De l’aéroport au centre-ville en Colombie

L'aéroport international El Dorado est le principal aéroport du pays et un hub majeur en Amérique latine. De là on peut rayonner partout dans le pays, vers les grandes villes, mais aussi vers des destinations plus lointaines et isolées, dans les Llanos ou en Amazonie par exemple. Le Terminal 1 opère les liaisons internationales et la plupart des liaisons régionales. Le Terminal 2 connu aussi comme Puente Aéreo, dessert uniquement les vols des compagnies Easyfly et Satena. Compter 15 minutes entre les deux terminaux en navette (gratuite).

L'aéroport El Dorado est situé dans l'ouest de Bogotá, à 15 km du centre-ville. Le taxi est le moyen le plus simple, sûr et rapide de rejoindre son hôtel quand on ne connaît pas la ville. Les tarifs sont raisonnables, dans les 35 000 $. Prendre les taxis jaunes (faire la queue comme tout le monde, et ne pas faire attention aux rabatteurs des taxis non officiels). Les taxis blancs VIP sont beaucoup plus chers. Il est aussi possible de prendre un Uber ou autre VTC local, mais soyez discret, car ce mode de transport n'est toujours pas officiellement légal en Colombie.

Pour les voyageurs débrouillards souhaitant économiser un peu, il est possible de prendre un bus Transmilenio (ligne 86) depuis le Terminal 1 (porte 8), de 4h30 à 22h (5h-21h le week-end). Il faut pour cela acheter une carte rechargeable Tullave à l'aéroport (6 000 $, plus la recharge d'au moins le prix du trajet, 2 650 $). Cette carte peut servir pour une ou plusieurs personnes. À éviter aux heures de pointe, si l'on est chargé, et tard le soir, pour des raisons de sécurité.

Arrivée en train en Colombie

Les Colombiens ont depuis les années 1940 oublié ce qu'était une locomotive. Le transport de passagers par le chemin de fer est presque nul aujourd'hui. À part le train touristique reliant Bogotá à Zipaquirá, les quelques voies ferrées encore en activité, dans La Guajira, ou entre Cali et Buenaventura, sont destinées au transport de charbon ou d'autres marchandises. Les vestiges des gares à Medellín, Cali, ou Armenia, nous rappellent pourtant que le pays eut un temps un réseau digne de ce nom. Seul le « convoi des saltimbanques », de la Mano Negra, accompagné d'une joyeuse bande d'artistes de cirque avait, en 1993, ranimé un temps les 1 000 km de voie désaffectée entre Bogotá et Santa Marta, apportant un peu de diversion aux habitants de villages pris entre guérillas et paramilitaires. C'était à bord de l'Expreso del Hielo (l'Express de Glace), appelé ainsi, car autrefois il apportait des wagons de glace dans la fournaise d'Aracataca, le village natif de Gabriel García Márquez. Une aventure relatée dans le livre Un train de glace et de feu, de Ramón Chao.

Arrivée en bateau en Colombie

Comme les voyageurs au long cours l'auront compris, le passage du Panama à la Colombie (ou inversement) est épineux en l'absence de route. Pas question de tenter la traversée du Darién à pied, un périple long, cher et dangereux. Des options plus sécuritaires et agréables s'offrent à vous en voilier depuis/vers Carthagène (2 jours au milieu des San Blas et 3 jours en pleine mer). Cela coûte environ 600 US$ par personne. Renseignez-vous sur le voilier et son capitaine avant de vous embarquer avec qui que ce soit. On peut aussi longer la côte en lancha rapide, avec des agences spécialisées. Comptez 4 jours/3 nuits, avec des départs à des dates programmées, en longeant la côte à travers les San Blas. C'est moins cher que les voiliers. Il y a également des lanchas depuis Bahía Solano, qui longent la côte pacifique. Un trajet assez périlleux car il emprunte l'une des principales routes de la drogue, déconseillé donc... Ensuite, le bateau reste le principal moyen de se déplacer, sur les côtes, entre les îles, ou en Amazonie. De la pirogue sculptée dans un arbre, aux bimoteurs puissants de 40 passagers, la gamme est large. L'embarcadère est appelé muelle. Les horaires, quand il y en a, sont rarement respectés. Bien souvent, le départ ne s'effectue qu'une fois la capacité maximale atteinte.

Transports en commun en Colombie

Bus. La Colombie possède une kyrielle de moyens de transport folkloriques. Les « bus » sont en général ceux que l'on connaît comme tels, les bus les plus grands et confortables (tout est relatif) qui desservent les grandes destinations. Les « busetas » sont des bus plus petits, ils roulent en ville ou desservent les localités voisines. Les « chivas » sont de vieux bus en bois plein de couleurs, au moteur surpuissant et increvable, qui circulent entre les villages. Les « colectivos » prennent plusieurs formes, de la voiture-taxi partagée, au van climatisé, en passant par la vieille Jeep ou le minibus défoncé. Ils partent quand ils sont pleins, sans véritables horaires.

