Introduction
Pour préparer votre voyage sereinement, assurerez-vous dans un premier temps que votre machine est en mesure de supporter la distance envisagée et les conditions dudit voyage. Cette anticipation est valable pour chaque élément contrôlé. Ainsi, des pneus en bon état au départ ne suffisent pas si vous savez qu’ils seront usés à mi-parcours. Viennent ensuite le choix des outils de guidage et la préparation de l’itinéraire, la liste des sites Web et des applications permettant d’actualiser l’information en cours de route (circulation, météo, stations-essence), le contrôle de la couverture offerte pas vos assurances et la sélection de l’outillage et des documents à emporter. Si vous souhaitez transporter votre moto à destination, prenez le temps de lire le paragraphe que nous consacrons à ce sujet en fin de chapitre, juste avant les derniers conseils et les mesures à prendre pour remiser au retour votre machine.
Les préparatifs de la moto
Voici les organes et partie essentiels de la moto qu’il va vous falloir vérifier avant votre départ. Si certaines opérations s’avèrent trop fastidieuses ou technique, n’hésitez pas à avancer la visite technique de votre machine ou d’en demander une pour vérifier les points essentiels. Ce sera peut-être le prix de votre tranquillité. Ne vous laissez pas surprendre par le délai avant d’obtenir un rendez-vous chez votre garagiste, vous n’êtes pas le seul à vouloir partir en vacances à moto !
Les pneus. On l’oublie parfois, mais les pneus sont un organe de sécurité essentiel, étant le seul lien entre la route et la moto. Les tensions auxquelles ils vont être soumis en voyage imposent une inspection minutieuse de leur aspect et de leur pression. Un regard attentif permet de repérer les éventuelles coupures et toute autre irrégularité menaçant à terme l’intégrité du pneu. Dans l’idéal, il vaut mieux éviter d’avoir à les remplacer pendant le voyage. La loi impose de remplacer un pneu quand l'une des rainures mesurées est inférieure à 1,6 millimètre de profondeur. Prenez en compte la distance que vous avez prévu de parcourir et le poids supplémentaire dû au chargement, qui va accélérer l’usure. De plus, un pneu usé à plus de 50 % fait fortement augmenter le risque de crevaison, surtout à l’arrière.
Attention si vous changez de pneus : ils seront particulièrement glissants sur les premiers kilomètres. Rodez-les sur toute leur surface pendant une centaine de kilomètres pour assurer leur adhérence complète. Si vous partez pour un long périple, choisissez des pneus routiers ou sport-route à gomme dure. Les pneus tendres des sportives ne possèdent qu’une durée de vie très courte (souvent moins de 5 000 km), du moins à l’échelle d’un grand voyage.
Une conduite souple, sans forte accélération ni freinage brutal, permet de prolonger la durée de vie des pneus (et accessoirement de consommer moins d’essence et d'économiser les plaquettes de frein).
Vous devez aussi contrôler la pression. Respecter les recommandations du constructeur indiquées dans le manuel du conducteur, et souvent par un autocollant sur votre machine. La pression des pneus s’effectue de préférence à froid (la pression mesurée d’un pneu chaud augmente d’environ 0,3 bar, plus encore en cas de forte chaleur). Vérifiez la pression des pneus tous les 1 000 km environ. Les stations-essence équipées d’un manomètre et d’un compresseur en état de marche (et accessibles gratuitement) se font de plus en plus rares. De plus, certains flexibles de gonfleurs sont à présent prolongés d'un manche rigide qui rend difficile, voire impossible, d'accéder aux valves de certains modèles de moto. Un manomètre de poche ne coûte pas cher, ne prend pas de place et rend bien des services. Au pire, vous trouverez des gonfleurs gratuits près des grandes barrières de péage autoroutier. Hors autoroute, sollicitez les garages et centres d’entretien auto. Ils possèdent tous un compresseur et acceptent généralement de bonne grâce de les laisser utiliser par les motards soucieux de leur sécurité. En rase campagne, souvenez-vous que tout paysan qui se respecte a également un compresseur à la ferme.
