Découvrez la Géorgie : Géographie

Europe ou Asie ? La Géorgie, au cœur du Caucase, est à cheval entre plusieurs civilisations et est le point de rencontre entre l'Europe et l'Asie. Au nord s'élève la chaîne montagneuse du Grand Caucase, à la frontière russe, grandiose, dotée de sommets s'élevant à plus de 5 000 m, s'étirant entre la mer Noire et la mer Caspienne. Au sud, le Petit Caucase, une autre chaîne montagneuse, est traversée par les frontières géorgiennes, arméniennes et azerbaïdjanaises. La plus grande partie de la Géorgie s'étirant au sud du Grand Caucase, le monde – la Géorgie aussi – considère que le pays appartient à l'Europe, autant sur le plan culturel qu'historique. D'une superficie de 69 700 km2, correspondant à environ deux fois la superficie de la Belgique, elle compte environ 3 700 000 habitants. On y inclut les deux territoires séparatistes, l'Ossétie du Sud et l'Abkhazie, dont elle n'a pas le contrôle.

Une richesse interculturelle infinie

Au fil de son histoire, par sa position géographique, la Géorgie s'est enrichie de bien des cultures. Enclavée entre la mer Noire et les montagnes du Caucase, elle est cernée de quatre États.

Au nord, sur une frontière commune de 723 km, débute la Fédération de Russie. Celle-ci, de foi orthodoxe, est composée de régions « russes » ou républiques autonomes : le Daguestan, la Tchétchénie, l'Ingouchie et l'Ossétie du Nord. Viennent ensuite la Karbardino-Balkarie, la Karatchaïevo-Tcherkessie, la république d'Adyguée, et enfin le kraï de Krasnodar. Ces républiques confettis, autonomes, représentent toutes une diversité ethnique riche.

Au sud-ouest, la Géorgie est frontalière de l'Azerbaïdjan sur 322 km, et vers le sud-ouest, vient l'Arménie sur 164 km puis la Turquie sur 252 km.

Rien n'est simple !

En géopolitique, la Géorgie représente un point hautement stratégique. Le pays et toute la région, en termes de diversité de populations, évoquent une vraie mosaïque, un puzzle. Des Géorgiens, non sans raison, affirment : « Nous sommes au milieu de tout le monde ! »

En effet, le pays est au cœur d'influences, de cultures, de courants politiques, d'intérêts souvent contraires. L'Iran, la Turquie et l'Azerbaïdjan ne sont pas loin, vecteurs de la religion islamique. La Géorgie entretient avec ses voisins des relations volatiles et complexes. Si on prend en compte le nombre de conflits potentiels, le monde caucasien peut constituer une véritable poudrière. Actuellement, la Géorgie entretient des relations très tendues avec son voisin russe. Elles sont difficiles mais cordiales avec l'Arménie, et enfin cordiales avec la Turquie. Quant à l'Azerbaïdjan, les relations diplomatiques se sont tendues en 2019 concernant le site de David Garedja.

David Garedja, ou une bataille larvée

À cheval entre la Géorgie et l'Azerbaïdjan, ce monastère constitue un point géopolitique très sensible. La démarcation de la frontière entre ces deux pays voisins est une source de conflits quasi permanents.

En effet, les Géorgiens considèrent ce site comme le creuset de la culture chrétienne, un lieu saint et un symbole de leur héritage culturel. Avant la chute du mur de Berlin, la Géorgie et l'Azerbaïdjan appartenaient tous deux au bloc soviétique. Depuis, l'Azerbaïdjan estime que les frontières n'ont pas bougé. Pas si simple pour la Géorgie. Pour elle, le site lui revient de droit. Le pouvoir azerbaïdjanais, de culture musulmane, considère au contraire qu'on ne peut imposer la démarcation d'une frontière pour des motifs religieux.

