Découvrez la Côte d'Ivoire : Que rapporter ? (artisanat...)

L'artisanat traditionnel s'exprime avec éclat, pour une raison inhérente à l'histoire du continent : les sociétés d'Afrique noire fondant leur culture sur la tradition orale, ce sont les mythes et les expressions matérielles de cette culture qui deviennent les principaux dépositaires de l'identité des peuples les façonnant. Ce que l'Occident qualifie d'art africain correspond en fait à des objets utilitaires ou cultuels dont la beauté ne s'exprimera jamais mieux que par l'accord fondamental entre la pensée spirituelle ayant présidé à leur élaboration et l'objet chargé de l'exprimer. En Afrique, la forme ne prime pas sur la fonction, et la beauté est perçue tout au plus comme un moyen, non comme une finalité. Vous trouverez forcément votre bonheur au CAVA, au marché d'artisanat de Cocody, à l'étage du grand marché et au grenier des perles africaines à Treichville, ou au centre et aux marchés artisanaux de la ville de Grand-Bassam.

Les marchés, les meilleures boutiques

Au cours du voyage ivoirien, on passera ainsi du marché itinérant de bord de route au marché urbain établi. Chacun d'entre eux, en fonction des produits proposés, marque un changement de région, d'us, coutumes, habitudes alimentaires et pratiques culinaires. Les produits alimentaires sont le plus souvent vendus par les femmes tandis qu'aux hommes revient l'apanage du commerce de l'artisanat. La région de Man est réputée pour la vannerie, notamment dans les villages (nattes, paniers coniques, accessoires de danse). Le plus grand marché d'Abidjan, Adjamé, regorge littéralement de tout ce que vous pouvez imaginer trouver.

Les sculptures, masques et objets en bois

Parmi les incontournables des souvenirs ivoiriens : les colons, les masques, statuettes et sculptures en bois ou en bronze des différentes cultures, ethnies et régions du pays (éléphants, hippopotames, crocodiles, girafes, calaos, sculptures de femmes et d'hommes, vieux sages, etc.), les awalés et les djembés, les toiles peintes, batiks, toiles de Korhogo, vêtements, et les antiquités de type bâtons de commandement, chaises royales, portes dogon, lits funéraires sénoufo ou échelles lobi (liste non exhaustive bien évidemment), poupées ashanti, peignes africains. Les sculptures sont fabriquées par divers artisans regroupés en coopératives en plusieurs endroits de la ville et pour certaines d'entre elles, peuvent parfois provenir de l'intérieur du pays ou d'autres pays d'Afrique. Dans les ateliers galeries, on trouve surtout des masques dan, gué et wéré, mais aussi quelques pièces sénoufo, des chaises baoulé ou encore de l'artisanat nigérien. Nombreuses pièces sculptées dans de l'écorce de kolatier, de la corne ou des dents de phacochère (pipes, bâtons de commandement, bijoux, statuettes et figurines…).

Les antiquités

L'artisanat « sérieux » englobe les pièces des ethnies Dan et Yacouba (à l'ouest du pays), ainsi que celles des pays Sénoufo et Baoulé. Meilleures adresses pour aller chiner : le CAVA, le marché d'art de Cocody, quelques-uns des étals du marché de Treichville (à l'étage), et la galerie le Dompry au Plateau, considérée par certains puristes comme le seul véritable antiquaire d'Abidjan. Les prix sont à l'avenant, mais au moins, vous êtes sûrs de ne pas vous faire pigeonner. 
Globalement, vous ne trouverez pas de pièce artisanale vieille de plus de cinquante ou soixante ans, la plupart des antiquités de grande valeur ayant rejoint les fonds muséaux, vendues à des galeries d'art occidentales ou simplement « razziées » par des collectionneurs privés. Bien évidemment, les pièces que l'on vous vendra seront toujours « authentiques », néanmoins mieux vaut vous méfier et ne pas être pressé lorsque vous allez effectuer votre achat, ni vouloir boucler l'affaire en cinq minutes, le vieillissement artificiel des objets étant une spécialité extrêmement bien maîtrisée des artisans africains en général, et ivoiriens en particulier.

