Que manger au Rwanda ? spécialités culinaires et gastronomie

La cuisine rwandaise n’est pas très épicée mais ne manque pas pour autant de saveurs. Les condiments de base sont généralement un mélange d'oignon, d'ail, de pulpe de tomate et de bouillon-cube qui reviennent souvent dans beaucoup de plats. En effet, si les cubes Maggi ne semblent pas être l'ingrédient le plus authentique du continent, ils sont pour autant très communs dans de nombre pays d'Afrique centrale et occidentale. Pour les amoureux de piquant, on peut toutefois citer l'akabanga. Cette huile est fabriquée à partir de minuscules piments jaunes et on peut la trouver dans presque tous les restaurants, aussi bien que dans les cuisines locales. Soyez averti cependant, quelques gouttes suffisent à enflammer le palais. Si le Rwanda – surnommé à juste titre « pays aux mille collines » – est longtemps resté enclavé, on retrouve quelques influences extérieures aussi bien européennes qu'indiennes et arabes, notamment visibles dans le quartier musulman de Kigali.

La consommation de viande est occasionnelle dans la semaine et les Rwandais apprécient beaucoup les légumes et les féculents. Les haricots – rouges notamment – sont consommés quotidiennement par une majorité de locaux. Ils sont le plus souvent mélangés avec d'autres ingrédients comme la banane plantain, le manioc, la patate douce, l'igname, le maïs, les pommes de terre – communément préparées sous forme de frites, délicieuses –, le riz ou encore le chou. Les plats sont accompagnés d’ugali (sorte de pâte faite à partir de farine de maïs que l'on retrouve d'ailleurs dans une bonne partie de l'Afrique), de matoke (banane plantain cuite) ou encore de chapati (pain plat d'origine indienne). Chez eux, les Rwandais affectionnent particulièrement l’umutsima (pâte de manioc et de maïs), l’isombe (purée de feuilles de manioc avec des aubergines et des épinards) et le mizuzu (plantains frits). Sans oublier le kawunga, une pâte de maïs accompagnée de haricots rouges mijotés.

Si on pouvait citer un plat national ce serait sans doute l’igisafuliya. Ce mot signifie « marmite » ou « pot » en kinyarwanda, la langue officielle du pays, et se présente sous la forme d'un savoureux ragoût de poulet agrémenté de banane plantain, de feuilles de manioc, de tomate et de poivron. Dans les restaurants locaux, on se régalera également de brochettes de chèvre, des pots-au-feu mi-viande mi-haricots ou de zingalo, des tripes qu'on déguste en brochette ou dans des potages. Sinon optez pour l’akabenz. Il s'agit d'une simple spécialité de porc mariné au jus de citron et grillé au barbecue. La présence de nombreuses étendues d'eau dans le pays, dont l'immense lac Kivu, offre aux Rwandais un accès à de grandes variétés de poissons, dont l'inconditionnel tilapia, un gros poisson que l'on consomme aussi bien grillé et frit que mijoté, quand on ne sert pas seulement la tête de l'animal dont les parties charnues comme les joues sont très appréciées. Sinon découvrez le sambaza, un petit poisson, appelé « sardine du lac Kivu » que l'on sert simplement frit, à manger entier, têtes et arêtes comprises.

Pour manger sur le pouce, vous pourrez vous laisser tenter par l’amandazi, un beignet cuit dans l’huile, ou encore les samboussa (d'origine indienne), ces petits triangles de pâte feuilletée contenant un mélange de légumes et de viande hachée. Des marchands ambulants vendent des viandes et du maïs grillés.

Si la cuisine rwandaise fait preuve d'une certaine imagination pour le salé, côté sucré, le touriste risque de se heurter à une quasi-absence de desserts. On peut retrouver éventuellement dans la capitale quelques pâtisseries occidentales, mais il n'y a pas vraiment de spécialités locales. Toutefois, on peut savourer quelques fruits tropicaux toute l’année comme la papaye, l’ananas, les tomatillos (un fruit rouge étonnant ayant un léger arrière-goût de tomate), les fruits de la passion, les bananes et bien sûr la mangue. Cependant les fruits sont consommés comme en-cas et peu en fin de repas.

Dans le pays, vous constaterez l'existence de nombreuses enseignes « inyange », comprendre des bars à lait frais, à consommer sur place ou à emporter. Les Rwandais consomment beaucoup de lait, on en trouve partout à Kigali et dans tout le pays. Côté boissons chaudes, il est impossible de ne pas évoquer le café rwandais. Grâce à son climat tropical de montagne, ce petit pays offre de belles possibilités en termes de culture du caféier, dont les premières plantations apparaissent lorsqu’il est sous domination allemande au début du XX^e siècle, puis belge après la Première Guerre mondiale. La plante originaire d'Éthiopie et du Yémen s'accommode bien de températures modérées. Le café au Rwanda vient majoritairement de la variété bourbon, un cultivar de l’arabica. Le thé également jouit d'une grande popularité. Les théiers se plaisent dans les collines humides du pays. On retrouve notamment le célèbre thé des mille collines.

La bière est la boisson nationale du Rwanda. On peut citer les marques les plus connues comme Mützig, Primus, Amstel, Guinness, toutes brassées par la Bralirwa (groupe Heineken), établie à Gisenyi au bord du lac. Ne soyez pas étonné qu'on vous demande si vous voulez votre bière chaude ou froide. La réponse recommandée chaque fois sera « froide » si on veut être sûr que la bouteille sorte du frigo. Depuis 2010, la Bralirwa n'est plus seule sur le marché. La société belge Unibra a en effet repris la brasserie des Mille Collines à Kigali, qui produit la Skol. Mais pour ceux qui veulent du 100 % local, découvrez une bière produite à base de sorgho (ikigage) ou de banane (urwagwa).

Si le vin coûte cher (souvent en provenance d'Afrique du Sud), il existe toutefois des vins de fruits produits localement. Ainsi des carmélites produisent du côté de la Rusizi un vin appelé Le Secret des Grands Lacs et produit à partir d’ananas, de fruit de la passion ou d’avocat. Il existe également des vins de fraise, de banane ou encore de prunes du Japon, produits dans la région de Nyamagabe. Signalons aussi l’hydromel inkangaja ou encore l’agashya à base de jus de fruits de la passion, non alcoolisé, dont l'un des grands centres de production et de vente se trouve à Nyirangarama, sur la route de Kigali à Musanze.