La faune
On retrouve en Uruguay 114 espèces de mammifères, 490 espèces d'oiseaux, 71 espèces de reptiles et 210 espèces de poissons.
Les mammifères. L’Uruguay compte cinq espèces de félins : le chat margay (Leopardus wiedii), le plus commun dans le pays, le chat sauvage, le chat de Geoffroy (Leopardus geoffroyi), l’ocelot (Leopardus pardalis) et le puma (Puma concolor). Il n’y a pas de "population" à proprement parler, mais plutôt quelques individus occupant des zones reculées, principalement le long du río Uruguay dans les provinces du nord. Dans ce même territoire, il est aussi possible d’apercevoir des singes hurleurs noirs (Alouatta carayá). On retrouve également des cerfs de Virginie (Odocoileus virginianus), des cerfs des Pampa (Ozotoceros bezoarticus) et des daguets gris (Mazama gouazoubira) qui habitent les zones boisées et se nourrissent de feuilles et de pousses. Du côté des rongeurs, le pays abrite des coatis (Nasua nasua), des ratons laveurs (Procyon lotor), des loutres (Lutrinae), des porcs-épics (Erethizon dorsata) et des capybaras (Hydrochoerus hydrochaeris). Il y a également 23 espèces de chauves-souris. En raison de la perte et de la transformation de leurs habitats, le tatou (Dasypus novemcinctus), le tamanoir d'Amazonie (Myrmecophaga tridactyla) et le coati font partie des espèces animales en voie de disparition.
Outre les mammifères terrestres, le pays abrite également des créatures aquatiques telles que le dauphin de la Plata (Pontoporia blainvillei), originaire du río de la Plata et des côtes de l’océan Atlantique. L’Uruguay abrite la plus grande population d'otaries à fourrure d’Amérique du Sud (Arctocephalus australis) avec environ 250 000 individus. La majorité habite sur les îles de Torres près de Cabo Polonio. Outre les otaries, les éléphants de mer et les lions de mer (Mirounga leoninay et Eumetopias jubatus) sont également présents.
La baleine franche australe, de la famille des cétacés, a un corps robuste et obèse. Une baleine adulte mesure de 12 à 16 m de long et pèse entre 40 et 55 tonnes. Elle a la particularité d’avoir sur la tête une série de protubérances et de callosités sous la peau, et de petits crustacés incrustés, qui donnent l’impression d’un maquillage blanc orangé. On dénombre aujourd’hui 4 000 baleines dans les mers du Sud alors qu’au début du siècle, elles auraient été plus de 100 000. Recherchée pour sa graisse, notamment, la baleine fut victime de la chasse intensive jusque récemment. De nos jours, elle est inscrite sur la liste des espèces « vulnérables » et donc protégée. On peut l’apercevoir sur les côtes des départements de Maldonado et de Rocha, et même parfois sur celles de Montevideo et Canelones. Elle remonte des zones arctiques en hiver afin de se reproduire en eau chaude. N'oubliez pas d'apporter vos jumelles !
