10 000 av. J.-C
Premier habitat régulier.
500 av. J.-C
Des tribus celtes s’installent sur le territoire (l’âge de la Tène).
58 av. J.-C
Les Helvètes tentent d’envahir la Gaule et sont repoussés par César à Bibracte.
Ier siècle av. J.-C.
Les territoires peuplés par les Celtes, dont la tribu helvète, deviennent progressivement des provinces de l’Empire romain.
Du IVe au VIIe siècle ap. J.-C
Christianisation des futurs territoires suisses.
Entre les Ve et VIe siècles
Constitution de la frontière linguistique : les Burgondes à l’ouest se romanisent, les Alamans à l’est conservent la langue allemande. Progression de la christianisation : premiers évêchés et monastères.
Du VIe au IXe siècle
Le territoire de la Suisse actuelle est sous domination franque. En 843, le traité de Verdun divise l’empire carolingien et coupe la Suisse en deux.
XIe siècle
Le pays retrouve une unité en intégrant le Saint Empire romain germanique.
XIIIe siècle
La route du Saint-Gothard est ouverte, la Suisse devient un carrefour du commerce européen.
1er août 1291
Le pacte ou le serment de Grütli
Une poignée de montagnards s’insurge contre la domination des Habsbourg. Ces représentants des cantons primitifs de Schwyz, Uri et Unterwald se rencontrent dans ce qu’on appelle le Grütli, sorte de prairie en montagne. Enrichis par le commerce, ils s’accordent sur des velléités d’indépendance, s’associent et se jurent défense mutuelle en cas d’attaque dans leurs cantons respectifs. Cette histoire représente la première alliance en tant que cantons et les premières décisions collectives. À cette époque, la Suisse n’existe pas encore mais on s’accorde à prendre le serment de Grütli comme mythe fondateur du pays. C'est l'acte de fondation de la Confédération suisse ou pacte du Grütli (encore appelé « serment des trois Suisses ») : le gouvernement suisse (Conseil fédéral) est constitué d’un collège de sept membres élus par le Parlement. Il n’y a pas de président. Le Parlement (Assemblée fédérale) compte 246 membres, élus par le peuple. Il se compose de deux chambres : le Conseil national (200 membres) et le Conseil des États (46 membres). Le sigle CH est l’abréviation du latin Confoederatio Helvetica, Confédération helvétique en français, à l’origine en latin car c’était la seule manière d’avoir le même signe pour les francophones, les germanophones et les italophones.
1315
L’alliance de 1291 est confirmée par l’empereur Louis de Bavière.
1353
À cette date, l’esprit de confédération progresse : les « ligues suisses », soit huit cantons, sont associées.
1499
Avec la paix de Bâle, la Suisse se débarrasse enfin de la tutelle des Habsbourg et n’est plus sous dépendance du Saint Empire romain germanique. Les cantons deviennent indépendants en 1499 suite à la guerre de Souabe.
1516
Après Marignan, la Suisse signe un pacte de paix perpétuelle avec la France (pacte qui inclut la fourniture de mercenaires, début de la tradition des gardes suisses). C’est le premier pas du pays vers la neutralité.
La Réforme
À partir du XVIe siècle, la Réforme coupe le pays en deux, au terme d’un conflit parfois violent, et cette division religieuse entraîne une paralysie politique qui va durer trois siècles. Le parlement (la Diète), partagé, ne prend presque plus de décision importante et le lien fédéral est minimal. Cependant, si le pays s’est déchiré intérieurement pour des questions religieuses, il refuse de le faire avec le reste de l’Europe : il opte pour la neutralité pendant la guerre de Trente Ans, neutralité consacrée en 1647 par le Defensional de Wil, qui réduit l’armée suisse à un contingent de 36 000 hommes, jugé suffisant pour protéger le territoire en cas de besoin. Malgré sa non-implication, la Suisse tire profit de la guerre : elle obtient la reconnaissance officielle de son indépendance aux traités de Westphalie en 1648.
