L'artisanat

Cela va sans dire, c’est l’artisanat local qui emporte incontestablement la faveur des touristes qui visitent le Cameroun. De la sculpture à la vannerie en passant par la tannerie, la forge, le tissage, la peinture et la poterie, nombreuses sont les disciplines pratiquées par les artistes et artisants camerounais, et qui laissent souvent les voyageurs bien perplexes et quelque peu frustrés face à la sempiternelle contrainte du poids du bagage. En effet, on a bien souvent envie de tout emporter !

Sur les marchés d’artisanat des grandes villes comme Douala et Yaoundé, les objets que vous rencontrerez le plus sont des objets en bois sculpté. Ce sont alors des statuettes, des poupées et des masques traditionnels plus ou moins imposants, plus ou moins effrayants et considérés comme plus ou moins mystiques que vous trouverez sur les étals. Ils ont bien entendu une fonction décorative et sont parfois sertis de cuivre, de laiton, de cauris ou de raphia. Mais ils ont aussi pour la plupart un nom et une histoire, et ont une propriété de protection contre le mauvais œil ou simplement pour attirer bien-être, prospérité, fertilité et autres faveurs.

Des objets du quotidien, toujours en bois sculpté, font également le bonheur des voyageurs avec des bijoux, des ustensiles de cuisine, des plats aux couleurs de toutes les essences de bois du Cameroun : le noir de l’ébène, le brun intense du wengué, le jaune de l’ayous le rouge du padouk…

En général, les marchés des grandes villes réunissent des artisans et des revendeurs venus des quatre coins du pays, et on y retrouve un large choix d’objets venus du Nord, de l’Extrême-Nord, des contrées Ouest, du littoral et des régions du Centre du pays. Largement taxés avec le prix du stand au marché et le prix du transport, ils s’avèrent systématiquement et considérablement plus chers que lorsque vous les trouvez sur les marchés régionaux.

Régions et spécialités

C’est dans l’Ouest du pays que les forgerons jouent un rôle très important. Ayant eu un rôle très important dans l’histoire précoloniale du pays, ils sont considérés comme sacrés dans certaines régions. Ce sont eux qui fondent le minerai de fer (mais aussi le laiton ou le cuivre) pour fabriquer des armes, des masques, des statues ou qui effectuent le travail d’orfèvre et confectionnent des bijoux en cuivre et laiton (comme le fameux bracelet représentant le serpent à deux têtes Bamoun) mais aussi en or ou en argent.

Le tissage, comme les autres types d’artisanat d’ailleurs, varie d’une région à l’autre. Ainsi, dans l’Extrême-Nord, notamment dans les environs de Rhumsiki, les tisserands fabriquent des tissus et des nattes à partir du coton à l’état brut de paille séchée ; dans l’Ouest, les artisans bamouns utilisent, eux, des fibres de coton pour produire leurs différents tissus traditionnels, l'exemple le plus connu étant le Ndop, une épaisse toile de coton teintée de motifs bleus.

La broderie est surtout présente chez les Bamouns et dans le Nord, tandis que le travail du cuir, à travers la production de bijoux, de sandales et de chaussures, de sacs et de ceintures mais aussi de petit mobilier (poufs et tapis de cuir), est une particularité de l’Extrême-Nord. C’est à Maroua que se trouvent le marché et les galeries qui réunissent tous les tanneurs de toute la région.

La vannerie est quant à elle plus spécifique aux régions de forêts, car les artisans se servent du rotin, abondant dans ces régions, pour fabriquer des meubles (tables, chaises, tabourets…) mais aussi des objets de décoration (miroirs, abat-jours, lampes et têtes de lit…). Ces objets confectionnés à la main ravissent les amateurs de décoration et ne sont pas sans rappeler les tons et les tendances du design en vogue en Occident depuis déjà quelques années.

Certes, il ne sera pas aisé d’emporter certaines créations dans vos bagages, mais il vous sera très facile de faire réaliser les objets de votre choix dans les dimensions qui vous conviennent moyennant un prix abordable et dans un délai de quelques jours.

Enfin la poterie, bien qu’a priori présente dans tout le pays, est plus difficile à trouver sur les marchés de certaines régions. C’est dans les grandes villes (mais aussi à Foumban et à Djingliya) que vous aurez plus de chances d’en trouver sur les marchés, où elle est proposée par des revendeurs devenus de plus en plus rares. L’argile est alors utilisée dans la confection de tout petits masques que l’on appelle des « passeports », qui se déclinent en une multitude de modèles qui représentent chacun une identité, une fonction ou un statut, et qui servaient autrefois à identifier quiconque le portait sur lui. Mais la terre cuite sert également et bien évidemment à la confection de vases et de jarres, de plats et de pots en céramique aux coloris verts et bleus, donnés par les pigments naturels traditionnellement utilisés au Cameroun.

