Découvrez le Cameroun : Nature (Biodiversité / Faune & flore)

Avec à ce jour non moins de 20 parcs nationaux et 7 réserves naturelles, le Cameroun abrite une biodiversité d’une grande richesse, et qui attire les chercheurs et spécialistes de l’environnement du monde entier. Des hauteurs du Mont Cameroun à la savane du parc national de Waza, en passant par les forêts denses de la réserve du Dja, le Cameroun offre aux passionnés de nature un véritable voyage dans ce qu’on aime à appeler l’Afrique en miniature, à la croisée des différentes zones climatiques africaines et qui en recèle toutes les spécificités. Au plus profond des forêts tropicales, à l’ombre des arbres centenaires et au creux d’une végétation luxuriante s’épanouissent gorilles et chimpanzés, à l’abri des regards. Lions, éléphants, girafes et antilopes peuplent les savanes du Grand Nord, déroulant sous les yeux des voyageurs le spectacle de l’Afrique dans toute sa splendeur, celle des livres d’enfants et de l’imaginaire du monde entier.

Faune

Le Cameroun est une terre de contrastes et de diversités à bien des égards. Les différentes langues, cultures et modes de vie que l’on rencontre au Cameroun sont issus de l’Histoire mais aussi des climats qui s’y côtoient. Cela va de soi, la faune locale est aussi le reflet de cette diversité.

La savane est peuplée de la plupart des grands animaux répertoriés dans cet habitat comme les lions, guépards, éléphants, girafes, hippopotames, buffles, antilopes, gazelles, pangolins, phacochères, bubales et lamantins. Les forêts tropicales abritent quant à elles de nombreuses espèces de singes (dont quelques gorilles, dans le sanctuaire de Mengeme, au sud-est du pays).

Dans la mangrove on retrouve également de nombreuses espèces de reptiles, notamment de crocodiles et de serpents, d’oiseaux mais aussi de nombreuses variétés d’insectes.

Et au large des littoraux vivent de nombreuses espèces de poissons et crustacés mais aussi de mammifères marins, et des tortues que l’on peut avoir la chance de croiser sur les côtes lors de la saison de ponte.

Oiseaux. Le Cameroun abrite une grande diversité d’oiseaux tropicaux. Véritable terrain de jeux pour les ornithologues, on peut y observer pas moins de 900 espèces à travers le pays. Une diversité telle qu’il demeure difficile de dresser un rapport précis et actualisé de la population des différentes espèces et toutes les étudier. Parmi elles (dont la plupart sont protégées), on peut mentionner : l’autruche, le plus grand oiseau du monde, qui trouve refuge principalement dans le parc national de Waza, le touraco, qui ressemble à un gros faisan avec ses plumes bariolées et reconnaissable à son cri très répétitif, mais aussi la picatharte chauve, la civette, le héron cendré, le perroquet youyou, les gangas, les francolins...

Poissons. L’océan est très poissonneux au large des côtes camerounaises. De décembre à mai, on peut ainsi croiser des marlins, des espadons, des coryphènes, des barracudas (également très présents en novembre), des tarpons…

Quant aux rivières et aux lacs (en particulier le lac Tchad), ils abritent eux aussi de nombreuses espèces et une partie de pêche en pirogue traditionnelle permet souvent d’observer au plus près d’autres habitants de ces cours d’eau : les hippopotames.

D’ailleurs, ce gros mammifère amphibie de plus de 2 tonnes que l’on peut observer dans plusieurs fleuves et mares du pays, notamment dans la Bénoué, le Noun et la Sanaga est souvent abordé sans méfiance, quand il est pourtant l’un des animaux les plus dangereux pour l’homme à ce jour. En effet, ne vous fiez pas à son allure potelée et son museau arrondi qui lui donnent un air sympathique : l’hippopotame peut se montrer très agressif, charge ses proies sans hésiter et est capable de courir à une vitesse étonnante une fois sur la terre ferme !

Éléphant. L’animal mythique de la savane africaine est bien présent au Cameroun, notamment dans le parc de Waza où il n’est pas rare de croiser d’importants troupeaux. En effet, les éléphants vivent en petits groupes familiaux de 10 à 20 individus en général, qui se regroupent régulièrement autour des points d’eau (comme la mare aux éléphants dans le parc de Waza)

Avec une espérance de vie de 60 à 70 ans, les éléphants évoluent dans une société matriarcale dans laquelle les femelles les plus âgées dominent le troupeau. Considéré comme une entité mystique sacrée et déclarée espèce protégée par les autorités, l’éléphant est pourtant malheureusement pourchassé par les braconniers qui en veulent toujours à son ivoire. Au Cameroun, il y a l'éléphant de savane dans le parc de Wasa, qui est le plus connu par les visiteurs et l'éléphant de forêt dans le parc Lobéké.