Le courant débute dès 1522 à Zurich avec Ulrich Zwingli. Très vite, les villes de Berne, Saint-Gall, Bâle et Schaffhouse sont convaincues par les idées de la Réforme. En 1528, Berne adopte la Réforme et des marchands suisses et allemands font connaître les idées luthériennes à certains Genevois. Guillaume Farel cherche à convertir les territoires bernois francophones à la Réforme.
De 1529 à 1531, les guerres de Kappel illustrent les oppositions entre catholiques et protestants. Zwingli (figure du protestantisme) sera d’ailleurs tué sur le champ de bataille le 11 octobre 1531. En 1536, Berne, aidée de Fribourg, conquiert le pays de Vaud sous domination savoyarde et donc catholique.
À partir de 1536, Jean Calvin introduit la Réforme à Genève. Le musée international de la Réforme (MIR) à Genève vous expose tous les détails de la Réforme protestante : vous déambulerez dans les 400 m de l’hôtel particulier du XVIIIe siècle, la maison Mallet. Un film retrace toute l’histoire de Luther puis celle de Calvin en passant par les guerres de religion qui déchirèrent la France.
Les protestants valorisent rationalisme et dur labeur, et considèrent l’aisance financière comme une récompense de Dieu, éthique qui a permis de poser les fondements de la prospérité suisse moderne.
Jean Calvin (1509-1564)
Jean Calvin est la figure marquante de la Réforme. Il est né le 10 juillet 1509, à Noyon en Picardie. Il fait ses études à Paris et étudie le droit à Orléans et à Bourges où il s’intéresse aux idéologies évangélistes qu’il trouve plus proches de christianisme. Calvin ne partage pas le culte des saints, la vénération des reliques et la croyance dans les pouvoirs surnaturels de guérison du roi, etc. Il s’éloigne du catholicisme de Rome et remet en cause la suprématie du pape. La Réforme s’impose en lui et il prend l’exil en direction de Bâle où les pensées de Luther et de Zwingli lui font écho. Jean Calvin s’établit pour la première fois à Genève, le 5 septembre 1536, sous l’invitation de Guillaume Farel, prédicateur. Le 25 mai 1536, le Conseil général genevois prend l’engagement de vivre « selon l’Évangile » et adopte la Réforme. La devise de Genève « Post tenebras lux » : après les ténèbres, la lumière, suggère l’ère dans un homme nouveau. Le mur des Réformateurs dans le parc des Bastions à Genève immortalise dans la pierre la doctrine calviniste et met en relief les quatre grands prédicateurs Guillaume Farel, Jean Calvin, Théodore de Bèze et John Knox. Par ses actions et ses pensées, Calvin va faire de Genève la « pépinière de la Réforme ». Il fera édifier l’Académie, ancêtre de le l’université, traduire la Bible en plusieurs langues, ce qui propulsera la doctrine calviniste à travers l’Europe. Calvin s’éteint à cinquante-cinq ans et comme il le souhaitait. Sa sépulture est simple et empreinte d’humilité. Sa tombe se trouve au cimetière de Plainpalais à Genève.
1618-1648
Malgré les cantons catholiques et protestants, les Suisses ont la sagesse de ne pas participer à la guerre de Trente Ans. Les traités de Westphalie (1648) reconnaissent leur indépendance.
1688
Saviez-vous que l’expression « avoir le mal du pays » est d’origine suisse ? C'est la première fois en 1688 que le docteur alsacien Hofer va nommer et diagnostiquer cet état mélancolique qui affecte tout aussi bien l’esprit que le corps de l’homme par des symptômes de fièvre et de toux irrégulière. Le médecin naturaliste zurichois Johann Jakob Scheuchzer affirmera plus tard que cette maladie s’explique par les variations de pression atmosphérique que peuvent ressentir les montagnards habitués à une faible pression dans les hauteurs des montagnes. Cet état mélancolique n’est pas anodin dans l’histoire suisse car de nombreux vaillants mercenaires voyaient en ultime solution celle de déserter lors de leurs expéditions, tellement le mal émotionnel était puissant. Le chant populaire Le Ranz des vaches était souvent fredonné par les mercenaires pour leur donner du courage loin de leur pays. Mais il semblait aussi conditionner les durs soldats à s’enfuir des rangs, à tel point que la France interdit à ses mercenaires venus de Suisse de chanter cet air.