Bon à savoir : Si vous avez acheté des objets artisanaux en bois précieux ou des antiquités, assurez-vous bien, avant de quitter le territoire ivoirien, d'avoir déclaré ces derniers au Musée des civilisations du Plateau, afin de vous faire délivrer une autorisation de sortie du territoire. Celle-ci s'élève à 2 000 FCFA pour l'imprimé + 500 FCFA par objet, et vous évitera des déconvenues au moment des formalités d'embarquement, comme d'être accusé.

L’orfèvrerie des Akan

Il suffit d'observer les tenues d'apparat des chefs et rois akan pour se faire une idée de l'importance accordée à l'or au sein de ce groupe ethnique. Symbole fort de la prospérité de leurs royaumes et de leur domination culturelle (c'est notamment grâce à leur habile exploitation de l'or que les Ashantis venus du Ghana s'imposèrent sur le littoral ivoirien et devinrent les interlocuteurs privilégiés des navigateurs occidentaux), l'or est décliné sous toutes ses formes et tous ses aspects. Attributs royaux et/ou de la noblesse (lunettes, sandales, sièges, bijoux royaux, etc.), poudre conservée dans des boîtes dédiées et, parmi les objets les plus emblématiques de la culture akan, les poids baoulés (qui servaient d'ailleurs à peser la poudre d'or), symbiose parfaite de l'esthétique et de l'utilitaire fondus selon la technique ancestrale de la cire perdue. Ces petits pesons que l'on retrouve aujourd'hui un peu partout sur les marchés, dans les galeries et musées, mais aussi incorporés à divers bijoux, vêtements et objets d'artisanat contemporain, représentent généralement des animaux ou des formes abstraites à motifs géométriques évoquant les adinkras ghanéens. Leur valeur patrimoniale est telle qu'aujourd'hui encore, certaines grandes familles akan les conservent précieusement dans des coffres et calebasses d'où ils ne les sortent que pour les grandes occasions, comme la fête des ignames, qui donne lieu à des profusions d'ostentation (parfois factice...) en la matière.

Les vêtements, bijoux et accessoires de mode

Abidjan renoue progressivement avec sa vocation de capitale de la mode et de l'artisanat de qualité. Depuis quelque temps, on voit ainsi émerger un réseau de créateurs proposant une belle gamme de produits de belle facture et modernes. On voit aussi fleurir en parallèle de nombreux concept-stores comme Ettyka, Nota Bene Créations, Espace Créateurs N'Zassa, Cocody Factory ou Le Comptoir des artisans, véritables vitrines de la créativité locale et ouest-africaine.
Dans les marchés et les centres artisanaux, vous trouverez également de nombreux batiks aux couleurs chatoyantes représentant pour la plupart des animaux emblématiques ou des scènes de la vie quotidienne. Vous pouvez également vous offrir un wax, un ensemble de prêt-à-porter ou un sac en pagne de chez Woodin (abordable) ou Vlisco (nettement moins). Côté bijoux, parures et accessoires, l'offre locale comprend notamment des poids baoulé ou petits pendentifs figuratifs représentant un dollar, un ananas, une croix d'Agadez, un cauri, une poupée de la fécondité baoulé ou un palmier. Enfin, si vous poussez jusqu'au Nord, des parures en perles d'argile cuites et peintes à la main avec des pigments naturels comme celles du village de Kapélé, dans les environs de Korhogo.

