60 000 à 2 000 ans av. J.-C.
La préhistoire
Plusieurs sites archéologiques attestent d’une civilisation à l’âge de pierre. Haches, flèches et pointes ont été retrouvées dans les régions du Moyen-Ogooué, dans le sud du Gabon et dans la région de l’estuaire. Les historiens s’accordent à penser que les premiers habitants ont disparu, sans que l’on puisse identifier à quels peuples ils appartenaient.
5 000 ans av. J.-C.
Les Pygmées arrivent au Gabon par le nord, probablement chassés par la désertification du Sahara et s’installent au cœur de la forêt équatoriale. Ces petits hommes y vivent de pêche, de chasse et de cueillettes de fruits et de racines. Ils sont reconnus actuellement comme le peuple le plus ancien de ce territoire.
Du Ier au Xe siècle
Les premiers flux migratoires
Flux migratoire des populations bantoues venues par le nord. Détenteurs de techniques avancées, ils imposeront leur culture et leur langue aux populations noires qu’ils rencontrent.
1 300 à 1 600
Les Myénés arrivent du nord en divers endroits du pays, où ils se divisent en plusieurs sous-groupes. Ils s’installent de l’estuaire jusqu’à la région du Fernan Vaz.
1472
L’arrivée des Européens
Après avoir accosté à São Tomé, les Portugais débarquent au Gabon. Dans le parcours que dessine le fleuve Komo, ils distinguent la silhouette d’un manteau marin, ce qui les conduit à nommer le pays « Gabao » ou caban en portugais.
XVIIe-XIXe siècles
Afin de remplacer la main-d'œuvre massacrée en Amérique du Sud, les Portugais se livrent à la traite des esclaves. A leur tour, Français, Anglais et Hollandais équipent les bateaux négriers, qui partent principalement du port de Loango et de Mayumba.
1843
Abolition de l’esclavage et signature du traité entre Bouët-Willaumez et le roi Louis, de la tribu des Mpongwè. Cet accord donne la jouissance des terres cédées aux Français en échange de la protection qu’ils assurent aux rois Louis et Denis. La Marine française érige alors le fort d’Aumale.
1844
Arrivée du père Bessieux et fondation de la mission catholique de Libreville. Il devient le premier évêque du Gabon.
1849
Libérés par les autorités françaises, les esclaves du navire négrier brésilien l’Elizia fondent la « commune de Libreville », dans l’actuel quartier Montagne-Sainte.
1850
Dernière grande migration des Fang en provenance du Cameroun. Leur installation ne se fait pas sans querelles et violences. Nombreux et courageux, ce sont de redoutables chasseurs avec une âme guerrière.
1831-1903
Paul Belloni Du Chaillu
Explorateur et naturaliste franco-américain, Paul Belloni Du Chaillu est le premier à s’aventurer dans l’intérieur du pays à partir de 1858, d’où il revient avec des descriptions précises et inédites sur les coutumes, les langues et les organisations sociales des ethnies rencontrées, des dessins, des animaux empaillés et des objets qu’il prend soin d’envoyer aux différentes institutions américaines qui l’appuient dans cette mission. Il rencontre les Fang dans les monts de Cristal, explore l’estuaire jusqu’au cap Lopez, l’estuaire de la Mondah, les actuelles provinces de l’Ogooué-Maritime, du Moyen-Ogooué et de la Ngounié, dont le massif montagneux porte désormais son nom. Lors d’un second voyage, il visite une partie du royaume du Loango et l’Ogooué-Lolo. Dans les récits de ses voyages, il raconte ses aventures, mais subit de vives critiques à la sortie du plus connu de ses ouvrages : Voyages et aventures dans l’Afrique équatoriale.
1862-1868
La marine française s’installe au cap Lopez et dans le Fernan Vaz. La France signe un traité avec les représentants des royaumes Orungu et Nkomi de Cama.