Tous ces moyens de transport sont économiques, moins polluants que l'avion et permettent d'accéder à des localités hors des sentiers battus. Emprunter ces modes de transport, c'est aussi rencontrer plus facilement les locaux et se laisser le temps à l'observation des paysages et à la rêverie. Les gares routières des grandes villes (Terminal de Transporte) sont équipées de tous les services nécessaires au voyageur : cafétérias, pharmacies, toilettes, DAB, et parfois consigne à bagages, Wifi et point d'informations touristiques. Dans les villages, le parc principal fait souvent office de mini terminal. Il est important de bien choisir sa compagnie, surtout pour les longs trajets. Mettre 20 000 $ de plus (l'équivalent de 5 euros) garantit souvent un véhicule plus fiable et confortable (toilettes, Wifi, plus de pauses pour le chauffeur...). Bien vérifier si le bus est direct (directo) ou non (regular), le temps de trajet peut en effet passer presque du simple au double ! L'état des routes et la géographie accidentée du pays ne rendent pas les trajets faciles. Les voyages peuvent être interminables quand il faut passer des cordillères. Ne pas se fier aux distances kilométriques, mais aux temps de trajet. Et quand vous demandez à la compagnie de bus la durée du voyage, sachez que les temps donnés sont souvent très optimistes et que les imprévus sont nombreux sur les routes sud-américaines...

Les sites web des gares routières sont rarement actualisés. Mieux vaut se rendre sur - www.horariodebuses.com.co - qui donne les horaires, temps de parcours et contacts des compagnies. On peut aussi se rendre sur les sites des plateformes comme Redbus, Busbud, Pinbus et FelizViaje, qui appliquent une commission sur le prix du ticket.

Métro. Bogotá attend son métro depuis des décennies, Medellín en est doté depuis 1995. Le réseau compte deux lignes de métro classiques reliées à plusieurs lignes de téléphérique (Metrocables).

Transmilenio. Transmicaribe, Mio, Metrolínea, etc. Des réseaux de longs bus articulés bénéficiant de voies réservées. Pratiques pour traverser les grandes villes embouteillées, mais souvent saturés aux heures de pointe. Le paiement se fait par carte magnétique rechargeable, qui sert aussi pour les bus ou téléphériques intégrés dans ces réseaux.

Vélo, trottinette & co en Colombie

Les déplacements quotidiens se font souvent à bicyclette, même pour traverser les grandes villes. Les pistes cyclables sont nombreuses, notamment à Bogotá, qui bénéficie du plus grand réseau de pistes cyclables d'Amérique latine, un réseau qui ne fait que s'étendre tous les jours. Les entreprises privées de vélos en libre-service et de trottinettes électriques (patinetas eléctricas) sont arrivées en force il y a quelques années, mais la pandémie de Covid-19 a malheureusement mis un coup d'arrêt à leur développement. En 2022, Bogotá a mis en place un système public de vélos en libre-service avec 300 stations et plus de 3 000 vélos. Il reste possible de louer des vélos dans certaines villes, dans les auberges de jeunesse ou dans des agences spécialisées. Gare cependant aux trottoirs et chaussées en mauvais état général (trous béants) et à la circulation des plus anarchique.

Avec un chauffeur en Colombie

Les taxis sont nombreux et économiques. Une course moyenne en ville coûte l'équivalent de 2 ou 3 euros. Paiement en espèce uniquement. Ils sont jaunes (ou blancs pour les services VIP) et disposent pour la plupart d’un taximètre. Conseil : à Bogotá en particulier, afin de ne pas froisser inutilement le chauffeur, éviter de claquer les portières, et cela quel que soit l’état du véhicule ! Les taxis peuvent se louer à l’heure ou pour de courtes escapades hors des villes. Se faire recommander un taxi de confiance, le faire appeler par son hôtel, ou utiliser une application de type Easy Tappsi est une garantie non négligeable, en termes de sécurité et de tarifs.

Uber et les autres applications de ce type (Didi, Beat, etc.) sont très utilisées, pour des raisons de coûts et de sécurité. Même si tout le monde les utilise, elles restent illégales en Colombie. C'est la raison pour laquelle les chauffeurs préfèrent que vous vous installiez à côté d'eux (et non à l'arrière comme dans les taxis), pour éviter d'éveiller les soupçons de la police, surtout à l'approche des aéroports. Pour cette raison, il est possible de se faire déposer aux aéroports en Uber, moins facile pour que l'on vienne vous y chercher. Le paiement des VTC se fait aussi principalement en espèces.