Couture et culture du wax

Ce fameux tissu, historiquement originaire d’Asie et qui a été réadapté par les Européens (notamment les Hollandais) pour le marché africain dans les années 1950, est un objet hybride devenu aujourd’hui un véritable symbole de l’Afrique et qui se caractérise par les nombreuses métamorphoses qu’il a subies au fil du temps. Aujourd’hui, c’est un produit incontournable dans bien des cultures africaines et il inonde les marchés de ses motifs aux symboliques multiples et aux couleurs flamboyantes.

Décliné sous la forme de vêtements, accessoires, objets de décoration, jouets pour enfants, bijoux et linge de maison, la couture du wax est une discipline extrêmement populaire. L’un des petits plaisirs à nul autre pareil, pour quiconque visite le Cameroun, est de se faire confectionner des vêtements sur mesure dans les tissus de son choix. En effet, si en Europe les métiers de la couture et du sur-mesure se perdent et sont réservés aux milieux les plus aisés, ils sont monnaie courante au Cameroun (et en Afrique sub-saharienne). Se faire fabriquer des vêtements par un couturier fait partie de la vie quotidienne et laisse à chacun libre cours à son imagination, faisant du vêtement de tous les jours un véritable mode d’expression et donnant aux scènes de vie les plus banales des éclats de couleurs et un charme inégalables.

Présents dans tout le pays, les marchés de tissus offrent un choix de wax à donner le vertige et des premiers prix aux tissus les plus luxueux, il y en a pour tous les porte-monnaies. Le wax, sous ses multiples déclinaisons, est un produit incontournable pour emporter un peu d’Afrique avec soi.

La beauté au naturel

Karité, huiles précieuses et baumes naturels ont le vent en poupe depuis une dizaine d’années et ce dans le monde entier. A l’origine de bien des recettes à succès qui inondent le marché occidental, on retrouve de nombreuses huiles comme celles de coco, de sésame ou encore de néré. Cet arbre que l’on trouve uniquement en Afrique subsaharienne recèle bien des vertus médicinales et est aujourd’hui connu dans le monde entier pour son huile, secret de beauté bien connu des amateurs de produits naturels. Des gommages et de l’argile pure directement issus de la nature sont également faciles à trouver sur le marché. Ces produits bruts qui sont tous fabriqués sur place et qui constituent les secrets de beauté et de jouvence de la femme africaine, feront le bonheur des amateurs et amatrices de produits naturels et à transformer soi-même.

Les saveurs du pays

Parmi les produits typiques du Cameroun et un peu difficiles à trouver ailleurs, il y a le café, qui a une saveur qui sait se démarquer de celle des autres cafés et qui torréfié sur place, est connu pour être riche en arômes.

Le miel du Cameroun, lui-aussi, est une denrée rare et se décline sous différentes saveurs selon la région où il a été récolté. De l’exquis miel blanc d’oku au miel dense et épicé du Nord Cameroun, il existe toute une gamme de variétés qui raviront les papilles des amateurs de produits naturels.

Le poivre de Penja est quant à lui reconnu par les plus grands chefs du monde entier pour sa saveur et son parfum unique au monde. S'il est possible d’en trouver sur les rayonnages de certaines épiceries fines en France, il reste un produit très rare, assez cher et difficile à trouver en Europe. En revanche, il se vend un peu partout dans les grandes villes du pays et fait depuis toujours le bonheur des fin gourmets.

Certaines saveurs du pays difficiles à trouver en France (sauf dans les boutiques exotiques des grandes villes) sont les produits de prédilection des Camerounais expatriés, qui rapportent dans leurs valises toutes sortes de denrées plus ou moins curieuses aux yeux des occidentaux, et plus ou moins parfumées au nez des plus sensibles.

Il y a tout d’abord l’incontournable et indétrônable bâton de manioc dont la senteur fermentée et très particulière ouvre l’appétit de certains et décontenance les autres. Il y a ensuite le poisson et les viandes fumées et boucanées, qui, bien que cellophanés à l’extrême, dégagent eux aussi des parfums qui traversent les bagages. Le kilichi, une viande séchée très fine et parfois très pimentée typique du Nord du pays est également une denrée très prisée, ainsi que le ndolé, le eru (okok), le folon qui sont les légumes cuisinés dans des plats traditionnels. Enfin, les épices telles que le ndo’o (amande de mangue sauvage), le mbongo (écorce) et le njangsang (graine) sont autant de produits que les Camerounais aiment à emporter avec eux afin de préparer les recettes du pays. D’ailleurs, les bagages chargés à l’extrême de denrées alimentaires en tout genre donnent lieu à des scènes d’aéroport assez rocambolesques au cours desquels vous pourrez apercevoir des contenants aux contenus assez inédits !

Plus classique, les arachides grillées du Cameroun, faciles à transporter car vendues dans des bouteilles en plastique, ont toujours grand succès dans les bagages des voyageurs, et sont un grand classique à partager en famille ou entre amis.

Attention à l'aéroport, des services phytosanitaires inspectent les denrées alimentaires, parfois les objets en bois. Il arrive de passer entre les mailles du filet lorsque les quantités sont minimes mais il est bon de prévoir ce contrôle lorsqu’on a fait le plein.