Pensez dans cette période de préparation à la mise en place d’un anti-crevaison préventif. Ce type de produit est commercialisé par plusieurs marques. Bien qu'à base de gel semi-liquide, aucun balourd ne vient perturber la conduite. Il n'endommage pas l'intérieur du pneumatique et n'interdit pas les réparations. Il limite également les pertes de pression habituelles. Ces produits sont pour la plupart compatibles avec les dispositifs de contrôle de pression intégrés aux valves de certains modèles de moto.
La chaîne. Beaucoup de motos de type GT ou custom possèdent une transmission par cardan, à l'entretien réduit (vidange), ou par courroie. Pour les autres, la chaîne est toujours d'actualité. L’entretien du kit-chaîne est une opération régulière qui comporte la lubrification et la tension. La fréquence de graissage et de tension dépend des conditions d'utilisation, du kilométrage parcouru depuis le dernier entretien et du type de chaîne installé.
Présente sur la quasi-intégralité des motos utilisant la chaîne comme système de transmission, la chaîne à joints toriques est composée de maillons dont les axes de liaison sont protégés par des rouleaux lubrifiés à vie. Les joints toriques sont destinés à rendre étanche lesdits rouleaux et à protéger les axes de toutes souillures extérieures. Bien que la durée de vie de la chaîne soit ainsi allongée, il est toutefois nécessaire de graisser régulièrement l’extérieur des rouleaux qui entrent en liaison avec les pignons et la couronne du reste du kit-chaîne. La chaîne basse friction est un modèle de chaîne à joints toriques dont la forme des joints est en croix au lieu d'être cylindrique. Sa durée de vie est supérieure à celle d'une chaîne à joints toriques traditionnelle. Plus que minoritaires, les chaînes sans joints toriques ne se trouvent plus aujourd'hui que sur certains modèles de petite cylindrée ou de compétition. Elles nécessitent un graissage très fréquent.
Pour les opérations de nettoyage et de tension, nettoyez tout d’abord la chaîne avec un produit adapté vendu dans le commerce, voire du pétrole désaromatisé. N’employez jamais de l'essence qui endommagerait les joints toriques. Pulvérisez ensuite un fin jet continu de graisse en bombe sur la face interne de la chaîne tout en faisant tourner la roue à la main (béquille centrale) ou en déplaçant la moto progressivement. En fin d'opération, essuyez l'excédent de graisse.
Évitez de trop tendre la chaîne. D’une part, cela augmente le risque de la voir se casser. D’autre part, une chaîne trop tendue favorise son usure et celle des pièces en contact avec elle. Avant un voyage, surtout à deux, vérifiez que l’amplitude soit suffisante. La tension de la chaîne augmente lorsque la moto est chargée. Il suffit donc d’ajuster la tension une fois la moto équipée de sa charge."
L’huile moteur et de transmission. Une quantité adaptée d’huile-moteur garantit le bon fonctionnement du moteur. Contrôlez le niveau d’huile en le faisant avec la moto droite et sur un terrain plat. Pour un périple de plusieurs milliers de kilomètres, une vidange peut s’imposer avant de partir. Pour les possesseurs de moto à cardan, pensez également que l’huile spécifique de cet organe de transmission doit être vidangée et changée périodiquement.
Le liquide de refroidissement. Le liquide de refroidissement est remplacé environ tous les deux ou trois ans ou 40 000 km (règle générale). Au-delà, ses capacités anticorrosion, lubrifiantes et antigel deviennent très faibles, voire nulles.
Les freins. La vérification de l’usure des plaquettes de freins avant et arrière doit être effectuée avec la plus grande attention. Les plaquettes trop usées émettent un son qui signale un changement nécessaire... Il est préférable d'éviter d'arriver à cette extrémité. Outre la vérification visuelle régulière des plaquettes, le contrôle du niveau de liquide de freinage permet de se faire une idée de l’état d'usure atteint. Pensez aussi à changer régulièrement le liquide de freinage lui-même.
Les phares et feux de signalisation. La propreté de l’optique de phare compte beaucoup dans la qualité de l’éclairage. Nettoyez-le régulièrement et avant le départ. Depuis 2004, l’Union européenne impose aux motos neuves l’allumage automatique du feu de croisement. De plus, et quelle que soit la cylindrée, l’allumage de ce feu est devenu obligatoire de jour comme de nuit pour tous les deux roues depuis 2007.
