Découvrez Cuba : Nature (Biodiversité / Faune & flore)

Terre fertile au climat des plus doux, Cuba est le sanctuaire d'une nature très riche. Côté flore, on recense plus de 6 370 espèces, dont 3 180, c'est-à-dire un peu plus de la moitié, sont endémiques. Les orchidées occupent d'ailleurs une place d'honneur avec plus de 300 espèces. Rendez-vous, pour les amateurs, aux jardins de Soroa dans la région de Pinar del Río, à l'ouest de La Havane. Côté faune, ce sont plus de 13 000 espèces qui se côtoient à Cuba, avec une prédominance d'invertébrés et l'absence notoire de mammifères de grande taille, de prédateurs et d'animaux nuisibles ou même dangereux pour l'homme (exception faite des crocodiles, requins et scorpions). Près de 96 % des mollusques, 90 % des amphibiens, 85 % des reptiles et 40 % des mammifères appartiennent à des espèces endémiques. Équipez-vous d'un appareil photo et de patience, voici ce que vous croiserez lors d'un safari à la cubaine !

Animaux du ciel et de la terre

Cuba abrite une faune extrêmement variée, à commencer par son avifaune. On n'y dénombre en effet pas loin de 400 espèces d'oiseaux (388 pour être précis), allant du plus petit volatile au monde – l'émeraude de Ricord (Chlorostilbon ricordii), familièrement baptisé « zunzún » par les Cubains – au caballero de Italia, un flamant rose de 1,50 m de hauteur. Parmi les espèces les plus remarquables, il convient de citer ici l'époustouflant sijus, capable de faire pivoter sa tête à 360°, mais aussi le pic à bec d'ivoire (deuxième plus grand représentant de son espèce) qui est réapparu à Cuba récemment. Le plus emblématique des oiseaux demeure toutefois celui que les Cubains ont choisi comme emblème national : le trogon, ou tocoroco, vivant dans les forêts de l'île. Son cri étonnant autant que son éblouissant plumage – combinaison de noir, rouge, blanc et vert profond – sont uniques. Signalons également quelques autres oiseaux tropicaux qu'il est assez facile de croiser dans la campagne cubaine, souvent aux abords des habitations : le coco negro, le coco blanco et le perroquet vert, qui cohabitent avec grues, hirondelles, pigeons et tourterelles. Côté oiseaux aquatiques, il y a foule. Les principaux oiseaux de mer sont le goéland, le pélican et la mouette. Le héron bleu (« garza »), la perdrix et la « yaguaza » (petite oie sauvage) sont quant à eux les oiseaux que l'on retrouve aux abords des réserves d'eau douce.

Dans la catégorie mammifère, il est intéressant de noter que, lors de son arrivé sur Cuba, Christophe Colomb n'y constata la présence que de deux quadrupèdes. Le premier était un chien dépourvu de voix, le second une sorte de raton-laveur que les autochtones nommaient « guaquinagi ». Lorsque les Espagnols s'installèrent sur l'île, ils importèrent avec eux des animaux domestiques – chevaux, chèvre, cochons, chats et chiens – qui tous ont fini par retourner à la vie sauvage. Ainsi, la même espèce de chien s'est peu à peu modifié d'une manière telle qu'elle a donné lieu à deux espèces radicalement différentes : l'épagneul havanais, de petite taille, et sa version costaud, une sorte de molosse jadis éduqué pour traquer les esclaves en fuite. Le bétail et les chevaux ont quant à eux suivi une évolution assez linéaire. Les sangliers étant quant à eux peu nombreux sur Cuba, des daims ont été importés pour satisfaire les chasseurs... Du côté de Baracoa prospèrent quelques « almiquís », mammifères insectivores endémiques et inoffensifs, mais aussi quelques crocos, cette fois ci sur la péninsule de Zapata. Des alligators aiment en effet à se prélasser sous le soleil des Caraïbes dans les fermes de la péninsule.

