2 500 av. J.-C
La terre des Aka
L’Afrique centrale a été occupée par des populations préhistoriques, mais l’acidité des sols délavés par les pluies ne laisse que peu de chance d’en retrouver des traces. Les vestiges les plus anciens mis au jour remontent au paléolithique. Les Aka seraient parmi les premiers habitants de l’actuel Congo ; des inscriptions sur la tombe d’un explorateur du pharaon Néferkarê font clairement référence à leur existence.
Vers 500- 700 ans
Des vagues de migrations fuient probablement l’assèchement définitif du Sahara et descendent progressivement jusqu’au Nigeria et au Cameroun. L’un de ces groupes, appartenant à la famille des bantous, arrive jusqu’au Mayombe et fonde le royaume du Kongo.
1482
L’explorateur portugais Diego Cao, à la recherche d’une voie navigable, découvre le royaume du Kongo en débarquant à l’embouchure du fleuve.
XVIe –XVIIe siècles
Le royaume du Kongo et les Portugais entretiennent une relation commerciale empreinte de domination. Un impôt d’Etat est créé, le royaume du Kongo est dans l’obligation de maintenir les échanges commerciaux avec le Portugal et sous le contrôle strict du souverain de Lisbonne. La traite négrière se met en place et s’intensifie.
XVIIIe siècle
Le royaume du Kongo, affaibli par les ponctions démographiques, les affrontements entre rois et contre les Portugais, sombre dans l’oubli.
1879
Savorgnan de Brazza arrive au Congo pour le compte de la France, en remontant le fleuve Ogoué puis l’Alima.
Savorgnan de Brazza (1852-1905)
Né à Rome, Pierre Savorgnan de Brazza intègre la Marine française après sa naturalisation le 12 août 1874. L’officier de marine est stationné à Port-Gentil, un an plus tard. Ses supérieurs lui donnent l’ordre d’aller explorer l’Ogooué que beaucoup d’Européens, à cette époque, confondent à celui du fleuve Congo. En décembre 1879, de Brazza repart en Afrique équatoriale. C’est au cours de ce voyage qu’il conclut le 10 septembre 1880 un traité de « protectorat » avec le souverain du royaume batéké. De Brazza se présente comme un libérateur d'esclaves en présentant le drapeau français. Lorsque la conquête du « Congo français » est achevée en 1897, de Brazza s’oppose au gouvernement lorsqu’il attribue l’exploitation économique de ces territoires à des compagnies privées. Cela lui vaut une mise en disgrâce jusqu’en 1905, où, sous la pression de l’opinion publique au vu des exactions perpétrées par les compagnies concessionnaires et leur personnel, le gouvernement français crée une commission d’enquête. On fait appel à de Brazza pour la mener. Ce sera son dernier voyage. Il tombe malade et meurt sur le chemin du retour à l’escale de Dakar, le 14 septembre 1905.
1880
La colonisation française
Savorgnan passe un accord de protectorat au profit de la France le 10 septembre avec le souverain Téké, le Makoko Iloo. Il fonde ensuite, sur l’emplacement de Mfoa, sur les rives du fleuve Congo, un poste qui deviendra Brazzaville.
1885
La conférence de Berlin légitime les accords passés sur le terrain en attribuant aux différentes puissances coloniales leurs territoires respectifs.
1897
Après avoir administré le Congo, Savorgnan de Brazza est remercié ; les compagnies concessionnaires s’emparent du pays. L’exploitation des ressources par des compagnies concessionnaires va être la source des pires excès vis-à-vis des populations locales : travail forcé, réquisitions, pillage et massacres.
1905
De Brazza est rappelé pour une commission d’enquête au Congo. Accablé par ce qu’il découvre, physiquement très éprouvé, il meurt sur le chemin du retour.
1910
Le Congo français regroupant le Congo, le Gabon et l’Oubangui-Chari-Tchad, est réorganisé, chacun des territoires devient une colonie au sein de l’Afrique équatoriale française dont le gouverneur général est installé à Brazzaville. Les compagnies concessionnaires, de leur côté, renoncent en 1911 à leurs droits sur d’importants territoires, mais les abus dénoncés ne cesseront pas pour autant.
1926
André Matswa crée une amicale chargée d’aider les anciens combattants, association qui devient rapidement un mouvement de protestation. L’administration coloniale incarcère Matswa.
1934
Décidée en 1921, la construction du Chemin de fer Congo-Océan est un nouveau traumatisme pour les populations, avec la perte de plus de 17 000 ouvriers africains. Indifférence totale à l’égard de la main-d’œuvre et des conditions sanitaires, organisation erratique, maximisation des profits, font que la chicote remplace souvent la ration alimentaire. En 2014, la France est accusée de crime contre l’humanité.
1940
Sous l’impulsion de Félix Eboué, l’Afrique équatoriale française se rallie à de Gaulle et devient l’Afrique française libre, avec comme capitale Brazzaville.
1942
André Matswa meurt en prison, son mouvement devient une Église, le matswanisme qui recruta principalement dans son ethnie d’origine, les Balari.
1958
Une nouvelle Constitution est adoptée par une majorité de Français et de peuples de l’Union française. Le Congo devient la République du Congo.
1959
Les premières élections législatives sont organisées. L’abbé Fulbert Youlou l’emporte devant Tchicaya et devient Premier ministre. Entre-temps, des émeutes éclatent à Brazzaville entre les populations Laris et Mbochis. L’armée coupe court à cet embryon de guerre civile.
15 août 1960
L’indépendance
Le Congo accède à l’indépendance, à l’instar de la plupart des pays colonisés par la France en Afrique.