Le philosophe Jean-Jacques Rousseau décrit dans son Dictionnaire de la musique ce chant comme étant « cet air si chéri des Suisses qu'il fut défendu, sous peine de mort, de le jouer dans leurs troupes, parce qu'il faisait fondre en larmes, déserter ou mourir ceux qui l’'entendait, tant il excitait en eux l'ardent désir de revoir leur pays ».
XVIIIe siècle
Naissance d’un sentiment national appelé « helvétisme » qui sera largement développé dans les textes de Voltaire et J.-J. Rousseau. Nous sommes dans la nouvelle ère du siècle des Lumières qui fourmille d’idées et de concepts nouveaux, notamment au niveau de la politique.
1712 – 1778
Jean-Jacques Rousseau
Musicien, philosophe et écrivain, auteur notamment des Confessions, d’Émile ou De l’éducation, du Contrat social et de Julie ou la Nouvelle Héloïse, c’est à Genève qu’il passa les seize premières années de sa vie. La maison de Rousseau à Genève illustre sa vie et ses œuvres. Sa pensée jugée trop moderne, ses textes politiques, notamment Le Contrat social, l’obligeront à fuir Genève dès 1728. Vous contemplerez la statue de l’écrivain genevois sur l’île Rousseau à Genève. Près de Vevey, la maison de Mme de Warens rappelle son attachement à cette femme.
19 février 1803
Par l’acte de Médiation, Napoléon Bonaparte, Premier consul, rétablit la Confédération des cantons suisses, supprimant la République helvétique créée par les révolutionnaires français du Directoire en 1798.
1815
Le traité du congrès de Vienne reconnaît le statut de neutralité de la Suisse. Les frontières de la Suisse actuelle sont ainsi tracées – ou presque. Genève, le Valais et Neuchâtel entrent dans la Confédération suisse.
XIXe siècle
Révolution industrielle, surtout développée dans les villes protestantes.
1847
Tentative de sécession des cantons catholiques (Sonderbund) restés plus ruraux, qui débouche sur une guerre civile.
10 août 1847
Début de la construction du chemin de fer en Suisse entre Zurich et Baden, « train des petits pains espagnols » en référence à la spécialité boulangère que dégustaient les Zurichois.
12 septembre 1848
Constitution d’un État fédéral structuré avec la promulgation d’une Loi fondamentale. Berne devient la capitale fédérale. En 1851, le pays adopte le franc suisse.
1848
La particularité du drapeau suisse
C’est en 1848 que le drapeau suisse a été officiellement adopté sous sa forme actuelle. Ses origines sont toutefois bien plus anciennes, puisqu’elles renvoient directement à l’histoire de la Confédération. La croix blanche, symbole chrétien déjà utilisé sur la monnaie, serait apparue en 1339 comme signe de ralliement national lors de la bataille de Laupen : bien que chaque canton ait conservé son propre blason, la croix blanche distinguait d’abord les Suisses des autres soldats sur le champ de bataille. C’est ensuite en 1814 que la croix blanche fut incrustée pour la première fois sur un fond rouge, avant de devenir officiellement l’étendard de l’unité helvétique en 1848. À noter qu’avec celui du Vatican, le drapeau suisse a la particularité d’être carré. Ainsi, lors de l’adhésion de la Suisse à l’ONU en 2002, il a fallu prévoir une exception à l’obligation pour les drapeaux des pays membres d’être de forme rectangulaire : la surface du drapeau suisse ne devait pas dépasser celle des autres.
1863 - 1864
Création de la Croix-Rouge par Henri Dunant. En 1864 a lieu la signature de la Convention de Genève sur les blessés de guerre. Le musée de la Croix-Rouge à Genève vous relate toute l’histoire et les responsabilités actuelles de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge.