Les tissages traditionnels sénoufo et baoulé

Au niveau du tissage, s'il est vrai que c'est aux Soudanais, et particulièrement aux commerçants dioula que l'on doit l'établissement d'importants centres de tissage et de teinture dans les cités marchandes de Bondoukou et de Kong entre les XVIe et XVIIIe siècles, il faut cependant reconnaître que ce sont indéniablement les Baoulés et les Sénoufos qui s'imposent dans ce domaine. L'utilisation du tissage est avant tout liée à la parure et/ou au costume, qu'il s'agisse d'un costume de travail, de cérémonie ou de danse. Les étoffes tissées sont généralement plus onéreuses que les cotonnades industrielles importées, car elles représentent une forme de raffinement. Malgré cela, elles restent très prisées dans certaines régions, notamment à dominante musulmane, qui accordent une importance toute particulière au costume traditionnel et au confort vestimentaire. Toutes ces étoffes ont en outre valeur de dons, échangés par les familles à l'occasion de fiançailles, de mariages ou de funérailles où l'on voit défiler quantité de pagnes tissés qui attestent, selon leur facture et leur variété, des différents degrés de richesse et d'élévation sociale des divers groupes en présence. Par exemple, à l'occasion de funérailles nobles chez les Sénoufos, le nombre de pagnes blancs utilisés comme linceuls peut atteindre la cinquantaine et, d'une façon générale, accumulés au fil des générations, les plus beaux constitueront un capital familial qui se transmettra héréditairement, notamment chez les vieilles familles baoulé.

Au Centre. Les pagnes baoulé, très rares et tout aussi chatoyants et colorés, sont apparentés aux tissus « kenté » du Ghana voisin. Logique, puisque ces tissus fabriqués depuis des siècles par les Ashantis se sont exportés avec la migration historique des Baoulé en Côte d'Ivoire ! Ce type de tissu de soie et de coton composé de bandes de tissu entrelacées est unique et reconnaissable entre mille. Chaque couleur a une symbolique bien précise. Les pagnes tissés ou pagnes kita (grands pagnes en damier) issus de la même tradition Ashanti sont également très développés chez les lagunaires vers Grand-Bassam et utilisés comme parure par les rois, les chefs et les notables.

Dans le Nord. Les vêtements de travail se caractérisent par un tissage de coton épais et irrégulier, uni ou rayé d'indigo. Celui-ci sert également de support de travail aux peintres des tentures sénoufo. Vous trouverez quelques-uns des plus beaux exemplaires dans le village de Fakaha ou le village des deux cents tisserands de Waraniéné. Les costumes de danse enfin, de même que certains accessoires comme les coiffes ou les ceintures, sont confectionnés à partir des tissus typiques de la région.

Dans l'Ouest. On peut en apprécier la variété à travers les costumes des différents groupes de danseurs des peuples Dan.

Les poteries artisanales

On peut citer le village de potier de Tanou Sakassou près de Bouaké. Près de 300 potiers vivent ici de leur artisanat. Ils maîtrisent l’art céramique et des poteries en terre noire incrustées de paillettes de silice. Pots à kédjénou, canaris, vases de chef, jarres, vaisselle variée, ainsi que des objets plus contemporains décorés de motifs géométriques inspirés de croyances et rites baoulé, zoomorphes ou anthropomorphes, s’étalent sur les marchés. Ils se distinguent par leur finesse et leur originalité : col à tête de femme, vase aux anses en forme de personnage courbé, gargoulettes à deux goulots, couvercle orné d’oiseaux assemblés en cercle. Ici, ce sont majoritairement les femmes – réunies en coopérative – qui façonnent. Il existe un atelier et un hall d’exposition permettant aux potières de produire et vendre en moyenne 200 œuvres par semaine.

Autre grande cité de la poterie, Katiola, entre Bouaké et Korhogo.  Les poteries des femmes de l’ethnie mangoro, exposées et vendues en centre-ville, près du marché et dans la Maison des potières, sont déclinées en vases, jarres, pots de fleurs, soupières, boîtes à bijoux, cendriers et autres récipients de formes et d’utilités diverses et variées.

Le village dêgha de Motiamo, près de Bondoukou est aussi spécialisé dans l’art de la poterie. On les retrouve surtout sur le grand marché de Bondoukou qui a lieu chaque dimanche au quartier de Djiminisso. Les poteries de Motiamo sont fabriquées à partir d’argile noire recueillie à la source de la rivière Tanguin dans le village voisin de Willekehi, que les femmes artisanes mélangent à de l’argile rouge afin d’obtenir une matière plus consistante dans laquelle seront modelés pots, jarres, canaris, écuelles et objets décoratifs empruntant des formes animales variées.

