Du IIIe au XIe siècle
Le temps des empires
Naissance de l’empire du Ghana, situé entre les vallées du Niger et du Sénégal. Le royaume prospère grâce à sa production et exportation d’or vers l’Afrique du Nord et l’Europe. Entre-temps, au IXe siècle, l’empire du Tekrour voit le jour au nord-est du Sénégal actuel dont la capitale est Podor. Il est peuplé de Noirs de haute stature qui vivent de l’agriculture et de l’élevage. En 1080, les Almoravides, moines guerriers berbères, envahissent le Tekrour et entreprennent l’islamisation du Sénégal. Sa capitale rasée, l’empire du Ghana est détruit.
XIIIe siècle
Un peu avant la moitié du XIIIe siècle, le musulman Ndiadiane Ndiaye s’empare du pouvoir dans la région du Walo. Une fable le présente comme un descendant d’un chef almoravide qui émerge de l’océan pour régler un contentieux entre pêcheurs. D’abord pris pour un djinn (génie), il est ensuite célébré comme celui qui a été choisi pour unifier les Wolofs et les gouverner. D’où sa réputation de fondateur du royaume du Djolof. Étendant son royaume, Ndiadiane Ndiaye régit un véritable empire, qui, en plus du Walo, englobe le Cayor, le Baol, le Sine-Saloum, le Dimar et une partie du Bambouk, laissant libre le Tekrour. Cet État, qui voit sa hiérarchie régulée en des codes précis, incarne vraisemblablement la pierre angulaire de l’identité wolof, le principal groupe ethnique du pays actuel.
Du XIIIe au XIVe siècle
Le rayonnement du royaume Djolof est toutefois ombragé par celui du tout-puissant empire du Mali, sous la férule duquel il tombera régulièrement pendant les siècles suivants. Les griots chantent les Malinkés, habitants du Mandé (région mandingue), comme originaires d’Arabie. Plusieurs souverains se succèdent et élargissent sans cesse la limite des frontières. L’empire du Mali est le fer de lance de l’ouverture de la Méditerranée vers l’Afrique. Ses caravanes berbères arpentent les routes commerciales des oasis, troquant or, ivoire et plumes d’autruche contre sel, cotonnades et verroteries vénitiennes. Dans ses villes, de Djenné à Tombouctou, hauts lieux d’échanges culturels entre les mondes noir et islamique, coexistent musulmans et chrétiens, juifs et animistes. Entre-temps, enlisé dans des querelles de succession, le royaume du Djolof, globalement sous la coupe de l’Empire songhaï jusqu’au XVIe siècle, se scinde en plusieurs entités autonomes qui n’en conservent pas moins la même organisation.
XVe siècle
Le temps des colonies
En 1444, les Portugais atteignent les côtes sénégalaises. Très vite, ils installent les premiers comptoirs à Rufisque, Gorée et Joal.
XVIe siècle
La traite des Noirs, organisée par les Portugais, débute. Les serviteurs convertis au christianisme sont envoyés ensuite dans les plantations de cannes à sucre des Canaries, de Madère et des Açores. Les colons hollandais achètent l’île de Gorée et construisent le premier fort.
Du XVIIe au XIXe siècle
Baptisée ainsi en l’honneur du roi de France, Saint-Louis est fondée sur l’île de N’Dar par le Normand Louis Caullier en 1659. Idéalement située, elle devient le point de départ de plusieurs expéditions et le premier comptoir français en Afrique. En 1677, les Français chassent les Hollandais de Gorée, et s’y installent. Tout en luttant pour garder leurs comptoirs, les Européens y développent un important trafic d’esclaves. On estime que 12,5 millions d’Africains ont été embarqués de force en Amérique, dont un peu plus d’un dixième n’a pas survécu à la traversée.
30 mai 1814
Objet de convoitise des Hollandais, Britanniques et Français, le Sénégal est octroyé à la France lors de la signature du traité de Paris. Les Français tentent d’y établir une colonie agricole produisant coton et indigo. Le projet échoue et le commerce y devient l’activité principale.
27 avril 1848
Plusieurs dizaines d’années après les Britanniques, la France abolit définitivement l’esclavage dans ses colonies.