Avec une moto chargée, la zone couverte par les feux change, le faisceau éclaire plus haut, au risque d’éblouir les véhicules arrivant en face, voire de ne plus éclairer la route du tout. Il faut donc régler les feux lors d’un galop d’essai avec le chargement du voyage.
Changez éventuellement les ampoules avant de partir si vous estimez que vos feux de route et de croisement n’éclairent plus assez. Un petit parcours de nuit permet de mesurer leur efficacité. Il ne faut pas seulement vérifier les ampoules des feux de croisement et de route (bien souvent la même avec des filaments différents) mais aussi celles des clignotants, des feux de position et des feux stop.
Pour les ampoules au xénon, outre le risque d'éblouissement pour les autres usagers, sachez qu'une moto réceptionnée avec un feu halogène ne peut se voir monter un feu xénon, même indiqué comme homologué, sous peine de remettre en cause la conformité du véhicule. D'où un risque de sanction par la police, mais aussi d'un refus d'indemnisation en cas d'accident par votre assureur.
Les outils de guidage et d’aide à la conduite
Qu'il est loin le temps où seule le support papier et les panneaux directionnels étaient nos seules aides sur la route. Avec les progrès technologiques de ces dernières années, il est à présent tout à fait possible d'utiliser des outils bien plus perfectionnés pour suivre ou trouver son chemin. Évidement, les inconditionnels de la carte trouveront toujours à redire, notamment sur l’aspect aventure qui n’est plus au rendez-vous... Mais cet aspect devient beaucoup moins intéressant quand la nuit tombe, qu’il pleut, qu’on est fatigué et qu’on n’arrive plus à déchiffrer sur le bord de la route le papier trempé, A contrario, n'en déplaise aux plus accros à l'high-tech, il restera toutefois bien utile d’avoir conservé au chaud une carte et quelques notes sur un calepin quand le réseau téléphonique sera défaillant, le signal GPS perdu ou la batterie du même boitier GPS à plat.
Le road book. Si on connaît précisément le parcours à effectuer, le plus simple consiste à établir un road book, avec les différentes étapes, le nom des routes, les distances entre chaque changement de direction... Ce road book peut être établi à partir d’une carte ou d’un atlas routier, sur lesquels on aura surligné les itinéraires à prendre, ou calculé par ordinateur, soit avec un logiciel dédié, soit sur Internet à l’aide de sites Web gratuits ou non (roadbookmoto.fr, moto-trip.com, etc.), voire en utilisant les options proposées par les grands de la cartographie informatisée (Google Maps, Mappy, Bing, Michelin et autres). Il suffit ensuite de l’imprimer et de le glisser dans son lecteur de carte.
Les cartes routières. Pour un long voyage, même avec un GPS à jour et un road book, les cartes routières sont indispensables. Elles seules vous permettront d'avoir une vue d'ensemble de la région traversée et de préparer plus facilement votre étape du lendemain, voire de prendre les bonnes décisions de contournement en cas de problème sur la route (accident, route coupée…). La référence, pour la France et beaucoup de pays, reste la carte Michelin, notamment avec ses fameuses « routes vertes », incontournables pour définir son itinéraire sur des routes pittoresques et parfois méconnues. Sur une échelle moins vaste, les cartes IGN permettent d’avoir des indications très précises sur le relief et la végétation. La lisibilité des routes n’est toutefois pas toujours au rendez-vous.
Optez pour les cartes étanches et indéchirables, qui se généralisent de plus en plus, moyennant un surcoût acceptable. Seul bémol : le traçage ou les remarques au crayon sur leur surface lisse n'est pas toujours aisé.
Le GPS (Global Positioning System). Dans son utilisation basique, le GPS permet de rejoindre deux points sans risque d’erreur ou de se perdre en cours de route : vous êtes localisé en permanence grâce aux signaux transmis par satellites. Si son intérêt est mineur quand on utilise les grands itinéraires, il devient en revanche très important lors de la traversée des grandes villes et de leurs agglomérations, quand la carte n’est plus assez précise et ne peut pas être consultée sans risque d’accident. L’aide supplémentaire apportée par le guidage vocal est incomparable.
