Histoire Histoire

C'est le lac Tchad qui a donné son nom au pays et à l'État. Longtemps recouvert par les eaux paléotchadiennes, le Tchad s'est peuplé au fur et à mesure de l'assèchement progressif de ce qui est devenu de nos jours le lac Tchad. Au cours des premiers siècles de notre ère, de vastes royaumes se constituent. Ils s'épanouiront avec le développement du commerce transsaharien. Cependant, les rivalités continuelles entre ces puissances vont concourir à leur affaiblissement. Le négrier Rabah, la confrérie sénoussiste ainsi que les Européens sauront en tirer parti. La conquête du pays par la France se fait par les armes, mais la colonie restera l'une des plus pauvres, n'intéressant ensuite que peu la métropole à cause de son climat aride. Toutefois, sa participation active à la Seconde Guerre mondiale sera la première marche qui conduira le pays à l'indépendance le 11 août 1960. François Tombalbaye en devient le 1er président de la république.

Il y a 500 millions d'années

L'ère primaire

Les plus anciennes traces de vie primitive ont été retrouvées dans les grès de l'ordovicien et du dévonien (périodes de l'ère primaire) du Borkou, du Tibesti et de l'Ennedi. Elles ont donc entre 570 et 300 millions d'années. Il s'agit d'empreintes des premières formes de vie organisées sur Terre.

L'époque des dinosaures

A la fin du secondaire, le Tchad était recouvert d'immenses lacs bordés de forêts tropicales abritant les ancêtres des conifères, des cyprès et des araucarias, avec des sous-bois de fougères arborescentes. De nombreux bois fossiles ont été retrouvés dans la région de Pala datant de 65 à 95 millions d'années. Il s'agit de troncs sans racines, n'ayant donc pas poussé là, mais ayant été charriés probablement par d'anciens cours d'eau. Il existe aussi d'autres bois pétrifiés plus récents dans les falaises de l'Angamma et dans le Bahr el-Ghazal. Des dinosaures peuplaient ces forêts, même si leurs traces n'ont pas encore été découvertes au Tchad. Leur existence a en effet déjà été attestée au Cameroun, pays limitrophe, ainsi qu'au Niger, dans le bassin de la Bénoué.

Il y a 95 millions d'années

Il y a 95 millions d'années, les lacs ont commencé à se combler lentement, et autour de 65 millions d'années, les dinosaures ont disparu sous l'impact d'énormes météorites ou (et) d'un important volcanisme (selon la théorie en vigueur sur la disparition des grands sauriens).

Il y a 8 millions d'années

Le grand changement climatique

On assiste à une élévation progressive des plateaux de l'Afrique orientale, entraînant un assèchement du climat, un abaissement de la température et faisant ainsi disparaître les forêts équatoriales qui constituaient un lieu de vie facile pour les grands singes. Un nouvel environnement de savanes, milieu plus ouvert et donc plus dangereux, a sélectionné les hominoïdes et a fait naître les australopithèques, les premiers préhumains, vers 4,5 millions d'années avant notre ère. Ils pesaient environ de 40 kg à 50 kg et mesuraient de 1 m à 1,30 m.

Les contemporains de Toumaï, le premier hominidé dont le crâne fut découvert au Tchad en faisant de facto l'un des berceaux de l'humanité, existaient il y a environ 7 millions d'années.

Il y a 8.000 ans

La civilisation

On retrouve au Tchad de nombreux vestiges de cette période cruciale pour l'humanité au cours de laquelle s'est développée l'agriculture amenant l'homme à se sédentariser. Meules dormantes (meules en pierre pour piler le grain, encore utilisées), pointes de flèche, hameçons en os, pierres de foudre (petites haches), céramiques… Les plus anciens fragments de céramique sont datés de 5 230 avant J.-C ; ils ont été trouvés à Délébo dans l'Ennedi. Dans le Tibesti, on a retrouvé de nombreuses sépultures en pierres, les plus anciennes remontant à 4 900 avant J.-C.

