Un relief et des écosystèmes d’une diversité incroyable
Le territoire se divise en trois grandes zones géographiques, au relief plus ou moins marqué. Chaque relief induisant un type de climat et donc un type de végétation et d’écosystème spécifiques : forêt tropicale dense, forêt claire de type humide ou sèche, savane, mangrove, marécages, rivières, volcans, lacs… De la mer à l’ouest, aux montagnes et volcans de l’est atteignant le point culminant de 5 119 mètres, la RDC compte au total une vingtaine d’écosystèmes différents.
La cuvette centrale s’étend sur un tiers du territoire, et occupe tout le centre du pays, dans la région des lacs Tumba (Equateur) et Mai Ndombe. L’altitude oscille de 300 à 700 mètres au sein de plaines et plateaux étagés. Le fleuve Congo y effectue sa courbe la plus étendue, et arrose avec ses nombreux affluents cette partie centrale peu peuplée. On y trouve une combinaison de forêts denses humides, forêts inondables et de marais, qui constituent l’essentiel de la grande forêt congolaise. Celle-ci recouvre totalement la cuvette centrale, sur une superficie de 1 062 000 km2, avec plus de 1 000 essences différentes.
Les hauts plateaux, densément peuplés, bordent la cuvette et abritent une végétation de type variée alternant entre forêt humide claire, forêt plus sèche et savane sur les hauteurs. Dans le Bandundu, le plateau de Bateke ; au sud le plateau de Lunda, du Kasaï et le plateau du Katanga ; à l’est le plateau de la Lukenie supérieure ; au nord le plateau de l’Ubangi et le plateau des Uele.
Les massifs montagneux de l’Est, caractérisés par une forte densité de population, sont principalement constitués par la zone volcanique des Kivu (Grand Rift) le long des grands lacs (Tanganyika, Kivu, Edouard, Albert), avec une végétation étagée typique et unique par endroits. Le massif du Ruwenzori, point culminant du pays, atteint l’altitude de 5 119 mètres, ce qui en fait le 3e plus haut sommet d’Afrique. Cette partie montagneuse orientale continue vers le sud-est du pays avec un bourrelet périphérique s'élevant au-dessus de 1 000 mètres, d'une part entre les rivières Kwango et Kwilu ; d'autre part au sud du Katanga où les monts Kundelungu à l'ouest du lac Moero atteignent 1 600 mètres.
Un riche potentiel agricole convoité
Les sols sont principalement de types équatoriaux, tropicaux et azonaux bénéficiant de conditions climatiques très favorables. LA RDC dispose ainsi d’immenses étendues constituées de près de 80 millions d’hectares de terres arables et de 4 millions de terres irrigables, dont 1% seulement est cultivé, principalement du fait de l'agriculture paysanne. Sa végétation peut supporter un élevage d’environ 40 millions de têtes de gros bétail et sa densité halieutique est estimée à 700 000 tonnes de poissons par an. Ce riche potentiel agricole (le deuxième au monde, derrière le Brésil) permettrait pourtant, s’il était optimisé, de nourrir environ 2 milliards de personnes. Et ce, alors que le pays recourt massivement aux importations pour tenter de combler le déficit alimentaire de sa population.
Cette réserve largement sous-exploitée de terres arables représente une richesse inestimable et un enjeu mondial de taille : près de la moitié de celles-ci seraient déjà ainsi cédées aux étrangers, au détriment du peuple congolais. Notamment à la Chine, qui poursuit sa politique d’expansion en dehors de son territoire pour pouvoir répondre à ses besoins alimentaires croissants. Après ses richesses forestières et minérales, la convoitise internationale atteint désormais aussi les formidables ressources agricoles et halieutiques de la RDC.
Des minerais à haute valeur stratégique
Il est de notoriété publique que le sous-sol congolais, ce « scandale géologique », représente un coffre-fort contenant des teneurs considérables dans nombre de minerais hautement stratégiques pour l’économie mondiale. Mais qui, à nouveau, ne profitent pas – c’est peu de le dire – aux principaux intéressés, tant ces « minerais de sang » drainent leur lot de drames depuis des décennies dans ce pays. La RDC dispose en effet de nombreuses ressources minérales (cuivre, cobalt, diamant, or, argent, uranium, colombo-tantalite (coltan), cassitérite (étain), germanium…) qui sont au centre de tous les intérêts, en raison de la forte demande mondiale en métaux de base et de haute technologie. Le pays souffre par ailleurs d’un énorme déficit de connaissance et d’expertise sur ses propres ressources géologiques, ce qui l’empêche d’en tirer le meilleur profit. Les ressources minérales constituant une part importante des préoccupations des sociétés africaines d’aujourd’hui telles que gouvernance, codes miniers, répartition des revenus du secteur et réduction de la pauvreté.
