En dehors des sentiers battus, la péninsule de Snaefellsjökull et les fjords de l'ouest sont beaux et sauvages. Sur le plan géologique, les fjords de l'ouest forment la partie la plus ancienne de l'île et toute activité volcanique en a disparu. La côte n'est qu'une longue succession de fjords profonds, séparés par des caps montagneux. De petits hameaux de pêche isolés se tassent parfois à proximité. La raideur des pentes, combinée à la rigueur du climat, explique la rareté de la végétation sur cette côte inhospitalière, mais nulle part ailleurs en Islande les paysages sont aussi majestueux.

 

La péninsule de Snaefellsnes se profile et notamment l'imposant volcan endormi qui le termine. Le célèbre Snaefellsjökull, couronné d'un glacier immaculé, que l'on surnomme le Fuji-Yama boréal, est l'un des sommets mythiques de notre planète. Jules Verne y situe la porte d'entrée de son célèbre Voyage au centre de la terre, tandis que les Tibétains le désignent comme l'un des centres vitaux du monde. Les champs de lave, au pied du glacier témoignent de l'intense activité volcanique.

 

Après Búðir, les rochers noirs surgissent entre les dunes de sable blond. Le petit lac d'Arnarstapi où de nombreux elfes se rassemblent la nuit pour chanter et danser, est en journée parfait pour les randonnées. Grundarfjörður est l'étape suivante avec ses impressionnantes " crêtes d'enfer " dont les sommets avoisinent les 900 mètres au-dessus du niveau de la mer.

 

Stykkishólmur sera la dernière étape de la péninsule. L'activité principale est la pêche. Nous voici embarqués à la découverte du labyrinthe d'îles et d'îlots qui sont le domaine de centaines d'oiseaux dont le pygargue à queue blanche, un géant parmi les aigles. Des phoques également qui se prélassent au soleil sur les récifs. Retour au port pour attraper le ferry qui nous permettra de traverser la baie de Breiðafjörður et atteindre les fjords de l'ouest.

 

La navigation est calme, le ciel dégagé et les sommets blancs de la péninsule de Snaefellsnes s'éloignent doucement formant une longue ligne blanche au milieu du bleu du ciel et de la mer. Nous prenons la route de l'ouest, émerveillés par les immenses étendues de sable aux couleurs dorées et noires parsemées de quelques roches déchiquetées d'un côté et des falaises de l'autre.

 

L'attraction principale de la région sont les immenses falaises de Látrabjarg. Véritable forteresse naturelle de pierre de 14 km de longueur et jusqu'à 444 mètres de hauteur. Cette muraille rocheuse est le royaume d'innombrables oiseaux de mer. La colonie de macareux moines est la plus importante du monde. Assez peu farouche et véritable symbole national et éclipsent un peu les nombreux fous de bassan, guillemots et petits pingouins.

 

Retour par les pistes puis sur la route 60 qui traverse les montagnes de Hrafnseyrarheiði avec de nombreuses possibilités de randonnées. Dynjandi, appelée Fjallfoss ou la " chute de la montagne " est l'une des plus belles chute d'eau d'Islande. Haute de 100 mètres, large de 30 mètres en son sommet et 60 mètres à sa base, elle se laisse glisser le long de parois accidentées, en sept escaliers, pour finalement se faufiler dans un étroit goulet.

 

Les petits villages de pêcheurs et les fjords s'enchaînent. La population très clairsemée est principalement confinée dans ces hameaux de pêcheurs qui survivent grâce à la proximité des eaux très poissonneuses. Si la région peut sembler hostile, l'incroyable beauté naturelle qui s'en dégage séduit et la route est un paysage qui se renouvelle sans cesse.

 

Le coeur des fjords de l'ouest est déchiré par une langue de mer de 80 km dont la côte sud est découpée en de nombreux petits fjords. Ce décor majestueux abrite la ville d'Isafjörður, petite capitale régionale de 3 000 habitants qui s'étend sur une presqu'île sablonneuse. Les maisons sont soignées, repeintes tous les ans de couleurs vives. Excursion en kayak de mer à la découverte de la faune marine, sortie en mer pour l'observation des baleines... les activités ne manquent pas !

 

Après être passé par la côte de Strandir, nous traversons les vallées fertiles et verdoyantes de Laugar Saelingsdalur, une région riche en folklore antique. La discussion avec le sorcier d'Holmavík donne vie aux trolls que nous avions côtoyés sur les côtes depuis le début du voyage. Nous sommes en pleine campagne avec des troupeaux de moutons et de chevaux islandais. Arrivé avec les premiers colons vikings entre 874 et 930, l'isolement géographique a permis de préserver la pureté de cette race de chevaux nordiques devenus célèbres.

 

La route sera encore longue à travers les terres pour rejoindre Reykjavík. L'énergie créatrice du pays y est palpable dans les musées, galeries, dans les rues, restaurants, pubs et les clubs qui bouillonnent en fin de semaine. C'est un haut lieu de la fête à ne pas manquer. Mais Reykjavík doit son surnom de " baie des fumées " à l'intense activité géothermique et ses bains. Nous plongeons avec délice dans l'eau laiteuse et riche en minéraux du Blue Lagoon avant de reprendre l'avion. Une nature hostile, grandiose, vraiment unique. L'Islande nous a conquis.

 

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