Découvrez le Bénin : Nature (Biodiversité / Faune & flore)

Pendant des années, l'agriculture intensive, de culture du coton notamment, a appauvri les richesses forestières du Bénin. L'utilisation de bois et de charbon de bois pour la cuisine a aussi largement contribué au déboisement. Par ailleurs, la faune a beaucoup souffert du braconnage, qui est simplement de la chasse alimentaire, mais elle se reconstitue peu à peu dans les parcs nationaux, depuis que les autorités ont lancé une action en ce sens et que l'ONG sud-africaine African Parks a repris la gestion de la Pendjari et du W (toujours fermés en 2024 pour des raisons de sécurité). Le littoral lui a été endommagé par la construction du port dans les années 1960, et recule de quelques mètres tous les ans, sous l'effet d'une érosion due au réchauffement climatique. Un problème déclaré « priorité nationale » par le gouvernement. De nombreux projets pour endiguer la montée des eaux sont menés.

Des parcs classés au Patrimoine mondial de l’UNESCO

Le Bénin peut se targuer d'avoir deux grands sanctuaires de la faune de l'Afrique de l'Ouest. Le Parc national de la Pendjari et le Parc régional W forment en effet un écosystème de près de 2 400 000 hectares, constitué principalement de savane arbustive et arborée. Malheureusement, à l'heure où nous écrivions ces lignes (été 2024), ils étaient toujours fermés pour des raisons de sécurité.
Le Parc national de la Pendjari a été créé en 1961 et il est présent sur la Liste mondiale des réserves de biosphère et au Patrimoine mondial de l'UNESCO. Sa gestion a été confiée à l'ONG sud-africaine African Parks à l'été 2017. La Pendjari, qui couvre une superficie de 266 000 ha, possède également des zones de chasse qui sont des territoires protégés. Les mois de mars et avril sont la meilleure période pour voir les animaux, car le temps est sec et dégagé.
Du côté du Parc national du W, comme pour la Pendjari, c'est African Parks qui a repris la gestion en 2020. Etymologiquement, le parc doit son nom à la forme sinueuse du fleuve Niger. Il est en fait un parc transfrontalier de 502 000 ha répartis sur le Bénin, le Burkina Faso et le Niger. Ce qui a contribué à son histoire tumultueuse.
A noter, le complexe du W-Arly-Pendjari (le parc d'Arly est situé au Burkina Faso), à cheval entre le Bénin, le Burkina Faso et le Niger a été inscrit au Patrimoine mondial de l'UNESCO le 1er juin 2018.

Une faune principalement concentrée dans les parcs

La faune est essentiellement concentrée dans le parc national de la Pendjari et, dans une moindre mesure, dans le Parc régional W, qui a plus souffert du braconnage.

Les antilopes. Les antilopes sont les espèces les plus couramment rencontrées et on peut observer plusieurs espèces. À commencer par l'antilope cheval, appelée aussi hippotrague, qui est l'une des plus grandes antilopes d'Afrique. Reconnaissable à sa robe fauve et blanche sur le ventre et à ses longues cornes recourbées vers l'arrière, elle vit en groupe d'une trentaine d'individus. Dans le Parc de la Pendjari, on croise aussi régulièrement le bubale, qui est en fait une grande antilope à la tête allongée, tel un museau d'âne, avec de larges oreilles et des cornes recourbées. Il vit de manière sédentaire ou en petits troupeaux de 5 à 15 individus. De plus petite taille que le bubale, le damalisque se distingue par sa robe rougeâtre et vit au sein de grands troupeaux comptant parfois jusqu'à 50 individus ! Très visible dans les parcs, le kob de Buffon est une petite antilope peu farouche. Le mâle vit plutôt en sédentaire, tandis que la femelle, accompagnée des petits, se trouve plus souvent parmi des groupes d'une dizaine d'individus. Enfin, le waterbuck vit également en grand nombre dans les parcs. Cette antilope se distingue de sa cousine, le kob de Buffon, par sa plus grande taille et ses cornes longues et droites. Vous l'aurez compris, vous verrez des antilopes sans problème lors des safaris. À vos appareils photo !

