2 600 - 250 av. JC
Préhistoire
Les recherches préhistoriques n'en sont encore qu'à leurs balbutiements, mais des vestiges attestent du passé ancestral du Togo. De nombreux objets lithiques ont été retrouvés (outils, meules, broyeurs…), notamment dans le nord du pays. Des sites de métallurgie du fer ont été également mis au jour, dans les secteurs de Dapaong, de Bassar et de Tado, sans parler des peintures rupestres découvertes dans les monts Namoudjoga, à Dapaong.
VIIIe siècle
Le pays Bassar est l'un des centres les plus importants de production métallurgique d'Afrique de l'Ouest. Des vestiges d'anciens fourneaux et des scories témoignent de cette activité durant plusieurs siècles.
XVe - XVIIe siècle
Peuplement du Togo
Les Bassari, les Tamberma et les Kabiyè peuplent les régions montagneuses jusqu'à l'arrivée de populations extérieures qui fuient leurs pays à l'arrivée des Européens. Entre-temps, les Portugais débarquent sur les côtes togolaises. Dès le XVIe siècle, ils pratiquent un commerce actif puis la traite négrière se développe autour du comptoir de Petit-Popo (Aného) puis sur toute la côte du golfe du Bénin. Les Danois et les Néerlandais viennent à leur tour s'installer sur le littoral.
1849
À la suite de la suppression du commerce esclavagiste, Danois, Portugais et Néerlandais se retirent au profit des Anglais et des Français. Les premiers missionnaires allemands s'installent à Kéta durant l'occupation britannique.
1874 - 1879
La Grande-Bretagne crée la Côte de l’Or après avoir vaincu les Ashanti. L'administration coloniale augmente les taxes douanières sur l'alcool et le tabac. Certains marchands quittent la Côte de l’Or pour éviter les taxes et s'installent à Aflao et à Baguida. Intervention britannique à Aflao et à Denu pour mettre fin au trafic.
1881 - 1883
Le commerce ayant cessé à Aflao et à Denu, c'est à Bè qu'il se redéveloppe, créant ainsi la ville de Lomé, et s'étendant le long de la côte. Des tensions se créent entre la Grande-Bretagne et les nations dont sont issus ces commerçants. À Aného, elle est particulièrement palpable avec la France. En août, le représentant de Glidji signe un traité de protectorat avec la France. Il est refusé par la famille Lawson (pro-anglaise) qui demande la protection de la Grande-Bretagne. De leur côté, les commerçants allemands ayant peur de compromettre leur commerce font appel à l'Empire allemand.
1884
Bismarck, le chancelier allemand, dépêche à Aného la corvette Sophie. Le capitaine Stubenrauch jette l'ancre à Aného fin janvier et demande aux autorités locales de renouveler le contrat de commerce conclu avec les commerçants allemands en 1882. Le contrat est renouvelé par les représentants de Glidji, mais pas par le roi Lawson III. De retour de Lagos, le capitaine règle l'affaire par la force et fait prisonnier les chefs du parti Lawson.
5 juillet 1884
Les adversaires de Lawson ayant demandé la protection de l'Allemagne, le docteur Nachtigal se rend à Baguida où est signé le protectorat allemand sur le Togo. Le roi Lawson accepte de signer l'accord deux jours plus tard.
Gustav Nachtigal (1834-1885)
Médecin militaire, il se rend en Algérie pour raisons de santé (1863) et devient médecin du bey de Tunis. Il est chargé, sur la demande de Rohlfs, de porter au sultan du Bornou les cadeaux du roi de Prusse. II est le premier Européen à visiter le Tibesti, le Bornou et le Ouadaï. En 1884, on chargea Gustav Nachtigal de proclamer le protectorat allemand sur les pays de la côte ouest d'Afrique n'appartenant pas à une autre puissance européenne comme le Togo, le Cameroun et Lüderitz. Il meurt en mer pendant son retour. Il a laissé un grand ouvrage, Sahara und Sudan (Berlin, 1879-1889, 3 volumes).
1887
Période coloniale allemande
Installée à Baguida, l'administration allemande déménage à Aného. Parallèlement à la mise en place de services administratifs et de moyens de communication, les autorités allemandes confient la politique scolaire aux missionnaires protestants de Brême.
1897
Le siège du gouvernement allemand est transféré d'Aného à Lomé. Commencent alors les grands travaux qui ont façonné le Togo d'aujourd'hui. Les Allemands introduisent les cultures du café et du cacao dans la région de Kpalimé, construisent le wharf à Lomé, des lignes de chemin de fer, des routes, des hôpitaux. Le Togoland devient une « colonie modèle ».
1914-1918
Territoire sous mandat
Durant la Première Guerre mondiale, l'ordre est donné aux troupes françaises du Dahomey et aux troupes anglaises de la Côte de l’Or de reprendre le Togo aux Allemands. Il y aura peu de résistance. Le territoire est alors arbitrairement partagé entre les deux puissances.
