Horaires
Les horaires habituels d'ouverture des magasins sont similaires à ceux en France, ils ferment peut-être un peu plus tôt pour certains vers 18h. Les bons plans consistent à se rendre dans des villages d'artisans spécialisés dans un type de fabrication (poterie, tisserands, forgerons, etc.), qui sont surtout présents dans les campagnes et plus particulièrement dans le nord du pays, en région Sénoufo. Il faut s'y rendre en journée pour voir les artisans à l'œuvre. Abidjan regorge de magasins de créateurs, designers et de concept stores fashion qu'il serait dommage de ne pas visiter pour rapporter de beaux souvenirs et cadeaux.
C’est très local
S’il est une capitale africaine où la mode est reine, c’est bien Abidjan, lieu de convergence de toutes les tendances, d’où ont essaimé certains des plus grands créateurs, et où même ceux qui sont sans le sou trouvent toujours le moyen de rester in. Il suffit pour s’en apercevoir d’observer le spectacle permanent qu’offre la rue, notamment à la tombée du jour, lorsque les décibels commencent à envahir maquis et boîtes à la mode, et que la jeunesse insouciante, tour à tour chaloupée et frimeuse, se dévoile dans un incessant défilé. Que ce soit chez les Noirs ou chez les Blancs, ici l’apparence a une importance capitale. Chez les nantis, fils à papa et autres faroteurs chevronnés, ce ne sont que vêtements de marques, bijoux tape-à-l’œil, lunettes griffées, accessoires dernier cri et chaussures italiennes battant fièrement et ostensiblement le pavé, au point que les fameux sapeurs congolais peuvent désormais... aller se rhabiller. Pour ceux qui ont moins de moyens, reste toujours l’alternative du yougou-yougou, fripe européenne bon marché importée en masse par les Libanais, mélangée, assemblée et assortie en tenues toujours plus inventives et exubérantes. Heureux bénéficiaire de cet art de la récupération qui caractérise beaucoup de créations artistiques ivoiriennes, le styliste Étienne Marcel (il doit son nom à ses débuts dans le quartier du Sentier à Paris), initiateur du phénomène vestimentaire connu sous le nom de « farot-farot » et idole des « blakoros », ces jeunes frimeurs sans le sou. Le terme farot-farot trouve son origine chez les fous traînant dans les rues d’Abidjan, vêtus de pantalons rapiécés et usés jusqu’à la corde. Le fatô jean (« le jean du fou » en malinké) aurait ainsi donné à Étienne Marcel l’idée de concevoir des chemises et pantalons à partir de pagnes et bogolans archaïques sur lesquels étaient cousus des empiècements de vieux denim. Le fatô, ainsi « farotisé », a suscité un véritable engouement populaire, devenant très vite le signe distinctif de toute personne branchée. Parmi les autres créateurs et stylistes de renom ayant marqué le domaine de la mode en Côte d’Ivoire, on retient le Malien Chris Seydou – premier styliste africain à travailler pour les maisons Yves Saint-Laurent et Paco Rabanne, il a passé de nombreuses années en Côte d’Ivoire et a notamment été le mentor du célèbre Pathé’O –, qui a su faire un amalgame harmonieux entre la tradition vestimentaire africaine et les obligations du monde moderne, ou encore Nawal El Assad, métis ivoiro-libanaise spécialisée dans la haute couture et le prêt-à-porter. À travers des créations aussi originales que stylées, elle alliait l’éclat et la variété des couleurs de pagnes imprimés ou tissés à des matières de base telles que la toile de coton, la soie sauvage, le denim, le lin et le bogolan, composant des pièces à la fois épurées et fantaisistes tout en contrastes et en nuances, comme pour témoigner de la pluralité culturelle ivoirienne.