Les Bemba, ethnie majoritaire vivant dans la Copperbelt
Cette ethnie représente environ 20% des habitants de Zambie. Ces derniers occupent les régions rurales du nord-est, désormais des zones urbaines de la Copperbelt. Historiquement ils sont venus de République Démocratique du Congo pour remplir les mines de main-d’œuvre corvéable depuis des décennies. Le bemba est aujourd’hui la langue la plus parlée – hormis l’anglais la langue officielle – adoptée par environ un quart de la population. Historiquement implantée le long de la rivière Luampula, à Mpika et Kasama près de la frontière de la République Démocratique du Congo, mais elle est aussi très parlée à Lusaka du fait de la migration des habitants de la Copperbelt vers la capitale ces dernières années. Cette langue est aussi parlée par près de 150 000 Congolais et 40 000 Tanzaniens frontaliers de la Zambie.
Les Tonga, un peuple issu de la vallée du Zambèze
Ils représentent 13% de la population et occupent toute la vallée du Zambèze soit environ 1 million de personnes. On les retrouve à Livingstone, une ville de 300 000 habitants. Les Tonga sont les habitants de la vallée du Zambèze, dans le sud de la Zambie et le nord du Zimbabwe, près du lac Karibe, du parc Lower Zambezi et des chutes Victoria. On ne connaît pas leur origine exacte, il semble que les Tonga soient liés à l’histoire du fleuve depuis la nuit des temps sans qu’on connaisse leur migration originelle. Mais à la fin des années 1960, l’achèvement du barrage de Kariba a eu des conséquences catastrophiques sur ce peuple, qui fut délocalisé des bords du Zambèze sur des terres plus intérieures pour immerger la zone. Des milliers de Tonga furent arrachés à leurs terres. Les Tonga durent quitter leurs maison d’enfance, leurs cimetière, les terres sacrées, leur base de pêche, un vrai déchirement. Essentiellement pêcheurs, les Tonga se retrouvèrent contraints de devenir agriculteurs, sur des terres beaucoup moins fertiles que les bords du fleuve et les plaines ancestrales inondées par le Zambèze. Cette délocalisation humaine suscita moins d’indignation dans les médias que la délocalisation des animaux en sauvetage.
Les Nyanja, ethnie majoritaire dans la vallée de la Luangwa
Les Nyanja, qui sont environ 1 million d’habitants en Zambie, représentent 13% de la population et sont majoritairement localisés dans l’est du pays. On en trouve surtout dans la vallée de la Luangwa, une zone très agricole car plus arrosée que les autres, et dans les pays voisins puisqu’ils sont nombreux au Zimbabwe (500 000 personnes) et au Mozambique (300 000 personnes). Le nyanja est la langue bantoue la plus fréquemment usitée derrière le bemba. Plus d’un million de Zambiens la parlent à travers tout le pays, y compris à Lusaka et Livingstone. Elle est largement utilisée par la police, dans les administrations et les écoles. Le nyanja est également une des langues principales du Malawi et plusieurs centaines de milliers de personnes l’utilisent au Mozambique et au Zimbabwe, ce qui porte à environ 4 millions le nombre de locuteurs utilisant le nyanja comme première langue en Afrique australe.
Les Lozi, l’ethnie qui voudrait son autonomie
Ce groupe ethnique se retrouve dans les provinces de l’Ouest et du Sud. Ils sont environ 650 000 individus. On les trouve aussi dans les provinces du Barotseland et dans une moindre mesure à Livingstone. Pays pacifiste, la Zambie a été relativement épargnée par la guerre et les tensions ethniques. Seules les années qui ont suivi l’indépendance ont été marquées par des affrontements entre Lozi et Bemba. Ce territoire, ancien protectorat britannique, demeure contesté, les Lozi réclamant l’application de l’accord conclu à l’indépendance qui devait garantir l’autonomie de leur royaume en échange de son intégration à la Zambie. Ces revendications font des Lozi un peuple à l’identité forte et le Barotseland apparaît comme la région de Zambie la plus riche en traditions culturelles. Le mode de vie des Lozi est centré sur les cultures de plaines inondées pendant la saison des pluies, principalement de maïs, qui nécessite beaucoup d’eau et qui constitue le plat de base des habitants, le Nshima. Un festival tribal traditionnel se tient dans les plaines du Lower Zambezi où il se concentrent majoritairement chaque année, le Kuomboka.
Les autres ethnies principales qui composent le pays
Les Tumbuka sont environ 430 000 et se trouvent à l’est du pays. D'ailleurs, d’autres Tumbuka vivent au Malawi et en Tanzanie. Les Nsenga comptent quelque 330 000 personnes à la frontière du Mozambique et du Zimbabwe au sud-est, principalement dans la région de Petauke. Ils sont eux aussi présents dans les deux pays voisins. Les Mabwe-Lungu (environ 300 000 personnes) vivent dans la province du nord au sud du lac Tanganyka, à la frontière de la Tanzanie (où ils sont présents aussi). Les Lunda sont environ 230 000 et occupent le nord de la Copperbelt à la frontière de la RDC et de l’Angola. Les Luvale (environ 215 000 personnes), sont un groupe très représenté en Angola où près d’un million de personnes parlent cette langue. Les Kaonde (210 000 personnes) sont originaires de la région de Kafue (le parc national comme la rivière). Les Luyana ne sont qu’environ 130 000 personnes en Zambie, mais ils sont en revanche éparpillés aussi en Angola, en Namibie et au Botswana. Les Zambiens blancs sont arrivés pendant la colonisation et sont mélangés aux expatriés blancs venus d’Europe, pour la plupart d’Angleterre. Ils forment une petite minorité très riche avec les Zambiens asiatiques (d’origine indienne spécialement) et se trouvent un peu partout dans le pays.