Les singes. Dans les parcs du pays, c'est le babouin qui est le singe le plus commun. Il vit en groupe de 40 à 70 individus, surtout dans les zones boisées. Plus petit que le babouin, le vervet a du poil jaunâtre sur le dos et vit en groupe de 6 à 25 individus, essentiellement le long des mares et cours d'eau. Sinon, le patas est un singe au poil roux sur le dos et blanc sur le ventre. Et, s'il vit dans des groupes d'une soixantaine d'individus, il est tout de même plus difficile à apercevoir parce qu'il évolue essentiellement dans les hautes herbes.

Le buffle, avec ses cornes imposantes et son pelage noir, se regroupe en troupeaux de parfois plus de 150 individus. Attention tout de même, le buffle, réputé irascible, peut être dangereux… Il convient donc de garder ses distances !

Les éléphants ne sont pas toujours faciles à voir car ils sont craintifs et vivent au sein de petits troupeaux. Même si, grâce aux mesures de protection mises en œuvre pendant des années, ils sont aujourd'hui plus nombreux et donc plus visibles. À noter, ces éléphants sont plus petits que ceux d'Afrique de l'Est.

L'hippopotame est fréquent dans les mares, il vit toute la journée dans l'eau et peut être observé sans difficulté. Le fleuve Mono, par exemple, abrite encore une population d'hippopotames. À l'est de Dassa, les hippopotames de Bétékoukou sont peut-être plus facilement observables et, à Alfakoara, au nord de Kandi, un site spécialement aménagé permet une approche plus aisée que dans le parc.

Le léopard, bien que présent dans le parc de la Pendjari, est évidemment très rare à observer. Il faut dire que c'est un animal solitaire, qui vit la nuit et qui se réfugie dans les cimes des arbres durant la journée… Pas évident donc d'arracher un cliché !

Le lion est sûrement l'espèce la plus recherchée par les visiteurs… mais aussi l'une des plus difficiles à observer. Le roi de la brousse vit en bande ou reste seul, mais en règle générale, si l'on voit un lion isolé, il faut s'attendre à ce qu'il y ait un groupe à proximité, souvent caché dans les hautes herbes. Pour cette raison, la prudence reste de rigueur ! Vous remarquerez aussi que, dans le parc national de la Pendjari, le mâle n'a quasiment pas de crinière, contrairement à son cousin de l'Afrique de l'Est.

Le phacochère vit en famille avec la femelle et ses petits qui suivent, en cas de fuite, la longue queue dressée du mâle. Encore une fois, c'est dans les hautes herbes que l'on aura une chance de l'observer !

Les termitières sont incontournables dès que l'on pénètre dans la savane ! On en voit des dizaines qui, de loin, ressemblent à des roches. Elles y vivent en colonies de centaines de milliers d'individus. Ils appartiennent à l'espèce des isoptères, souche d'insectes assez primitive qui a peu évolué depuis 60 millions d'années. Pratiquement aveugles et vite affectés par l'air libre, les termites sont des insectes dits sociaux (comme les fourmis), ayant constitué une organisation en castes. Le couple royal, fondateur de la colonie, est entouré de reproducteurs suppléants, d'ouvriers et d'ouvrières sexués ou à sexualité arrêtée, et d'une caste militaire comprenant les nasutés, soldats pourvus d'une glande frontale qui contient un liquide adhésif et toxique. Ils vivent, à quelques exceptions près, uniquement en zones tropicales et subtropicales, où les espèces les plus développées ont créé ces édifices de terre.

On distingue plusieurs types de termitières. La termitière champignon est surmontée d'un ou plusieurs cônes servant à protéger l'édifice de la pluie et du soleil, et formant une sorte d'ombrelle. Quant à la termitière cathédrale, elle fait parfois plus de… 6 mètres de haut ! Également construite en terre, elle est si résistante qu'il est presque impossible de la détruire. Certaines de ces termitières cathédrales sont surmontées d'un arbre ou d'un arbuste (végétation des termitières) qui puise dans le milieu micro-écologique de la termitière les conditions favorables à l'aération de ses racines. Ne cherchez pas l'entrée de la termitière ni les termites : ils vivent pratiquement cloîtrés et se déplacent par un réseau de tunnels souterrains de plusieurs dizaines de mètres.

