Découvrez le Malawi : Société (vie sociale)

Le Malawi est un pays densément peuplé et rural. Malgré les réformes économiques et structurelles menées dans le cadre d’un projet ambitieux à l’horizon 2063 (Malawi 2063), le Malawi demeure l’un des pays les plus pauvres du monde. La pauvreté et le sida font des ravages et restreignent l’espérance de vie moyenne à seulement 63 ans, soit l’une des plus basses d’Afrique. C'est aussi un pays jeune puisque 42% de la population a moins de 14 ans. Les défis qui attendent le Malawi sont vastes: alphabétisation, scolarisation des fillettes au même titre que les garçons, vaccination. Les valeurs traditionnelles de cette société multi confessionnelle sont toujours bien ancrées. Droits des femmes, mariage précoce, grossesses non désirées, certaines pierres d'achoppement demeurent. La famille conserve une place prépondérante dans la société malawite. Premier pilier de la solidarité, elle est aussi un frein à l'indépendance des femmes.

Densité

Estimée à 20,9 millions d’habitants en 2023, la population du Malawi connaît une croissance démographique importante (entre 3 et 4%). En 1999, le pays était peuplé de 9,9 millions d'habitants et à l’indépendance du pays en 1964 de 3,75 millions seulement. Selon certaines prévisions, la population devrait atteindre 38 millions en 2050. Cette forte croissance démographique en particulier dans les villes représente un défi majeur pour l’État. Avec 222 personnes au km², la densité de population du Malawi est l’une des plus importantes du continent. Inégalement répartie sur le territoire, la population est majoritairement rurale à 80 %. Le reste des habitants vit dans des centres urbains comme à Lilongwe, la capitale (1 358 800 habitants) à Blantyre (900 000 habitants), à Mzuzu (221 000 habitants), Zomba (105 000 habitants).

Naissance et âge

Le Malawi est un pays très jeune: Selon les chiffres des Nations Unies, 1 habitant sur 2 a moins de 17 ans et moins de 3% de la population est âgée de 65 ans et plus. L'âge moyen a augmenté de 2,94 ans entre 2012 et 2023, passant de 17,06 à 20 ans. L'espérance de vie reste faible: 60 ans pour les hommes, 67 ans pour les femmes. Le taux de fécondité est de 4 enfants par femme. Selon l'OMS, le taux de mortalité maternelle, qui s’élève à 381 décès pour 100 000 naissances vivantes, compte parmi les plus élevés au monde. Le taux de mortalité des enfants âgés de moins de 5 ans est de 56 décès pour 1 000 naissances vivantes. 41 000 enfants n’ont pas reçu de vaccin contre la poliomyélite et 52 000 enfants de moins de 14 ans vivent avec le VIH.

Education

Le système éducatif officiel comporte trois niveaux d’études : primaire, secondaire et supérieur. Le cycle d’études primaire dure 8 ans à la fin desquels les élèves passent un examen pour l’obtention du certificat de fin d’études primaires (Primary School Leaving Certificate). Le cycle secondaire dure quatre ans et le supérieur, de deux à cinq ans. A l’indépendance, le système éducatif du Malawi était l’un des plus faibles du continent. Le pays manquait cruellement d’infrastructures. Conscient de ces carences, le gouvernement, avec le concours d’agences internationales bilatérales et internationales, a entrepris des actions. Le secteur de l'éducation a connu des progrès tangibles. En 1994, l’enseignement primaire a été rendu gratuit mais pas obligatoire. Le taux d’alphabétisation au Malawi est de 66 % en 2020 ce qui correspond au taux moyen en Afrique subsaharienne. Le Malawi a malgré tout l’un des taux d’abandon scolaire et de redoublements parmi les plus élevés d’Afrique australe en particulier chez les filles qui quittent l'école avant d’avoir terminé leurs études secondaires. La pauvreté, les mariages et grossesses précoces mais aussi la ruralité conduisent à des disparités d'alphabétisation flagrantes entre les sexes.

La famille

Comme partout en Afrique, la famille est l’unité autour de laquelle s’articulent les systèmes sociaux traditionnels. Le concept de famille doit être entendu dans son acception large, intégrant tous les degrés de parenté ainsi que les liens avec le clan. C’est à la fois une unité de production, de consommation et d’intégration sociale. La forte solidarité qui caractérise pratiquement toute société africaine dépend d’une structure forte que l’on peut synthétiser sous la forme de l’ethnie dont les individus partagent un héritage culturel et une langue communs ; du lignage formé par une grande famille dont la parenté remonte à plusieurs générations ; et du clan composé d’un groupe d’individus qui se réfèrent à une personnalité politique ou religieuse. Chaque individu a un rôle et une place bien déterminés au sein de la collectivité, qui lui sont impartis en fonction de son âge, sa sagesse, son appartenance familiale, son origine sociale… Il est extrêmement difficile de transgresser ces lois pratiquement communes à toutes les ethnies, mais les changements économiques issus de la période post-coloniale et de l’urbanisation de l’Afrique favorisent l’éclatement de la cellule familiale élargie. Cette atomisation se matérialise sous la forme d’un déclin progressif des solidarités traditionnelles et par l’individualisation conduisant parfois à la marginalité dont les formes les plus graves sont la délinquance, la prostitution, l’abandon des enfants ou des personnes âgées. Aussi, les Malawites, comme la plupart des Africains, se trouvent confrontés à un dualisme culturel, partagés entre le souci de conserver leur identité traditionnelle et le désir de s’intégrer à un monde en pleine mutation fortement influencé par les valeurs occidentales.

La place de la femme

Si des progrès notables ont été relevés dans le pays concernant les droits des femmes, de nombreux défis persistent, notamment en ce qui concerne l’accès des femmes à la justice et certaines pratiques traditionnelles néfastes qui subsistent. Au Malawi, une fille sur deux est mariée avant ses 18 ans, c'est l'un des taux de mariage d'enfants les plus élevés d'Afrique et du monde. Un mariage forcé a par ailleurs cinquante fois plus de risques de se produire pour une fille que son entrée à l'université. En 2021, le Parlement a adopté à l'unanimité un amendement constitutionnel qui relève l'âge minimum du mariage de 15 à 18 ans, tant pour les filles que pour les garçons. Pourtant, loin des villes, certaines traditions ancestrales, dont la terrible pratique du «kusasa fumbi» (brosser la poussière en langue chichewa) font toujours des ravages. Dans les districts du sud du pays, les camps d' initiation sexuelle attendent les filles à peine pubères, issues de familles rurales où elles sont violées par un homme surnommé « la hyène » et payé par la famille. La jeune fille est contrainte à un rapport sexuel ritualisé après l'arrivée des premières règles afin de devenir une femme. Ces pratiques sexuelles non protégées accroissent la diffusion du sida et donnent lieu à des grossesses non désirées mais consacrées par la tradition. Dénoncés par de nombreuses ONG et officiellement interdits depuis 2013, ces camps d'initiation sexuelle et les questions qu'ils soulèvent sur les traumatismes psychiques et physiques des jeunes filles restent tabou dans le pays.

Organisez votre voyage avec nos partenaires au Malawi
Transports
Hébergements & séjours
Services / Sur place
Envoyer une réponse