Découvrez le Rwanda : Environnement

Le Rwanda a hérité d'une géographie enclavée, d'un relief montagneux qui abrite des forêts primaires, et d'une frontière sur l'un des grands lacs d'Afrique de l'Est. L'un des enjeux majeurs du pays est la pression sur les ressources naturelles, liée à la forte densité de population et à la démographie croissante, associée à une surexploitation des terres et une déforestation massive. Afin de restaurer les milieux et de sécuriser les productions agricoles, l'État a mis en place une politique volontariste d'agroforesterie. La ville de Kigali, qui a fait partie du réseau des « cent villes résilientes », est exemplaire à plus d'un titre. Le pays des mille collines est aussi pionnier en matière d'interdiction des sacs plastique. En mai 2020, le Rwanda a été le premier pays africain à déposer sa deuxième contribution à l'accord de Paris sur le climat, en fixant un nouvel objectif de réduction de ses émissions de gaz à effet de serre de 38 % d'ici 2030.

Des parcs nationaux remarquables

Le Rwanda abrite des écosystèmes extrêmement variés. Il présente un caractère montagneux dans son ensemble, avec une frange volcanique dans le nord du pays, mais aussi des zones humides. Il abrite des marais (Akagera et Bugesera) à l'est et une partie du lac Kivu, à l'ouest du pays. Engagé dans un tourisme durable, le pays préserve activement ses écosystèmes pour offrir une expérience authentique et responsable.

Parc national de l'Akagera : situé au nord-est du pays, à la frontière tanzanienne, il protège les écosystèmes de savanes, de montagnes et de forêts. Des réintroductions ont eu lieu au cours de son histoire, pour pallier la disparition d'espèces suite au braconnage, aux empoisonnements et aux périodes de conflit. Des lions ont ainsi été réintroduits en 2015. En 2019, une coopération avec des zoos européens, la première initiative du genre entre l'Afrique et l'Europe, a permis la réintroduction de rhinocéros noirs de l'Est. Le visiteur pourra aussi y découvrir des éléphants, des girafes, des buffles, des zèbres ou des hippopotames.

Parc national Nyungwe : situé au sud du pays, à proximité de la frontière avec le Burundi, il abrite la forêt primaire éponyme, l'une des dernières et des plus importantes forêts d'altitude du continent. La biodiversité y est tout à fait remarquable. On dénombre en effet plus de 270 espèces d'arbres, plus de 100 espèces d'orchidées, mais aussi une quarantaine d'espèces de mammifères (dont des chimpanzés - entre 400 et 500 individus) et plus de 300 espèces d'oiseaux. De nombreux sentiers ont été dessinés et les treks sont possibles sur un ou plusieurs jours. Des passerelles suspendues permettent d'accéder à la canopée et de découvrir la biodiversité vue depuis ce « toit du monde ».

Parc national des Volcans : situé au nord-ouest du pays, à la frontière de l'Ouganda et de la République démocratique du Congo, il protège des écosystèmes de volcans, mais aussi de marais et de forêts. Il abrite également une faune très variée, mais reste largement connu pour avoir été le terrain d'étude de la scientifique Dian Fossey et être l'un des derniers sanctuaires des gorilles de montagne. Les randonneurs aguerris pourront excursionner jusqu'au lac de cratère du volcan Bisoke, ou découvrir en bateau les lacs jumeaux de Burera et de Ruhondo et leur avifaune. Vous pourrez également partir à la découverte des gorilles ou des golden monkeys, ou encore faire l'ascension du plus haut sommet rwandais, le Karisimbi, qui culmine à 4 507 m.

Parc national de Gishwati-Mukura : le plus récent des parcs, créé en 2015 pour protéger la faune et la flore menacées. Ce parc se trouve à l'ouest du Rwanda, à environ 130 km de Kigali, dans la région montagneuse, entre les provinces de Ruhango, Nyabihu et Rutsiro.