En utilisation « réfléchie », votre itinéraire peut être rentré étape par étape ou à l'aide de logiciels dédiés. Les grandes marques de GPS proposent également leur propre planificateur (Base Camp pour Garmin, Mydrive pour Tom Tom...). Le GPS vous permettra alors de découvrir toutes les routes, curiosités, points de chute dont vous aurez déterminés les coordonnées à l’avance.
Tous les fabricants de GPS produisent des appareils dotés de la plupart des fonctions proposées par les assistants d'aide à la conduite.
Les assistants d'aide à la conduite (AAC). Les appareils détecteurs ou avertisseurs de radars, interdits depuis 2012, ont été remplacés par les assistants d'aide à la conduite (AAC).
Suivant les modèles et options disponibles, ces assistants signalent les « zones de danger » (radars, bouchons, zones en travaux...), ainsi que les dépassements de vitesse autorisée. Coyote, Wikango et Inforad sont parmi les fabricants les plus connus. Tous s’appuient sur une base de données mise à jour en temps réel par la communauté des utilisateurs.
Outre les produits vendus avec boitiers, de nombreuses applications d'aide à la conduite, dont certaines gratuites, ont été développées pour les téléphones portables (Avertinoo, ICoyote, Wikango HD, Waze...) et de nombreux GPS possèdent aujourd'hui des fonctions identiques.
Le smartphone. Véritable outil à tout faire, le smartphone reprend les avantages du GPS et de l'assistant d'aide à la conduite. S'il peut être une alternative intéressante à ces derniers, plusieurs points sont à prendre en compte pour que votre smartphone soit vraiment compétitif :
- L’étanchéité. La plupart des smartphones sont aujourd'hui étanche mais leur degré de protection contre l’eau peut fortement varier d’un appareil à l’autre. L’IP (Ingress Protection) vous donne l’indication de protection contre la poussière (1er chiffre de 0 à 6) et contre l’eau (2ème chiffre de 0 à 9) de votre appareil. Plus le chiffre sera élevé, meilleure sera l’étanchéité de l’appareil.
- La résistance aux chocs. Une bonne coque et un système d'accroche adéquat devrait vous permettre d’éviter tout problème de ce coté.
- L'autonomie en fonctionnement GPS. C'est un des points faibles de nombre de smartphones. Plus d'une heure d'autonomie avec une forte luminosité de l'écran sera souvent problématique à atteindre. D'autant plus que l'autonomie de votre batterie devra être préservée pour toutes les autres occasions d'utilisation de votre smartphone (appel et réception d'appel, accès Internet, appel d'urgence...).
- La chauffe du processeur, toujours en fonctionnement GPS. Elle risque d'être rapidement un problème, notamment en été quand la température extérieure et l'exposition continue au soleil risque d’amener un plantage de votre processeur.
La capacité de recharge effective tout en roulant. Certains appareils ne chargeront pas assez vite pendant l’utilisation de votre smartphone en mode GPS.
- L’utilisation avec des gants. Bien que beaucoup d'écran de smartphone soient d'un très bon répondant tactile, tous ne permettent pas l'utilisation avec des gants....
Enfin, pour ne parler que des applications GPS disponibles pour votre smartphone, si Google et Waze semblent d’emblée parfaites pour une utilisation basique, elles sont toutefois moins bien adaptée que d’autres comme Osmond pour la construction d’itinéraires. N’hésitez pas à chercher sur le web celle qui, payante ou non, vous conviendra le mieux.
Précautions d’utilisation à l’étranger. Attention en passant les frontières, car certains pays n'autorisent pas les assistants d'aide à la conduite, y compris quand ces fonctions sont sur GPS, ni les applications pour téléphones portables du même type. C'est notamment le cas de la Suisse (qui va jusqu'à en interdire le transport avec des amendes très fortes et la confiscation du matériel incriminé – cf. Article 98a de la Loi fédérale sur la circulation routière).
