Découvrez le Malawi : Parcs et réserves

Les parcs et réserves du Malawi justifient à eux seuls une visite du pays. Moins fréquentés que leurs voisins de Tanzanie ou de Zambie, ils sont aussi moitié moins chers. Ils connaissent un renouveau et un développement rapide après des décennies de déclin lié au braconnage. African Parks, une organisation non gouvernementale assume depuis le début du XXIe siècle l’entière responsabilité de la réhabilitation et de la gestion à long terme de la plupart des parcs nationaux dans 12 pays sur le continent africain couvrant plus de 20 millions d’hectares. Au Malawi, le gouvernement lui a concédé dès 2003 la responsabilité de Majete puis du parc national de Liwonde et de la réserve naturelle de Nkhotakota en 2015. En 2018 s’est ajoutée la gestion de la réserve de Mangochi. La lutte contre le braconnage, la formation des rangers, la préservation de la biodiversité et la réintroduction d’espèces animales ont donné des résultats positifs.

Les parcs et réserves du sud

Couvrant 700 km2, à 70 kilomètres seulement de Blantyre, permettant un éventuel aller-retour dans la journée, la réserve de Majete a été déclarée zone protégée dès 1955. Elle ne comptait plus que quelques antilopes en 2003. La faune avait disparu, notamment les rhinocéros et les éléphants, victimes d’un braconnage intense. S’ajoutait la déforestation liée à la fabrication de charbon, source importante de revenus pour la population locale à l’époque. Vingt ans plus tard, la population se monte à douze mille animaux de dix-sept espèces réintroduites progressivement notamment les big five : lions, buffles, rhinocéros, léopards et éléphants, dont c’est la principale zone d’observation du pays. Chaque année enrichit le casting. De 2018 à 2021, un total de 23 girafes a été ajouté, ainsi que 5 guépards et six lycaons, ce chien sauvage appelé aussi « loup peint » pour son pelage bariolé, typique des contrées australes, l'un des carnivores les plus menacé d’Afrique. Il en existe cent fois moins qu’au début du vingtième siècle. Les habitants de la région y ont développé l’apiculture et la pisciculture, créant des centaines d’emplois. Des safaris y sont organisés avec possibilité d’hébergement dans des lodges confortables et bien situés à l’intérieur de la réserve.

Situé à 50 kilomètres au sud de Blantyre, le Lengwe National Park couvre environ 900 km2. Fondé en 1928, il est devenu parc national en 1970 afin de protéger sa population d’antilopes. Isolé au sud du Malawi, proche du Mozambique, il n’attire pas beaucoup de visiteurs. La faune y est moins abondante que dans les autres parcs et réserves du pays.

Proche de Lengwe, à 1h30 de route, la réserve de Mwabvi est la plus petite et la plus excentrée du Malawi avec seulement 135km2. Sa visite nécessite un 4X4 en privilégiant la saison sèche.

Les parcs et réserves du centre

Le parc de Liwonde, situé au sud du lac Malombe, bordé par la rivière Shire s’étend sur 548 km2 de forêts et de savanes. Créé en 1973, il abrite aujourd’hui une population de près de vingt mille mammifères. Il a bénéficié de technologies de pointe pour surveiller et surtout protéger la faune locale. Des milliers de pièges métalliques posés par des braconniers ont été retirés. Puis des guépards ont été réintroduits dans le parc en 2017. Ils en étaient absents depuis plus d’un siècle. Ils ont été suivis par des lions et des rhinocéros transférés depuis l’Afrique du Sud. Dans les eaux du Shire et sur ses berges, passent les crocodiles. Le parc est le principal point d’observation des éléphants au Malawi. Ils sont si nombreux qu’ils servent à peupler d’autres réserves du pays, comme celles de Majete, de Nkhotakota ou de Nyika. Déplacer les animaux est aussi une façon de soulager et

d’équilibrer l’écosystème. La plus importante opération de transfert a eu lieu pendant un mois en juillet 2022 mobilisant des hélicoptères pour repérer les animaux et des camions pour les déplacer: 263 éléphants, soit plus d’un tiers de la population, ont quitté Liwonde, transportés sur 350 kilomètres vers le parc national de Kasungu proche de la frontière avec la Zambie afin d’y établir et d’y développer une population viable.

Après un long déclin, la réserve de Mangochi bénéficie de transfert d’animaux venus du parc voisin de Liwonde qu’elle jouxte sur 358km2. En 2022, impalas, zibelines, phacochères sont ainsi arrivés pour stimuler la restauration de la biodiversité.

Sur le plan humain les habitants des régions concernées profitent de la réhabilitation des parcs grâce au développement du tourisme. Liwonde et Mangochi sont au centre d’un pôle économique majeur du pays. Les activités génératrices de revenus, comme la production de piments, sont en augmentation constante.