Lutter contre la déforestation et l'érosion des sols

Le bois est principalement employé pour les besoins de chauffage, la cuisine et les constructions. L'agriculture, l'urbanisation sauvage des zones humides ou encore la guerre civile ont contribué à une déforestation massive du pays, avec comme corollaire l'érosion des sols, la surexploitation des terres et la baisse de leur fertilité. De surcroît, certaines zones sont exposées à d'importants phénomènes d'inondations et de mouvements de terrain souvent meurtriers, et à des épisodes de sécheresse. À l'exception des parcs nationaux, la plupart des forêts primaires ont disparu. Pour pallier ces problèmes, l'État a déployé à partir de 2007, avec l'appui d'institutions internationales, une stratégie nationale d'agroforesterie et un plan d'actions. La première promotion d'agroforestiers a vu le jour en 2009. En 2011, le pays s'est fixé comme objectif la restauration de 2 millions d'hectares de terres dégradées d'ici 2030. En 2024, le pays avait déjà atteint 68 % de cet objectif, soit environ 1,36 million d'hectares restaurés. Le gouvernement rwandais a investi 652 millions de dollars dans ces projets, générant environ 200 000 emplois verts et contribuant à la réalisation des engagements climatiques du pays dans le cadre de l'Accord de Paris. Ces efforts s'inscrivent également dans la Vision 2050 du Rwanda, qui vise à promouvoir une économie durable et résiliente.​ Malgré ces progrès, le Rwanda fait face à des défis persistants, notamment la perte annuelle de quelques milliers d'hectares de terres agricoles en raison de l'érosion des sols. Pour y remédier, le pays continue de mettre en œuvre des politiques de restauration des paysages, en impliquant les communautés locales et en promouvant des pratiques agricoles durables.

​Le projet MuLaKiLa

Officiellement lancé le 23 mars 2023 dans l'ouest du Rwanda, ce projet vise à restaurer et gérer durablement 21 000 hectares de terres agricoles autour de la forêt de Mukura et du bassin versant du lac Kivu. Cette initiative d'agroforesterie prévoit la plantation de 5,8 millions d'arbres, incluant des espèces indigènes, pour améliorer la résilience des écosystèmes et des communautés face au changement climatique. Le projet s'inscrit dans une démarche participative, impliquant activement les communautés locales dès sa conception. Plus de 40 000 petits exploitants agricoles et leurs familles bénéficieront de pratiques agricoles durables, renforçant leur sécurité alimentaire et diversifiant leurs sources de revenus.

Gestion des déchets

La vente, l'importation et l'utilisation de sacs plastique non réutilisables sont interdites dans le pays depuis 2004 (contre 2017 en France pour la vente). Des peines pouvant aller jusqu'à la prison sont prévues en cas de non-respect de la loi. Les voyageurs en partance pour le Rwanda se verront donc dans l'obligation de se départir de leurs sacs en polyéthylène s'ils veulent entrer dans le pays. Le Rwanda envisage à terme de bannir également les bouteilles et sacs en plastique réutilisable. Le pays s'illustre également par une réglementation en matière de déchets électriques et électroniques (DEEE) et la mise en place d'installations de valorisation sur le territoire. Elle s'est accompagnée de campagnes de sensibilisation.

Kigali : une ville verte

Kigali est une ville « verte » à plus d'un titre : plantations, encouragement des mobilités douces, lutte contre la pollution sonore et la pollution atmosphérique, gestion des déchets, nettoiement des rues. Une green city ou plutôt smart city est en cours d'élaboration dans la capitale, fondée en partie sur le digital. Ce projet-pilote, nommé « Wakanda » par les habitants, est appelé à essaimer dans d'autres villes du pays. Le quartier fonctionnera uniquement avec des énergies renouvelables (biogaz, solaire). Des dispositifs de traitements et de valorisation des déchets seront installés ainsi que des systèmes de récupération de l'eau. La reforestation fait également partie intégrante du projet. Les moyens de transport seront électriques. Quant aux bâtiments, ils seront conçus principalement avec des matériaux locaux.

Des enjeux énergétiques

En 2025, le Rwanda fait des progrès significatifs dans sa transition énergétique. Le gouvernement a lancé un ambitieux plan d'investissement de 4 milliards de dollars pour garantir un accès universel à l'énergie d'ici 2030, en se concentrant sur des solutions durables et accessibles à tous. Parmi les initiatives phares, le pays exploite le méthane du lac Kivu grâce au projet Shema Power Lake Kivu, qui produit 56 mégawatts, soit un quart de la consommation énergétique nationale. Ce projet novateur est accompagné de mesures de sécurité pour prévenir toute fuite de gaz. Le Rwanda soutient également la transition vers les véhicules électriques, avec l'installation de bornes de recharge à travers le pays et un encouragement des investissements dans ce secteur. De plus, le pays diversifie ses sources d'énergie en introduisant de petits réacteurs nucléaires modulaires, un choix stratégique pour renforcer son indépendance énergétique et répondre à ses besoins croissants. Malgré des défis de taille, le Rwanda poursuit ainsi son ambition de devenir un leader régional en matière de durabilité énergétique.

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