20 juillet 1922
La France et la Grande-Bretagne se voient confier sous mandat de la Société des Nations l'ancienne colonie allemande. Très vite, les Britanniques rattachent administrativement à la Côte de l’Or les territoires mis sous leur mandat.
13 décembre 1946
La route vers l’indépendance
Le Togo est placé sous la tutelle de l'Organisation des Nations unies. Les puissances administratives sont chargées de développer des organes démocratiques représentatifs et d'organiser des consultations en vue de permettre au peuple togolais de choisir librement son régime politique.
1956
À la suite d'un référendum, le Togo britannique décide son rattachement à la Côte de l’Or, qui deviendra le Ghana à son indépendance un an plus tard. Du côté français, la vie politique s'organise autour du Comité de l’unité togolaise (CUT), dirigé par Sylvanus Olympio, partisan d'un État réunifié et autonome, et le Parti togolais du progrès (MPT), mené par Nicolas Grunitzky, demandant l'abolition de la tutelle et réclamant une association plus étroite avec la France. Il est alors nommé Premier ministre. Le 1er septembre, la France proclame la République autonome du Togo, associée à la France.
27 avril 1958
Contrôlées par l'ONU, des élections législatives sont organisées et aboutissent à un revirement de la situation : le CUT remporte le scrutin et Sylvanus Olympio devient président.
27 avril 1960
Sylvanus Olympio ayant rejeté une proposition d'annexion au Ghana, il proclame l'indépendance du Togo. Le pays obtient un siège à l'ONU la même année.
1961
Le 9 avril, ont lieu des élections présidentielles et législatives en même temps qu'un référendum constitutionnel. En l'absence totale d'opposants, le parti de Sylvanus Olympio remporte haut la main les élections, en même temps qu'une nouvelle Constitution est adoptée, instaurant un régime semi-présidentiel. Des tensions éclatent dans les régions du Nord.
13 janvier 1963
L’avènement au pouvoir de Gnassingbé Eyadema
Coup d'État militaire. Sylvanus Olympio est assassiné, Nicolas Grunitzky prend la tête du pays. Il adopte une nouvelle Constitution et signe des « accords de coopération » avec la France.
13 janvier 1967
Nouveau coup d'État. Les militaires reprennent le pouvoir, suspendent la Constitution et dissolvent l'Assemblée nationale.
15 avril 1967
Le lieutenant-colonel Gnassingbé Eyadema met en place un nouveau gouvernement et accède à la présidence de la République.
Gnassingbé Eyadema (1935-2005)
Militaire et homme politique du Togo, il est le troisième président de la République. Au pouvoir durant près de quarante ans, il est considéré comme le père de la nation togolaise, malgré des mandats agités. Durant les dix premières années de son gouvernement, il attire des investisseurs étrangers, ce qui assure le développement et la prospérité de son pays. Le système bancaire togolais devient alors un des plus performants du continent, ce qui vaudra au Togo le surnom de « Suisse de l'Afrique ». Il proclame en janvier 1980 la IIIe République, évite un coup d'État et se fait réélire jusqu'à sa mort.
30 août 1969
Création du Rassemblement du peuple togolais (RPT) qui sera durant des années l'unique parti de la République togolaise.
1970 - 1980
Période de calme et de consensus politique. L'État instaure une politique de nationalisation et de promotion agricole. Lomé abrite le siège de la CEDEAO et devient une véritable ville de conférences et de congrès.
30 décembre 1979
À la suite d'un référendum, une nouvelle Constitution est adoptée. Elle repose sur la présence d'un chef d'État et des armées, un parti unique (RPT) et une Assemblée nationale élue au suffrage universel sur une liste unique.
1986
Après un moment d'accalmie, le climat politique et social du pays commence à se dégrader. Le 24 septembre, une tentative de coup d'État est organisée par un commando du Ghana contre le chef de l'État. Le 16 décembre, le général Gnassingbé Eyadema est réélu.
1990
Les tensions montent et des troubles éclatent à Lomé : flambées de violence et réveil de vieilles rancunes ethniques. Pour apaiser les tensions, le président Eyadema accorde le multipartisme.
Mars-juin 1991
Grève des étudiants, manifestations organisées par l'opposition, multiplication des incidents.
Juillet - août 1991
Les chefs de l'opposition obtiennent la tenue d'une conférence internationale. Joseph Koffigoh devient le Premier ministre d'un gouvernement de transition, appuyé par le Haut Conseil de la République (HCR) pour élaborer une nouvelle Constitution.
Novembre 1991
Composée en majorité de Kabyè, l'armée occupe la radio et la télévision. Elle se rend devant la résidence de Joseph Koffigoh pour lui imposer de dissoudre le HCR et de composer un gouvernement d'union nationale avec des ministres du RPT, parti du président. Le général Eyadema reprend ses pouvoirs présidentiels.
