Un pays en partie accidenté
Le Togo est traversé en écharpe par la chaîne de l'Atakora, qui est orientée du sud-ouest au nord-est. Elle s'étend sur 850 km depuis le littoral au sud-ouest d'Accra jusqu'au fleuve Niger. Elle se développe au Ghana et au Bénin mais surtout sur le territoire togolais où elle forme la chaîne des monts du Togo. Ce massif montagneux s'étend sur près de 360 km et sert de frontière à l'ouest. Il est cependant relativement étroit, puisque sa plus grande largeur atteint à peine 60 km aux environs d'Atakpamé et de Bafilo. C'est entre Kpalimé et Atakpamé que les altitudes sont les plus élevées ; elles atteignent en moyenne 800 m, avec parfois des sommets plus hardis, surtout sur les bordures : 972 m à Dzogadzeto, 936 m à Odalakpodji. Son point culminant se situe au mont Agou, près de Kpalimé, avec 986 m d'altitude. Les vallées, relativement profondes (200 à 400 m), forment toute une série de hautes terres appelées « plateaux » ou « monts ». Ce sont les plateaux de Kloto, de Kouma, de Danyi, d'Akposso, d'Akébou, de Fazao, de Malfakassa et les monts Défalé. Jouxtant le pays Tamberma vers l'est, ces derniers sont formés de longues chaînes parallèles peuplées de baobabs, de palmiers et de nérés. Outre les hauteurs de l'Atakora, le plateau de Dapaong marque de son cachet le pays des Moba où il est dominé par une série de monts aux versants abrupts ; il s'agit des monts Niassété, Bombouaka et Bikoro ; ils sont prolongés vers l'ouest par le spectaculaire escarpement de Gambaga, surtout développé au Ghana. En deçà de la chaîne des monts du Togo (notamment le chaînon de Défalé) se trouvent la chaîne de la Lama, la montagne d'Assiré et le mont Djamdé. Enfin, le plateau de terre de barre prolonge vers le sud la plaine orientale et couvre plus des deux tiers de la région maritime. Il forme une surface légèrement inclinée du nord vers le sud et domine la zone lagunaire d'une vingtaine de mètres. Il est traversé presque en diagonale par la dépression dite de la Lama et du nord au sud par les plus importants cours d'eau venant de l'Atakora ; ceux-ci (notamment le Mono, le Haho, le Sio et certains de leurs affluents) ont, par de très larges vallées, morcelé la surface en une série de petits plateaux dont les plus importants sont le plateau de Kouvé (150 m), le plateau de Tsévié (90 m) et le plateau de Noépé.
De vastes plaines alluviales
Le Togo est composé principalement de deux vastes plaines couvertes de savane sèche qui sont séparées par les monts Togo. Au sud-est, la plaine d'inondation du Mono est la plus vaste d'entre elles. Elle est irriguée par les bassins du fleuve Mono et de petits cours d'eau, Haho et Sio, qui se versent tous deux dans le lac Togo. Séparée du littoral par le plateau de « terre de barre », au sol sablo-argileux très fertile, cette plaine est échancrée par la dépression de la Lama. On peut y distinguer deux unités orographiques : une partie méridionale de pente faible du nord de Tsévié jusqu'à Anié et une partie septentrionale de pente nettement plus accusée. La culture du coton y est grandement développée, entre autres cultures. Dans la région des Savanes, se trouve la plaine alluviale de l'Oti, qui se jette dans la Volta. Elle est fermée au nord par le plateau de Dapango, et au sud par les monts du Togo. Les terres y sont très fertiles et de nombreuses cultures maraîchères et de riz y sont exploitées. Un projet d'aménagement d'envergure prévoit entre autres d'y développer la pisciculture. À l'ouest du plateau du Fazao, la petite plaine du Mô-Fazao s'ouvre plutôt sur le Ghana. Plaine enclavée, bloquée par la muraille du Fazao, elle est très faiblement cultivée malgré sa fertilité.
Des terres irriguées
Le Togo est arrosé par plusieurs fleuves et affluents, dont le fleuve Mono qui est le plus important. Il prend sa source au centre du Togo, dans le massif de Tchaoudjo, entre les villes de Sokodé et de Bafilo, puis se dirige vers le sud. À l'est de Notsé, il sert de frontière naturelle entre le Togo et le Bénin jusqu'à son embouchure. Là, il forme un réseau extensif de lagons saumâtres et de lacs, dont le lac Togo (46 km2), composé principalement d'eau douce. Il se jette ensuite dans la baie du Bénin, dans le golfe de Guinée. Au total, il draine les eaux d'un bassin versant de plus de 20 000 km2, sur une distance de 467 km. Au Togo, il ne reçoit qu'un seul affluent, l'Ogou, qui prend sa source à quelque 20 km de celle du Mono. Longue au total de 520 km, la rivière Oti est l'autre cours d'eau important du Togo. Elle naît dans le massif de l'Atakora au Bénin sous le nom de la Pendjari puis coule vers le nord-est avant de se diriger vers l'ouest pour faire office de frontière dans un premier temps entre le Bénin et le Burkina Faso puis dans un deuxième temps, avec le Togo et le Bénin, sur une petite distance. Au nord du Togo, elle s'oriente vers le sud, puis sert de frontière avec le Ghana avant de terminer sa course dans la Volta, au niveau du lac éponyme. Tout au long de son parcours, la rivière reçoit de nombreux affluents, dont au Togo les rivières Koumongou, Kéran et Kara. Citons également la rivière Todzie, qui prend sa source au Ghana, et forme sur une cinquantaine de kilomètres la frontière naturelle au sud-ouest du Togo.
Une fenêtre sur l’océan
De Lomé à Aného, le littoral togolais s'étire sur 75 km, le long de la baie du Bénin, dans le golfe de Guinée. Il dévoile un beau cordon sableux aux nombreuses cocoteraies, toutefois battu par une forte barre. Les plages de sable fin y sont d'une beauté remarquable, notamment celles de Coco Beach, Baguida et Avépozo. Comme de nombreux pays africains bordant le littoral, le Togo doit faire face à l'érosion maritime. La plus grande partie de la région est formée d'un plateau délimitant la « terre de barre », appelé le plateau du Ouatchi. Son sol dévoile une couleur rougeâtre due à une forte présence de fer oxydé. Large d'environ 20 km, il s'élève à une altitude variant entre 60 et 90 m au-dessus du niveau de la mer. L'aménagement de cette zone entre Bè et Aflao a donné naissance aux « lacs » de Lomé. La « dépression de Lama », une échancrure dans le bassin sédimentaire du sud du Bénin et du Togo, met en relation les vallées du Haho et du Mono.