Henri Dunant (1828-1910)
Henri Dunant est un citoyen genevois, il se rend sur le champ de bataille de Solférino en juin 1859 pour échanger avec Napoléon III avec lequel il souhaite commercer. Face à la stupeur et à l’horreur de la guerre, des 6 000 morts et 40 000 blessés, il décide de venir en aide aux familles des victimes. Dès son retour à Genève, il rend compte de ce drame dans son livre Un souvenir de Solférino, qu’il publiera en 1862. De ses idées humanitaires et de neutralité en temps de guerre va naître un comité de seize gouvernements. La première convention de Genève est signée le 22 août 1864. Les fondements principaux et les valeurs communes d’engagement sont : soigner les blessés sans distinction de nationalité, la neutralité (l’inviolabilité) du personnel sanitaire et des établissements sanitaires et arborer le signe distinctif de la Croix-Rouge sur fond blanc comme emblème protecteur. À Genève, vous trouverez son buste situé au pied de la montée de la Treille, place Neuve, et dans la vieille ville les lieux de signature de la convention.
1874
Révision de la Constitution et introduction du droit de référendum.
1902
Le palais de la Confédération
L’architecte Hans Wilhelm Auer, né en 1847 à Wädenswil (Zurich), supervise les travaux du Palais fédéral en respectant les valeurs symboliques d’unité entre cantons. Inauguré en 1902, le bâtiment accueillait lors de la construction les deux Chambres du parlement et l’ensemble de l’administration fédérale. Par 300 m de long, l’édifice s’impose au sommet de la ville et forme un rectangle. Afin d’afficher cette volonté d’unité, 95 % des matériaux proviennent de Suisse. L’architecte intègrera trente sortes de pierres provenant de trente cantons différents. La coupole est mise en valeur par des vitraux symbolisant les armoiries des cantons qui se rejoignent autour de la croix suisse et la devise « Un pour tous, tous pour un ». Partout dans le palais vous trouverez des emblèmes propres à cette unité fédérale. Rien de tel qu’une visite guidée du palais de la Confédération pour en apprécier son architecture et comprendre la naissance de la Suisse. Si vous souhaitez assister à l’une des sessions de votation, c’est aussi possible ! Pour faire écho aux vingt-six cantons, la place Fédérale (Bundesplatz) est riche de vingt-six jets d’eau pouvant atteindre jusqu’à 7 m.
La Constitution de 1848, créant l’État suisse fédéral tel que nous le connaissons, a été conçue par des radicaux protestants qui pensaient qu’une plus grande centralisation était essentielle au développement de l’économie industrialisée. L’État fédéral a frappé une monnaie unique en remplacement des diverses monnaies cantonales et a fait disparaître les barrières qui handicapaient le commerce intérieur. Le Musée historique de Berne vous transpose dans l’histoire de la Suisse pour mieux en saisir les détails.
1919
Le traité de Versailles, à l’issue de la guerre, reconnaît la neutralité perpétuelle de la Suisse en échange de l’abandon du droit d’occuper la Savoie en cas de conflit. La Première Guerre mondiale crée un fossé entre Suisses allemands, en faveur d’une victoire de l’Allemagne, et Suisses romands, qui souhaitent voir la France et ses alliés l’emporter.
Genève est choisie comme siège de la Société des Nations (SDN) et du Bureau international du travail (BIT).
1945
La Suisse ne participera pas aux deux guerres mondiales et accueille de nombreuses organisations internationales. Elle rejoint le Conseil de l'Europe en 1963 et l'Organisation des nations unies en 2002.
1961
L’hymne national suisse
À l’origine, c’est un cantique. Écrit par un journaliste de Zurich au milieu du XIXe siècle, mis en musique par un prêtre, ce chant liturgique est adopté comme chant patriotique dès 1961, puis officialisé en 1981. Il remplace dès lors Ô monts indépendants qui ressemblait trop à God Save the Queen anglais.
