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La religion au Bénin ? Le sujet est vaste. La population béninoise se répartit essentiellement entre chrétiens (environ 35 %), musulmans (environ 28 %), religions traditionnelles (32 %)… Il suffit de voir le nombre d'églises et leur fréquentation pour s'en rendre compte. Le dimanche, la messe est un vrai rendez-vous, où l'on sort ses plus beaux habits et ses plus beaux pagnes pour s'y rendre. Mais ces chiffres sont à prendre avec précaution, tant le syncrétisme est un phénomène marquant au Bénin. Souvent en effet, la pratique du vodoun n'est pas exclusive du christianisme ou de l'islam. Si les plus petits villages béninois possèdent leur église ou leur mosquée, tous restent profondément animistes ou attachés à des croyances ancestrales. En témoigne le nombre de Béninois qui consultent les ancêtres et font appel aux marabouts et féticheurs. Les sacrifices sont également fréquents, afin de s'accorder les faveurs des esprits.

Les religions traditionnelles

Chrétiens et musulmans représentent donc la très grande majorité des croyants au Bénin. Le catholicisme (car on trouve aussi de nombreux protestants au Bénin) est arrivé au Bénin dès la fin du XVIIe siècle. Si à l'époque les missions d'évangélisation du Dahomey menées par les Occidentaux ont échoué, les premières implantations catholiques sont réalisées par des esclaves affranchis qui ont quitté le Brésil et se sont établis sur la côte, notamment à Ouidah et Porto-Novo. Au début du XXe siècle, le père Steinmetz, suite à une nouvelle mission catholique, est nommé vicaire ; il assurera jusqu'en 1934 l'évangélisation du pays face aux religions animistes et à l'islam venu principalement du Nord. Dans un ultime hommage au travail considérable qu'il a accompli, son nom sera donné, en 1941, à un boulevard de Cotonou. Autres dates marquantes : c'est en 1928, qu'on assistera à l'ordination du premier prêtre dahoméen à Ouidah et, en 1940, qu'a eu lieu l'ultime pénétration du territoire par les missionnaires avec une mission fondée à Natitingou en Pays somba.
De son côté, l'islam est arrivé au Bénin à la fois par le Nord, avec les Dendi, les Peuls et les Haoussas ; par la mer, avec les Afro-Brésiliens, anciens esclaves décidés à rompre avec la religion du maître ; et aussi par l'Est et l'actuel Nigeria, avec les Yoruba.

Le culte du vodoun

Religion traditionnelle par excellence, le vodoun est la religion des communautés adja-fon et yoruba. Catholiques ou musulmans, tous les Béninois restent adeptes du vaudou, tant ils sont attachés aux cultes traditionnels. Né en Afrique de l’Ouest, il a ensuite été exporté par les esclaves en Amérique du Sud et centrale (Caraïbes, Brésil, Haïti). Le culte du vaudou compte dans le monde près de 50 millions d’adeptes. Et c'est notamment au Bénin que vous pourrez approcher de plus près ce culte mystérieux, en particulier dans les villages qui bordent le lac Ahémé.

Les chrétiens célestes

La chrétienté céleste est l'une des nombreuses sectes qui rivalisent au Bénin avec les religions traditionnelles et le vodoun. Fondée en 1947 par un « prophète » africain du nom de Samuel Oshoffa, cette Église compte aujourd'hui plus de 10 millions de pratiquants au Bénin, au Ghana, au Togo et au Nigeria. Elle considère que sa mission est de combattre le mal dont le vodoun est l'une des formes au Bénin. Reconnaissables à leur tenue toute blanche, ses membres ne peuvent participer au culte des ancêtres ni commettre l'adultère… Et ils sont « soignés » par les prières et l'eau bénite car ils ne tombent malades qu'à cause des forces du mal chassées lors de cérémonies, si nécessaire.

Le culte des ancêtres

Le culte des ancêtres est une pratique courante dans bon nombre de sociétés africaines et figure souvent au cœur des principales religions traditionnelles. La famille et l'ethnie se réclament d'un ancêtre commun qu'elles vénèrent. C'est souvent celui qui a fait passer le groupe de l'état de chasseur à celui d'agriculteur et qui a fait figure de héros pour avoir apporté le métal. L'entretien de l'ancêtre, ou le culte, vise à lui rendre la vie outre-tombe plus douce et à lui montrer que les traditions sont respectées. Assurer la cohésion du groupe n'est pas la seule vocation de l'ancêtre, il est aussi un intercesseur privilégié auprès des dieux. Si l'homme se concilie les dieux et les ancêtres, par la prière et le culte qu'il leur voue, il recevra une part de leur force et jouira de leurs bienfaits. Pour rendre hommage aux ancêtres, des autels sont placés dans des petits temples consacrés, à l'intérieur de la maison ou devant l'entrée, comme dans les habitations somba. Les Fon ont des autels portatifs, appelés assin, qui sont des petites sculptures en métal.

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