La situation est donc tendue. Des accusations de « sacrilège » du monastère perpétuées par les Azerbaïdjanais ont en outre exacerbé les tensions. Auparavant, un accord entre les deux autorités permettait aux visiteurs de visiter le site côté azerbaïdjanais sans visa. Ce n'est plus le cas. Une frontière très mouvante, donc, et très conflictuelle.

Une poudrière dans le Caucase ?

Une situation très volatile de tous côtés, donc. Côté russe, elle est explosive. La guerre de 2008 entre la Géorgie et la Russie en est le reflet significatif. En 2019, les tensions sont exacerbées, exprimées par les récentes manifestations antirusses à Tbilissi. Le pouvoir russe a interdit les vols d'avion en provenance de Géorgie. Compte tenu de ses relations parfois très houleuses avec ses voisins, on comprend que la Géorgie se tourne ainsi résolument vers l'Europe. Néanmoins, la situation s'est fortement complexifiée en 2024 avec la promulgation de la loi sur « l'influence étrangère », malgré une opposition de la population exprimée par de nombreuses manifestations et le veto de la présidente Salomé Zourabichvili. Le conseil européen a décidé en juin 2024 d'interrompre le processus d'adhésion de la Géorgie à l'Union EuropéEnnE, alors qu'en décembre 2023 la Géorgie obtenait officiellement un statut de candidat à l'Union EuropéEnnE. Un soutien financier européen de 30 millions d'euros prévu pour le ministère géorgien de la défense a également été gelé.

Les régions administratives

Les découpages de l'époque soviétique, parfois ultérieurs, arbitraires, en vue d'un équilibre politique d'entités administratives, ont donné le résultat suivant, d'est en ouest :

À l'est/sud-est

• Kakhétie (Telavi) à l'extrême est, incluant les montagnes de Touchétie.

• Kvemo-Kartlie (basse Kartlie), Roustavi, est du Petit Caucase.

Au nord/centre nord

• Mtskheta-Mtianétie (Mtskheta) au nord, incluant les montagnes du centre-ouest et du Grand Caucase.

• Chida-Kartli (Gori). Il s'agit du centre-nord. C'est la zone de conflit entre l'Ossétie du Nord, côté russe, et l'Ossétie du Sud, hors contrôle, mais la Géorgie l'inclut nominalement dans la région, avec une capitale, Tskhinvali.

• Tbilissi, capitale du pays.

À l'ouest

• Imérétie (Koutaïssi). Au centre-ouest, c'est la troisième ville la plus importante du pays.

• Ratcha-Letchkumi et Kvemo-Svanétie, au nord-ouest (basse Svanétie, Ambrolaouri). C'est une région montagneuse, très peu habitée.

• République autonome d'Adjarie (Batoumi) sur la mer Noire, au sud-ouest.

• Gourie (Ozourguéti) sur la mer Noire, à l'ouest.

• Samégrelo-Zemo Svanétie (Mingrélie-haute Svanétie, Zougdidi), zone frontalière avec l'Abkhazie.

• République autonome d'Abkhazie. Sur la mer Noire, à l'extrême ouest, cette république séparatiste est, dans les faits, indépendante de la Géorgie.

Au sud : Samtskhe-Djavakhétie (Akhaltsikhe). Dans le Petit Caucase, la zone inclut les régions historiques de Tori, Meskhetie et Djavakhétie.

Le relief

Mouvementée, c'est le moins que l'on puisse dire. En effet, la région de la Géorgie occupe le point de jonction de trois plaques tectoniques : arabique, eurasienne et anatolienne. Le mythique et magnifique mont Ararat – en réalité un volcan – en Arménie, que l'on admire aussi depuis la frontière orientale turque, marque cette rencontre. La zone est donc sismique, sujette à des tremblements de terre, comme en 1989, 1991 et 2002. Le relief est donc aussi riche que le pays dans tous les domaines : l'activité sismique a sculpté un relief très tourmenté, à l'image de l'environnement géorgien, très varié. 10 % du territoire appartient à la zone alpine ou subalpine.

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