Pour tout ce qui concerne la famille des reptiles, laissez-nous vous annoncer une bonne nouvelle : les serpents ne sont pas venimeux à Cuba ! Ils peuvent toutefois s'avérer imposants par la taille. C'est le cas du majá de Santa María, dont l'envergure peut atteindre les 4 mètres. Plus modestes, dans la famille reptiles et amphibiens, notons l'abondante présence d'iguanes, de caméléons et de lézards (lézards verts et lézards des sables notamment). Bien que souvent invisibles, les grenouilles (la grenouille-banane est minuscule) et autres crapauds buffles donnent de la voix dans la nuit, lorsqu'ils entonnent leur sérénade. A côté d'espèces plus imposantes, les chauves-souris les plus communes à Cuba sont plutôt petites et portent des noms des plus poétiques : la chauve-souris papillon et la chauve-souris fleurs règnent sur la nuit ! Dans la famille des insectes, il convient de mentionner les innombrables – et immenses – papillons cubains multicolores. Le mariposa cristal, grand amateur de fleurs de buddleia, étant l'un des plus somptueux. Parmi les insectes dont il faudra vous méfier, outre l'infatigable moustique, évitez de croiser le dard du scorpion italien !

Et dans l'eau alors ?

Dans la mer qui borde les côtes, signalons en premier le lieu les réserves de lamantins (nommés ici « manatís »), imposants mammifères jadis assimilés aux sirènes par les marins qui, friands de leur chair, en ont largement décimé la population. Véritable fossile vivant, le manjuarí, poisson à la forme allongée et au mouvement très lent aurait... 270 millions d'années ! Il côtoie 900 autres espèces, réparties entre eau de mer et eau douce. Les plus célèbres habitants sous-marins de Cuba sont à n'en point douter le marlin, le barracuda, le thon, la raie, la bonite, le maquereau, le requin et le dauphin (quelques baleines s'égarent occasionnellement du côté atlantique de l'île). Si la grande majorité de ces poissons tropicaux, arborant de splendides couleurs et aux formes les plus variées, sont inoffensifs, gardez vos distances avec le poisson-dragon, la raie pastenague et le barracuda lors de vos sorties plongée sous-marine. À l'aise dans les eaux tièdes du littoral cubain, les méduses sont légion. Là aussi, restez vigilants ! Tout comme avec les oursins qui ont tendance à s'installer à l'endroit même où les baigneurs se mettent à l'eau ! Pour le reste, tortues et autres pieuvres ne devraient vous causer aucun problème lors de vos explorations des eaux profondes garnies de corail noir. Les plages sont quant à elles jonchées de surprenants coquillages, d'étoiles de mer et des fameux dollars des sables.

Si la mer affiche une belle démographie, c'est aussi le cas des eaux douces cubaines. On pourra ainsi aller jeter sa ligne dans le cours d'eau avec l'assurance de faire mouche ! Outre les poissons d'eau douce, ont été signalées des petites colonies de tortues de mer et d'eau douce. Côté crustacés, on trouve huîtres, conques et écrevisses en quantité, mais aussi les moules géantes de la mangrove ! Si les amateurs de langoustes, crabes et crevettes seront servis à Cuba, apprenez ici que la majeure partie de ces crustacés sont réservés à l'exportation commerciale : plusieurs centaines de bateaux et de nombreuses fermes d'élevage se dédient à cet unique commerce. Toutefois, on les trouvera aisément dans les assiettes des grands hôtels et tables de prestige de l'île. La langouste en particulier se déguste un peu partout, même dans les casas particulares, et ce même si sa vente n'est pas légale pour les particuliers. Attention ! À Cuba, il est interdit de pêcher au harpon, de ramasser du corail ou des coquillages vivants. Les Cubains sont assez stricts sur ce point.

Flore cubaine

Arbres et fleurs. Bien que Cuba n'abrite pas une flore aussi exubérante qu'en Amérique Centrale, elle fait malgré tout montre d'une profusion tropicale non négligeable. Le palmier, arbre national, en est certainement le plus répandu : ils seraient plus de 70 millions sur l'ensemble du territoire, répartis en une soixantaine d'espèces. Une aubaine lorsque l'on sait qu'absolument tout a une utilité dans le palmier : les palmes servent pour fabriquer toits des habitations, chapeaux et paniers ; l'écorce, imputrescible, s'avère parfaite pour cloisons et murs ; le tronc sert à l'édification de charpentes et de clôtures ; les fruits nourrissent les cochons ; et le cœur – nommé palmito –, une fois cuisiné, est un régal !