Enfin, le désert tchadien recèle des trésors d'art rupestre, avec des centaines de sites de gravures ou de peintures, disséminés dans des grottes ou des falaises dans l'Ennedi ou le Tibesti.

2.000 av J.C.

Âge du fer

Avec le retrait des eaux paléotchadiennes, on voit apparaître de nombreux forgerons dans le Djourab, qui profitent des gisements de minerai découverts. Ce sont les Haddad, qui fabriquent des armes, des couteaux de jet, des harpons, instituant un embryon d'économie de troc avec les tribus qui ne possèdent pas le fer.

Parallèlement apparaissent les chevaux et les dromadaires, introduits par le désert soudano-nilotique vers 2 000 av. J.-C. Les dromadaires sont au Tchad de type méhari, fins et hauts sur pattes (par opposition au type maghrébin). On les retrouve sur les peintures rupestres, montés par des cavaliers qui ont les mêmes selles à deux fourches qu'aujourd'hui, les bassours soudanais.

600-1900

Les grands royaumes sahéliens

Les deux tiers nord du Tchad actuel ont vu s'installer trois grands royaumes musulmans très organisés et hiérarchisés, tirant leurs richesses du commerce des esclaves par les caravanes transsahariennes. À la même époque, dans le sud du pays, de petits groupes vivaient plus ou moins en autarcie, rivalisant avec leurs voisins. Ces groupes étaient organisés en chefferies ; mais les chefs traditionnels n'avaient souvent qu'un pouvoir limité au domaine rituel et juridique. Parmi ces groupes, on distingue les Sara, qui seraient, eux aussi, venus de l'est et qui se seraient installés dans leur zone actuelle au XVIIe siècle. Les Moundang de Léré sont souvent entrés en conflit avec les Sara.

Royaume du Kanem Bornou - C'est le royaume le plus ancien et le plus puissant, dont l'origine remonterait au VIIe siècle. Le Kanem connaît son apogée au XIIIe siècle avec le maï (roi) Dounama, qui étend les frontières de son royaume jusqu'au Bornou (nord-est de l'actuel Nigeria), au Fezzan et au Ouaddaï. L'empire du Bornou régresse à partir du XVIIIe siècle car ses souverains ne sont plus des conquérants mais des lettrés confinés dans leur cour, tandis que se consolident le Baguirmi et le sultanat du Ouaddaï.

Royaume du Baguirmi - Le royaume du Baguirmi était un ancien État sahélien situé au sud-est du lac Tchad, avec pour capitale Massenya. Fondé en 1522, il est devenu un protectorat français en 1897. Bien qu'il n'existe plus en tant qu'entité politique indépendante aujourd'hui, le sultanat subsiste en tant que chefferie traditionnelle en lien avec les autorités administratives tchadiennes.

Sultanat du Ouaddaï - La région actuelle appelée Ouaddaï à l'Est du Tchad et dont la capitale est Abéché, fit longtemps partie d'un puissant royaume, le sultanat du Ouaddaï, fondé en 1635 et qui se développa beaucoup au XIXème siècle à la faveur de la découverte de nouvelles routes commerciales trans-sahariennes.

1814

Abéché, capitale du Ouaddaï

Fondation d'Abéché par le sultan Mohamed Chérif.

1890

Création du Bulletin du Comité de l'Afrique française

C'est à cette époque que les volontés colonialistes françaises commencent à se concentrer sur le Tchad et le BCAF devient un organe de propagande colonialiste essentiel, financé par des souscriptions et finançant les premières missions en Afrique, dont celle de Paul Crampel, explorateur de renom qui sera assassiné dans le Ouaddaï en 1891 en tentant de rallier le Lac Tchad depuis Brazzaville au Congo.

1898

Accords de Paris

ils donnent à la mission Gentil les droits de la France sur les rives droites du Chari et le nord du lac Tchad.