Les oiseaux. L’Uruguay possède une avifaune plutôt variée, bien qu'elle ne représente que 40 % de celle de l'Argentine et 25 % de celle du Brésil. Sur les 490 espèces d’oiseaux que l’on retrouve dans le pays, 65 % sont des résidents permanents, ce qui signifie qu'ils se trouvent toute l'année sur le territoire, tandis que les 35 % restants sont espèces d’oiseaux marins vivent en colonies, ce qui leur permet d’optimiser leur choix de lieu de vie en fonction des possibilités d’alimentation et de refuge pour la reproduction. Nombreux sont ceux qui passent la majeure partie de leur temps en haute mer et ne s’approchent que rarement de la terre ferme. Cependant, une petite excursion pas trop loin de la côte vous permettra de les observer. Si vous êtes familier du mal de mer, l’alternative peut être de vous rendre sur une des nombreuses îles qui longent la côte uruguayenne. Parmi ces oiseaux, vous pourrez voir l’albatros à crête noire, l’albatros à bec fin, le pétrel géant, le pétrel damier, le prión au bec fin, le pétrel à barbe blanche, la petite mouette grise à tête noire et la frégate océanite. Les jours venteux sont les plus propices pour l’observation des albatros, qui maîtrisent à la perfection l’art d’utiliser les vents. Ensuite, les oiseaux fréquentant le Monte Parque sont le pirincho (guira cantara), le carpintero (pic) à nuque rouge, le trepadorcito, l’espinero (synallaxe siffleur), le tio-tio (synallaxe rousselé), la viudita blanca (pepoaza irupero). A ceux-là s’ajoutent le hornero (fournier roux) et le crestudo (Annumbi alouette) qui se caractérisent par la construction de nids très élaborés, confectionnés à partir de brindilles de bois, parfois d’épines et d’autres nombreux éléments végétaux. Le nid du hornero peut ainsi atteindre 1,20 m de long et 60 cm de large. Près des fleuves, on observe des espèces d’oiseaux comme le biguá (cormoran vigua), des canards sauvages comme le canard « brésilien », le canard au poil blanc et roux, et aussi l’aigle « pêcheur », même s’il est moins présent en Uruguay. Les hérons, caractéristiques des ruisseaux uruguayens, se nourrissant eux aussi de poissons. Le nandou d’Amérique appartient à la famille des Rheidae et habite en Amérique du Sud, principalement au centre et à l’est du Brésil, au sud de la Bolivie et dans les prairies de l’Argentine, du Paraguay et de l’Uruguay. Il est l'oiseau le plus grand d'Amérique du Sud, et présente une forme ovoïde et une taille pouvant aller jusqu'à 1,50 m. Il présente des similitudes avec l'autruche, notamment avec un long et plat bec, des yeux volumineux qui lui permettent de voir derrière lui et des ailes de grande taille qui l'aident à garder son équilibre quand il court à 60 km/h. C’est aussi un animal qui vit en bande, cherchant même la compagnie d’autres animaux tels que cerfs, moutons ou vaches. Il se domestique facilement et peut vivre jusqu'à 15 ans en liberté et jusqu'à 30 ans en captivité. Enfin, le Vanneau téro, qui est considéré comme l'oiseau national de l'Uruguay, a tendance à vivre en couple ou en petits groupes. Il est très protecteur envers son territoire et peut devenir agressif lorsqu'il s'agit de défendre son nid. Sa répartition couvre l'ensemble du pays.
Les reptiles et amphibiens. Sur les 71 espèces de reptiles de l’Uruguay, 12 sont en danger d’extinction. Semblablement, 7 espèces d’amphibiens sur 49 sont menacées. Quelques caïmans de petite taille occupent les eaux du río Uruguay au nord. Le caïman yacaré (Caiman latorostris) se nourrit d'amphibiens, de crustacés ou de poissons et mammifères qu'il attrape dans l'eau. Il peut mesurer jusqu’à trois mètres de long et pèse de 25 à 55 kg. Le long des dunes, il est fréquent de retrouver le lézard des sables (Liolaemus wiegmanni) qui ne fait pas plus de 15 cm de long et qui s’enterre sous le sable dès qu’il se sent menacé. Cet environnement accueille aussi un serpent très commun, le yayará (Lystrophis dorbignyi) qui mesure près de 60 cm et se nourrit de crapauds et de grenouilles (rassurez-vous, il n’est pas venimeux). Comptons également le serpent d'eau brun (Liophis miliaris) qui est un grand nageur et se nourrit de petits poissons et de têtards. Ensuite, la vipère à bandes croisées (Bothrops alternatus), vénéneuse, mesure 150 cm de long et se caractérise par sa couleur brunâtre et ses taches en forme de "C". Enfin, la côte océanique est fréquentée par la tortue de mer (Dermochelys coriacea) et la tortue verte (Chelonia mydas) qui viennent uniquement pour se nourrir (leurs habitats de reproduction se situent dans des zones plus tropicales comme les plages des Caraïbes et le nord du Brésil). Bien que ces dernières occupent davantage les départements de Rocha et de Maldonado, il est quand même possible de les apercevoir à Montevideo et Canelones.