Les informations à connaître et à actualiser
Si partir en balade quelques heures en plein été sur les routes que l’on connait ne demande pas de grande préparation, il en est tout autre lorsqu’on part au devant de régions inconnues. Arriver en fin de journée à destination sans s’être soucié des bouchons, de la tenue à adopter ou du risque de panne d’essence mérite qu’on prenne le temps de s’informer en amont de son départ.
Connaître l’état du trafic. Le meilleur moyen d’éviter les problèmes de circulation consiste, quand c’est possible, à partir avant ou après les grandes transhumances. Quand ça n’est pas possible, ou que vous visez plutôt une petite escapade d’un week-end, des sites Web aident à éviter les bouchons. Le site de Bison Futé figure toujours parmi les plus complets, notamment avec ses prévisions sur l'année. Pour l'autoroute, utilisez www.autoroutes.fr. Bien entendu, on peut également se fier aux indications données par les GPS bénéficiant de l'application idoine (payante ou non suivant les modèles) et d’applications gratuites telles que Google Maps, Bing, Mappy, ViaMichelin. Waze, pour sa part, n'est accessible qu'à travers votre smartphone.
Suivre les prévisions météorologiques. Contrairement à l’automobiliste, le motard ne peut pas faire abstraction de la météo. Sans toit ni climatisation, il ressent directement les caprices du ciel. Alors autant se renseigner sur les conditions météo que l’on est susceptible de rencontrer. . Les chaînes de télévision et les stations radio généralistes proposent une information assez imprécise. Pour la précision des données et leur actualisation permanente, préférez les sites Web. En montagne ou en bord de mer, là où les conditions météo sont déterminantes, des lieux comme l’office de tourisme ou la capitainerie (dans les ports) affichent les bulletins météo. Dans tous les cas, rappelez-vous que la météorologie n’est pas encore une science exacte et que les prévisions à plus de trois jours ne sont fiables qu’à environ 60 %.
Localiser les stations d’essence. En voyage, l'autonomie relative de la plupart des motos nécessite de passer souvent à la pompe. D’autant plus que chargé ou en roulant vite, vous consommerez sans doute davantage qu’à votre habitude. Avant de partir ou pendant le trajet, se renseigner sur les stations-essence présentes sur votre parcours ou à proximité permet d’éviter la panne sèche. Dans certaines régions à faible densité d’habitation, on peut parcourir des routes sans station à plus de 50 km à la ronde. Dans les zones frontalières, par exemple près de la frontière espagnole, la différence de prix importante a fait disparaître de nombreuses pompes. Les applications smartphone Essence&Co, Fuell Flash ou Gasoil Now font partie des nombreuses applications que l'on peut télécharger et utiliser facilement – quand on a du réseau.
Même si la plupart des GPS et AAC , ainsi qu' un nombre incalculables d'applications pour smartphones, indiquent les stations proches de vous, le plus raisonnable dans les régions « à risque » est de faire le plein d’essence dès la moitié du réservoir épuisée.
Prévoir l’imprévu mécanique
Malgré toutes les précautions, des pannes et autres soucis techniques sont susceptibles de se produire. Les motos modernes sont de plus en plus fiables mécaniquement, mais avec l’électronique actuelle, il devient plus difficile d’intervenir soi-même et le moindre souci nécessite souvent de faire transporter la moto au garage.
L'outillage minimum. Pour tenter de réparer sa moto soi-même, quand c’est possible, mieux vaut ne pas avoir sacrifiée l'outillage d'origine avant son départ pour gagner en place. Tournevis plat et cruciforme, clés allen (hexagonales) ou torx (en étoile) et quelques clefs adaptées à vos boulons les plus courants sont le minimum à prévoir si vous constituez votre propre boite à outils. Pour les longs voyages, pensez à ajouter dans vos valises du ruban adhésif résistant, des gants de protection et un chiffon. Pour les voyages qui vous entraîneront loin des grands centres urbains, pensez à emporter un jerrycan souple en polyéthylène. Pliable, il prend très peu de place et ne coûte que quelques euros.