Parmi les espèces d'arbres qui existaient avant l'arrivée des conquistadors et dont il ne reste quasiment plus rien aujourd'hui, les bois précieux abondaient. Ainsi, teck, ébène, gaïac, acajou, cèdre et bois-de-fer étaient utilisés alors pour la construction de luxueux palaces, de meubles élaborés et pour les vaisseaux de la flotte espagnole. Également précieux, le vijaguara de fuego, le majagua azul, le hueso de tortuga et le bambou, spécifiquement cubains, n'existent presque plus de nos jours.

En revanche, de nombreuses autres espèces d'arbres continuent de prospérer à Cuba, à l'image du pin, du cocotier et de l'eucalyptus. Des cultures de conifères sont également à l'essai dans la région ouest. Sur l'ensemble du territoire, on trouve par ailleurs le yagruma, avec ses larges feuilles à face verte et à dos blanc, rival du palmier, mais aussi le laurier, l'avocatier, le manguier, le figuier, le tamarinier, le caroubier, le frangipanier, le jocuma et l’almácigo. Les flamboyants sont nombreux eux aussi, égaillant les rues des villes de leurs fleurs rougeoyantes en juin. De fait, la végétation délicate et colorée des bords de mer ou évoluant près des étangs poussa Christophe Colomb à consigner dans son journal de bord « La verdure s’étend presque jusqu’à l’eau ; le long de la rivière poussent de beaux arbres verdoyants avec des fleurs, des fruits variés, d’innombrables petits oiseaux au chant mélodieux ». Les fleurs sont en effet nombreuses et splendides : aux côtés de la mariposa – fleur national aux airs d'ailes de papillon – prospère l’anthurium, le poinsettia, le bougainvillier, le tulipier, le jasmin, les glaïeuls, l’hibiscus, ainsi que d'éblouissantes orchidées.

Épices, fruits et légumes. Outre les forêts tropicales et autres zones de reboisement, Cuba abrite quelques zones sèches, notamment du côté de Guantánamo, hérissées de cactus et de buissons épineux. Mais les Cubains sont également des jardiniers aguerris : si les bords de routes et les espaces publics sont garnis de végétation, nombre de jardins hébergent des potagers où l'on cultive essentiellement fruits, épices et herbes aromatiques. Les herbes les plus courantes sont l'origan, la sauge, le persil et bien évidement la hierba buena (menthe), ingrédient essentiel de tout mojito qui se respecte. Les épices ont quant à elles principalement importées d'Afrique de l'Ouest de d'Amérique du sud, les plus courantes étant le gingembre, le poivre, la moutarde, le paprika, le chile (piment, utilisé pour les sauces), la cardamome, la noix de muscade, la coriandre et le cumin. Également introduites, cette fois ci en raison de leurs vertus médicinales, l’althéa, le vétiver et le bois de santal sont présents à Cuba.

Pour ce qui est des légumes, là encore l'Afrique mais aussi l'Amérique du Sud sont les sources d'importation principales : carotte, pomme de terre, betterave, aubergine, avocat, manioc, haricot noir, banane et chayote poussent aisément sur les riches sols cubains. Le riz est également cultivé en abondance. Mais Cuba se démarque surtout de ses voisins caribéens par la quantité et la diversité de ses cultures de fruits. Orange, citron, mandarine, pamplemousse, mais aussi papaye, mangue (le bizcochuelo est la variété la plus populaire), goyave, ananas et fraise font le bonheur des becs sucrés. La goyave en particulier est très appréciée par les Cubains : elle se mange aussi bien crue qu'en jus, en gelée ou en confiture. Sa petite sœur de la côte ouest, la guayabita, est quant à elle cultivée pour fabriquer la Guayabita del Pinar, sorte de brandy local. Quel que soit le fruit tropical – níspero, mamey, caïmito, maranón, anón ou zapote –, tous sont consommés en jus ou cru.

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