Découvrez la Bulgarie : A l'écran (Cinéma / TV)

Après des débuts mis à mal par la Seconde Guerre mondiale puis la mainmise du communisme, le cinéma bulgare connaît un réveil à la chute du régime. La génération seventies de cinéastes tente de sauver leur septième art et quelques œuvres comme Ivan et Alexandra ou Vers un nouveau monde passent la frontière pour se faire une place dans les festivals internationaux. Bien que le manque de moyens soit évident, l’inspiration est bien présente. La principale difficulté est l’absence de marché pour les films bulgares, mais des réalisateurs contemporains comme Stephan Komandarev (Taxi Sophia) trouvent leur public à l'international, et l'on peut désormais parler d'une renaissance du cinéma bulgare. Même si le bulgare est une langue très peu répandue, et même si les films bulgares ont du mal à trouver des distributeurs, il n’en reste pas moins que le cinéma de cette partie des Balkans est d’une grande qualité.

Des débuts aux années 1970

Au même titre qu’une grande partie de l’Europe, le septième art apparaît en Bulgarie au début du XXe siècle, sous l’initiative des frères Lumière qui organisent une première projection cinématographique dans la ville de Roussé. En 1915, Vasil Gendov réalise Le Bulgare est un galant homme (Bulgaran e galant) et signe ce qu’on peut considérer comme le premier succès bulgare. À l’instar de Gendov, Boris Grejov devient un véritable pionnier du septième art bulgare, grâce à des œuvres comme Après l’incendie en Russie et Tombes sans pierres. Jusqu’au milieu des années 1930, le cinéma bulgare semble se composer essentiellement d’adaptations littéraires, interprétées par des comédiens issus du théâtre. Du début des années 1940 jusqu’à la fin des années 1960, le cinéma en Bulgarie (comme pour le reste de l’Europe) connaît, sans surprise, une période sombre et creuse. Tombé d’abord dans les mains des fascistes, pour être légué aux communistes à la fin de la Seconde Guerre mondiale, le septième art bulgare devient un outil de propagande où les œuvres idéologiques sont favorisées. Les années 1970 cependant, symbolisent une petite renaissance du cinéma bulgare, avec par exemple La Corne de chèvre (1971) de Methodi Andonov, l’un des premiers succès bulgares à l’international. De cette période, on retient également Le Dernier Été (1974) de Christo Christov ainsi que Les Chaussures vernies du soldat inconnu (1979) de Rangel Valchanov.

De la chute du communisme à nos jours

Malgré ce renouveau seventies, le cinéma bulgare peine à se faire connaître, et si le démantèlement de l’Union soviétique amène le film indépendant, l’industrie cinématographique du pays est en mal de financements. Certaines œuvres parviennent cependant à passer les frontières et apportent à la Bulgarie une certaine reconnaissance à l’international, comme Ivan et Alexandra (1988) et Vers un nouveau monde (1999) d’Ivan Nitchev, mais aussi Les Amis d’Emilia (1995) de Ludmil Todorov. Le début des années 2000 est sans doute l’ère la plus prospère du septième art bulgare : Iglika Trifonova réalise Lettre pour l’Amérique, Zornitza Sophia remporte le prix spécial du jury du festival de Sarajevo en 2004 pour Mila from Mars, et Stolen Eyes de Radoslav Spasov est présélectionné aux Oscars en 2006. En 2008, un talent bulgare émerge : Stephan Komandarev nous offre le road movie Le monde est grand, préselectionné aux Oscars. En 2014, Komandarev réalise Le Jugement, la même année où les cinéastes bulgares Kristina Grozeva et Petar Valchanov présentent leur film La Leçon au festival de Toronto, dans la section « Cinéma du monde contemporain ». En 2016, les deux réalisateurs sont en compétition au festival de Locarno avec leur œuvre Glory, au coude à coude avec Ralitza Petrova et son œuvre Godless, qui remporte finalement le Léopard d’or. Plus récemment, Komandarev revient avec le premier volet d’une trilogie sociale, Taxi Sofia (2017), présentée au festival de Cannes dans la section « Un certain regard ». Le deuxième opus sort en 2019 sous le nom de Rounds, dans l’attente du dernier volet qui, on l’espère, sera aussi percutant que les deux premiers.

Enfin, le cinéma d'animation est également représenté et engagé. Au Festival international du film d'animation d'Annecy, en 2006, Andrev Tsevtov remporte le prix Unicef pour son court métrage Cherno na byalo (Black on White), une protestation contre une société qui rejette les différences.

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