1899

Construction de Fort Archambault

Située au Sud du pays, c'est aujourd'hui la troisième ville du pays et a changé de nom en 1972 pour devenir Sahr à l'occasion de la campagne d'authenticité du Président Tombalbaye. Gustave Archambault était un jeune officier français mort au combat cette année-là et c'est pour l'honorer que le capitaine de la compagnie donna son nom au fort qu'il construisit.

22/04/1900

La bataille de Kousséri

La bataille entre l'armée coloniale française et les forces de Rabah, un seigneur de la guerre soudanais et trafiquant d'esclaves, fut un succès pour l'armée coloniale qui en profita pour franchir le Chari en provenance du Cameroun où est située la ville de Kousséri. Le commandant Lamy y fut cependant tué, comme le chef des troupes opposantes, le seigneur Rabah.

29/05/1900

Fondation de Fort Lamy

C'est en mémoire du commandant Lamy, son chef décédé, que le lieutenant Gentil nomma l'actuelle N'Djamena qui resta connue sous le nom de Fort Lamy jusqu'en 1973. Fort Lamy fut fondé sur l'emplacement d'un petit village Kotoko. Cette ville au confluent du fleuve Chari, séparant le Cameroun du Tchad et du Logone, est aujourd'hui la capitale du pays.

1900-1913

La conquête militaire du pays

Si le Sud, harcelé par les razzias nordistes, était acquis à la cause française, l’est et le nord du pays, de confession musulmane, voient d’un très mauvais œil l’arrivée d’infidèles. On offre donc la constitution d’un protectorat pour le Ouaddaï, le temps de se libérer de la menace sénoussiste dans le Borkou. En 1902, la zaouïa de Bir Alali est prise d’assaut ; en 1907, c'est le tour de celle de Faya. Dans le Ouaddaï, les Français ont leur prétendant au trône : Acyl, fils du sultan Ali, qui a fui pour éviter d’être aveuglé lors de l’intronisation de Doudmourah en 1902. Ils entrent alors à Abéché en 1909. Mais Doudmourah s’allie au sultan des Massalit, Tadj el Din, et tente de reconquérir son trône à la bataille de Doroté, les 8 et 9 novembre 1910. Tadj el Din est tué et le pouvoir de Doudmourah, qui peut se réinstaller au Ouaddaï après un exil de plus d'un an, sensiblement réduit ; Doudmourah se rendra définitivement en octobre 1911 ; il est alors remplacé par Acyl.

Ayant pacifié l’Est, Largeau entreprend l’occupation définitive du Borkou. Il conquiert la zaouïa d’Aïn Galaka le 27 novembre 1913, mettant ainsi un terme définitif aux combats. Au lendemain de la conquête, les Français sont donc les alliés militaires des Baguirmiens ; ils les ont aidés à vaincre Rabah qui a rasé Massenya, leur capitale. Ils sont les amis des peuples sara qu’ils libèrent de la menace constante des raids esclavagistes du Nord. Mais chez les Ouaddaïens, ils incarnent un pouvoir infidèle, qui impose sa force étrangère à travers le sultan Acyl, une marionnette usurpatrice, sur un royaume fier et invaincu. Enfin, les Français stoppent les visées turques sur le pays : les Turcs possèdent des garnisons à Bardaï et à Sherda, mais ils doivent se replier après leur défaite de 1911 en Tripolitaine contre les troupes italiennes.