Les gîtes exploités sont répartis dans des massifs précambriens qui bordent au sud, à l'est et au nord-est une vaste cuvette centrale sédimentaire. On rencontre ainsi successivement du sud au nord :
les exploitations diamantifères du Kasaï, ainsi que quelques gîtes de cuivre ;
l'arc cuprifère (cuivre) du Katanga méridional, riche également en cobalt et en uranium, sans oublier la mine de Kipushi exploitée pour le zinc, le cuivre et le germanium ;
les provinces des Kivu et du Maniema particulièrement riches en gîtes d'étain, souvent accompagné de columbo-tantalite (coltan) ;
les célèbres exploitations aurifères (or) de Kilo-Moto au Nord, où l’on trouve également du fer et du manganèse ;
le Kongo Central, à l'extrémité occidentale du pays, qui renferme quant à lui quelques gîtes de vanadates de plomb et de zinc ;
des gisements importants de pétrole et de gaz ont également été découverts dans les régions de la cuvette centrale et des grands lacs à l’Est.
Un réseau hydrographique unique au monde
La RDC dispose de l’une des plus grandes réserves d’eau douce de la planète, soit un réservoir de 16% de l’eau potable en Afrique, grâce au fleuve Congo, à ses nombreux affluents, et aux grands lacs de l’Est du pays. Les pluies abondantes, produites notamment grâce à l’évapotranspiration de la forêt congolaise – responsable de 75 à 95 % des précipitations dans le bassin du Congo – alimentent le fleuve, et ont permis de développer ce réseau hydrographique unique au monde.
Les eaux du pays sont drainées quasi entièrement vers l’océan Atlantique par le fleuve Congo, mais aussi vers la Méditerranée par la rivière Semliki qui appartient au bassin versant du Nil. En souterrain, la partie sud du Congo fournit une partie de ses eaux d’infiltration aux cours d’eaux zambiens alimentant le fleuve Zambèze, relié quant à lui à l’océan Indien. Les pluies qui arrosent la RD Congo alimentent ainsi les trois étendues d’eau entourant le continent africain.
Le fleuve Congo
Beaucoup de cours d’eau et d’affluents majeurs convergent vers le fleuve Congo, lui conférant son statut quasi mystique, et son lot de superlatifs : cinquième au monde, et deuxième du continent africain par sa longueur (4 700 km, soit la distance entre Paris et Moscou) après le Nil, l’Amazone, le Mississipi et le Yang-Tsé-Kiang. Il forme ainsi le second plus grand bassin derrière l’Amazone. Son important débit le place en seconde position également. Le fleuve Congo est entrecoupé au total de 32 chutes et rapides, qui constituent un potentiel hydroélectrique absolument remarquable. Notamment les fameux rapides d’Inga au Kongo Central, qui ont donné naissance au barrage du même nom et qui, une fois terminé, sera l’un des plus puissants du monde. Il prend sa source, sous le nom de Lualaba, à Musofi, un village du Haut-Katanga proche de Likasi, dans la pointe sud-est du pays. C’est une petite mare située à 1 420 mètres d’altitude, sur une pénéplaine faiblement ondulée où prennent aussi naissance le Zambèze et la Kafue. En réalité, les sources du fleuve Congo sont constituées de plusieurs petites rivières dont l’une d’elles, appelée Lualaba, est considérée comme la source officielle découverte le 14 septembre 1892 par l’expédition Bia, Francqui et Cornet.
Expédition Biodiversité fleuve Congo
Une expédition multidisciplinaire à grande échelle a été menée pour la première fois sur le fleuve Congo en 2010 par 67 scientifiques congolais et belges pour étudier la biodiversité de ce milieu exceptionnel encore largement méconnu. Zoologues, botanistes, géologues, hydrologues, biologistes des eaux douces, écologues, cartographes, archéologues, anthropologues et linguistes ont ainsi, cinq semaines durant, étudié les produits récoltés et leurs interrelations, sur plus de 1 000 km. L’expédition, inédite, a ainsi permis d’identifier de nombreuses espèces animales et végétales, tout en visitant également les forêts et villages environnants.
Les « grands lacs »
Les grands lacs du Rift est-africain sont aussi remarquables à plusieurs niveaux. Ils comptent parmi les plus grands lacs d’eau douce sur la planète. Et constituent les uniques grands réservoirs naturels d’eau de surface en Afrique. L’épaisseur de leurs sédiments, pouvant aller jusqu’à plusieurs kilomètres, contient bon nombre d’archives paléo-climatiques. Ils dateraient de plusieurs millions ou dizaines de millions d’années.
Une grande biodiversité et une endémicité marquée les caractérisent par ailleurs. Les ressources économiques qu’ils représentent (pêche, transport, tourisme…) sont cruciales pour les pays limitrophes de cette région éponyme des « Grands Lacs ». Singulièrement pour la RDC, qui partage quatre de ces lacs (Albert, Edouard, Kivu et Tanganyika) avec ses voisins ougandais, rwandais et burundais.
Parmi les lacs majeurs en RDC, seuls les lacs Albert et Edouard appartiennent au bassin du Nil, tous les autres lacs appartiennent au bassin du Congo. On en dénombre plus de 70 à travers le pays.