Climat au Cameroun
Contraste ou diversité, le climat du Cameroun est à l’image de tout le reste, oscillant entre constantes contradictions et une forme de mixité pérenne, imposée par les conditions climatiques et le rythme des saisons. Cette diversité de climat est à la genèse de bien des aspects de la diversité du pays, forçant les esprits à s’ouvrir aux subtilités et aux richesses culturelles que peuvent receler un territoire. Ainsi voit-on les paysages évoluer et se mouvoir au fil de la route, la faune et la flore changer et les populations aussi, étoffant peu à peu la vision des voyageurs. C’est cette complexité qui fait du Cameroun un endroit particulier et dont on a l’impression de découvrir un peu plus à chaque passage, et qui prend du temps à être appréhendé à sa juste valeur. Des forêts profondes au grand large, du relief des montagnes aux étendues désertiques, chaque zone climatique du pays est une expérience culturelle à elle-seule.
Le long des côtes
Les provinces du littoral et du Sud-Ouest font partie des régions du monde les plus arrosées, avec des précipitations annuelles pouvant aller jusqu’à 8 000 mm sur les flancs du Mont Cameroun, et jusqu’à 10 000 mm (soient 10 m de pluie par an) autour de Debunscha, un petit village situé au pied du Mont Cameroun, reconnu comme l’un des cinq lieux enregistrant les plus fortes pluviométries au monde ! Cela s’expliquerait par la présence du mont géant qui empêcherait la circulation des nuages, provoquant ainsi des pluies diluviennes sur le petit village côtier.
Ces régions du Cameroun, verdoyantes, enregistrent des taux d’humidité pouvant aller jusqu’à 90% entre juillet et septembre. Si cette atmosphère, chargée d’humidité, est propice aux cultures et à la densification de la flore locale, elle peut s’avérer difficile à supporter pour l’être humain, surtout lorsque celui-ci est accoutumé à des taux largement inférieurs (situés entre 40% et 60%). Aussi, ne soyez pas surpris de vous sentir écrasé par ce climat lourd et humide si vous voyagez dans ces zones du Cameroun durant la saison des pluies.
A ces moments de l’année, tout est rendu un peu plus compliqué et la vie qui se joue le reste de l’année en extérieur est considérablement impacté par l’intensité des pluies. Les marchés et le commerce ambulant subissent les affres de la nature et de nombreuses communes souffrent de régulières inondations. Cela-dit, comme à bien des égard en Afrique, la vie suit son cours coûte que coûte et il reste impressionnant de voir les Camerounais redoubler d’ingéniosité face à ces conditions difficiles. En ville, les mototaxis bricolent des parapluies au-dessus de leurs bécanes pour garder leur passager (plus ou moins) au sec, tous revêtent bottes, cirés, méduses et chaussures en plastique et les marchés continuent de s’organiser sur des sols de plus en plus boueux. Dans les campagnes, les pistes deviennent de véritables patinoires de terre rouge, les paysans s’arment de patience et continuent à cultiver leurs champs, même sous des pluies écrasantes.
Ouest, Centre et Adamaoua
En remontant vers le nord, on glisse progressivement vers un climat de type tropical, avec une distinction plus forte entre la saison des pluies et la saison sèche, tant au niveau des températures qu’au niveau des précipitations. Toutefois, ce climat tropical est tempéré par l'altitude dans les régions montagneuses à l'ouest et dans la partie centrale du pays au niveau des plateaux de l’Adamaoua.
La partie du pays située au sud de l’Adamaoua est placée sous influence équatoriale, marquée par un climat chaud et humide, où les pluies sont abondantes et régulières (même si elles sont moins importantes en dehors de la saison des pluies, c’est-à-dire entre novembre et mai), et les températures autour de 25 °C pratiquement toute l’année.
Le climat de l'ouest en décembre est sec et froid.
La saison sèche débute en juillet-août, avec une période alternant pluies à faible gouttes et brouillard et atteint son paroxysme en décembre. Il faut attendre le mois de mars pour voir apparaître les premières pluies. De légères pluies peuvent parfois subvenir courant décembre. Cette pluie, généralement appelée pluie de Noël, s’explique par la proximité la région du littoral dont le vent froid franchit parfois certains obstacles montagneux sans perdre totalement en humidité.
Plus au Nord
Enfin, l’Extrême-Nord, près du lac Tchad, est soumis à un climat de type sahélien ou tropical sec. En s’approchant de Kousseri et de la frontière tchadienne, on retrouve un climat aride, avec des températures quotidiennes avoisinant les 40°C. Les sols sont secs et la végétation s’adapte, et nous sommes loin des collines verdoyantes, et plus proches de paysages sahéliens, avec des vents qui charrient la poussière et un ciel de plomb.