Les poissons. Les eaux uruguayennes abritent une grande diversité de poissons, autant au niveau de la mer que dans les rivières. Les espèces les plus courantes incluent la dorade (Salminus maxillosus), le maigre (Argyrosomus regius), le merlu (Merluccius merluccius) et le poisson-chat (Ameiurus melas). La corvina blanche, assimilable au corbeau de mer, est de la famille des Sciaenidae, et a un corps allongé et plat. Sa couleur varie du blanc au marron en passant par le jaune sur la zone ventrale. Son dos est obscur avec des bandes noires et obliques. Il habite principalement dans la zone maritime allant du golfe de Mexico au golfe de San Matías en Argentine et en particulier dans le río de la Plata où il abonde. C’est le poisson le plus pêché en Uruguay après le colin et fait l’objet autant d’une pêche industrielle qu’artisanale. On le trouve aussi dans la lagune de Rocha (déclarée aire protégée), aire importante de reproduction. Les espèces les plus pêchées sont le poisson-chat jaune et noir, la dorade et l'alose (Alosa fallax). La plupart de ces captures sont destinées à l'étranger plutôt qu'à la consommation locale, puisque les Uruguayens n'ont guère l'habitude de manger du poisson, préférant largement la viande de bœuf. En effet, la consommation moyenne de poisson dans le pays n'est que de 9 kg par an, contre 87 kg de bœuf.
La flore
Le sol uruguayen est formé d’une immense prairie interrompue en quelques endroits par des bosquets, des forêts et des zones marécageuses ou sablonneuses. Près de 90 % du territoire correspondent à ce schéma, le milieu naturel ayant été en grande partie modifié et uniformisé par la pâture des troupeaux. La prairie est l'écosystème prédominant du pays, constituant une communauté d'herbes et de pâturages composée d'un grand nombre d'espèces, parmi lesquelles se distinguent les graminées et les légumineuses. Ces prairies forment une tapisserie végétale continue qui varie en fonction du type de sol qu'elle supporte. La quasi-totalité du sol uruguayen est déficitaire en eau, à l’exception de certaines zones comme les berges des rivières. Cela explique par conséquent l'absence d’une végétation dense et abondante. Ces caractéristiques géographiques sont favorables à la croissance de la végétation herbacée, mais hostiles à celle des arbres. La végétation arborescente est ainsi plus dense vers le nord du pays où le climat est plus chaud et humide. Les plantes dont le besoin en eau est moins grand sont par exemple la pitanga, le myrte, le canelón, le pêcher, le coronilla, le tala (sorte de micocoulier). Selon la collection d'indicateurs de développement de la Banque Mondiale, la superficie forestière de l'Uruguay en 2020 était de 20 310 km², représentant 11,6 % du territoire total. En l'absence d’espèces forestières autochtones, c'est par le biais d'importations européennes que la forêt uruguayenne s'est développée. Pensons par exemple à l’Arboretum Lussich, situé à Punta Ballena, qui est aujourd’hui devenu une importante réserve forestière en Amérique du Sud. De manière générale, les espèces que l’on retrouve le plus couramment sont l’ombú (emblème du pays), l’eucalyptus, l’acacia, le saule, le peuplier et le myrte. Algaroba et quebracho sont aussi des arbres typiques du pays. L'arbre national est le ceibo, que l'on reconnait par ses fleurs rouges florissant d'octobre à avril. Ces dernières poussent rapidement sur des terrains bas et humides et ont été déclarées fleur nationale argentine.