Le régime des moussons
Le climat vietnamien est marqué par l’influence déterminante du régime des moussons. Cependant, du fait de l’allongement du pays – plus de 1 600 km entre le tropique du Cancer et l’équateur –, d’un relief contrasté avec des altitudes variant entre 0 m et 3 147 m (le mont Fan Si Pan dans le nord du pays) et d’un caractère péninsulaire qui permet à l’influence de la mer de pénétrer profondément à l’intérieur des terres, le climat vietnamien se distingue par son irrégularité et des variations multiples suivant les conditions locales.
La mousson d’hiver, relativement sèche, s’étend d’octobre à mars, en provenance du nord-est ; elle touche la région au nord de Dà Nang en apportant fraîcheur et humidité. La mousson d’été quant à elle s’étend d’avril à octobre en provenance du sud-ouest et apporte chaleur et humidité, surtout dans le sud du pays. Ces deux saisons bien séparées connaissent des modifications en fonction des régions. De plus, la température et le climat varient avec l’altitude : les pluies sont plus fréquentes et la température chute de 3 °C à 4 °C sur les hauts plateaux du sud (Dà Lat) ainsi que dans les zones montagneuses du nord. On peut délimiter trois grandes zones climatiques, le Nord, le Centre et le Sud.
Le Nord
Au nord, jusqu’au col des Nuages (au nord de Dà Nang), les quatre saisons sont bien marquées. De janvier à mars : un hiver frais accompagné de crachin. D’avril à juin : un printemps chaud et humide. De juillet à septembre : un été chaud, humide et orageux. À la fin de l’été survient la pluie Ngâu, la pluie du 7e mois lunaire, qui pour tous les Vietnamiens évoque la légende du Bouvier et de la Tisserande. La pluie Ngâu serait due aux larmes versées sur leurs amours contrariées. D’octobre à décembre enfin : un automne souvent magnifique, où glisse parfois la « pluie de l’ombre du nuage » (mua bong mây), une brève ondée qui intervient alors que le soleil brille et qui pare le paysage de couleurs somptueuses.
Pendant l’hiver (janvier-mars), la température à Hanoi peut descendre jusqu’à 3 °C, avec une température moyenne du mois le plus froid d’environ 16 à 17 °C. Ne pas se méprendre sur les chiffres. On est très loin de températures polaires, mais du fait de l’humidité, le froid ressenti est particulièrement mordant et pénètre jusqu’aux os, d’autant que les habitations sont rarement chauffées. De janvier à avril, le temps reste maussade à Hanoi. Un crachin (mua phun) permanent, la « pluie-poussière » (mua bui) ou « pluie volante » (mua bay) enveloppe la capitale d’une humidité glaciale et lui confère une atmosphère caractéristique.
Dans les montagnes, les températures sont plus fraîches et les pluies plus abondantes. La température peut descendre au-dessous de 0 °C et on peut parfois voir de la neige.
L’été est la saison la plus chaude de l’année. La température maximale peut alors dépasser 40 °C à Hanoi. Mais l’été est aussi la saison des pluies et le maximum de précipitations survient entre juillet et septembre. On doit aussi noter la fréquence des orages et des typhons venus de la mer qui rendent difficiles les prévisions météorologiques. Même Hanoi, pourtant à plus de 100 km de la côte, essuie parfois de forts typhons pendant la saison des pluies. Ceux-ci poursuivent leur trajectoire de désolation jusque dans les zones montagneuses du nord-ouest où ils causent inondations et glissements de terrain meurtriers.
Les typhons
Entre juillet et novembre, venus de la mer où ils ont pris naissance à l’est des Philippines, des typhons frappent le centre et/ou le nord du pays et causent de terribles dévastations. Leur nombre varie selon les années, mais il est très difficile de prévoir la trajectoire de ces phénomènes météorologiques exceptionnels qui sont donc toujours susceptibles de contraindre les voyageurs à modifier le programme de leurs activités, en particulier les croisières en mer. En ville, éviter de circuler pendant les typhons ou les grosses averses. On déplore régulièrement la mort de piétons ou d’automobilistes victimes de la chute d’arbres déracinés par la violence des éléments.
Le changement climatique
Depuis des millénaires, le paysan vietnamien lutte avec les éléments et affronte les aléas d’un climat foncièrement instable. Il peine face aux pluies diluviennes, aux crues torrentielles ou à des périodes de sécheresse prolongées. Aujourd’hui, cette vulnérabilité est encore aggravée par les conséquences du réchauffement global de l’atmosphère. Ces dernières années ont laissé les météorologues perplexes en raison de l’irrégularité croissante des moussons et de la multiplication des phénomènes climatiques extrêmes. Les périodes de sécheresse sont accrues et parfois suivies d’une saison des pluies au cours de laquelle des précipitations d’une intensité inattendue créent des inondations catastrophiques. Cette irrégularité des pluies engage la survie des communautés affectées et les problèmes ne peuvent que s’aggraver à mesure que le changement climatique s’approfondit.