- 200 000 ans
Premiers habitants et expansion bantoue
Des fouilles au Katanga et au Kivu ont révélé que le territoire congolais était habité 200 000 ans avant J.-C. au plus tard. Et ce, à la suite probable de l’assèchement de la zone sahélienne et de la pression démographique intense des populations, notamment du Nigeria, qui auraient émigré en direction du Sud. Avant d’atteindre les terres congolaises, ces migrants se seraient divisés en deux branches constituant le noyau bantou occidental et le noyau bantou oriental.
A partir de - 3 000 ans
Premier âge du fer
A partir de 3 000 ans avant notre ère, les chasseurs-cueilleurs fabricants d’outils de l’âge récent de la pierre, furent en contact avec les premiers villageois sur les affluents du Congo. Au Kivu, un premier âge du fer est attesté à partir de - 2 600 ans au plus tôt. Le Katanga a développé le fer à partir de - 1 400 ans. Au tout début de notre ère, les techniques de la forge sont généralisées dans le Congo ancien. L’espace congolais est entièrement occupé avant la fin du premier millénaire.
XIIe et XIIIe siècles
Chefferies, empires et royaumes
Des systèmes d’organisation sociale plus structurée se constituent à cette époque. Tels que le Royaume Kongo, l’Empire Luba, l’Empire Kuba et l’Empire Lunda. Ces structures socio-politiques connaissent leur apogée au cours des premiers siècles du deuxième millénaire. Avant leur entrée en contact avec le monde extérieur vers la fin du XVe siècle, avec l’arrivée des Portugais. À partir de cette époque, ces royaumes vont éclater sous l’impulsion de la traite négrière et l’émergence de nouveaux rapports de force qui déboucheront sur la colonisation.
1482
Diego Cão découvre l’embouchure du fleuve Congo
C'est au cours d’une seconde expédition en 1485 qu'il entrera en contact avec les habitants du Royaume Kongo. Lors de ces visites, le roi Nzinga Nkuwu nouera des contacts avec les souverains portugais, espagnol et le pape Innocent VIII. Des traités sont signés pour permettre aux Portugais de s’installer d’abord sur la côte, ensuite plus profondément à l’intérieur des terres. Vers 1491, le roi Kongo Funsu Nzinga Mbemba, rebaptisé Alfonso Ier, est converti au catholicisme. Cependant des guerres vont bientôt éclater à cause de la convoitise des Portugais sur les mines. Entre-temps, la traite des Noirs à destination du Brésil devient la principale activité économique sur la côte.
XIXe siècle
Début des campagnes esclavagistes arabes
Si au XIXe siècle, ce commerce s’est interrompu sur l’Atlantique, il n’en continue pas moins à l’intérieur des terres avec des razzias d'esclaves et d'ivoire promulguées par les traitants arabo-swahili, dont le célèbre Tippo-Tip, originaire de Zanzibar. C'est à cette époque que les Français et les Belges entreprennent la colonisation de cette partie de l’Afrique, se heurtant à la résistance des Kongo. Vers le milieu du XIXe siècle, ces explorations prennent un caractère plus systématique et ambitieux.
1876
Création de l’Association Internationale Africaine (AIA) par Léopold II
Dès son accession au trône en 1865, Léopold II se donne l’ambition de doter le jeune royaume de Belgique d’une colonie. A la suite d’une conférence de géographie consacrée à l’Afrique, il crée l’Association Internationale Africaine (AIA) à Bruxelles en 1876. Léopold II engage alors le journaliste et explorateur britannique Henry Morton Stanley, déjà célèbre pour avoir retrouvé en 1873 le Dr Livingstone au bord du lac Tanganyika et pour avoir parcouru le continent d’est en ouest. Mandaté par Léopold II, Stanley repart explorer le Congo en vue de conclure des traités avec les chefs autochtones et de créer plusieurs stations pour le compte du monarque, posant ainsi les jalons de l’occupation belge au Congo.