1818-1889
Louis Faidherbe
Militaire français ayant participé à la conquête de l’Algérie, Louis Faidherbe, à son arrivée au Sénégal en 1852, apporte avec lui le modèle de l’Algérie, qui l’influencera tout au long de sa carrière. Nommé gouverneur en 1854, il applique la même politique énergique au développement de la colonie qui s’embourbe dans les méandres de l’après-esclavage, dont le commerce est paralysé par des exactions en tout genre. Il met fin au système de coutumes par la manière forte, obtenant une amnistie des Trarza et l’annexion du Walo à la colonie. Il entreprend aussi la pacification de la région intérieure, où il se retrouve opposé au Toucouleur Oumar Tall puis au roi du Cayor, Lat Dior Diop. Homme d’administration, il habille les territoires conquis d’un modèle où les dirigeants coloniaux utilisaient les élites locales pour diriger avec plus de souplesse. Il crée entre autres les tribunaux indigènes, met en place la ligne de chemin de fer Dakar–Saint-Louis et aménage les ports de Rufisque et de Dakar. Cependant, le modèle algérien expose son revers de la médaille et nombreux sont ses détracteurs. Les commerçants bordelais se retournent contre lui en raison de sa politique commerciale, jugée sévère. Il laisse sa place de gouverneur à Émile Pinet-Laprade, en 1865.
De 1854 à 1865
Louis Faidherbe est gouverneur de la colonie. Il est le fer de lance de l’expansion territoriale, toujours justifiée par l’optimisation du commerce. Sa route croise celle d’Oumar Tall, fondateur de l’Empire toucouleur. En 1857, les deux troupes s’affrontent à Médine et deux ans plus tard, à Matam. Après des conquêtes infructueuses, Oumar Tall se résigne à signer un traité de paix avec les Français en 1860.
1883
Création du mouridisme par Cheikh Ahmadou Bamba., qui fonde la cité de ses rêves, Touba. C’est aussi le début de sa persécution par le pouvoir colonial.
1895
Création de l’Afrique occidentale française (AOF), regroupant les territoires sous domination française. La capitale est Saint-Louis. La même année, Cheikh Ahmadou Bamba est emprisonné puis déporté au Gabon.
1902
Dakar devient la capitale de l’AOF, en remplacement de Saint-Louis. Elle est gouvernée par Ernest Roume qui lance des travaux d’urbanisation. Fin novembre, Cheikh Ahmadou Bamba revient d’exil, acclamé par la foule. Le 14 juin 1903, il se constitue prisonnier puis est envoyé en résidence obligatoire en Mauritanie.
1916
Blaise Diagne, devenu le premier député africain noir de l’Assemblée nationale française, réussit à faire adopter la loi du 29 septembre 1916 promulguant la nationalité française aux habitants des Quatre Communes (Dakar, Gorée, Rufisque et Saint-Louis).
1872 - 1934
Blaise Diagne
À sa naissance en 1872 sur l’île de Gorée, son père, un Sérère du Sénégal, et sa mère, une Mandjak de Guinée portugaise (Guinée-Bissau), lui donnent le nom de Gaiaye Mbaye Diagne. Le jeune Diagne se révèle brillant et séduit un patriarche parmi les mulâtres de l’île, Adolphe Crespin. Ce dernier l’adopte, l’inscrit à l’école des Frères de Ploërmel et lui donne les prénoms de Blaise et d'Adolphe. Blaise Diagne semble avoir eu presque un siècle d’avance sur son temps. Il entre dans l’arène politique à l’époque où le combat politique est la chasse gardée des Européens et des mulâtres. Il en fait l’expérience au fil de ses périples scolaires dans des territoires français d’outre-mer et face à une administration coloniale manquant d’esprit d’ouverture. Surnommé la « Voix de l’Afrique », lui qui est le premier Africain noir à siéger au Palais Bourbon, il obtient pour les habitants des Quatre Communes, la nationalité française. Il prône également le rapprochement des Noirs sénégalais de la métropole, ce qui justifie pleinement à son goût l’enrôlement des 200 000 tirailleurs dans le conflit « européen » de la guerre 14-18. Argumentant contre ses détracteurs qu’« à efforts communs, sacrifices communs » finissait par correspondre une « destinée commune », Blaise Diagne se range du côté de l’humanité, celle de l’avenir du Sénégal et de la France, qu’il désirait unis par-dessus tout.
1956
Le Sénégal indépendant
Après la création de l’Union française en 1946, le statut des colonies change. Elles sont désormais considérées comme des « départements et territoires d’outre-mer ». Les premiers jalons de l’émancipation sont posés.
1960
Le Sénégal accède à son indépendance au sein de la Fédération du Mali. Mais les désaccords pour nommer les responsables sont tels que le 20 août, la Fédération éclate et l’Assemblée proclame l’indépendance du Sénégal. Le 5 septembre, Léopold Sédar Senghor est élu Président de la République sénégalaise. Il entame un mandat de 7 ans.