« Sur nos monts, quand le soleil/Annonce un brillant réveil,/Et prédit d’un plus beau jour le retour,/Les beautés de la patrie/Parlent à l’âme attendrie ;/Au ciel montent plus joyeux/Les accents d’un cœur pieux,/Les accents émus d’un cœur pieux./Lorsqu’un doux rayon du soir/Joue encore dans le bois noir,/Le cœur se sent plus heureux près de Dieu./Loin des vains bruits de la plaine,/L’âme en paix est plus sereine,/Au ciel montent plus joyeux/Les accents d’un cœur pieux,/Les accents émus d’un cœur pieux. »
7 février 1971
Le droit de vote aux femmes
La Confédération accorde le droit de vote aux femmes pour les échéances nationales, donc fédérales (il était temps !). La décision est prise par 66 % de oui, avec un taux de participation de 58 %. Pourquoi donner le droit de vote aux femmes ? Telle est la question que les Suisses se sont longtemps posée. Se basant sur des arguments des plus saugrenus, la majorité masculine suisse a refusé les requêtes exprimées en faveur du droit de vote des femmes. Peu importe si les Néo-Zélandaises l’ont obtenu en 1893 et si la majorité des Européennes l’ont obtenu dès la fin de la Première Guerre mondiale. Quand cette question a été soumise en 1959 à la population – c’est-à-dire à la moitié masculine d’entre elle – comme l’exigeait la Constitution suisse, les deux tiers ont rejeté la recommandation du Parlement. Ce n’est que le 5 février 1971, sous l’initiative du comité d’action « Oui aux femmes », que les Suissesses ont été autorisées légalement à prendre part à la vie politique… et les habitantes du canton d’Appenzell-Rhodes Intérieures ont dû attendre novembre 1990 !
1978
Un nouveau canton est formé : le Jura (francophone) était au préalable intégré au canton germanophone de Berne.
1992
Consulté par référendum, le peuple suisse refuse d’adhérer à l’Europe (50,3 % de « non », mais l’UE a supprimé les droits de douane depuis 1972). Adhésion au FMI et à la Banque mondiale.
Dès 1992
La Suisse et l’Union européenne
À la suite du refus de la Suisse de ratifier par référendum l’accord sur l’espace économique européen (EEE) en 1992, le Conseil fédéral suisse entreprend une série de négociations bilatérales avec l’Union européenne. Celles-ci aboutissent à la signature, en 1999, des accords bilatéraux. Ces accords portent essentiellement sur l’ouverture réciproque des marchés. Ils concernent sept domaines particuliers : la libre circulation des personnes, les obstacles techniques au commerce, les marchés publics, l’agriculture, le transport aérien et les transports terrestres ainsi qu’une participation de la Suisse aux programmes de recherche de l’UE. L’ensemble de ces accords, approuvé par 67,2 % des électeurs suisses en 2000, est entré en vigueur en 2002. En 2001, la Suisse et l’Union européenne décident d’ouvrir de nouvelles négociations bilatérales sur dix thèmes. De son côté, la Suisse propose de prendre en considération les thèmes des conventions de Schengen et de Dublin et, du côté de l’UE, on veille à introduire des réglementations sur la fiscalité de l’épargne et la lutte contre la fraude. Les accords bilatéraux II sont signés en 2004. De manière générale et en grande majorité, les Suisses préfèrent la coopération actuelle sous forme d’accords bilatéraux avec l’UE plutôt qu’une adhésion véritable, pour des raisons économiques essentiellement.
En outre, lors de la votation du 9 février 2014 (« Non à l’immigration de masse »), le peuple suisse s’est prononcé pour un meilleur contrôle décidé de son immigration. Le texte qui a été voté prévoit notamment des dispositions qui ne sont probablement pas compatibles avec la libre circulation des personnes et les accords bilatéraux, comme la mise en place de quotas de frontaliers. Le Conseil fédéral doit proposer une nouvelle loi sur l’immigration et la mettre en œuvre. Finalement, fin décembre 2016 une loi « eurocompatible » est approuvée qui ne remet pas en cause les relations avec l’Union européenne.
Les accords bilatéraux et la libre circulation des personnes restent ainsi d’actualité en Suisse, les offices de placement et caisses de chômage doivent juste être au courant de l’annonce des postes vacants pour des embauches.