27 septembre 1992
La nouvelle Constitution est adoptée par référendum. L'opposition se met en grève générale illimitée et organise de multiples manifestations qui seront réprimées dans le sang en janvier 1993.
1993
De nombreux Togolais se réfugient au Ghana et au Bénin. Le 25 mars, le président Eyadema échappe à un coup d'État militaire. En août, il est élu avec 94,6 % des voix, à la suite d'un boycottage de l'opposition.
Février 1994
Élections législatives. Victoire de l'opposition. Le Comité d'action pour le renouveau (CAR) remporte 36 des 81 sièges, le RPT, ex-parti unique, en remporte 35, l'Union togolaise pour la démocratie (UTD) 7 sièges.
Avril 1994
Le président appelle à la tête du gouvernement un des dirigeants de l'opposition, Edem Kodjo, président de l'UTD.
Novembre 1994
En désaccord avec le gouvernement sur l'organisation des législatives partielles, le parti d'opposition CAR suspend sa participation aux travaux de l'Assemblée nationale.
1996
Démission d'Edem Kodjo. Des élections législatives partielles sont organisées et gagnées avec la majorité par le RPT.
Juin 1998
Élections présidentielles. Le général Eyadema les gagne face au candidat de l'opposition, Gilchrist Olympio.
Juin 2003
Le président sortant Eyadema se présente pour la troisième fois à l'élection présidentielle. Il est réélu pour un mandat de cinq ans.
5 février 2005
La succession par son fils, Faure
Gnassingbé Eyadema meurt d'une crise cardiaque à l'âge de 69 ans, après avoir gouverné le Togo durant trente-huit ans, soit l'un des plus longs gouvernements en Afrique.
Avril 2005
Élections présidentielles dans un climat tendu. Faure Gnassingbé, fils du président défunt, remporte l'élection avec 60 % des voix. De nombreux Togolais fuient vers le Bénin et le Ghana.
Avril 2009
Tentative de coup d'État contre le président Faure Gnassingbé, l'accusé principal est son demi-frère Kpatcha Gnassingbé, ancien ministre de la Défense et député à l'Assemblée nationale. Cet événement montre au grand jour la fissure familiale laissée par la mort du père Gnassingbé Eyadema. Jugé à la Cour suprême de Lomé en septembre de la même année, Kpatcha écope de vingt ans de prison.
4 mars 2010
Élections présidentielles. Faure Gnassingbé est réélu avec 60,92 % des suffrages. Le taux de participation s'élève à plus de 75 %.
2011-2012
Période de grands travaux. La région du littoral et quelques axes de l'intérieur du pays vivent au rythme des travaux lancés par le gouvernement, allant des routes de la capitale à la voie internationale Lomé-Cotonou, en passant par les agrandissements de l'aéroport et du port autonome. L'entreprise française Bolloré est l'un des principaux partenaires à la réfection du port, tandis que le projet concernant l'aéroport de Lomé se fait avec la collaboration de la China Exim Bank.
Juillet 2013
Des élections législatives organisées donnent lieu à la formation d'un nouveau parlement, constitué de quatre des partis politiques du pays, à savoir le parti présidentiel UNIR avec 62 sièges, le collectif Sauvons le Togo avec 19 sièges, la Coalition arc-en-ciel avec 6 sièges, l'UFC avec 3 sièges, et enfin le Sursaut national avec 1 siège.
2015
Réélection de Faure Gnassingbé Essozimna, sous une campagne de communication politique autour de son prénom, renforçant ainsi son personnage et omettant son nom de famille qui rappelle la période Eyadema. Des slogans politiques sont bien ficelés : « Soyez Faure », « Restez Faure, votez Faure ».
Septembre 2017
Le gouvernement présente devant le Parlement un projet de réforme de la Constitution modifiant le mode de scrutin des élections présidentielles et une limitation du nombre de mandats à deux. Il prévoit aussi la non-rétroactivité du nombre de mandats, qui permettrait à Faure Gnassingbé de se présenter en 2020 et 2025. La majorité des trois cinquièmes ayant été atteinte, le projet peut être soumis à la voie référendaire. Mais les nombreuses manifestations dans les rues poussent le gouvernement à temporiser.
20 décembre 2018
Élections législatives. L'Alliance C14, principale force d'opposition, boycotte le scrutin dénonçant des irrégularités dans la préparation. Unir, le parti au pouvoir, remporte les élections avec 59 sièges sur 91. Cette victoire est vue comme un échec pour le parti au pouvoir qui ne détient plus la majorité au Parlement, nécessaire à la réforme constitutionnelle.
8 mai 2019
Le gouvernement parvient à obtenir la quasi-unanimité pour une révision constitutionnelle, ce qui permet à Faure Gnassingbé de se présenter aux élections jusqu'en 2030.
22 février 2020
Élections présidentielles. Faure Gnassingbé est réélu dès le premier tour avec plus de 70 % des votes. Son principal opposant est son ancien Premier ministre, Agbéyomé Kodjo, qui récolte 18,37 % des votes.