1852-1905
Pierre Savorgnan de Brazza
Explorateur naturalisé français et officier de la marine, Pierre Savorgnan de Brazza est missionné par l’Etat français en 1879 pour étendre les droits de la France sur le cours du Congo. Sa bonhomie, son charme et son approche pacifique des Africains vont faire de Brazza une figure d’exception parmi ses contemporains, qui exploraient l’Afrique dans la violence, au nom des grandes puissances coloniales. Ayant atteint le fleuve Congo, il coupe court à la tentative de Léopold II, roi des Belges, de tirer profit de ses découvertes et propose au roi téké, Makoko Mbe, de placer son royaume sous protectorat français. Ils signent un accord permettant aux Français de s’installer à Nkuna, devenu plus tard Brazzaville. Ses expéditions rapportent un immense territoire colonial à la France, mais il se retire du fait de ses différends avec cette puissance coloniale qui cherche à soumettre les territoires au régime de la concession.
1885
Le Gabon français
Conférence de Berlin qui signe le partage de l’Afrique entre les puissances européennes. Un an plus tard, le Gabon devient partie intégrante de l’empire colonial français. Entre-temps, plusieurs missions catholiques sont fondées à travers le pays.
1898-1910
Début de l’exploitation du bois d’okoumé. Un an plus tard, le Gabon est rattaché au Congo français ; Libreville demeure la capitale de ce territoire. Elle perd son statut de capitale en 1904 au profit de Brazzaville, avant que le Gabon devienne plus tard colonie de l’Afrique équatoriale française.
1933
Nommé chef de canton fang, Léon Mba est l’un des premiers à s’insurger contre les abus de l’administration française. Il est exilé en Oubangui-Chari. Dans le même temps, les villes du Gabon commencent à se développer et l’on assiste à la seconde ruée sur le bois d’okoumé.
1934-1956
Premières recherches pétrolières fructueuses : un puits est construit à Madiela puis à Ozouri. Découverte également d’or et d’uranium sur le territoire. Entre-temps, le Gabon devient territoire français d’outre-mer.
1958
Le Gabon indépendant
Les découvertes successives des richesses minières et le climat général de retrait des puissances coloniales de l'ensemble des pays du tiers-monde conduisent le Gabon à une première étape vers l'autonomie en 1958, date à laquelle De Gaulle crée la Communauté française qui offre à chaque TOM la possibilité de devenir un état autonome. Léon Mba est nommé Premier ministre.
17 août 1960
L’indépendance est proclamée au Gabon après la signature du document par Léon Mba et André Malraux. Libreville devient la capitale et le pays est admis à l’ONU.
1961
Election de Léon Mba à la présidence de la République gabonaise. Le climat est tendu à cause de divergences politiques entre Mba (BDG) et Aubame (UDSG) qui aboutissent à la dissolution de l’Assemblée nationale.
1902-1967
Léon Mba
La vie politique de Léon Mba débute dans un des quartiers populaires de Libreville, Mont Bouët, lorsqu’il est élu chef de canton fang en 1922. C’est un homme de sagesse et d’écoute, qui sait faire preuve à la fois de qualités humaines et d’une capacité de décision. Fervent défenseur de la cause des Gabonais, il est un des porte-parole des premières révoltes contre les autorités coloniales françaises à propos de l’exploitation des Gabonais, lors de la construction de la ligne ferroviaire Congo-Océan. Et, bien qu’il lui soit reproché d’avoir abandonné toute idée d’indépendance, il devient le premier président de la République gabonaise en 1961. Il aura marqué son passage par son obstination à bâtir une grande capitale : agrandissement des bâtiments administratifs, création des grands axes de communication de la ville. Il impulse également la création d’un aéroport international, aujourd’hui l’aéroport Léon Mba.
1964
Renversement de Léon Mba par un coup d’Etat militaire. Les troupes françaises interviennent pour rétablir le pouvoir. S’ensuit un climat de répression.
1965
Construction de la première raffinerie de pétrole de la Société équatoriale de raffinage (future SOGARA).
