Ilie Nastase et Ion Tiriac posant avec Simona Halep à Wimbledon © LCV - shutterstock.com.jpg
Partie de Oina © Sorin Vidis - shutterstock.com.jpg

Le football, la difficile succession

Le football est le sport national et connaît un immense succès auprès des enfants et des ados qui y jouent sans cesse dans toutes les villes du pays. Il suffit de parcourir les pages des quotidiens pour comprendre l’engouement dont ce sport fait l’objet. Les tricolores locaux font la fierté ou la tristesse des Roumains, au gré de leurs résultats. La grande époque des années 1980 et 1990 et de la génération d’or de Gheorghe Hagi (« le Maradona des Carpates »), Popescu, Petrescu ou Stelea est révolue, mais a fait vivre à toute la Roumanie de longs moments de bonheur. L’équipe nationale participa alors à trois Coupes du monde d’affilée (1990, 1994, 1998), en obtenant de très bons résultats (notamment les quarts de finale en 1994). Une sélection qui parvint aussi à se qualifier pour l’Euro en 2000, 2008 et 2016. Malheureusement, la Roumanie n’a pas réussi à se qualifier pour la dernière Coupe du monde en Russie à l’été 2018.

De grands champions de tennis

La grande période du tennis roumain se situe dans les années 1970 quand l’équipe nationale, emmenée par Ilie Năstase et Ion Țiriac, deux joueurs qui s’illustrent superbement sur le circuit individuel, accède à trois reprises à la finale de la coupe Davis (1969, 1971 et 1972), sans toutefois ne jamais la remporter, se faisant battre à chaque fois par les Américains. Ilie Năstase, numéro 1 mondial en 1973 et vainqueur notamment de Roland-Garros (1973) et de l’US Open (1972), demeure une vedette et a beaucoup contribué, par ses résultats et ses frasques, à la reconnaissance de la Roumanie à travers le monde. Si de bons joueurs sont apparus dès le début des années 2000 comme Andrei Pavel, aujourd’hui le tennis masculin roumain peine à se renouveler. Par contre, chez les femmes Simona Halep se distingue : numéro 1 mondiale en 2017, vainqueur de Roland-Garros en 2018 et Wimbledon en 2019, elle porte fièrement les couleurs roumaines.

La gymnastique, vitrine du pays

La gymnastique, c’est la discipline qui a fait connaître la Roumanie au monde entier, celle qui a rapporté le plus de médailles au sport roumain : plus d’une soixantaine pour les Jeux olympiques seulement. Leurs tenues blanches à liserés tricolores (bleu-jaune-rouge) sont encore très redoutées sur les praticables.

Le pouvoir communiste a ouvert à l’époque une école spécialisée à Deva (ouest du pays) où, aujourd’hui encore, s’entraîne l’élite du pays. La gym est devenue une affaire d’État, une discipline devant faire connaître la Roumanie et dont les succès permettaient de narguer le grand voisin soviétique. Nadia Comăneci fut la première grande championne. Son visage, ses performances, ses médailles (cinq à Montréal en 1976) et ses notes incroyables ont alors marqué le monde entier.

Les autres disciplines olympiques

Canoë-kayak et aviron. Ces disciplines ont rapporté de tout temps de nombreuses médailles au sport roumain. Pendant les Jeux olympiques, l’aviron a rapporté ainsi plus de trente médailles, idem pour le canoë-kayak. Ces deux disciplines se classent donc juste derrière la gymnastique en nombre de médailles. La première grande vedette sera Ivan Patzaichin qui, entre 1968 et 1984, va remporter quatre médailles d’or olympiques et de multiples titres mondiaux en canoë. Plus récemment, les Jeux olympiques d’Athènes ont vu le sacre des Roumains en aviron et Georgeta Damian-Andrunache et Viorica Susanu ont obtenu l’or dans cette même discipline aux JO de Pékin en 2008. Aux JO de Londres en 2012, aucune médaille n’est rapportée par l’équipe nationale, mais en 2016, à Rio, l’équipe remporte la médaille de bronze en aviron.