18 décembre 1962
Accusé d’avoir porté atteinte aux droits du Parlement, le Premier ministre, Mamadou Dia est arrêté ; Léopold Sédar Senghor exerce alors l’ensemble du pouvoir exécutif.
3 mars 1963
Le président organise un référendum pour obtenir l’approbation de la nouvelle Constitution pour instituer un régime présidentiel. Le oui l’emporte triomphalement avec 99 % des voix.
1906-2001
Léopold Sédar Senghor
À la fois poète et politicien, Léopold Sédar Senghor a sans aucun doute marqué son siècle. À Paris où Senghor fonde L’Etudiant noir avec Aimé Césaire et Léon-Gontran Damas, c’est l’écrivain engagé qui parle. Ses poèmes, il les cache pourtant, jusqu’à ce que la reconnaissance politique, en 1945, le consacre député du Sénégal. C’est alors qu’il publie Chants d’ombre, son premier recueil de poèmes. Il se bat avec ses mots pour la négritude dans un « racisme antiraciste » autant qu’il se bat pour mener son pays vers la voie qu’il considère comme la meilleure, celle de la non-tutelle, avec un retour vers les valeurs fondamentales. Le triomphe aux élections de l’année 1951 est surtout dû à la campagne qu’il a menée en brousse, parcourant le pays pour y répandre sa traînée de socialisme à l’africaine, cette troisième voie qu’il revendique comme non importée. Au moment des indépendances, Senghor émeut le général de Gaulle par ces mots de décembre 1959 : « En ce moment même où nous réclamons l’indépendance, nous vous le demandons, restez avec nous, car il se fait tard. » L’homme politique aurait-il utilisé la rhétorique du poète ? Le « deux-en-un » se fait élire en 1963 à la tête du pays avec plus de 99 % des voix. Il faut dire qu’en tant que candidat unique d’un parti unique, Senghor incarne moins la démocratie que son successeur, son ancien Premier ministre Abdou Diouf, qui prend sa place lors de sa démission en 1981. Du Senghor auto-déchu, on ne retient surtout que le poète et l’homme de culture, premier Africain membre de l'Académie française.
Mars 1976
Dans la perspective des élections qui approchent, l’Assemblée nationale adopte une loi d’amnistie de tous les prisonniers politiques et entérine le multipartisme.
26 février 1978
Élections présidentielles. Pour la première fois, Léopold Sédar Senghor affronte un candidat de l’opposition, qui n’est autre qu’Abdoulaye Wade. Cependant, le président sortant remporte les élections, avec 80,20 % des suffrages.
31 décembre 1980
À l’âge de 74 ans, Léopold Sédar Senghor quitte volontairement le pouvoir et laisse sa place à son Premier ministre Abdou Diouf.
Décembre 1982
Premiers affrontements en Casamance lors d’une marche pacifique des séparatistes qui tourne au drame. C’est le début d’une rébellion indépendantiste armée.
27 février 1983
Vers la transition démocratique
Abdou Diouf est confirmé dans ses fonctions de président par un scrutin au suffrage universel. Il remporte plus de 83 % des votes. Ce même jour ont lieu les élections législatives qui sont remportées par le Parti socialiste avec près de 80 % des suffrages.
Février 1988
Contexte économique et social de crise. Le Président Abdou Diouf est reconduit dans ses fonctions, avec 73 % des voix. L’opposition conteste les résultats. Affrontements. Proclamation de l’état d’urgence. Le chef de file de l’opposition, Abdoulaye Wade, accusé de violences pendant les élections, est arrêté et condamné à un an de prison.
1989
Créée en 1981, la Confédération de la Sénégambie est dissoute. À la suite du pillage des boutiques tenues par des Mauritaniens au Sénégal, environ 200 Sénégalais sont massacrés à Nouakchott et à Nouadhibou, dans le nord de la Mauritanie. Le couvre-feu est instauré.
1994
Dévaluation du FCFA de 50 %. Cette décision provoque une tension sociale. Celle-ci donne lieu à de violentes manifestations à Dakar qui conduisent à l’arrestation de l’opposant Abdoulaye Wade qui passe quelques mois en prison.
Mars 2000
Alternance pacifique
Le Président sortant, Abdou Diouf, est battu au deuxième tour de l’élection présidentielle par Abdoulaye Wade, qui l’emporte avec 58,49 % des voix. Ce dernier nomme Moustapha Niasse, Premier ministre.
Janvier 2001
Une nouvelle Constitution est adoptée par référendum. Le mandat présidentiel est entre autres réduit de 7 à 5 ans. Deux mois plus tard, Mame Madior Boye est la première femme sénégalaise à accéder au poste de Premier ministre, succédant ainsi à Moustapha Niasse.