1967-1968
Réélection et mort du président Léon Mba. Le vice-président Albert-Bernard Bongo lui succède à la présidence, le 2 décembre. Il institue le régime à parti unique et fonde le PDG : le Parti démocratique du Gabon. Fondation d’Air Gabon.
1973
L’ère d’Omar Bongo
A la fin de cette année est posée la première traverse du Transgabonais. Mise en service du premier barrage hydroélectrique de Kinguélé. Bernard Bongo est réélu à la présidence, se convertit à l’islam et prend le nom d’Omar.
1983
Signature à Libreville du traité de la Communauté économique des Etats d’Afrique centrale (CEEAC).
1986
Arrivée du Transgabonais à Franceville et inauguration officielle de la ligne de chemin de fer Owendo - Franceville. El Hadj Omar Bongo est réélu président de la République du Gabon.
1990
Avec la chute du cours du pétrole, le Gabon connaît une période de récession qui va mettre un point d’arrêt à de nombreux projets en cours. L’opposition se soulève à Port-Gentil. Les troupes françaises et gabonaises interviennent.
1991
Bongo fait officiellement du Gabon une démocratie multipartite à la suite d’une Conférence nationale. De nombreux partis émergent, mais aucun n’est capable de déstabiliser le PDG.
1998
Malgré une conjoncture difficile, Omar Bongo est réélu avec 66,99 % des voix.
2005-2009
Le fils Bongo reprend le flambeau
Omar Bongo gagne à nouveau l’élection présidentielle. C’est sa troisième élection sous le régime multipartite. Il décède durant son mandat, le 8 juin 2009, quelques mois après sa femme. Des élections anticipées sont organisées, le 30 août, dans des conditions houleuses. Ali Bongo, nouveau leader du PDG, est élu le 3 septembre avec 41 % des votes en sa faveur.
Décembre 2012
Lancement du Plan stratégique Gabon Émergent, reposant sur 4 piliers : Gabon vert, Gabon bleu, Gabon industriel et Gabon des services.
12 avril 2015
Décès suite à de lourds problèmes de santé d’André Mba Obame, leader de l’opposition gabonaise. Quelques heurts éclatent à Libreville, vite maîtrisés.
27 août 2016
Ali Bongo est réélu avec 49,8 % des voix, battant son principal opposant, Jean Ping, de seulement 5 000 voix ! Les résultats sont contestés par l’opposition, des émeutes éclatent. Le 24 septembre, Ali Bongo est finalement reconnu vainqueur par la Cour constitutionnelle.
Octobre 2018
Sous fond de crise économique, le président est victime d’un accident vasculaire cérébral. Il est hospitalisé en Arabie saoudite puis en convalescence pendant plusieurs mois au Maroc.
7 janvier 2019
Tentative manquée de coup d’Etat par un groupe militaire qui prend le contrôle pendant quelques heures de la radio nationale. La situation est vite maîtrisée par les gendarmes, deux des militaires sont abattus.
17 août 2020
Sous fond de crise sanitaire et économique, le Gabon célèbre le 60e anniversaire de son indépendance. Seule une cérémonie sobre, avec prise d’armes dans l’enceinte du palais présidentiel, est organisée. Ali Bongo, dans son discours, dresse le bilan d’étape de ces dix dernières années.
Août 2023
Le 26 août, les Gabonais sont appelés aux urnes pour les élections présidentielles, législatives et municipales. Elles se déroulent en l'absence d'observateurs internationaux et des médias étrangers dont les accréditations ont été refusées. À peine la victoire d'Ali Bongo prononcée (64,27%) le 30 août, un coup d'État militaire renverse le président réélu. Les militaires annoncent la fin du régime et la dissolution des institutions à la télévision. Le général Brice Oligui Nguema, ancien chef de la garde républicaine, devient le président de la Transition. Un nouveau gouvernement est mis en place. Des élections présidentielles et législatives devraient être organisées en août 2025.