Découvrez Cuba : Environnement

La situation géographique de Cuba et son caractère insulaire lui ont conféré des traits singuliers. L'île abrite une exceptionnelle diversité faunistique et floristique, associée à un fort taux d'endémisme. Cuba a mis en place une importante politique de préservation de son patrimoine naturel, avec près de 250 aires protégées, strictement réglementées. L'embargo puis la chute de l'URSS ont eu pour conséquence le développement d'une agriculture biologique, fondée sur les principes de l'agro-écologie. Consciente de sa vulnérabilité au changement climatique, l'île a engagé un programme d'atténuation et d'adaptation. Le tourisme a un impact significatif, tant sur les émissions de gaz à effet de serre que sur la biodiversité. On invitera donc le voyageur à un usage modéré des ressources. La connaissance étant le préalable à la sauvegarde de l'environnement, il peut être pertinent de mesurer son impact carbone : agirpourlatransition.ademe.fr

Parcs nationaux et biodiversité

Le pays sauvegarde environ 22 % de son territoire au sein d'aires protégées, où l'accès est strictement réglementé, afin de préserver les milieux et les espèces. Parmi les parcs nationaux du pays, on citera :

Parc national Alejandro de Humboldt : nommé d'après le célèbre scientifique et explorateur Alexandre de Humboldt (qui séjourna à Cuba), le parc, situé à l'est de l'île, est classé au patrimoine mondial de l'Unesco, notamment pour son importante diversité floristique. Sa forêt abrite un tiers d'espèces endémiques.

Parc national de la Sierra Maestra : il protège la chaîne de montagnes éponyme, plus haut massif du pays, et ses écosystèmes de forêts, très riches en biodiversité (avifaune).

Parc national Desembarco del Granma : patrimoine mondial de l'Unesco, situé dans le sud-est du pays, il protège de remarquables falaises côtières calcaires. Les terrasses de Cabo Cruz constituent un patrimoine naturel et paysager unique au monde.

Parc national Viñales (Pinar del Río) : classé au patrimoine de l'Unesco, il protège toute une vallée agricole du pays et un patrimoine géologique remarquable (grottes, mogotes ou collines calcaires).

Parc national de la péninsule de Guanahacabibes : située à l'ouest de l'île, le parc protège la péninsule éponyme et ses nombreux sites archéologiques.

Parc national de Montemar (Matanzas), ancien parc de Ciénaga de Zapata : situé dans la péninsule de Zapata, au sud-est du pays, et classé réserve de biosphère par l'Unesco, il protège des zones humides remarquables (vastes marais) et une importante diversité floristique (plus de 900 espèces végétales et près de 200 espèces d'oiseaux).

Parc du monument national de Bariay : situé dans la baie de Bariay, il abrite le premier site découvert par Christophe Colomb en 1492 (musée archéologique).

Parc national de Caguanes : situé dans la baie de Buenavista, il protège les écosystèmes des Cayos de Piedra (îles). Il abrite notamment des mangroves, des grottes (grottes de Humboldt, Ramos, Los Chivos), des sites archéologiques et une grande diversité faunistique (chauves-souris, serpents).

Réserve naturelle des Jardins de la reine (Jardines de la Reina) : cette aire protégée abrite des mangroves et des récifs coralliens de l'archipel des Jardins de la reine.

Le développement de l'agriculture biologique

La préservation de la biodiversité s'inscrit au-delà de ces mesures conservatoires. Les pratiques agro-écologiques en place depuis une trentaine d'années dans le pays tendent à maintenir la dynamique des populations, dont les abeilles. En déclin un peu partout dans le monde, les abeilles à Cuba se portent bien, en lien avec l'absence de pesticides.

L'embargo des États-Unis puis la chute de l'URSS en 1990 ont provoqué à Cuba, privée de matériel agricole et d'intrants chimiques, une rapide transition agricole. Celle-ci fut fondée sur la mise en œuvre de techniques agro-écologiques (c'est-à-dire la valorisation des processus écologiques). S'est ainsi développée une agriculture de proximité, incluant les jardins et les milieux urbains, reposant sur des savoir-faire manuels et la traction animale, qui a permis de nourrir les humains en respectant le vivant. En 2010, cette transition agricole fut récompensée au plus haut niveau par l'attribution du prix Goldman de l'environnement à l'agronome cubain Humberto Ríos pour son travail sur la biodiversité et l'agriculture cubaine.

Cuba face au changement climatique

Le territoire de Cuba est particulièrement vulnérable au changement climatique. Celui-ci se traduit par une plus grande fréquence et l'intensité des événements extrêmes, avec notamment 9 ouragans de très forte intensité en 20 ans. L'insuffisance de la ressource en eau et les situations de stress hydrique pourraient s'aggraver. L'élévation du niveau de la mer fait quant à elle poindre le risque de submersion côtière, avec pour corollaire une accélération de l'érosion, une potentielle disparition de 6 % de la superficie de l'île et une dégradation des mangroves, ces zones humides tampons, réservoirs de biodiversité, filtres pour la qualité de l'eau et espace de protection des côtes. Face à ce constat, le pays a mis en place un plan incluant des actions d'atténuation et d'adaptation au changement climatique. Parmi les mesures importantes figurent le développement de l'agriculture agro-écologique, évoquée plus haut, la reforestation ainsi que des actions en termes de gestion de l'eau (réfection des réseaux fuyards, amélioration de l'approvisionnement et de l'assainissement). La question de l'énergie demeure prégnante. Cuba, très dépendante des énergies fossiles (pétrole importé), prévoit également des actions en matière d'efficacité énergétique des bâtiments et de transition vers les énergies renouvelables. La réfection du réseau électrique fait aussi partie du programme d'action, le transport de l'électricité générant environ 16 % de pertes en ligne.

Voyager autrement

Il est possible d'opter pour un voyage plus sobre et authentique, en privilégiant des modes de vie moins impactants, alliant mobilité douce, accueil chez l'habitant et locavorisme. On veillera également à un usage raisonné des ressources et à éviter certains produits polluants (crèmes solaires avec certains filtres chimiques par exemple) ou générateurs de déchets, comme des bouteilles en plastique, ou tout plastique à usage unique. Il est tout à fait possible de se déplacer en mobilités douces à Cuba. Un réseau ferré existe, qui dessert toutes les provinces. Des cyclos-voyageurs se lancent également chaque année à vélo dans l'île. Cuba offre également de nombreuses possibilités d'accueil chez l'habitant. Enfin, vous pourrez profiter d'une alimentation bio et locale. Le mouvement international slowfood est notamment présent à Cuba. Il vise à défendre une alimentation « propre, juste et bonne », respectueuse des producteurs et du vivant. Il met en valeur les savoir-faire locaux et recense les démarches autour de la biodiversité agricole et les traditions gastronomiques, comme les boulettes de poisson Macabi (slowfood.fr). Parce que chaque geste compte face à l'urgence écologique, nous avons tous un rôle à jouer tant dans notre quotidien que dans nos voyages.

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