Les fusibles et ampoules de rechange. Votre boîte à fusibles (il y en a souvent plusieurs sur une même machine) en contient à l'origine. Vérifiez cependant cela avant votre départ. Pour ce qui est des ampoules, rappelez-vous que vous n’avez qu’un phare et un seul feu arrière. Vous serez totalement invisible de l’avant ou de l’arrière si l’un des deux vous lâche sur la route et il est parfois difficile de trouver le bon modèle d’ampoule. Prévoyez des ampoules de rechange, même si leur échange ne pourra être fait que dans un atelier. Au moins, vous êtes sur d’avoir le bon modèle. Conservez ces ampoules dans une boite étanche et à l’abri des vibrations, en les entourant par exemple de papier.
Le nécessaire anti-crevaison. La crevaison est un risque qui peut être minimisé par l'emploi d'un produit préventif anti-crevaison comme Wheelsecure ou Restom (des produits français !), ou encore Ride-On, facilement mis en place dans vos pneus avant votre départ. Informez-vous cependant sur la compatibilité du produit avec les capteurs de pression qui équipent peut-être votre machine et sur la vitesse maximum autorisée par le produit. Quand la crevaison est bien là, une bombe anti-crevaison peut se montrer efficace. Elle ne devra pas être utilisée si vous possédez les capteurs de pression évoqués plus haut. Toutefois, sur un pneu tubeless (sans chambre à air), mieux vaut utiliser un kit de réparation qui permet de placer une mèche et d'injecter le contenu d'une cartouche de gaz pour rouler jusqu’au garage suivant. Le pneu pourra ensuite être réparé par un professionnel en plaçant une pièce par l'intérieur (seule réparation autorisée pour les tubeless). Ne conservez pas de réparation de fortune : vous courez le risque de voir votre pneu se dégonfler dans les jours qui suivent, voire subitement en roulant.
Les documents du véhicule. Nombre d’informations utiles s’y trouvent, notamment les indications relatives aux pannes électroniques susceptibles de s’afficher sur votre tableau de bord. Retrouver l’emplacement de la boîte à fusible peut aider également, sans parler des numéros de téléphone des concessionnaires de la marque ou des différents numéros de série, toujours demandés en cas de panne. A défaut d'emporter le manuel sous format papier, faites en une copie numérisée que vous aurez sur votre smartphone.
Le gilet de haute visibilité. Depuis le 1er janvier 2016, les conducteurs de deux et trois-roues motorisés ont obligation d’avoir à bord de leur véhicule un gilet de haute visibilité afin d’être visibles en cas de panne ou d’accident. Prenez-en deux si vous avez un passager.
Le transport de sa moto
Mettre sa machine sur une remorque tractée par une voiture constitue le moyen le moins cher pour transporter sa moto. A condition d’avoir une voiture ! De plus, si transporter sa moto sur une remorque ménage sa machine, cela n’épargne pas un long trajet, souvent sur autoroute et parfois dans les bouchons. Pour arriver frais et dispos sur le lieu de vacances, l'appel à un transporteur est une solution certes plus onéreuse, mais qui nécessite d’être envisagée.
Utiliser une remorque. Il n’y a pas de législation spécifique aux remorques porte-moto en France. Il faut donc se référer aux textes concernant les remorques en général. Si vous partez à l’étranger, référez-vous à la réglementation en vigueur dans le pays, qu’il s’agisse des péages, de la vitesse ou des possibilités d’accès à certaines routes.
Lors du choix de la remorque porte-moto, outre ses caractéristiques générales (encombrement, stabilité, diamètre des roues, nombre de points d’ancrage, etc.) il faut particulièrement faire attention à son PTAC. Les moins chères ont en effet un PTAC limité (par exemple 250 kg) ne permettant pas d’y installer de grosses cylindrées, sachant qu’une remorque pèse au moins 50 kg à vide.
Pour une utilisation unique, il est possible de louer une remorque, auprès de particuliers ou de professionnels, dont certains sont à la fois vendeurs et loueurs.
Qu'il s'agisse d'un achat ou d'une location, pensez également qu'une rampe d'accès à votre remorque est nécessaire et qu'elle doit pouvoir supporter sur un seul rail le poids de votre machine.