1920-1960

Le Tchad, colonie française

Le 17 mars 1920, le Tchad devient une colonie civile directement rattachée au Gouvernement général de l'Afrique-Équatoriale française (AEF). Ses frontières sont identiques à celles d'aujourd'hui. Mais du fait des vicissitudes des rapports franco-allemands, elles ne seront définitivement établies qu'en 1936. Au sud, la limite est définie avec l'Oubangui-Chari, qui est aussi un territoire de l'AEF. On gardera les mêmes frontières, plus tard, avec la Centrafrique. À l'ouest, les frontières seront délimitées selon des accords franco-allemands qui auront plutôt l'allure de marchandage ; ainsi, la ligne de démarcation entre le Tchad et le Cameroun séparera arbitrairement une même peuplade (exemple des Kotoko, des Moundang…). La frontière avec le Niger marque la limite entre l'AEF et l'Afrique-Occidentale française. Celle avec le Soudan sera négociée en 1923. Après avoir conquis le Tchad, la France s'en désintéresse. En effet, le pays est pauvre par rapport aux autres colonies. Être administrateur colonial au Tchad est le lot des novices ou équivaut à une punition.

1940-1944

Deuxième guerre mondiale

Le Tchad est le premier territoire à se rallier à la France libre, le 26 août 1940, sous l'instigation conjuguée de son gouverneur, Félix Eboué, et du lieutenant-colonel Marchand. Le 2 décembre 1940, le colonel Leclerc est nommé commandant militaire du Tchad. La colonne Leclerc, composée notamment de Tchadiens et d'Oubanguiens, libérera Paris et Strasbourg, et s'emparera de Berchtesgaden.

1944-1960

Vers l'émancipation et l'indépendance

En 1944, la conférence de Brazzaville a lieu. Elle réunit de Gaulle et tous les gouverneurs coloniaux. Le Code de l'indigénat est supprimé ainsi que les travaux forcés. Une participation des populations à leurs propres affaires est décidée. La colonie devient un territoire d'outre-mer intégré dans la fédération de l'AEF. Le Tchad désigne un député à l'Assemblée nationale et élit, au système du double collège, une Assemblée territoriale qui gère les affaires locales. Dès 1945, les Tchadiens peuvent voter pour les Assemblées nationale et constituante en France, ainsi que pour les référendums. En 1946, les premiers partis politiques apparaissent. Ils seront vite nombreux, fréquemment remaniés, et seront influencés par des clivages ethniques et religieux

11/08/1960

L'indépendance

Le 23 juin 1956, la loi-cadre Defferre, qui accorde l'autonomie interne aux anciennes colonies françaises d'Afrique noire, supprime le double collège, qui surreprésentait les Blancs, développe les pouvoirs des autorités locales et les prépare à l'indépendance. Le 28 novembre 1958 est proclamée la République du Tchad. Le 31 mars 1959, la première Constitution est votée. François Tombalbaye, un ancien instituteur, est nommé Premier ministre. Le 11 août 1960, la République du Tchad accède à l'indépendance. François Tombalbaye devient président ; il n'y a pas de Premier ministre.

1960-1969

La dérive du pouvoir de Tombalbaye

Le chef de l'État va, petit à petit, mettre en place un pouvoir personnel. L'Assemblée nationale n'a qu'un pouvoir législatif limité. Les opposants sont expulsés, incarcérés ou exécutés, la police secrète s'infiltre partout ; le culte du chef s'organise. Une nouvelle Constitution est votée le 16 avril 1962, qui met fin à la liberté d'expression et renforce encore les pouvoirs du chef de l'État. Le président est élu pour sept ans ; un simulacre d'élection aura bien lieu en 1969 ; le président sortant, candidat unique, étant réélu avec un taux record de 99,6 %

1966 - 1969

Les premières contestations

Le 22 juin 1966, le Front de libération nationale (Frolinat) est créé. Il devient le parti des opposants musulmans de l'Est et du Nord. Ses leaders sont Abba Siddick et Goukouni Oueddeï. C'est un mouvement de lutte armée qui cristallise l'opposition populaire et l'exploite politiquement. À cette période, le gouvernement central se trouve isolé, avec une armée faible, épuisée par des guérillas incessantes contre le Frolinat. Le président Tombalbaye fait alors appel à la France, en vertu des accords de défense signés au moment de l'indépendance, qui intervient militairement à partir du 14 avril 1969 pour repousser les forces armées rebelles du Frolinat dans des poches de résistance.