Le parc national du lac Malawi est classé au patrimoine mondial de l’UNESCO pour son écosystème unique. Situé sur la rive sud du lac à proximité de Monkey Bay, il a été créé en 1980. C’est le seul parc du pays qui protège une zone aquatique. Les eaux abritent un millier d’espèces de poissons presque toutes endémiques du fait de l’enclavement du lac, dont 350 espèces de cichlidés, aux couleurs vives qui présentent pour la théorie de l’évolution énormément d’intérêt. Selon l’UNESCO, ils sont comparables aux pinsons des iles Galapagos remarqués par Darwin. C’est l'un des lieux les plus appropriés du Malawi pour pratiquer la plongée sous-marine.

Au centre du pays, la réserve naturelle de Nkhotakota, est la plus ancienne réserve du pays avec une superficie de 1800

km2. Traversée par des rivières qui se jettent dans le lac très proche, c’est un terrain de forêts et de brousses qui se situe à quatre heures de route au nord de Lilongwe. L’altitude oscille entre 500 mètres et 1738 mètres (Pic Chipata).

En 2014, il n’y restait plus qu’une centaine d’éléphants sur les 1500 recensés dans les années 1990. Leur ivoire était recherché par les braconniers. Le parc tombait en désuétude. Une aide de la Banque mondiale a permis de lancer un programme de conservation de la faune mené par African Parks. En 2016 puis en 2022, plus de 500 éléphants accompagnés par quinze hippopotames parmi une dizaine d’autres espèces ont été réintroduits dans le parc. Le prince Harry figurait parmi l’équipe d’expertise de la première opération en 2016. Il est ensuite devenu président de African Parks. Il en est depuis 2023 membre du comité directeur.

Au centre, à 165 kilomètres au nord-ouest de Lilongwe, s’étirant le long de la frontière avec la Zambie et son parc national de Lukusuzi, le parc de Kasungu est le deuxième du pays par la taille. Il couvre 2316 km2 et ses plateaux s’élèvent à un millier de mètres au-dessus du niveau de la mer. Il a été créé en 1970. Comme les autres parcs du Malawi, il a été victime du braconnage et du trafic de l’ivoire vers la Chine et le Sud-Est asiatique. Ainsi, la population d’éléphants est passée de 1200 à la création à seulement 49 en 2015.

La réintroduction de 263 d’entre eux, en provenance de Liwonde en 2022 est une première étape vers la réhabilitation de cette réserve souvent fermée entre janvier et mars durant la saison des pluies. Traversé par de nombreux cours d’eau dans une végétation de savane, le parc offre de nombreux points d’observation des hippopotames.

Au sud-ouest de Lilongwe, à environ deux heures de route, la réserve forestière de Dzalanyama couvre une superficie de 989

km2 à une altitude variant de 1100 à 1650 mètres. Elle est dominée par les miombos, ces arbres qui ressemblent à des chênes, emblématiques des régions d’Afrique australe. C’est un lieu idéal pour l’observation de nombreux oiseaux comme le tisserin à tête olive, le barbican du miombo, le rochassier des éboulis, le gobe-mouche à queue blanche, le calao à bec pâle ou le serin oreillard. En revanche, les animaux sauvages y sont rares.

A 90 kilomètres de Lilongwe, proche de Salima et du lac Malawi la petite (2000 hectares) réserve de Kuti permet de se promener en famille, à pied ou en vélo dans la nature et d'admirer zèbres, impalas, girafes, singes et de nombreux oiseaux.

Les parcs et réserves du nord

Le parc Nyika se situe au nord du Malawi, proche de la frontière avec la Zambie. Son accès se situe par un chemin qui se détache sur la route reliant Rumphi à Katumbi. Sa superficie de 3134 km2 le positionne comme le plus grand du pays. A plus de 2000 mètres d’altitude, ce plateau offre une atmosphère souvent brumeuse et fraîche inhabituelle en Afrique. Le paysage, superbe, est composé de grandes plaines, coupées par des vallées verdoyantes parsemées d’arbustes car Nyika signifie « d’où vient l’eau ». C’est un des points les plus irrigué du pays, avec ses petits ruisseaux qui serpentent entre les collines ou fleurissent les orchidées. Il y en a plus de 200 variétés.

La faune comprend de très nombreuses espèces d’oiseaux parmi lesquels l’outarde de Denham, la grue Wattled, ainsi que faucons, aigles et hérons. On croise aussi des éléphants, zèbres, buffles et léopards.

L’entrée, payante, est autorisée uniquement aux personnes véhiculées. Sur place, les safaris font partie des activités prisées par les visiteurs, que ce soit à pied, à cheval, en VTT et 4X4.

Les chutes Chisanga sont accessibles dans le parc. Elles constituent un spectacle à ne pas manquer pour tous les amoureux de la nature. Tout autour, les points de vue sur la région sont nombreux et justifient plus encore la visite. Octobre à janvier est la meilleure période pour observer les oiseaux migrateurs qui y font escale. Dans le parc, vous pouvez loger dans deux lodges de la « Central African Wilderness Safaris » qui propose des safaris organisés dans la région avec des formules qui incluent les repas, les visites et l’hébergement.