Boxe. Le premier titre remporté dans cette discipline par un Roumain est celui de champion d’Europe, arraché par Lucian Popescu en 1930. Ce sport va ensuite être promu au sein de l’armée, sous le régime communiste, comme dans d’autres pays amis tels que Cuba, la Bulgarie ou l’URSS. Les boxeurs sont alors exclusivement amateurs et font le bonheur de l’équipe roumaine aux Jeux olympiques (plus d’une vingtaine de médailles remportées).

Après la Révolution, la boxe reste très populaire et ne se limite plus au milieu amateur. Certains boxeurs s’illustrent au plus haut niveau comme Francisc Vaștag et Mihai Leu (plusieurs fois champions d’Europe et champions du monde). Plus récemment, citons Leonard Doroftei (champion du monde en 2002 et 2003 en catégorie super-légers), Adrian Diaconu (qui a gagné quatorze médailles sur quinze lors de ses participations à des tournois olympiques), Lucian Bute (champion du monde des super-moyens de 2007 à 2012) ou Christian Hammer (champion WBO Europe en 2008, 2016 et 2017, WBO International en 2015).

Athlétisme. Les premières compétitions en Roumanie sont organisées en 1910. Au fil des décennies, l’athlétisme roumain se dote d’excellents sportifs qui dominent parfois leur discipline. La première grande vedette sera Iolanda Balaș, qui dominera le saut en hauteur féminin durant de longues années. Entre 1957 et 1961, elle battra quatorze fois le record du monde ! Elle remporte ensuite la médaille d’or olympique, en 1960 à Rome puis en 1964 à Tokyo. C’est une autre femme qui, trente ans plus tard, portera haut les trois couleurs du drapeau roumain. Gabriela Szabó sera en effet l’une des grandes championnes du demi-fond durant les années 1998-2004. Aux JO de Pékin en 2008, Constantina Diță remporte l’or du marathon, devenant, à 38 ans, la plus vieille athlète à remporter cette médaille. Les athlètes roumains repartent cependant sans médailles des JO de Londres en 2012 et de ceux de Rio en 2016.

L’oina, un jeu typiquement roumain

Les règles sont assez simples. Deux équipes de onze joueurs s’affrontent. L’une est à la bătaie (à l’attaque), l’autre à la prindere (défense). Un joueur de l’équipe qui attaque lance une balle (de 140 g) que l’adversaire doit tenter de frapper avec une batte (bâtă) en bois et envoyer le plus loin possible, dans un terrain de jeu de 70 m sur 32 entouré de lignes. Cela ne vous rappelle-t-il pas le base-ball ? L’oină est la première fois mentionnée dans des textes en 1364, sous le règne de Vlaicu Vodă. Le jeu est alors pratiqué par les bergers de Valachie. Lors des Jeux olympiques de 1896, la Roumanie propose d’introduire la discipline. Mais les autorités olympiques refusent… car le jeu n’est pratiqué qu’en Roumanie. Trois ans plus tard, le ministre de l’Éducation, Spiru Haret, décide que l’oină sera pratiquée dans les écoles et organise des compétitions nationales. Mais malgré cette mesure, ce jeu de balle ne rencontre que peu de succès et il disparaît peu à peu. Deux fédérations existent encore, à Bucarest et à Chișinău (en République de Moldavie).

Des activités nature de choix

Randonnées. Que ce soit à pied, à VTT ou à cheval, la Roumanie offre un grand choix de balades en nature, tant aux familles qu’aux grands sportifs. Les Carpates dans leur ensemble se prêtent remarquablement bien aux randonnées. Les paysages, les altitudes y sont variés. Chemins aisés, difficiles, parcours d’une heure ou de plusieurs jours, tout y est possible. Les Roumains marchent, mais les pistes ne sont pas encore envahies, comme c’est le cas dans les Alpes ou les Pyrénées.