1973-1975

La Tchaditude, révolution culturelle

La révolution culturelle initiée par le président Tombalbaye avait pour but de purger le Tchad de l'impérialisme colonial français. Ainsi, tous les noms à consonance française sont changés : Fort-Lamy devient N'Djamena ; Fort-Archambault, Sarh. En outre, tous les anciens noms et prénoms christianisés des populations du Sud doivent être islamisés ou « ethnicisés » du jour au lendemain. Le président, lui-même, change son prénom français (François) en Ngarta, terme sara qui signifie « chef ». Bref, le président Tombalbaye revendique la « tchaditude ».

Assassinat du président Tombalbaye

Le 13 avril 1975, de jeunes officiers, voulant venger leurs aînés que le président avait fait emprisonner en prétendant qu'ils fomentaient un coup d'État, renversent le pouvoir et tuent le président Tombalbaye. À la suite du coup d'État est mis en place un Conseil supérieur militaire (CSM), dirigé par le général Félix Malloum. Les prisonniers politiques sont libérés ; des enquêtes sur la corruption et les disparitions sont ordonnées ; la révolution culturelle est stoppée, un appel à la réconciliation nationale est lancé. Néanmoins, aucun autre parti politique n'est autorisé et la presse est contrôlée par le CSM. Le 27 septembre 1975, le général Malloum décide de mettre fin à la présence militaire française sur le territoire, ce qui est fait en octobre. Tous les partis se rallient au CSM, sauf les Forces armées du Nord (FAN) (faction du Frolinat) de Hissène Habré et de Goukouni Oueddeï, réfugiées dans le Tibesti.

1978-1982

De Malloum à Hissène Habré en passant par Goukouni Oueddeï

Au sein du CSM naissent des dissensions entre le général Malloum, un ancien prisonnier désireux avant tout de maintenir la paix civile, et le jeune et fougueux colonel Kamougué, qui avait dirigé le coup d'État du 13 avril. Des désaccords éclatent aussi au sein des FAN (Forces Armées du Nord) qui se scindent en deux factions ; Hissène Habré est rejeté du Tibesti par Oueddeï, et forme une nouvelle mouture des FAN au Soudan, car leur avis diverge quant aux relations à entretenir avec la Libye et au sort de Françoise Claustre, toujours retenue en otage. Au départ de Hissène Habré, Goukouni Oueddeï fait libérer Françoise Claustre et le CSM, désireux de calmer les ardeurs du Frolinat, négocie alors avec les FAN de Hissène Habré, qui devient Premier ministre le 28 août 1978, à la suite des accords de Khartoum signés un an plus tôt. Le 25 septembre 1978, le Premier ministre, Hissène Habré, lance une réforme administrative qui vise à doser ethniquement la répartition des postes, au détriment de la compétence, pour lutter contre l'hégémonie sudiste dans l'administration. Une crise politique aiguë et une paralysie complète de l'État s'ensuit. Les provocations extrémistes des deux camps se multiplient et le 12 février 1979, la guerre civile éclate : elle sera d'une brutalité sans précédent et laissera une empreinte indélébile dans l'esprit des Tchadiens. La population chrétienne fuira la capitale dans un vaste exode vers le sud du pays ou le Cameroun. Il s'ensuit une période de flottement qui durera jusqu'en 1982. Sous l'égide du Nigeria, diverses tentatives de réconciliation ont lieu. Finalement, c'est Oueddeï qui deviendra président, Kamougué vice-président et Habré ministre de l'intérieur. Mais les dissensions entre ces trois hommes sont insurmontables et Hissène Habré prend le pouvoir par la force, secrètement aidé par la France, contraignant Oueddeï à un exil au Cameroun.