Lion. Ce félin, souvent considéré comme le roi de la jungle, est en fait un habitué de la savane et des steppes arborées où il donne parfois l’impression – fausse – de ne rien faire d’autre que de longues siestes à l’ombre. C’est bien sûr une grande attraction touristique dans les grands parcs du nord du pays : Waza, la Bénoué, Bouba Ndjida et Faro. Le lion vit en hordes pouvant comprendre une trentaine d’individus, dont 4 à 12 lionnes qui restent dans le groupe toute leur vie. Les lions protègent ces femelles contre les mâles des autres clans et sont très attachés à leur territoire de chasse et de reproduction, qu’ils défendent farouchement.

Girafe. Ce mammifère au long cou et à l’élégance nonchalante habite dans la savane et les steppes arborées du nord du Cameroun. C’est dans le parc national de Waza que les amoureux de nature auront le plus de chance de croiser la belle filiforme.

Serpents. On trouve de nombreuses espèces de serpents au Cameroun, certaines étant très venimeuses. Parmi les espèces les plus dangereuses, on peut citer : la vipère du Gabon, le mamba vert (un serpent arboricole dont le venin est foudroyant) et le cobra cracheur (présent dans la savane sèche et capable de projeter son venin à plus de 3 m dans les yeux d’un agresseur, provoquant alors une cécité passagère et de vives douleurs). Les serpents vivent en forêt ou en brousse, ont tendance à fuir les humains et ne mordent en général que pour se défendre.

Du côté des insectes, les espèces les plus courantes et qui vivent aux côtés des hommes (que vous retrouverez donc aussi bien en ville qu’en brousse) sont bien-entendu les mouches, la plus répandue étant bien entendu inoffensive (la mouche tsé-tsé ayant quasiment disparu du Cameroun aujourd’hui). Un peu plus embêtant et autrement plus néfaste : le moustique. Il n’est plus besoin de le présenter. Les moustiques sont bien sûr très répandus au Cameroun, surtout dans la partie sud du pays, chaude et humide et certains d’entre eux peuvent vous transmettre le paludisme. Il est donc nécessaire de s’en protéger, avec des moustiquaires la nuit, du produit anti-moustiques et un traitement anti paludéen.

Plus rare mais encore présent même en ville : le ver de cayor. Un ver parasite qui s’épanouit sous la peau de celui qui a porté des vêtements où la mouche a pondu ses larves (généralement le linge de coton humide). Les manifestations cutanées sont des furoncles marqués par un point noir qui causent davantage de démangeaisons que de douleur. Pour s’en prévenir, il est recommandé de repasser les vêtements qui auraient séché en plein air, notamment dans les jardins, les zones humides ou fréquentées par les mouches.

Depuis une cinquantaine d’années jusqu’à ce jour, dresser un état de la faune du Cameroun veut aussi dire aborder le sujet du braconnage. En effet, il faut savoir que la population des gorilles et chimpanzés, victimes du braconnage, ont vu leur population réduire de moitié dans toute l’Afrique. Le Cameroun n’a pas été épargné par cette hécatombe, que la déforestation a facilitée. Sur les marchés de Yaoundé, trouver de la viande de brousse ou acheter un petit singe s’avère d’une déconcertante facilité. En réaction, des actions gouvernementales et associatives ont été menées pour protéger ces proches cousins de l’homme. Outre les différentes réserves qui ont été établies à travers le pays, des centres d’accueil pour les animaux ont été créés. A 45 minutes de Yaoundé, un des plus grands centres de réhabilitation pour primates du Cameroun a été créé : le parc national de la Méfou. Ce parc accueille aujourd'hui 350 primates dont 110 chimpanzés et 20 gorilles. Chaque jour, le parc des primates de la Méfou organise des visites guidées par des éducateurs locaux.

Le centre Sanaga-Yong, fondé par la vétérinaire américaine Sheri Speede, est un orphelinat pour chimpanzés qui accueille à ce jour environ 70 chimpanzés. Financée entièrement par des dons, et créée avec le soutien de l’ONG IDA-Africa, cette structure rappelle le combat de la célèbre anthropologue Jane Goodall pour l’étude et la protection des chimpanzés au Congo.

Flore

Tout comme la faune, la flore qui se développe au Cameroun est directement liée à la diversité de reliefs et de climats du pays. Savane, steppe, mangrove et forêt tropicale, ces milieux sont le vivier de nombreuses espèces végétales qui font de l’ensemble du pays une référence en matière de flore tropicale.

Ainsi le Sud est dominé par la forêt équatoriale, qui représente environ un tiers de la superficie totale du pays, malgré une exploitation parfois sauvage, en particulier dans le Sud-Ouest, région plus densément peuplée. Cette vaste zone de forêts est bordée ponctuellement à l’ouest, sur les rives de l’océan Atlantique, par de la mangrove, cette végétation qui pousse dans les zones marécageuses. En remontant vers le nord, et en passant donc progressivement à un climat tropical, la forêt cède la place à la savane arborée, du moins hors des vallées, des principales rivières où l’abondance d’eau lui permet de se maintenir. Les plateaux du massif de l’Adamaoua, où l’on retrouve donc un climat plus tempéré, alternent paysages de forêts et de savanes herbeuses propices aux pâturages.

En poursuivant vers l’Extrême-Nord, on bascule dans une région au climat tropical sec, de type sahélien, et l’on se retrouve alors face aux paysages semi-désertiques.

