécouvrir l’histoire riche en pépites de ce cinéma, et pourquoi pas à la Cinémathèque Nationale justement située à Hanoï, berceau du septième art vietnamien.

Tournages marquants dans la région

Contrairement à ce que 007 souhaiterait nous faire croire, James Bond n’a jamais mis les pieds dans la mythique Baie d’Halong. Des différends avec le gouvernement vietnamien ont en effet conduit les équipes de tournage à utiliser la Thaïlande et ses baies tout aussi sublimes pour représenter ces espaces. Par contre, les connaisseurs se souviendront sans aucun doute des plans sublimes de Indochine, la fresque romanesque de Régis Wargnier (1992). Mettant en scène Catherine Deneuve, Vincent Perez, Linh-Dan Pham, Jean Yanne et de nombreux autres visages connus du cinéma français, Indochine vous transporte dans les années 1930 alors qu’Eliane, Camille et Jean-Baptiste forment un triangle amoureux aussi envoûtant que mystérieux. Un classique du cinéma français des années 1990, couronné de l’Oscar du meilleur film étranger et pour lequel Catherine Deneuve remporte son second César. La baie d’Halong constitue l’un des décors principaux de ce film, où l’on peut également apercevoir l’île de Hang Dinh et celle de Ninh Binh. C’est également sur cette dernière qu’ont été tournées de nombreuses scènes du récent Kong : Skull Island de Jordan Vogt-Roberts (2017) dans un tout autre registre. Blockbuster hollywoodien réunissant un casting plutôt impressionnant composé notamment de Tom Hiddleston, Brie Larson, Samuel L. Jackson ou encore John Goodman. Tourné entre le Vietnam et Hawaï, ce film d’action et d’épouvante vous emmène également sur les bords du lac Yen Phu, dans la province de Quang Binh, devenu une destination prisée depuis le tournage. Pas d'inquiétude, vous ne risquez pas d’y croiser un singe géant. Mais peut-être d’autres touristes, venus ressentir les mêmes frissons que vous.

À Hanoï, en vous promenant dans la cité, vous reconnaîtrez peut-être les décors d’Un américain bien tranquille de Philippe Noyce (2002). Deuxième adaptation du roman éponyme de Graham Greene, après celle de Joseph L. Mankiewicz en 1958, ce film met en scène Michael Caine et Brendan Fraser rivalisant pour séduire une vietnamienne incarnée par l’hypnotisante Thi Hai Yen Do. Une œuvre captivante où le charisme de Michael Caine lui vaudra une nomination aux Oscars, et où l’on peut découvrir non seulement Hanoï mais aussi les districts de Hoa Lu, l’île de Ninh Binh, et de nombreux autres spots du pays. Un véritable tour du Vietnam cinématographique, à ne pas manquer.

Où voir du cinéma au Nord Vietnam ?

Hanoï compte de nombreux cinémas, allant du grand multiplex au petit cinéma de quartier, dont certains programment également des films en anglais. Pourquoi ne pas vous arrêter au Dan Chu Cinema, dans le district de Dong Na, ou encore le Ngoc Khanh Cinema, construit en 1979. Si vous préférez le confort d’un grand complexe, rendez-vous au National Movie Centre, un cinéma rénové en 2017 qui compte désormais 12 écrans, et tout le confort d’un cinéma moderne.

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