1982-1990

Hissène Habré, un implacable dictateur

Le 29 septembre 1982, Hissène Habré promulgue l'Acte fondamental de la République, qui fait du Tchad une république laïque indivisible. Le 18 octobre 1982, la troisième République est proclamée. Le 21 octobre, Hissène Habré devient le nouveau président. Le régime instauré par Hissène Habré est un régime de terreur. Le parti unique, l'UNIR, contrôle tout, par l'intermédiaire de sa police secrète. Tout individu qui s'oppose, ou peut s'opposer, au régime est incarcéré, torturé et éliminé. En 1987, le président lancera même une guerre victorieuse contre la Libye de Khadafi afin de récupérer la bande d'Aozou, territoire contrôlé par la Libye mais historiquement tchadien. Il sera secondé dans cette tâche par un certain Idriss Deby, père du président actuel en 2024.

En 2006, il sera accusé de crimes contre l'humanité, de crimes de guerre et de torture. Son procès, débuté à Dakar en 2015, marque la première application de la compétence universelle en Afrique. Selon Human Rights Watch, son régime est responsable de la mort de 1 200 personnes et de la torture de 12 000 autres. Condamné à la réclusion à perpétuité en appel en 2017, il décède en prison des suites du Covid-19 quatre ans plus tard.

1989-1990

Chute d'un dictateur

En 1989, alors que Hissène Habré amorce un rapprochement avec les États-Unis contre la France, son ancienne alliée, il est abandonné par Idriss Déby, l'un des deux héros de la guerre contre la Libye. Celui-ci est accusé de comploter contre Hissène Habré avec son ethnie zaghawa. En avril 1989, Hissène Habré lance une opération contre les Zaghawa et Idriss Déby se replie au Soudan. Là, il forme des troupes zaghawa, soutenu par les services secrets français ainsi que par la Libye. Le 11 mars 1990, plusieurs partis clandestins se réunissent à Bamina et fondent le Mouvement patriotique du salut (MPS). Idriss Déby quitte alors sa retraite soudanaise et lance l'opération Rezzou : il engage la bataille dans le Ouaddaï. Les troupes gouvernementales essuient alors défaite sur défaite. Idriss Déby - accompagné de Maldoum Abbas, le chef des Hadjeray qui avaient été massacrés - entame sa marche sur N'Djamena, comme Hissène Habré en 1982. Le 1er décembre 1990, il entre dans la capitale, protégé par l'armée française sans avoir rencontré de résistance ; la veille, Hissène Habré a traversé le Chari muni d'un passeport zaïrois et des devises étrangères du pays. Il vient d'ordonner l'exécution de 300 prisonniers politiques et laisse derrière lui des milliers de morts…

1990-2021

Le règne d'Idriss Deby

Idriss Deby, fils d'un berger du groupe ethnique Zaghawa, Idriss Deby Itno est un militaire de carrière formé en partie en France pour être pilote de transport de troupes. Il se distinguera tout au long de sa vie par une pugnacité qui l'amènera jusqu'au pouvoir suprême en 1990 lorsqu'il prendra le titre de Président du conseil d'état. Il organisa le multipartisme dans le pays mais sera cependant réélu 6 fois, en 1996, 2001, 2006, 2011 et 2016. Il est mort au combat, dans le Nord du Tchad lors d'une rébellion d'un front venu de Libye.

2021-2024

Mahamat Idriss Déby Itno, le fils, garde le pouvoir.

Après la mort de son père, Mahamat Idriss Deby qui a lui aussi embrassé une carrière de militaire après avoir étudié à l'école militaire d'Aix-en-Provence, deviendra président du conseil militaire de transition, puis président de transition jusqu'en 2024 où à l'occasion d'élections démocratiques, il sera élu président de la République du Tchad. L'avenir du pays est maintenant entre ses mains, comme il l'a été pendant plus de 30 ans dans celles de son père.

Organisez votre voyage avec nos partenaires au Tchad
Transports
Hébergements & séjours
Services / Sur place
Envoyer une réponse