Avril 2001
Élections législatives. Le parti au pouvoir et ses alliés remportent 89 sièges sur les 120 de l’Assemblée nationale.
Septembre 2002
Le ferry Le Joola, qui assurait la liaison entre Ziguinchor, en Casamance et Dakar, fait naufrage au large de la Gambie, faisant près de 1 900 morts selon les autorités, plus de 2 000 selon des familles de victimes. Seuls 64 survivants ont été retrouvés.
30 décembre 2004
Accord de paix signé entre le gouvernement sénégalais et les rebelles casamançais du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC). La situation sur le terrain s’apaise alors considérablement, laissant entrevoir une reprise des activités touristiques et commerciales.
25 février 2007
Le chef de l’État sortant, Abdoulaye Wade, est déclaré vainqueur de l’élection présidentielle dès le premier tour, avec 55,86 % des suffrages.
3 juin 2007
Élections législatives, boycottées par la majorité de l’opposition politique et remportées par la coalition du parti au pouvoir (Coalition Sopi). Ces élections permettent l’installation d’une Assemblée nationale élargie, qui passe de 120 à 150 députés.
19 août 2007
Le Sénat, qui avait été dissous en 2001, est rétabli en mai 2007, sous la présidence d’Abdoulaye Wade et des élections sénatoriales sont organisées. 35 sièges, dont 34 pour le PDS, sont pourvus par les grands électeurs (députés et élus locaux) sur les 100 du Sénat.
22 mars 2009
Élections municipales marquées par une victoire de la coalition d'opposition, Benno Siggil Senegaal (« S’unir pour un Sénégal debout », en wolof), dans les principales municipalités du Sénégal, dont Dakar, Kaolack ou Thiès. La coalition au pouvoir, Coalition Sopi, l’emporte dans des villes comme Tambacounda, Kolda ou Ziguinchor.
4 avril 2010
Célébration en grande pompe du 50e anniversaire de l’indépendance du Sénégal. Le Monument de la Renaissance, à Dakar, est inauguré à cette occasion.
23 juin 2011
De violentes manifestations ont lieu dans tout le pays contre un projet de réforme constitutionnelle visant à l’élection simultanée, au suffrage universel direct, d’un président et d’un vice-président. Le gouvernement retire finalement le projet de loi dans la soirée. S'ensuit le « Mouvement du 23 juin », regroupement de partis de l'opposition et de la société civile, qui manifestera sans relâche, une fois par mois au minimum, jusqu'aux élections. Objectif : invalider la (3e) candidature annoncée d’ Abdoulaye Wade et mettre tous les moyens en œuvre pour que la présidentielle 2012 se déroule dans la transparence.
30 janvier 2012
La validation de la candidature d'Abdoulaye Wade par le Conseil constitutionnel et l'invalidation de celle de Youssou N'Dour marquent le début d'une campagne électorale émaillée de violence et d'incidents. Au bord de la rupture, la population s'en remet pourtant au pouvoir des urnes, menée par la coalition d'opposition.
25 mars 2012
Le Président sortant Abdoulaye Wade est battu au second tour de l'élection présidentielle par Macky Sall, qui l'emporte avec 65,80 % des voix. Il reconnaît aussitôt la victoire de son adversaire. Macky Sall lui succède le 2 avril.
1er juillet 2012
Élections législatives : la coalition du président Macky Sall, Benno Bokk Yakaar, remporte 119 sièges sur les 150 que compte l'Assemblée nationale. Une assise confortable pour espérer bien gouverner.
20 mars 2016
Référendum : le Président Macky Sall fait appel au peuple pour voter pour ou contre une révision constitutionnelle. Les points soumis sont, entre autres, le rétablissement du quinquennat présidentiel, une réforme du Conseil constitutionnel, le droit aux candidats indépendants de se présenter aux élections. Le « oui » l'emporte avec 62,7 % des voix.
30 juillet 2017
Élections législatives. La coalition présidentielle Benno Bokk Yakaar remporte majoritairement les élections avec 125 des 165 sièges de l'Assemblée nationale, et 49,48 % des suffrages exprimés. Les partis de l'opposition dénoncent une « mascarade électorale » à cause d'une polémique sur l'organisation du scrutin. Le parti de l'ancien Président Abdoulaye Wade remporte seulement 19 sièges.
28 février 2019
Élections présidentielles. Le président sortant, Macky Sall, est réélu dès le premier tour avec 58,27 % des voix pour une durée de 5 ans. Il devance de loin ses opposants, l'ancien Premier ministre Idrissa Seck remportant 20,5 % des voix et Ousmane Soko, 15,67 %.