Pour monter votre moto sur la remorque, il est préférable d’être à deux. Concernant l’arrimage de votre machine, ne jouez pas avec le feu et prévoyez des sangles à cliquet avec un minimum de cinq, dont une servira de rechange. Deux sont réservées à l’avant et deux à l’arrière. N’utilisez pas de point d’ancrage tels que pot d’échappement, valises, mais plutôt les éléments du cadre. Compresser modérément la suspension et enlevez la béquille latérale. De préférence, tendez les sangles à l’avant à 45° par rapport à votre machine et celles de l’arrière à 90° par rapport au bras arrière. Tendez l’ensemble progressivement en évitant soigneusement tous les points de friction avec des éléments peints ou fragiles.
Une fois en déplacement sur la route, surveillez votre remorque autant que faire se peut avec vos rétroviseurs. Arrêtez-vous fréquemment pour vérifier la tension des sangles. Elles se desserreront systématiquement, notamment s'il y a du vent ou que la route est mauvaise.
La réglementation pour tracter une remorque. On peut tracter une remorque avec un permis B à deux conditions : que le poids total du chargement (remorque et moto) n'excède pas 750 kg de PTAC (poids total autorisé en charge) ; sachant qu’une moto pèse rarement plus de 350 kg, il y a une bonne marge. Et si malgré tout votre PTAC dépasse les 750 kg, mais est inférieur à 3,5 tonnes, vous pouvez encore tracter avec un permis B si le poids de l’ensemble ne dépasse pas 4,25 tonnes. Dans les autres cas, une formation ou un permis spécifiques sont nécessaires. Se référer pour cela à la réforme des permis en vigueur depuis le 19 janvier 2013 (voir par exemple le site https://permisdeconduire.ants.gouv.fr/Tout-savoir-sur-le-permis-de-conduire/Les-categories-du-permis-de-conduire). A savoir notamment qu'au-delà de 3,5 tonnes pour une remorque et jusqu’à 4,25 tonnes pour l’ensemble voiture et remorque, une formation complémentaire de 7 heures est nécessaire et la mention 96 est ajoutée au permis B. La catégorie BE (qui a remplacé le permis EB) concerne les ensembles dont le PTAC de la remorque est compris entre 750 kg et 3,5 tonnes, et dont la somme des PTAC (voiture et remorque) excède 4,25 tonnes. Si le PTAC de la remorque excède 3,5 tonnes, la catégorie C1E est nécessaire.
Au-dessous de 500 kg de PTAC, la remorque doit avoir la même plaque que celle du véhicule tracteur et est couverte par l’assurance de ce dernier.
Si le PTAC dépasse 500 kg, il faut déclarer sa remorque (carte grise et plaque d’immatriculation différentes du véhicule tracteur). Son assurance restera généralement incluse avec celle du véhicule tracteur jusqu'à 750 kg.
Au-delà de 750 kg de PTAC, il faut équiper la remorque de freins. Ces freins sont obligatoires également si ce PTAC est supérieur à 50 % du poids à vide du véhicule tracteur. La remorque doit faire l'objet d'une assurance complémentaire.
Faire appel à transporteur routier. La SNCF a arrêté son service Auto-Train en 2020. C'est à présent son partenaire, Hiflow, qui se charge d'assurer le transport de votre moto entre deux points relais. Votre moto est assurée par défaut à hauteur de 1 000€, vous pouvez ajouter une assurance tous risques. De point relais à point relais, elle est livrée en moyenne 15 jours après sa prise en charge.
N'hésitez pas à comparer les tarifs et les conditions d’assurance d'Hiflow avec celui d'autres transporteurs routiers qui vous proposeront bien souvent une livraison d’adresse à adresse. Dans tous les cas, soyez présent lors de l'embarquement de votre moto et vérifiez les passages de sangles (marques sur la peinture, sur le carénage, etc.).
Prenez une photo de votre moto avant son départ, de façon à pouvoir justifier de son état antérieur en cas de casse constatée à l'arrivée.