Au sud du plateau de Nyika, la réserve Vwaza offre des possibilités de safaris mais dans un climat beaucoup plus humide et chaud. Éléphants, hippopotames, buffles sont nombreux, ainsi que les phacochères ou les babouins. Plus de 300 espèces d’oiseaux y ont été recensés, ce qui en fait un paradis pour les ornithologues. A noter: Il est important de se munir d’un répulsif car les mouches tsé-tsé sont nombreuses. Une piqûre de leur part est susceptible de transmettre un parasite responsable du trypanosome humain plus connu sous le nom de maladie du sommeil. L’OMS a d'ailleurs pour objectif son éradication d’ici 2030.

Face à face avec un animal

Voici quelques conseils sur le comportement à adopter si vous croisez un animal en brousse ou sur le parcours qui sépare votre tente des toilettes. Mais avant toute chose, et c’est quand même une bonne nouvelle, sachez que vous ne représentez pas pour la bête une proie naturelle et qu'il n’y a pas de raison a priori pour que la rencontre se termine en bain de sang ! En règle générale, il est fortement déconseillé de séparer un petit de sa mère ou un individu du troupeau. Faire sentir à l’animal que son espace se rétrécit est aussi le meilleur moyen de le voir se retourner contre vous. En dehors de ces deux conseils de base, les réactions à adopter varient selon les mammifères (ceux en tout cas qui peuvent constituer une menace).

Face à un éléphant:

L’éléphant est un animal généralement paisible qui cherche davantage à imposer son autorité qu’à engager un vrai combat. S’il charge sur vous d’un air menaçant, pas de panique : restez tranquille et il s’arrêtera toujours quasiment à quelques mètres. Méfiez-vous toutefois des femelles accompagnées de leurs petits (c’est valable pour la plupart des mammifères et plus particulièrement des lionnes). Sachez dans tous les cas différencier une charge factice (tête levée, barrissements, battements d’oreilles), d’une charge véritable (tête baissée, oreilles plaquées en arrière, vitesse de course maximale).

Face à un buffle

Ces mammifères inconstants et imprévisibles, dotés d’une vue médiocre, mais d’un excellent odorat, ne sont absolument pas fiables. D’allure plutôt paisible, ils peuvent décider de charger sans motif apparent et sans même qu’il y ait eu provocation (la simple sensation de sentir quelque chose se faufiler vers eux peut suffire à les exciter brusquement). S’agissant de cet animal, il est donc fortement conseillé de garder ses distances. Si la charge venait à se produire par accident, si vous le pouvez, grimpez à toute allure sur l’arbre le plus proche, ou sautez sur le côté pour l’esquiver au dernier moment. Cette solution peut paraître rocambolesque, mais elle est pourtant la seule qui serve en terrain découvert ; veillez à bien attendre la dernière minute avant de sauter : il y a alors toutes les chances pour que le buffle vous manque.

Face à un hippopotame:

Malgré ses petites oreilles frémissantes et son bon gros rire qui lui donne l’air jovial, l’hippopotame, que l’on imagine gauche et pataud, est l’animal le plus dangereux d’Afrique – celui en tout cas qui cause le plus de décès chez les humains. Son énorme gueule carrée dissimule de grosses canines capables de sectionner une pirogue en deux ; et si ce mastodonte semble court sur pattes, cela ne l’empêche pas de se déplacer, sur l’eau ou sur la terre, à une vitesse surprenante (scène à couper le souffle !). Mieux vaut donc faire copain de loin avec cet animal qui n’hésite pas à charger sur quiconque pénètre dans son périmètre. Si, sur votre pirogue, vous apercevez une petite paire d’oreilles, donnez plusieurs coups de rames sur la coque de votre embarcation : ces vibrations devraient suffire à faire émerger le restant du groupe, ce qui permettra de voir où vous en êtes. Ensuite, passez le plus au large possible. Sur terre, veillez à ne jamais vous trouver entre un hippopotame et l’eau.

Face à un lion ou une hyène:

La règle des règles est de ne jamais s’enfuir et tourner le dos : l’animal vous assimilerait aussitôt à une proie et se lancerait neuf fois sur dix à votre poursuite. Restez donc le plus calme possible et faites preuve d’assurance. Si l’animal se montre agressif, montrez-vous agressif à votre tour : tapez des mains, poussez des cris, levez les bras et avancez même de quelques pas (un peu comme vous le feriez avec un chien errant un peu trop collant). Si l’animal se met à charger, courez vers lui en faisant le plus de bruit possible. Cela peut paraître complètement délirant, mais c’est néanmoins le moyen le plus efficace de repousser un prédateur. S’agissant du lion, par exemple, tout est question de défi et de confiance en soi : si vous semblez sûr de vous, la bête le sentira et vous considérera comme supérieur. D’ailleurs, elle s’enfuira généralement avant que vous n’arriviez et si vous vous retrouvez face à face, elle s’écartera d’elle-même.

Organisez votre voyage avec nos partenaires au Malawi
Transports
Hébergements & séjours
Services / Sur place
Envoyer une réponse