1884-1885
Conférence de Berlin et création de « l’Etat Indépendant du Congo » (EIC)
Le « partage du gâteau africain » s’arbitre entre les différentes puissances européennes, lors de la Conférence de Berlin qui débute en 1884. L’existence de l’Etat Indépendant du Congo (EIC) y est officiellement reconnue comme propriété personnelle de Léopold II (qui ne se rendra jamais au Congo). Le 1er juillet 1885, le drapeau « bleu ciel étoilé d’or » du nouvel état flotte à Vivi, la première capitale. Entre 1885 et 1894, les frontières de l’EIC sont consolidées par des accords avec les puissances coloniales riveraines, par des batailles menées contre les mahdistes du Soudan au nord-est du pays, et contre les Arabes à l’Est (« campagnes anti-esclavagistes »). Avec la mort du roi M’Siri en décembre 1891 s’éteint aussi toute résistance pour l’occupation du Katanga. La maîtrise du territoire ainsi achevée, son exploitation intensive peut commencer (ivoire et caoutchouc) via les sociétés concessionnaires.
18 octobre 1908
Fin de l’EIC et naissance du Congo belge
Le 18 octobre 1908, Léopold II, à court de moyens et sous le feu des critiques (suite à la polémique liée aux fameuses mains coupées et au travail forcé des populations autochtones), se voit dans l’obligation de léguer l’EIC à la Belgique. Le pays se mue ainsi en Congo belge et devient partie intégrante du Royaume de Belgique. La situation de la population s’améliore graduellement. Bien que le système colonial soit basé, comme ailleurs, sur un principe hiérarchique, paternaliste, et relève d’un apartheid de fait. C’est ainsi que se consolide une structure coloniale à trois piliers : l’Etat belge, qui veille à l’administration de la colonie, au maintien de l’ordre et au développement des infrastructures ; l’Eglise qui se charge d’une mission « civilisatrice » via l’enseignement et la santé notamment ; et le Capital, via notamment la Société Générale, qui appuie le développement économique de la colonie.
1914-1918 et 1940-1945
L’effort de guerre du Congo belge
Les troupes congolaises de la Force Publique vont combattre sur plusieurs fronts au nom de la mère patrie lors des deux conflits mondiaux. En 40-45, le Congo belge contribue grandement à l’effort de guerre aux côtés des alliés, en intensifiant notamment la production des matières premières (caoutchouc, uranium servant pour la bombe atomique...). Cet immense effort de guerre demandé aux Congolais finit par leur faire comprendre qu’ils ont aussi des droits à faire valoir. Après 1945, le mouvement pour la décolonisation commence à se mettre en place.
4 janvier 1959
Emeutes et pillages à Léopoldville
Les partis politiques Abako (Joseph Kasa-Vubu) et le Mouvement National Congolais (Patrice Lumumba) se créent dans les années 50. A son retour de la Conférence Panafricaine d’Accra en août 1958, Patrice Lumumba canalise les foules qui se rassemblent à l’appel du MNC. Le 4 janvier 1959, un rassemblement prévu par l’Abako est interdit. La foule proteste, la Force Publique réplique et c’est le début d’une vaste émeute populaire. Il faudra six jours aux autorités pour reprendre le contrôle de Léopoldville. On déplore des morts et plusieurs blessés. Le 13 décembre 1959, le gouvernement belge annonce la tenue d’une « table ronde » à Bruxelles pour négocier les termes de l’indépendance.
20 janvier - 20 février 1960
La Table ronde de Bruxelles
Le 20 janvier 1960, la Table ronde pour l’indépendance du Congo s’ouvre à Bruxelles. Les intervenants congolais prennent d’emblée les Belges par surprise en insistant sur la fixation de la date de l’indépendance, qui sera arrêtée au 30 juin. Cette table ronde politique sera suivie quelque temps après d’une seconde table économique où seront adoptées la constitution qui va régir le Congo indépendant, et l’organisation structurelle du futur état, toutes deux calquées sur le modèle belge. Il est temps pour la Belgique de « remettre les clefs de la maison Congo aux Congolais ». Ce qui se fera en l’espace de quelques mois dans une certaine confusion et précipitation.
30 juin 1960
Proclamation de l’indépendance du Congo
Peu de temps après les premières élections législatives de mai 1960, le Roi Baudouin proclame l’indépendance du pays, qui devient République du Congo, à Léopoldville le 30 juin, en présence de Joseph Kasa-Vubu, élu Président, et de Patrice Lumumba, Premier Ministre. Celui-ci prononce un discours inattendu et resté célèbre, dénonçant les mauvais traitements infligés aux Congolais sous la colonisation, ce qui provoque la colère des Belges. Cinq jours plus tard, les soldats de la nouvelle armée congolaise se mutinent suite à l’opposition d’officiers belges à l’africanisation de l’armée.