Les oiseaux comptent environ 250 espèces recensées dans les parcs. Parmi eux, on peut citer le marabout, le jabiru du Sénégal, la grue couronnée, l'aigle pêcheur, le vautour, le grand calao d'Abyssinie et les très nombreuses pintades dont le chant de fond, caractéristique des grands espaces naturels africains, vous accompagnera souvent lors de votre visite du parc ! Il est possible de voir certains de ces animaux en dehors des parcs, mais évidemment dans de moins bonnes conditions. Sur le littoral par exemple, les zones bordant les fleuves Ouémé et Mono sont très riches en oiseaux. Plus à l'intérieur des terres, des calaos se distinguent par leur cri aux tonalités variables.

Une flore d’une grande diversité

Dans cette zone intertropicale, où les pluies sont abondantes, les arbres atteignent des dimensions souvent étonnantes. Toutefois, la végétation diffère entre le Nord et le Sud en raison de la diversité des sols, du climat, mais surtout, de l'activité humaine.

Dans le Sud et dans le centre, la végétation primaire a pratiquement disparu, à l'exception de quelques îlots de forêt qui indiquent à peu près ce qu'était le couvert végétal originel de ces régions. On y rencontre une mosaïque de cultures et de jachères avec quelques arbres à feuilles caduques ou persistantes et des zones de savane. Les zones inondées du Sud se caractérisent par une végétation propre aux zones marécageuses avec notamment quelques reliquats de mangrove, et sont parfois plantées de cocotiers, de tecks (reconnaissables à leurs larges feuilles) et de palmiers à huile. Le palmier raphia, qui pousse en milieu semi-aquatique, est très utile. Ses feuilles sont utilisées pour la fabrication des cases et des claies, tandis que ses bambous servent de perche aux piroguiers. Enfin, sa sève permet la fabrication du vin de palme. Plusieurs réserves et forêts classées, à essences caduques ou persistantes, ponctuent ce paysage. Le long des cours d'eau se développe la forêt-galerie au couvert plus dense. On y rencontre quelques plantations de manguiers, de tecks et d'anacardiers qui donnent les noix de cajou.

Dans le nord du pays, les arbres les plus courants sont le néré, le karité, le baobab et le kapokier. Le kapokier à fleurs blanches, avec des épines sur le tronc qui découragent les animaux grimpeurs, est très souvent considéré comme sacré. Comme le fromager de la même famille, il produit du kapok qui est utilisé pour garnir les coussins. On rencontre également le kaïlcédrat, qui, en dépit de ses dimensions impressionnantes, n'a pas de racines solides. Son bois est très apprécié pour la fabrication de meubles, ce qui a bien failli entraîner sa disparition il fut un temps ! Enfin, il ne faut surtout pas oublier de mentionner le flamboyant dont les fleurs rouges en font l'un des plus beaux arbres d'Afrique !

Au Nord-Est, après Kandi, le paysage végétal de savane à épineux et rôniers marque clairement la transition vers le Sahel tout proche. Dans la région, ces feuilles de rônier servent notamment à la confection de chapeaux, chez les Peuls et les Bariba, ainsi que de bijoux comme les bracelets. Le kolatier, tout aussi majestueux, donne son fameux fruit, la noix de kola qui contient des alcaloïdes et que l'on mâche pour ses vertus excitantes. Ce fruit constitue également un cadeau rituel offert à l'occasion de diverses cérémonies. Durant la saison des pluies, les arbres débourrent et le couvert végétal prend une teinte vert tendre qui contraste fortement, surtout dans le sud de la région, avec la latérite rouge des pistes. Au moment de la saison sèche, la couleur ocre et jaune dominent les paysages de savanes pratiquement défoliées.

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