On peut loger dans les refuges, souvent très simples, mais conviviaux, ou planter sa tente dans leurs environs. Il est cependant conseillé d’emporter ses provisions. On trouvera dans les librairies roumaines de bonnes cartes indiquant les pistes marquées et les refuges.

Enfin, des agences spécialisées sur la Roumanie pourront vous proposer d’excellentes randonnées dans tout le pays. Il ne reste plus qu’à faire son choix entre les monts Bucegi (accessibles en téléphérique), les Apuseni (superbes, mais moins fréquentés), le massif Rodnz (bien balisé et qui abonde en plantes et animaux rares), etc.

Observation des oiseaux. Au printemps et en automne, de nombreux ornithologues se donnent rendez-vous sur l’un des plus beaux sites d’Europe, le delta du Danube. Durant les grandes périodes de nidification et de migration (de mars à mai et d’août à octobre), des millions d’oiseaux se posent ici. Des agences locales organisent des expéditions d’une ou plusieurs journées en bateau, qui est le seul moyen d’approcher le site des oiseaux. Vous trouverez leurs offres à Bucarest ou sur place, à Tulcea ou Crișan. Dans les Carpates, un grand nombre d’espèces est également présent pour le plus grand plaisir des amoureux de la nature.

Escalade. La Roumanie dispose d’un grand nombre de sites d’escalade. Parmi les hauts lieux naturels du pays, on peut signaler le massif des Bucegi et de Piatra Craiului, situés à proximité de la ville de Brașov, ou Cheile Bicazului (les gorges de Bicaz), proches de la ville de Piatra Neamț.

Sports extrêmes. Ils se développent de plus en plus ces dernières années. Rafting, escalade, off-road, parapente et bien d’autres activités attendent les amateurs de sensations fortes. Des équipes de professionnels proposent des circuits presque partout dans le pays.

Sports nautiques. Sur la côte, en été, les Roumains se pressent nombreux. Le jet-ski, la planche à voile, le bateau à pédalier, le ski nautique, le paddle ou toutes les bouées tractées ont la cote, à des prix assez abordables.

Côté rivières, malgré une belle tradition olympique de canoë-kayak, il n’est pas forcément facile de pagayer. Les sites les plus connus restent les gorges du Lăpuș et la rivière Vaser, dans le Maramureș, ou la Bistrița Aurie, en Bucovine.

Sports d’hiver. Le ski de fond ou les raquettes sont très peu pratiqués, alors que de nombreuses régions s’y prêtent fort bien. Mais les stations de ski de la vallée de la Prahova commencent à attirer de plus en plus de monde. À Poiana Brașov (la plus connue), on skie en général de novembre à mars. Les stations de Predeal et Bușteni voisines sont également fréquentées. On skie aussi près de Sibiu à Păltiniș, à Borșa dans le Maramureș, à Semenic à l’ouest de Carpates, ou à Gura Humorului près de Suceava.

Spéléologie. Les Apuseni et d’autres zones des Carpates possèdent certains des plus beaux gouffres et grottes d’Europe. Mais la spéléologie n’est pas une discipline pratiquée à grande échelle et reste l’apanage de quelques spécialistes. Les passionnés s’adresseront donc à la Fédération roumaine de spéléologie à Bucarest.

Thermalisme et thalassothérapie

En Roumanie, riche de mille et une sources, le thermalisme a une longue histoire. Le régime communiste a construit de grands complexes autour de la mer Noire, dans la Crișana, dans l’est des Carpates notamment. Ces complexes ont fait le succès touristique de la Roumanie dans les années 1970, quand des groupes provenant de pays amis, de France et d’ailleurs y venaient en cure. Quelques-uns ont beaucoup vieilli et d’autres ont même été fermés. Mais certains ont survécu, après avoir été rénovés et adaptés aux standards européens, surtout autour de la mer Noire. Un bel exemple est le complexe balnéaire d’Ocna Sibiului, qui propose des cures à des prix très accessibles.