Juillet - août 1960
Sécession du Katanga et du Kasaï
Le 11 juillet 1960, la riche province minière du Katanga fait sécession, avec l’appui de groupes financiers occidentaux et belges, plongeant le nouvel état congolais, fragilisé par des luttes de pouvoir entre leaders politiques, dans le chaos. Moïse Tshombe s’autoproclame Président de l’Etat du Katanga. Et Albert Kalonji se qualifie quant à lui d’« Empereur » (Mulopwe) du Kasaï. Tandis qu’à Léopoldville et dans d’autres villes, c’est la débâcle. De nombreux massacres de civils, congolais et belges, sont à déplorer. Lumumba et Kasa-Vubu appellent les Nations-Unies à intervenir pour agir contre « l’agression extérieure » par l’envoi de casques bleus, et renvoyer les troupes belges présentes au Katanga.
17 janvier 1961
Assassinat de Patrice Lumumba
Kasa-Vubu et Lumumba se destituent mutuellement en septembre 1960 – avec l’appui des Occidentaux qui voient en Lumumba un présumé communiste à neutraliser – via l’intervention du Colonel Joseph Mobutu. Lumumba est assigné à résidence mais réussit à s’enfuir dans la nuit du 27 novembre 1960 et tente de rejoindre Stanleyville par la route. Le 2 décembre, l’armée l’arrête au Kasaï. Ramené à Léopoldville, il est ensuite torturé au camp militaire de Thysville, avec ses compagnons d’infortune Okito et Mpolo. Avant d’être expédiés au Katanga le 17 janvier 1961 où ils seront fusillés et leurs corps dissous dans de l’acide, suite aux injonctions belges et américaines. Le mythe du martyr Lumumba, héros national panafricaniste, est en marche.
1961 - 1964
Chaos au sein de la Première République
En moins de cinq ans après l’indépendance, le Congo est considéré comme un cancer dont souffrirait l’Afrique. Des sécessions et rebellions (mulélistes, Simba…) se déclenchent partout dans le pays, avec de grave tensions politiques à la tête de l’Etat, où se succèdent les Premiers ministres et gouvernements. Sous l’investiture de Moïse Tshombe, la constitution dite de Luluabourg est adoptée par référendum le 1er août 1964. Désormais, le pays s’appelle République Démocratique du Congo. Le territoire est subdivisé en 21 provinces.
24 novembre 1965
Coup d’état de Mobutu
Mais une fois encore, les instances dirigeantes sont neutralisées et le pays sombre dans l’anarchie politique. Sous l’instigation du Colonel Mobutu, le haut commandement militaire prend le pouvoir dans la nuit du 24 novembre 1965 et renverse le gouvernement, avec la bénédiction des puissances occidentales. Mobutu suspend la constitution et décrète l’interdiction des partis politiques. Le 22 mai 1966, il s’accorde les pleins pouvoirs. Une nouvelle constitution est adoptée en 1967. La deuxième République est née. Mobutu instaure un régime présidentiel autoritaire basé sur un système de corruption, redevabilité et flagornerie, au sein de ses fidèles et courtisans présents dans l’administration, l’industrie et l’armée, et qui durera jusqu’à sa chute en 1997.
Les années 70
Zaïrianisation et guerres du Shaba
Toutes les folles dépenses sous Mobutu ont lieu à cette époque-là, grâce aux cours très hauts des matières premières. Le Président Mobutu constitue le bureau politique du Mouvement Populaire de la Révolution (MPR) qu’il institutionnalise au sein de l’appareil de l’état. En octobre 1971, le pays devient République du Zaïre dans le cadre du « recours à l’authenticité ». Le nom du fleuve, le drapeau et l’hymne national changent également. En 1973, les mesures de zaïrianisation dépossèdent les propriétaires fonciers et commerçants étrangers de leurs biens et activités au profit de nationaux proches du pouvoir. L’économie du pays entame ainsi son lent déclin... Suite aux deux guerres du Shaba (Katanga) en 77 et 78 (où 170 Occidentaux seront massacrés à Kolwezi entraînant l’intervention des parachutistes français et belges), un processus de réforme de l’Etat prévoit sur papier la libéralisation du système politique. Mais dans les faits, Mobutu continue d’asseoir son pouvoir autocratique.