26 mars 1961
Seul candidat à la présidentielle, l’abbé Fulbert Youlou, est élu avec 97,5% des suffrages. Ce prêtre défroqué pour cause de vie personnelle peu compatible avec sa charge est un fantasque chef d’Etat à soutanes multicolores, anticommuniste obsessionnel.
13, 14, 15 août 1963
A la suite des « Trois Glorieuses », son premier président, l’abbé Fulbert Youlou, est chassé et incarcéré, dans l’indifférence totale de la France qui l’avait soutenu jusqu’alors et laisse la place à son successeur Massamba-Débat.
1963-1968
Alphonse Massamba-Débat, adepte d’un « socialisme scientifique », fait adopter une nouvelle constitution, supprime les élections et prône le parti unique. Il est renversé en 1968 par une fraction de l’armée.
1968-1977
Le 31 décembre 1968, le capitaine Marien Ngouabi devient président de la République du Congo, en réaffirmant l’option socialiste. Le Congo devient alors la République populaire du Congo. Sa présidence est marquée par de multiples tensions, entre le nord et le sud. Le 18 mars 1977, Marien Ngouabi est assassiné. Accusé d’avoir été l’instigateur de cet assassinat, l’ancien président Massamba-Débat est exécuté.
Marien Ngouabi (1938-1977)
Marien Ngouabi est né en 1938, dans la région d’Owando, « nordiste » d’origine kouyou, un sous-groupe mbochi, il fut incorporé en 1957 dans l’armée française. Remarqué par ses supérieurs, il est envoyé à Saint-Cyr Coëtquidan, d’où il ressort avec le grade de lieutenant. De retour au Congo en 1962, il passe capitaine en 1964 et s’oppose au régime de Massamba-Débat, tant pour des motifs idéologiques que régionalistes. Arrêté en juillet 1968, à la suite d’une tentative de coup d’Etat, il est libéré deux jours plus tard par des paras dirigés par un groupe d’officiers nordistes. Devenu chef de l’Etat après la démission forcée de Massamba-Débat, il fonde le Parti Congolais du Travail (PCT). Dans un pays devenu officiellement marxiste léniniste, mais où le pétrole apporte déjà son cortège de corruption, Marien Ngouabi commence à sentir le vide autour de lui. En butte à de nombreuses tentatives de coup d’Etat, avec parfois l’appui du Zaïre de Mobutu, il est assassiné le 18 mars 1977.
1979-1992
Le colonel Denis Sassou N’Guesso prend le pouvoir, et le garde jusqu’à ce que la mobilisation de la rue et le contexte international le poussent à annoncer la tenue d’une Conférence nationale souveraine, le 25 février 1991. Le Congo adopte une nouvelle Constitution de type semi-présidentiel.
Été 1992
Des élections législatives ont lieu en juillet, aux termes desquelles l’UPADS de Pascal Lissouba remporte 39 sièges, le MCDDI de Bernard Kolélas 29, et le PCT de Sassou N’Guesso, 18. Une alliance de l’UPADS et du PCT voit l’élection de Pascal Lissouba le 16 août 1992 à la tête du pays.
1992-1997
La guerre civile
L’alliance entre Pascal Lissouba et Denis Sassou N’Guesso est rompue. Les affrontements et bombardements sporadiques entre les milices de Pascal Lissouba, Denis Sassou N’Guesso et Bernard Kolélas font rage. Alors que des élections sont prévues, un coup de Pascal Lissouba contre Denis Sassou N’Guesso entraîne une guerre ouverte. Denis Sassou N’Guesso reprend le pouvoir le 25 octobre 1997.
1999
Denis Sassou N’Guesso annonce la réconciliation nationale. Il hérite d’un pays en ruine, aux communautés dressées les unes contre les autres, miné par la corruption.
2002
En juillet, Denis Sassou-N’Guesso est confirmé par les urnes à la tête du pays, réélu au premier tour d’un scrutin controversé avec 78,61% des voix. Il met alors en œuvre son programme la « Nouvelle Espérance » : une remise sur pied du pays tant au niveau physique que moral.
17 mars 2003
Accord entre les rebelles du pasteur Ntumi et les troupes gouvernementales. Très progressivement et tout doucement, le calme revient dans la région du Pool. Le pays profite de l’envolée du prix du baril de brut et affiche une croissance soutenue, même si la crise n’a pas épargné le Congo, qui doit revoir ses perspectives de croissance à la baisse.
Juillet 2009
Réélection de Denis Sassou N’Guesso à la tête du pays avec 78,61% des suffrages, en lice avec 12 candidats.
4 mars 2012
Explosion de trois dépôts de munitions à Mpila, un quartier populaire à l’est de Brazzaville, faisant officiellement 282 morts, 3 000 blessés et plus de 20 000 sans-abri.
Août 2012
Les élections législatives confortent la majorité présidentielle avec la victoire du parti congolais du travail. 13 femmes députés (sur 136) siègent dans la nouvelle assemblée.
2013
Début d’un grand processus de recensement administratif en vue de préparer les élections locales. De nouveaux projets sont initiés comme « Eau pour tous », pour permettre l’accès à l’eau potable à 4 000 villages.
24 mars 2016
Le président sortant Denis Sassou N’Guesso est réélu dès le premier tour avec plus de 60 % des voix.
23 mars 2021
De nouveau candidat aux élections présidentielles, le président sortant Denis Sassou N’Guesso remporte le scrutin avec 88,57% des voix pour un mandat de 5 ans.