Au-delà des taxis et VTC, très utilisés en ville, dans les zones rurales on se fait souvent transporter en moto-taxi (sans casque le plus souvent) ou en tuk tuk, des véhicules folkloriques à trois roues, avec un guidon de moto et 2 ou 3 places à l’arrière.

En voiture en Colombie

La location d'une voiture offre beaucoup de liberté. Sachez toutefois que le pays est grand et que les distances sont trompeuses, en raison du relief (trois cordillères), de l'état des routes (ravagées par les intempéries), ou par de lourds camions qui roulent à 10 km/h en côte. Si la vitesse est limitée en général à 80 km/h hors agglomération (30 ou 60 km/h en ville), on dépasse rarement les 30-40 km/heure de moyenne sur de longs trajets, sachez-le ! La location de voiture se développe mais les tarifs restent élevés comparés à d'autres pays. Le carburant coûte moins cher qu'en France, mais n'est pas donné, et il y a aussi beaucoup de péages !

Location. Sauf si vous êtes un habitué des road-trips dans des pays lointains, nous conseillons la location d'une voiture uniquement pour visiter certaines régions, comme la région du café (Eje Cafetero), Boyacá et Santander, car les routes sont bonnes et la circulation n'est pas trop dense. On prend un bus ou un avion pour rejoindre Armenia, Pereira, ou Bucaramanga et on loue un véhicule sur place. Il est recommandé de conduire en début de journée, les routes sont peu ou pas illuminées la nuit, et en cas de pépin, vous aurez le temps de vous retourner. Un véhicule surélevé de type SUV facilite la conduite, vu la quantité de nids-de-poule.

Conduite. Il y a peu d'indications routières et l'usage d'une application comme Waze ou Maps.Me (qui fonctionne hors ligne, télécharger les cartes à l'avance) est bien utile. Comme dans toute l'Amérique latine, la conduite est sportive et le Code de la route peu respecté. Attention aux intersections la nuit : beaucoup de gens grillent les stops et feux rouges, pour éviter d'éventuelles attaques ! Il est aussi très courant de doubler par la droite, ne vous en offusquez pas. En cas d'accident, il faut laisser la voiture sur place, même si elle obstrue la circulation, appeler son assurance et attendre la police pour le constat. Tolérance zéro pour l'alcool au volant (0,0 g/l.).

Pico y placa. Si vous louez une voiture, il faudra prendre soin de bien vérifier les éventuelles contraintes de circulation horaires du pico y placa. Ce système de circulation alternée mis en place dès 1998 à Bogotá, puis dans la plupart des grandes villes colombiennes, a pour but de désengorger le trafic aux heures les plus denses (horas pico). Les véhicules privés, selon leurs plaques d'immatriculation, ne sont pas toujours autorisés : les plaques se terminant en nombres pairs (2 - 4 - 6 - 8 - 0) sont interdites les jours pairs. Et, à l'inverse, les plaques impairs (1 - 3 - 5 - 7 - 9) ne circulent pas les jours impairs de la semaine. La restriction s'applique entre 6h00 et 8h30 et entre 15h00 et 19h30. Le week-end, le pico y placa ne fonctionne pas, tout le monde peut donc rouler sans restriction. Les voitures électriques et hybrides, et ceux qui ont payé une somme conséquente, sur le principe de pollueur payeur (« pico y placa solidario »), sont exemptés de pico y placa.

Parking. Ne laissez pas votre voiture dans la rue, surtout dans les grandes villes, garez-la dans un parking payant, et même dans ce cas n'y laissez pas d'objets de valeur. Encore une fois c'est le No dar papaya qui vous parle !

Accessibilité en Colombie

A l'exception des aéroports et des gares routières récentes, l'accessibilité aux personnes à mobilité réduite n'est pas encore une priorité. Les trottoirs sont souvent défoncés ou encombrés, pas évident de les emprunter avec un fauteuil roulant ou avec une poussette. Par contre, les Colombiens sont habituellement bienveillants, en particulier envers les étrangers. Ils prendront leur temps et se plieront en quatre pour vous faciliter les choses.

Les attrape-touristes en Colombie

Pas vraiment d'arnaque notable dans les transports en Colombie. Seuls les chauffeurs de taxi peuvent vous faire un petit détour pour faire tourner le taximètre, mais ce n'est pas très fréquent. La délinquance est plus problématique. Vous entendrez peut-être parler du « paseo millonario », le « tour du millionnaire » (oui vous êtes millionnaire, en pesos colombiens) : il s'agit d'une course au cours de laquelle le chauffeur du taxi, aidé d'un complice, vous fait faire le tour des guichets automatiques en un temps record. C'est la raison pour laquelle, il ne faut jamais monter dans un taxi qui transporte déjà quelqu'un. Dans la mesure du possible, faites-le appeler, surtout la nuit, le supplément à payer est dérisoire, ou utilisez un VTC type Uber, réputé plus sûr.