Les wax, emblématiques de l'habillement africain

Contrairement à une croyance communément admise, le pagne imprimé sous cire dit « wax » n'est pas un tissu d'origine africaine, mais un tissu étranger, amalgame de traditions techniques indonésiennes et hollandaises, qui a si bien « pris » sur le continent qu'il a fini par coloniser les esprits et devenir un symbole revendiqué de l'Afrique. C'est au Ghana, escale de la route des Indes, que commence l'épopée du pagne. Dans la seconde moitié du XIXe siècle, le premier wax de fabrication hollandaise (« Marianne ») est introduit en Côte d'Ivoire et, dès 1934, l'industriel Van Vlissingen (qui donnera son nom à l'entreprise Vlisco) observe avec satisfaction que la plupart des Bassamois portent des tissus produits dans son usine. Curieux destin que celui du pagne, emblématique de la culture africaine et pourtant conçu en Europe, où des créateurs isolés dans leurs ateliers projettent leurs fantasmes de cet ailleurs lointain sur des tissus destinés à être exportés en Afrique. Qu'ils soient graphiques, rythmiques, descriptifs, floraux ou ethniques, ces motifs empruntent leurs particularités à des textiles aussi variés que la toile de Korhogo, le bogolan, le raphia ou les tissés akan. Bien que la Côte d'Ivoire soit dotée de plusieurs unités de production (dont la célèbre usine Uniwax), les pagnes hollandais jouissent encore d'un prestige inégalé qui se traduit avant tout en termes de prix, comme le démontre l'exemple des wax-print de Vlisco, les plus chers et les plus cotés sur le marché. C'est aux vendeuses semi-grossistes, les célèbres Nana Benz, que l'on doit ce phénomène. Véritables tendanceuses, elles sont les premières à voir le tissu à sa sortie de l'usine et seules capables de reconnaître un pagne à succès. Les pagnes ainsi nommés deviendront des « classiques » qui marqueront leur temps avec plus ou moins de bonheur selon qu'ils durent ou non, au même titre qu'un tube indémodable ou la chansonnette de l'été. Un classique qui a vraiment réussi devient un pagne « champion », attribut indispensable se devant de figurer dans la garde-robe de toute élégante qui se respecte. Le classique se déclinera en différentes couleurs selon les régions du pays où il est vendu : plutôt dans les tons ocre pour le Nord, et plus coloré à mesure que l'on descend vers le Sud. Les noms donnés aux pagnes se révèlent en outre un excellent indicateur des phénomènes sociaux du moment. Tout y passe : depuis les séries télévisées (« Dallas ») jusqu'aux pagnes dits « urbains » (« Yamoussoukro goudron », « Abidjan c'est technique »). Parmi les « best-sellers », les pagnes des insoumises (« Ton pied mon pied », « Si tu sors je sors »), ceux des épouses trompées (« œil de ma rivale », bien pratique pour faire passer le message au mari infidèle) et enfin, les pagnes de représentation sociale (« Mari capable » affiche avec fierté l'aisance financière du conjoint ; « Poisson à la braise » révèle un style de vie aisé avec sorties répétées au maquis).Cependant, il n'y a pas que les motifs qui attestent de la qualité du pagne et du statut de celle qui le porte, et celui-ci se décline en plusieurs catégories dont les qualités textiles et esthétiques induisent déjà en soi une différenciation sociale : wax hollandais, anglais, ivoirien, java, fancy, soso, etc., le hollandais restant le must et démontrant le degré de respectabilité et d'aisance financière de celle qui s'en revêt. Le fancy, par exemple, imprimé sur une seule face avec des procédés techniques moins complexes que le wax, offre une moins bonne qualité de tissu et ses couleurs se délaveront assez rapidement. Traditionnellement utilisé pour les travaux dans les villages, il a longtemps été assimilé au pagne du pauvre. Le prestige dépendant également des modèles et des coupes selon lesquels sont assemblés les tissus, petit fancy deviendra grand, revalorisé par les soins d'un tailleur habile qui le transformera en maxi, création purement citadine se composant d'un haut, d'une jupe longue et d'une troisième pièce d'étoffe, généralement attachée au niveau des fesses ou nouée en mouchoir de tête.

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