Forêts, champs et collines
D’une superficie de 238 391 km², le territoire roumain est à peu près deux fois moins grand que la France métropolitaine. Il se répartit équitablement entre les zones de plaine (31 % du territoire), les collines (39 %) et les montagnes (30 %). Les plaines sont presque intégralement cultivées. Les forêts en ont quasiment disparu : celles-ci occupent 27 % du territoire et se situent en grande majorité dans les zones montagneuses. Les prairies se concentrent au creux des Carpates, dans les collines de Transylvanie, ainsi qu’en Moldavie.
Traversé par le 45e parallèle, ligne médiane entre le pôle et l’équateur, le pays compte 2 508 km de frontières partagées avec la Hongrie (443 km), l’Ukraine (531 km), la République de Moldavie (450 km), la Bulgarie (608 km) et la Serbie (476 km).
Les Carpates et leurs contreforts
Les emblématiques Carpates, qui traversent le pays, couvrent environ 30 % du territoire, formant un grand amphithéâtre en son centre. D'une altitude moyenne de 845 m, elles s'étendent sur 910 km. Loin de former une barrière infranchissable, elles sont percées de larges vallées, de douze voies ferrées et d'une trentaine de routes, dont la mythique Transfăgărașan.
La chaîne se divise en trois grands sous-ensembles. Les Carpates orientales sont constituées de magnifiques paysages très verts et boisés, aux pentes relativement douces. La Bucovine et le Maramureș nichent à ses pieds. On y trouve aussi des monts plus costauds, comme le massif du Ceahlău, surnommé l'Olympe de la Roumanie. Les Carpates méridionales, avec leurs cimes pierreuses et leurs lacs glaciaires, forment la partie la plus haute de la chaîne. Dans les monts Făgăraș en particulier, de nombreux pics dépassent les 2 000 m. Le point culminant est le mont Moldoveanu (2 544 m).
Les Carpates occidentales sont moins hautes – elles ne dépassent pas les 1 900 m –, mais plus habitées, jusque dans ses hauteurs. Faites de spectaculaires reliefs karstiques et de vallées profondes, elles sont réputées pour leurs nombreuses grottes, comme celle des Ours ou celle de Scărișoara, qui abrite un glacier souterrain. Les monts les plus emblématiques sont les Apuseni, pittoresques et très préservés.
Les différents massifs qui composent les Carpates roumaines (Retezat, Fagărăș, Bucegi, Ceahlău, Apuseni…) offrent ainsi des paysages très variés : plateaux karstiques, pics rocheux, sommets arrondis, lacs alpins, gorges (notamment celles de Bicaz et Turda, les plus impressionnantes), vallées abruptes, etc. De vastes espaces de collines occupent les contreforts de cette chaîne de montagnes : principalement en Transylvanie, mais aussi en Moldavie, à l'est, et en Valachie, au sud.
Des plaines fertiles
Les plaines, d'anciens fonds de mer et de lacs aujourd'hui couverts de loess, terres limoneuses extrêmement fertiles, sont les véritables greniers du pays. Jusqu'au milieu du XXe siècle, elles constituaient de vastes zones de steppes grasses et sauvages. Mais aujourd'hui, la quasi-totalité de leur surface est exploitée et la végétation des steppes a presque disparu. On distingue deux grandes unités de plaines : la Câmpia Română, qui s'étend au sud du pays, le long de la rive gauche du Danube, couvre la majeure partie de l'Olténie et de la Munténie ; la Câmpia Banat-Crișana se trouve à l'ouest de la Roumanie, entre les Carpates occidentales et la frontière hongroise.
La Dobrogea, une région à part
Enserrée entre le Danube et la mer Noire, la Dobrogea est particulière à plus d'un titre. Le delta du Danube, territoire le plus jeune d'Europe, y côtoie la plus vieille chaîne de montagnes du pays, voire du continent : les vénérables monts Măcin, qui culminent à 467 m.
Apparu il y a environ 10 000 ans, le delta est né de la rencontre entre les sédiments charriés par le fleuve et les cordons de sables venus de la mer Noire, qui ont formé des lagunes. Bloqués dans leur progression, les sédiments se sont accumulés, jusqu'à combler ces lagunes, tandis que le fleuve s'est frayé plusieurs chemins tortueux – divisés en trois bras principaux – jusqu'à la mer. Toujours en mouvement, cette vaste zone humide, largement poldérisée sous le communisme, continue d'avancer sur la mer Noire, au fur et à mesure que le Danube dépose ses alluvions.
Long de quelque 240 km, le littoral de la mer Noire, fait de grandes plages entrecoupées de petites falaises, est largement bétonné. Plusieurs bandes de sable très étroites y ont formé des lagunes, comme celles de Razim, Sinoe ou encore Golovița. La fameuse station de Mamaia est construite sur l'une de ces fines bandes, tout comme celle, plus sauvage, de Gura Portiței.
La Dobrogea renferme aussi la seule steppe aride d'Europe, pointe occidentale de la steppe eurasienne, qui prend naissance en Mongolie ! Ces vastes étendues dépourvues d'arbres, aujourd'hui très largement cultivées, ondulent à l'infini et forment des paysages d'un dénuement émouvant. Seuls les monts Măcin recèlent encore une faune et une flore typiques de ce genre de steppes.
L'empreinte du Danube
On estime le nombre de ruisseaux et rivières à plus de 4 000, parmi lesquels le célèbre Danube, qui effectue un trajet de 1 075 km en Roumanie avant de se jeter dans la mer Noire, en formant un somptueux delta. Au passage, il crée le plus long défilé d’Europe (144 km), à l’est de Drobeta-Turnu Severin. Près de 96 % du territoire roumain est drainé par le Danube et ses affluents. La plupart prennent leur source dans les Carpates avant de se jeter dans le fleuve. Parmi les plus importantes rivières, citons le Prut (740 km), le Mureș (761 km), l’Olt (615 km), le Siret (560 km), l’Argeș (345 km), le Jiu (330 km) ou encore le Buzău (302 km). La force du Danube est une source d’énergie importante pour la Roumanie et ses voisins, qui ont aménagé des centrales hydroélectriques, dont la plus importante est le barrage des Portes de Fer I. D’autres rivières sont également exploitées.
Le pays compte 3 500 lacs, dont 2 000 naturels. Les plus grands sont les lagunes de Razim et ses voisins de Golvița et Zmeica. Le plus grand lac de montagne est celui de Bicaz (33 km²), créé par un barrage.
Il ne faut pas oublier les innombrables sources minérales. Il en existe dans 500 localités du pays. Elles ont des propriétés très variées, sont embouteillées pour être consommées ou utilisées pour des cures. La plus chaude atteint les 80 °C.