4 mai 2019
L'Assemblée adopte le projet de révision de la Constitution, avec 124 voix, contre 7 « non » et 7 abstentions. Cette révision prévoit, entre autres, la suppression du poste de Premier ministre, de la motion de censure et l'impossibilité au président de dissoudre l'assemblée.
14 mai 2019
Le Président Macky Sall promulgue la loi de suppression du poste de Premier ministre, renforçant ainsi le régime présidentiel du pays. Mahammed Dionne, Premier ministre depuis le 6 juillet 2014, est alors démis de ses fonctions et devient Secrétaire général de la présidence.
Mars 2021
Manifestation de soutien à Ousmane Sonko, principal opposant de Macky Sall. Les rues de Dakar, ainsi que plusieurs villes du pays, s'embrasent. Le gouvernement fait état de 13 morts.
23 janvier 2022
Elections municipales et départementales. Les Sénégalais ont désigné leurs maires et présidents de département pour la première fois au suffrage universel direct. L'opposition gagne un grand nombre de villes, dont Dakar et Ziguinchor.
6 février 2022
Le Sénégal est sacré champion d'Afrique lors de la CAN 2022, au Cameroun. Après deux finales perdues en 2002 et 2019, les Lions de la Téranga remportent le trophée aux tirs au but contre l'Egypte.
Mai 2023
Le 16 mai, le procès pour viols contre l'opposant sénégalais Ousmane Sonko, candidat déclaré à la présidentielle de février 2024, s'ouvre à Dakar. De violents affrontements éclatent entre partisans de l'opposant et de Malick Sall dans la capitale et à Ziguinchor, fief d'Ousmane Sonko. Le procès est renvoyé au 23 mai. Il s'ouvre sous fortes tensions, en l'absence de l'accusé. Après de nouvelles émeutes dans le pays, l'homme politique est assigné à résidence à Dakar. Le verdict tombe le 1er juin : Ousmane Sonko est acquitté des accusations de viols, mais condamné à deux ans de prison ferme pour corruption à la jeunesse. Le pays s'enflamme à nouveau, le bilan est de 23 morts.
3 juillet 2023
Alors que le pays est toujours sous tension depuis les événements meurtriers du mois de juin, le président Macky Sall annonce qu'il ne se présentera pas à un troisième mandat. Ses opposants dénonçaient depuis plusieurs mois l'illégalité de sa potentielle candidature, quand Macky Sall prenait leur défense en expliquant que la Constitution avait été modifiée concernant le nombre de mandats maximum durant sa première élection. Par conséquent, son premier mandat ne devrait pas être pris en compte.
13 juillet 2023
Dix jours après que Macky Sall a renoncé à se présenter aux élections présidentielles de 2024, Ousmane Sonko est investi par son parti Pastef-Les Patriotes comme candidat à la présidentielle, bien que son éligibilité ne soit pas certaine à cause de sa condamnation.
4 janvier 2024
La Cour suprême valide la condamnation de l'opposant emprisonné Ousmane Sonko, à six mois de prison avec sursis pour diffamation, confirmant ainsi son inéligibilité aux élections présidentielles. Bassirou Diomaye Faye, numéro 2 du PASTEF, obtient l'investiture du parti et le soutien d'Ousmane Sonko. Bien que poursuivi pour diffusion de fausses nouvelles, outrage à magistrat et diffamation mais pas condamné, sa candidature est validée le 20 janvier par le Conseil constitutionnel.
2 février 2024
En pleine polémique concernant les conditions de refus de plusieurs candidatures par le Conseil constitutionnel, Macky Sall annonce le report des élections présidentielles le 2 février, voté quelques jours plus tard par l'Assemblée nationale, prolongeant ainsi le mandat du président sortant. Cependant, deux semaines plus tard, ces décisions sont invalidées par le Conseil constitutionnel qui réclame la tenue du scrutin avant le 2 avril 2024, fin du mandat de Macky Sall.
Mars 2024
Afin de prôner la réconciliation nationale et calmer les tensions après le report des élections, Macky Sall annonce une loi d'amnistie générale pour tous les faits liés aux manifestations politiques entre 2021 et 2024. Le 6 mars, ce projet de loi d'amnistie est adopté par l'Assemblée nationale et quelques jours plus tard, les opposants politiques, dont Ousmane Sonko et Bassirou Diomaye Faye, sont libérés de prison. Les élections présidentielles se déroulent le 24 mars dans le calme. Bassirou Diomaye Faye emporte largement le premier tour, avec 54,28% des suffrages. Investi le 2 avril, il devient le 5e président du Sénégal.