1990 - 1992
Démocratisation forcée, pillages et répression
La chute du Mur de Berlin en 1989 change les dynamiques géopolitiques en vigueur jusqu’alors. Sous la pression populaire, le Président Mobutu annonce la fin de la deuxième République et décrète un processus de démocratisation des institutions. Une longue période de transition commence dans le sang avec le massacre de l’Université de Lubumbashi le 11 mai 1990. La Conférence Nationale Souveraine, censée définir les grandes orientations politiques et économiques du pays, s’ouvre le 7 août 1991 au Palais du Peuple à Kinshasa. En septembre 1991, le pays connaît parallèlement une vague de violences et pillages sans précédent, suite à la dégradation totale des conditions de vie de la population. La « marche des Chrétiens » sera réprimée dans le sang le 16 février 1992 à Kinshasa.
1992 - 1994
Transition avortée
Le 4 août 1992, la Conférence Nationale – suspendue un temps puis rouverte – adopte un projet de nouvelle constitution qui prévoit une période de transition pour mettre en place de nouvelles institutions démocratiques. Le 15 août, Etienne Tshisekedi est re-désigné au poste de Premier Ministre. Fin janvier 1993, une nouvelle vague sanglante de pillages frappe le pays. Des milliers d’étrangers sont évacués. En mars 1993, Mobutu limoge Etienne Tshisekedi. La transition n’aboutit pas et le pays s’enfonce dans des luttes intestines de pouvoir. Mobutu, affaibli politiquement et physiquement par un cancer, s’exile dans sa résidence de Gbabolite au nord du pays, où il n’exerce plus qu’un pouvoir de fonction. En avril 1994 démarre le génocide rwandais qui va marquer durablement le devenir du Congo voisin.
1996 - 1997
Première guerre du Congo et chute de Mobutu
Les troubles consécutifs à l’invasion dans le pays de milliers de réfugiés rwandais (dont d’anciens génocidaires) éclatent à l’Est. Ce qui déclenche la première guerre du Congo, suite à l’agression du Rwanda et de l’Ouganda portée par les rebelles « tutsis congolais » et de nombreux groupes armés en vue de « libérer » le pays. Parmi d’autres desseins stratégiques liés aux ressources du Zaïre, et à l’élimination pure et simple des réfugiés hutus présents sur le territoire zaïrois. Au fil des combats, les troupes de Mobutu abandonnent le terrain. Le maquisard et opposant de longue date Laurent-Désiré Kabila s’impose comme leader du camp de l’Alliance des Forces Démocratiques de Libération, coalition militaire soutenue par les pays envahisseurs et les chancelleries occidentales. Le 17 mai 1997, les troupes de l’AFDL font leur entrée triomphale à Kinshasa. Le régime de Mobutu tombe. Le vieux Maréchal s’exile en toute hâte au Maroc où il mourra des suites d’un cancer le 7 septembre 1997.
1997 - 1999
Kabila père, président de la République Démocratique du Congo
Le « Mzée » (« sage ») L-D Kabila s’autoproclame Président de la République, et arrive à la tête d’un pays totalement détruit. Qui reprend à cette occasion son appellation originelle de République Démocratique du Congo, son ancien drapeau et hymne national. Mais malgré les promesses et espoirs, le régime de Kabila Père dérive vite vers l’autocratie. En mai 1998, L-D Kabila congédie ses anciens alliés rwandais et ougandais. C’est le début de la 2e guerre du Congo, qui durera officiellement jusqu’en 2003 (suivie de la guerre au Kivu). Toute la sous-région s’embrase avec l’implication de six pays africains et d’une trentaine de groupes armés, provoquant la mort de millions de personnes. C’est dans ce contexte, et sous la pression de la communauté internationale, que Kabila Père accepte, le 31 août 1999, de signer à Lusaka en Zambie des accords de cessez-le-feu. La mise en place de la MONUC (Mission d’Observation des Nations Unies au Congo), chargée de la consolidation du processus de paix en RDC, est décrétée à cette occasion.