Les derniers conseils
Ça y est ? Presque prêt à partir ? Alors voici un condensé de l’essentiel de l’essentiel. Attention : ce qui suit ne prend pas en compte toute la partie préparation qui s’étale sur plusieurs semaines (budget, choix du pays et conditions d’entrée et de circulation, conditions d’assurance…), la liste des affaires personnelles à emporter, ni le check-up complet de la moto et les achats d'accessoires, cartes, équipements spécifiques...
Plusieurs semaines avant le départ. Achetez ou commandez les cartes ou badges de télépéages nécessaires à votre voyage. Si votre périple dépasse les frontières de l’Hexagone, vous pourrez être confronté à la nécessité de posséder une vignette environnementale pour traverser certaines villes. Le site Green-Zones.eu (www.green-zones.eu) vous permet de tout savoir sur les différentes vignettes européennes et de les acquérir si besoin est.
Quelques jours avant le départ. Mettez à jour votre GPS et faite une copie dans un coffre-fort virtuel de vos documents importants (sur www.service-public.fr, par exemple). Si vous partez à l’étranger, inscrivez-vous sur le site Ariane de France Diplomatie.
Lors du chargement. Une opération à faire si possible la veille ou plusieurs heures avant le départ. Placez les objets les plus lourds près du centre de gravité de la moto, ou au plus bas, de préférence dans les valises latérales. Éviter de charger lourdement la sacoche de réservoir ou le dessus du top-case. Laissez libre d’accès le ou les boîtiers fusibles et la batterie après avoir repéré leur emplacement. Idem pour les indispensables : antivol, anticrevaison, trousse à outils... Après le chargement, vérifier la hauteur d’éclairage de vos phares et assurer vous que la pression des pneus est adaptée à la charge.
Au moment de partir. Contrôlez vos niveaux. Vérifier que vous êtes bien en possession des documents suivants : permis de conduire, pièce d’identité, carte grise, certificat d’assurance, constat européen d’accident pré-rempli, adresses de contacts en France, manuel d’entretien (sous format informatique). Si vous partez à l’étranger, pensez à prendre votre carte d’assurance européenne de sécurité sociale, votre justificatif de mutuelle complémentaire, les coordonnées de votre assistance rapatriement (à souscrire impérativement).
Enfin, n’oubliez pas le double des clefs (contact et valises, mais aussi antivol), les câbles de liaison et les chargeurs dont vous aurez besoin (intercom, téléphone, GPS…).
Le remisage de sa moto
Certains motards utilisent leur machine toute l’année, que ce soit dans les trajets quotidiens, pour se balader le week-end ou partir en voyage. D’autres, dès les mauvais jours d’automne, décident de laisser leur moto hiberner et de ne la ressortir qu’au printemps. Certaines précautions sont alors à prendre pour être certain de repartir du bon pied dès les premiers beaux jours.
Le stationnement. Plus que du froid, il faut à tout prix préserver votre machine de la pluie et de l'humidité. L’idéal pour cela est un endroit sous abri, voire un garage chauffé. Si vous garez votre moto dans une cour, dans la rue ou sur un endroit exposé, protégez-la au mieux avec une housse spécifique moto. Le matériau doit en être à la fois étanche à l’eau et laisser circuler l’air pour ne pas favoriser l’apparition de la rouille. Positionner la moto sur la béquille centrale, si elle en a une, pour ménager les pneus et les amortisseurs.
La batterie. Dès les premiers jours de froid et la certitude que votre moto va rester stationnée plusieurs semaines, pensez à votre batterie. Ici, l’ennemi n’est pas la rouille, mais le froid qui décharge. Retirer votre batterie et stockez là dans un endroit sans risque ou investissez dans un optimiseur de batterie. Ce dernier peut être branché en permanence (vérifier toutefois la notice) et fournira automatiquement une charge appropriée si le voltage de votre batterie tombe sous une certaine limite.
Les liquides et les pneumatiques. Remplir le réservoir afin d’éviter que l’air ne le fasse rouiller. Pour les motos sans injection, vidanger les carburateurs, pour ne pas les laisser s’encrasser. Une autre solution, consiste à faire le plein du réservoir et de rajouter un additif conservateur. Au redémarrage de la moto en fin de remisage, une vidange d’huile ne fera pas de mal et il sera impératif de vérifier la pression des pneus qui se seront dégonflés.