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Une richesse interculturelle infinie

Au fil de son histoire, par sa position géographique, la Géorgie s'est enrichie de bien des cultures. Enclavée entre la mer Noire et les montagnes du Caucase, elle est cernée de quatre États.

Au nord, sur une frontière commune de 723 km, débute la Fédération de Russie. Celle-ci, de foi orthodoxe, est composée de régions « russes » ou républiques autonomes : le Daguestan, la Tchétchénie, l'Ingouchie et l'Ossétie du Nord. Viennent ensuite la Karbardino-Balkarie, la Karatchaïevo-Tcherkessie, la république d'Adiguée, et enfin le kraï de Krasnodar. Ces républiques confettis, autonomes, représentent toutes une diversité ethnique riche.

Au sud-ouest, la Géorgie est frontalière de l’Azerbaïdjan sur 322 km, et vers le sud-ouest, vient l'Arménie sur 164 km puis la Turquie sur 252 km.

Rien n'est simple !

En géopolitique, la Géorgie représente un point hautement stratégique. Le pays et toute la région, en termes de diversités de populations, évoquent une vraie mosaïque, un puzzle. Des Géorgiens, non sans raison, affirment : « Nous sommes au milieu de tout le monde ! »

En effet, le pays est au cœur d'influences, de cultures, de courants politiques, d’intérêts souvent contraires. L'Iran, la Turquie, enfin l’Azerbaïdjan ne sont pas loin, vecteurs de la religion islamique. La Géorgie entretient avec ses voisins des relations volatiles et complexes. Si on prend en compte le nombre de conflits potentiels, le monde caucasien peut constituer une véritable poudrière. Actuellement, la Géorgie entretien des relations très tendues avec son voisin russe. Elles sont difficiles mais cordiales avec l'Arménie, enfin cordiales avec la Turquie. Quant à l'Azerbaïdjan, les relations diplomatiques se sont tendues récemment.

David Gareja, ou une bataille larvée

À cheval entre la Géorgie et l’Azerbaïdjan, ce monastère constitue un point géopolitique très sensible. La démarcation de la frontière entre ces deux pays voisins est une source de conflits quasi permanents.

En effet, les Géorgiens considèrent ce site comme le creuset de la culture chrétienne, un lieu saint et un symbole de leur héritage culturel. Avant la chute du mur de Berlin, la Géorgie et l'Azerbaïdjan appartenaient tous deux au bloc soviétique. Depuis, l’Azerbaïdjan estime que les frontières n'ont pas bougé. Pas si simple pour la Géorgie. Pour elle, le site lui revient de droit. Le pouvoir azerbaïdjanais, de culture musulmane, considère au contraire qu'on ne peut imposer la démarcation d'une frontière pour des motifs religieux.

La situation est donc tendue. De récentes accusations de « sacrilège » du monastère perpétuées par les Azerbaïdjanais ont en outre exacerbé les tensions. Auparavant, un accord entre les deux autorités permettait aux visiteurs de visiter le site côté azerbaïdjanais sans visa. Ce n'est plus le cas. Une frontière très mouvante, donc, et très conflictuelle.

Une poudrière dans le Caucase ?

Une situation très volatile de tous côtés, donc. Côté russe, elle est explosive. La récente guerre de 2008 entre la Géorgie et la Russie en est le reflet significatif. En 2019, les tensions sont exacerbées, exprimées par les récentes manifestations antirusses à Tbilissi. Le pouvoir russe a interdit les vols en provenance de Géorgie. Compte tenu de ses relations parfois très houleuses avec ses voisins, on comprend que la Géorgie se tourne ainsi résolument vers l'Europe.

Les régions administratives

Les découpages de l'époque soviétique, parfois ultérieurs, arbitraires, en vue d'un équilibre politique d'entités administratives, ont donné le résultat suivant, d'est en ouest :

À l'est/sud-est

•    Kakhétie (Telavi) à l’extrême est, incluant les montagnes de Touchétie

•    Kvemo-Kartlie (basse Kartlie), Roustavi, est du Petit Caucase

Au nord/centre nord

•    Mtskheta-Mtianétie (Mtskheta) au nord, incluant les montagnes du centre-ouest et du Grand Caucase

•    Chida-Kartli (Gori). Il s'agit du centre-nord. C'est la zone de conflit entre l'Ossétie du Nord, côté russe, et l'Ossétie du Sud, hors contrôle, mais la Géorgie l'inclut nominalement dans la région, avec une capitale, Tskhinvali.

•    Tbilissi, capitale du pays.

À l'ouest

•    lmérétie (Koutaïssi). Au centre-ouest, c'est la deuxième ville la plus importante du pays

•    Ratcha-Letchkumi et Kvemo-Svanétie, au nord-ouest (basse Svanétie, Ambrolaouri). C'est une région montagneuse, très peu habitée

•    République autonome d'Adjarie (Batoumi) sur la mer Noire, au sud-ouest

•    Gourie (Ozourguéti) sur la mer Noire, à l'ouest

•    Samégrelo-Zemo Svanétie (Mingrélie-haute Svanétie, Zougdidi), zone frontalière avec l'Abkhazie

•    République autonome d'Abkhazie. Sur la mer Noire, à l’extrême ouest, cette république séparatiste est, dans les faits, indépendante de la Géorgie

Au sud

 Samtskhe-Djavakhétie (Akhaltsikhe). Dans le Petit Caucase, la zone inclut les régions historiques de Tori, Meskhetie et Djavakhétie.

Le relief

Mouvementé, c'est le moins que l'on puisse dire. En effet, la région occupe le point de jonction de trois plaques tectoniques : arabique, eurasienne et anatolienne. Le mythique et magnifique mont Ararat – en réalité un volcan – en Arménie, que l'on admire aussi depuis la frontière orientale turque, marque cette rencontre. La zone est donc sismique, sujette à des tremblements de terre, comme en 1989, 1991 et 2002. Le relief est donc aussi riche que le pays dans tous les domaines : l'activité sismique a sculpté un relief très tourmenté, à l'image de l'environnement géorgien, très varié. 10 % du territoire appartient à la zone alpine ou subalpine.