La forêt camerounaise. On estime que la forêt camerounaise occupe 45 % de la totalité du territoire. Les mesures varient selon les experts, mais on comprend qu’une telle proportion a, depuis toujours, compliqué la tâche de l’agriculture et de l’industrialisation ainsi que l’établissement d’un réseau de communication efficace. Néanmoins, en une quarantaine d’années, l’essentiel a été défriché pour favoriser le développement d’une agriculture adaptée au sol et au climat. Durant les vingt dernières années, environ 10 % de la forêt camerounaise a disparu au profit des cultures.

Le déboisement des dernières décennies est l’un des plus importants d’Afrique, ce qui ne finit pas d’inquiéter les spécialistes, qui soulignent également que, sur les 90 % restants, un cinquième environ est dans un état fortement dégradé par l’intervention humaine. Or cette forêt constitue l’un des six territoires du bassin forestier du Congo, qui couvre au total 660 000 km² (soit davantage que le territoire français) et qui constitue la 2e plus importante réserve d’oxygène de la planète, après l’Amazonie.

Depuis plusieurs années, la surexploitation de ces ressources par l’industrie du bois inquiète de plus en plus les observateurs de l’environnement (il faut savoir qu’au cours des quinze dernières années, la production de bois en provenance du Cameroun a triplé). D’autres pays ont subi dans le passé une déforestation sauvage qui a fini par les priver de leurs ressources forestières, les industries occidentales et asiatiques ayant en effet tourné leurs regards et leur matériel vers cette manne qui n’est hélas pas inépuisable.

La forêt tropicale. Le Cameroun offre un magnifique exemple de forêt tropicale dans sa partie sud : outre une faune d’une grande richesse, on y recense plusieurs centaines d’espèces d’arbres différentes formant un immense océan aux différents tons de vert, organisé en plusieurs niveaux presque imperceptibles du fait de l’abondance de la végétation et de son enchevêtrement. Les plus grands arbres de la forêt tropicale peuvent atteindre 60 m de haut. Ils forment une amorce de dôme végétal qui est complété à l’étage inférieur par des arbres plus petits (jusqu’à 10 m de haut). Compte tenu de leur taille, ces arbres s’appuient sur des troncs impressionnants par leur diamètre. Parmi eux, on trouve de nombreuses espèces de bois précieux exploitées de façon plus ou moins bien contrôlée (acajou et ébène notamment). Outre les lianes qui se lancent à l’assaut de ces arbres, on peut observer au niveau du sol une végétation qui s’adapte aux conditions bien particulières fournies par la canopée : luminosité réduite, température et humidité constamment élevées.

La savane est la transition entre la forêt et la steppe, les arbres se font plus rares et surtout plus petits, compte tenu des conditions climatiques plus difficiles. Elle est donc dominée par des herbes hautes, plus résistantes aux périodes de sécheresse. On trouve cependant encore des forêts tropicales autour des grands cours d’eau. Dans le reste de la savane, les herbes graminées sont reines, avec des hauteurs importantes (souvent plus de 1 m). Ces savanes sont parsemées d’arbres de taille réduite, généralement des épineux comme les acacias (très appréciés des girafes).

Les enjeux de la déforestation. On ne peut pas décrire la flore du Cameroun sans évoquer les enjeux de la déforestation. En 1998, le Cameroun exportait près de 3 millions de mètres cubes de bois industriel. Un chiffre impressionnant qui est le seul sur lequel s’accordent administrations, associations écologistes et sociétés forestières.

En effet, l’état de la forêt au Cameroun est un sujet sensible. A en croire l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation, la surface couverte par les forêts diminuerait drastiquement. Entre 1980 et 1995, elle aurait diminué de quelque 10 % pour atteindre 19,6 millions d’ha. Une telle chute est imputable à des pratiques illégales, au premier rang desquelles la corruption et les immenses concessions accordées notamment à des entreprises chinoises peu respectueuses de durabilité.

Pour contrer cette inégalité, le Cameroun et l'Union européenne, son principal client dans le secteur bois, ont signé un Accord de Partenariat Volontaire (APV) en mai 2010. La filière bois représente la troisième source de revenus pour l'économie camerounaise, derrière les matières premières et le pétrole.

Les différents acteurs, la population locale, les autorités et l'Union européenne conjuguent leur force pour réduire les conséquences environnementales liées à la déforestation illégale.

Toujours dans le cadre de l’APV, en mai 2012, l’Union européenne a déboursé 78 millions de francs CFA. Car si rien n'est fait l’habitat naturel de nombreuses espèces disparaîtra. Gorilles, chimpanzés et même des humains, tels que les Pygmées dont l’habitat est conséquemment détruit, justifient les moyens mis pour la valorisation d’une exploitation responsable et durable.

Il est d'ailleurs important de souligner que déforestation et braconnage vont de pair. En effet, lorsqu'une société forestière crée une piste pour aller extraire une grume de bois, les braconniers profitent de la route pour s'enfoncer profondément dans la forêt à la recherche du gibier.

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