1997-2000
Remise en cause de la position de la Suisse envers les Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale. Menacée d’embargo par les États-Unis, la Suisse accepte de dédommager les personnes spoliées.
1er janvier 2000
La nouvelle Constitution fédérale entre en vigueur au 1er janvier 2000. C'est une version remaniée des deux précédentes qui dataient de 1848 et 1874. Elle codifie les droits fondamentaux. Elle définit la Suisse comme un état démocratique parlementaire fédéral pluraliste.
La constitution fixe les compétences et les devoirs des trois pouvoirs de l’État. Le pouvoir législatif est exercé par les deux chambres de l’Assemblée fédérale, à savoir le Conseil des États et le Conseil national. Le pouvoir exécutif est dévolu au Conseil fédéral. Les tribunaux cantonaux et fédéraux sont quant à eux investis du pouvoir judiciaire.
2002
Entrée de la Suisse à l’ONU
Bien que le deuxième siège de l’ONU après celui de New York soit établi à Genève, ce n’est que le 10 septembre 2002 que la Suisse est devenue membre à part entière de l’Organisation des Nations unies. Cette adhésion tardive n’a pas empêché la Suisse de travailler depuis longtemps dans des institutions spécialisées des Nations unies. Elle a pareillement collaboré à diverses activités onusiennes pour le maintien de la paix, que ce soit dans le domaine logistique ou financier.
2008
Entrée en vigueur de l’accord Schengen/Dublin qui favorise une coopération étroite entre les États membres de l’UE et les États associés dans les domaines des frontières, de la justice, de la police, des visas et de l’asile. Dans le cadre de la coopération Schengen, les États participants ont supprimé les contrôles de personnes aux frontières intérieures et arrêté des mesures compensatoires destinées à renforcer la sécurité intérieure Depuis le 12 décembre 2008, la Suisse comme 26 autres États signataires fait partie de l’espace Schengen. Bien que non membre de l’UE, la Suisse fait partie des États Schengen. C’est aussi le cas de l’Islande, la Norvège et le Liechtenstein.
2010
Entrée en vigueur de la nouvelle Constitution suisse.
Octobre 2013
Berne a signé la convention de l’OCDE sur l’entraide en matière fiscale qui doit mettre fin au secret bancaire, étape importante dans la lutte contre l’évasion fiscale qui concerne les banquiers suisses. Puis en 2015, application de la loi de la transparence sur le secret bancaire.
Décembre 2016
Mise en service du tunnel de base du Saint-Gothard, long de 57,1 km, soit le plus long tunnel ferroviaire du monde.
2020
La crise sanitaire
La crise sanitaire a largement affecté le tourisme en Suisse, mais l’économie de la Confédération helvétique a relativement bien résisté dans l’ensemble. À noter qu’au moins un travailleur sur trois a connu le chômage partiel. La Confédération a aidé les entreprises financièrement grâce à une indemnité de réduction des horaires de travail (RHT).
Juin 2021
Sommet Poutine-Biden. Une fois encore la Suisse orchestre des rencontres entre les puissances mondiales pour contribuer à l’équilibre des grands pays de ce monde.
25 septembre 2021
Le mariage pour tous est accepté à 64 % par la votation fédérale. Désormais, le droit à l’adoption pour tout couple homosexuel est également autorisé.
12 juin 2023
Le numéro un du secteur bancaire, UBS, finalise le rachat de son rival historique Crédit Suisse. La nouvelle entité pèse 1,5 milliard de francs suisses et devient de fait un colosse dans le petit pays alpin. Il va peser dans de nombreux domaines y compris sur le plan social : à terme, près de 35 000 emplois pourraient être supprimés.
22 octobre 2023
Élections fédérales
Les élections fédérales enregistrent une large victoire de l’UDC, l'Union démocratique du centre, avec 28 % des voix après une campagne menée sur l’opposition à l’immigration et l’Europe. Le Parti Socialiste est en très légère hausse à 18,3%. En revanche, les Verts, qui avaient opéré une poussée importante aux élections de 2019 dégringolent avec 9,8% des voix.