16 janvier 2001
Assassinat de L-D Kabila et arrivée au pouvoir de son fils Joseph
Sur ces entrefaites, le Président Laurent-Désiré Kabila est assassiné le 16 janvier 2001 par un de ses jeunes gardes du corps, aux mobiles et commanditaires pour le moins flous. Il est remplacé par son fils Joseph Kabila alors âgé de 30 ans, qui se retrouve à la tête d’une nation en proie à la guerre civile. Une fois au pouvoir, Joseph Kabila relance le processus de négociation initié à Lusaka pour aboutir au mal nommé « dialogue inter-congolais » de Sun City en Afrique du Sud. En décembre 2002, l’accord de Pretoria prévoit la mise en place de la nouvelle transition dite de « 1+4 » : soit un Président de la République avec 4 vice-présidents représentant les composantes belligérantes et politiques en présence. Le gouvernement est nommé le 30 juin 2003, ce qui marque officiellement la fin de la guerre et le départ des troupes étrangères du pays. La constitution de la troisième République est adoptée le 18 décembre 2005 par référendum populaire.
2006 - 2011
Les premières élections « libres »
La nouvelle constitution ouvre la voie à des élections législatives et présidentielles en juillet et octobre 2006. Considérées comme les premières élections libres en 30 ans, elles consacrent la victoire de Joseph Kabila et de sa famille politique le PPRD. S’en suivent des émeutes très violentes à Kinshasa opposant les partisans du candidat malheureux Jean-Pierre Bemba du MLC aux supporters de Kabila. Cette première législature – qui marque, sur papier, la fin de la guerre d’agression au Kivu avec l'arrestation du chef rebelle Laurent Nkunda – s’achève en novembre 2011, à l’occasion de nouvelles élections. À l’issue de ce scrutin présidentiel à un tour, Joseph Kabila est réélu pour un deuxième et, en théorie, dernier mandat de cinq ans, face au vieux dinosaure Etienne Tshisekedi et son parti l’UDPS, qui ont largement condamné le processus électoral entaché d’irrégularités.
2019
« Transition pacifique du pouvoir » avec Tshisekedi fils
Au terme d’une fin de second mandat prolongée et chahutée – avec l’instabilité à l’Est et de nombreuses manifestations (matées dans le sang) réclamant le respect de la Constitution et le départ de Joseph Kabila – les élections législatives et présidentielle ont finalement lieu le 30 décembre 2018, dans une ambiance de fin de règne délétère. La victoire surprise – et contestée – du candidat « d’opposition » Felix Tshisekedi, le fils du célèbre opposant à Mobutu et Kabila, est proclamée le 24 janvier 2019, à l’issue d’une bataille judiciaire avec l’autre candidat d’opposition Martin Fayulu, qui se réclame vainqueur de la présidentielle. L’arrivée à la tête de l’Etat du nouveau président Tshisekedi et de l’UDPS (en coalition au départ avec le PPRD de Kabila), marque néanmoins l’entrée de la RDC dans une nouvelle ère politique, après les dix-huit années au pouvoir de Joseph Kabila. Dans le cadre de la « première transition pacifique du pouvoir » dans l’histoire du Congo. Et pour un mandat courant théoriquement jusque fin 2023, date annoncée d’élections.
2021 - …
Intensification des conflits à l’Est et résurgence du M23
Le Mouvement dit du 23 mars, le M23, défait à la suite d’un cessez-le-feu fin 2013, s’est re-déployé depuis le Rwanda sur le sol congolais, en novembre 2021. Les affrontements consécutifs avec l’armée congolaise ont déjà provoqué des milliers de morts et plus d’un million de déplacés dans la province du Nord-Kivu. L’histoire semble se répéter, avec l’envoi de troupes régionales jusqu’à présent bien incapables de stopper l’avancée de cette force rebelle et d’arrêter les combats. La province voisine septentrionale de l’Ituri connaît elle aussi, depuis fin 2017, une reprise des conflits entre nouvelles factions issues des communautés Hema et Lendu, qui avaient déjà mis la région à feu et à sang entre 1999 et 2004. Un autre groupement rebelle, les ADF venus d’Ouganda et qu’on dit affiliés à l’organisation Etat Islamique, continue aussi de semer la terreur en Ituri et au Nord-Kivu. Le Sud-Kivu, et le nord du Katanga n’étant pas en reste en termes d’instabilité et de groupes armés… Le tout sur fond de pillage des ressources congolaises qui alimentent ces conflits, et constituent depuis toujours des enjeux mondiaux cruciaux, déterminants pour le devenir du pays et de ses habitants. Et qui compromettent, plus que jamais, une paix durable dans cette région.