Éducation
L'Uruguay a un taux d'alphabétisation pratiquement universel, comparable à celui de la plupart des pays développés. L'enseignement est obligatoire pour les étudiants de 6 à 11 ans, et le système éducatif est gratuit du niveau préscolaire au niveau universitaire. Les écoles privées sont cependant très coûteuses. Tous les enfants qui intègrent le système scolaire reçoivent un ordinateur dès qu'ils commencent à lire et ont accès gratuitement à Internet dans tous les espaces publics du pays. Parmi les centres universitaires réputés, pensons à l'Université de la République de Montevideo, fondée en 1849 et à l'Université catholique de l'Uruguay fondée en 1985. Ces deux établissements comptent de nombreuses facultés, dont des écoles de médecine et d'ingénierie distinguées qui attirent aujourd'hui des étudiants de tout le pays. Leur ratio élève enseignant est l'un des plus bas de la planète, avec 14 étudiants par enseignants seulement, en contraste avec la France où la proportion atteint les 19 élèves par professeur. Néanmoins, l'abandon scolaire demeure élevé, en particulier au niveau de l'enseignement secondaire. Les obstacles financiers, le manque d'accès aux écoles et les environnements scolaires médiocres sont quelques facteurs qui pousseraient les étudiants à quitter l'école avant d'avoir obtenu leur diplôme. Naturellement, ce phénomène de décrochage scolaire soulève bien des problèmes, car non seulement il implique une baisse de la productivité, mais également une rupture de l'engagement civique et social de la population, une augmentation de la violence ainsi que des performances à la baisse quant au système de santé. Le pays a évidemment encore beaucoup de pain sur la planche en matière d'éducation, bien qu'il demeure en tête du classement des meilleurs systèmes éducatifs d'Amérique latine.
Légalisation du cannabis
Dans le but de lutter contre le trafic de drogue, l'Uruguay a approuvé une mesure drastique en 2014 en légalisant la production, la vente et la consommation de cannabis à des fins récréatives. Certaines conditions ont toutefois été adoptées par la loi, comme le fait que les consommateurs de marijuana doivent être âgés d'au moins 18 ans, résidents en Uruguay et inscrits sur un registre d'utilisateurs. La réglementation en vigueur propose trois façons d'acquérir légalement de la marijuana : la culture individuelle, les clubs et l'achat en pharmacie. Les consommateurs sont autorisés à acheter jusqu'à dix grammes de cannabis par semaine. Cette loi prévoit également des quotas quant à la production, autorisant chaque Uruguayen à cultiver jusqu'à 6 plants de cannabis pour sa consommation personnelle, et la formation d'associations de fumeurs de 15 à 45 personnes, qui pourront collectivement cultiver 99 plants au maximum. L'initiative du président uruguayen Jose Mujica est la première de ce type au monde, puisque la loi signée place toute la chaîne de production sous autorité de l'État. En 2020, le secteur du cannabis en Uruguay comptait 120 entreprises, qui employaient plus de 1 000 salariés. En matière d'exportation, l'Uruguay a réalisé un chiffre impressionnant en 2020, envoyant près de onze tonnes de cannabis, principalement vers l'Europe. Cela a fait du pays le plus grand exportateur de chanvre au monde. Enfin, le tout premier centre de bien-être et d'éducation sur le cannabis médical en Amérique latine est actuellement en construction à La Tertulia, un domaine de 110 hectares situé à 15 km de Laguna Garzón. Il est également possible de faire une visite du musée du cannabis à Montevideo.
Communauté LGBTQI+
Véritable pionnier de la diversité et de l'inclusion, l’Uruguay est devenu au fil des années l’un des pays les plus avancés en matière de droits des personnes lesbiennes, gais, bisexuelles, trans, queers, intersexes et asexuelles (LGBTQI+). Notons que l’homosexualité fut dépénalisée en 1934 et qu’en 2009, les couples gais et lesbiens pouvaient désormais adopter conjointement des enfants. Toujours en 2009, l'Uruguay approuve le changement d'état civil pour les transsexuels (par 51 voix sur 53), une grande première pour le continent sud-américain. Selon ledit projet : « Chaque personne a le droit au libre développement de sa personnalité conformément à l'identité de genre qui lui est propre, quel que soit son sexe biologique, génétique, anatomique, morphologique, hormonal. » En 2013, l’Uruguay devint le troisième pays d’Amérique du Sud à légaliser officiellement le mariage homosexuel, et en 2018, le congrès uruguayen va encore plus loin en approuvant une loi garantissant des droits aux personnes transgenres, en leur accordant le choix de subir une opération chirurgicale de réattribution sexuelle. Depuis lors, les membres de la communauté LGBTQI+ peuvent avoir recours à cette intervention qui sera d’ailleurs prise en charge par l’État. Grâce à ces législations inclusives et à la promotion de la diversité de sexe et de genre, le pays attire environ 250 000 touristes de cette communauté chaque année. En 2021, l’Uruguay fut classé 5e pays le plus gai friendly du monde, selon le Guide Gay International Spartacus, qui mesure les conditions de vie des membres de la communauté LGBTQI+ de chaque pays. Qui plus est, les entreprises nationales peuvent aujourd’hui demander une certification de société « gay-friendly ». En ce qui concerne les événements célébrant ces cultures, une marche pour la diversité se tient chaque année, lors du dernier vendredi du mois de septembre, organisée par la Coordinadora de la Marcha por la Diversidad. Cette journée-là, à partir de 19h, des slogans tels que « La discrimination c’est aussi la violence, ne laissez pas l’indifférence vous gagner ! » et « Pas de diversité : pas de démocratie. », commencent à résonner le long de l’avenue Libertador. Au centre de la capitale, sur la Plaza de la Diversidad Sexual (Place de la Diversité Sexuelle), on retrouve un « homomonument ». Inauguré en 2005, ce dernier affiche une citation révélatrice des valeurs progressistes et libérales du pays : « Honorer la diversité, c’est honorer la vie : Montevideo pour le respect de tous les genres, identités et orientations sexuelles. » En outre, un hôtel réservé exclusivement aux hommes homosexuels a ouvert ses portes sur la plage nudiste de Chihuahua, à quelques kilomètres de Punta del Este. En pleine émergence, la scène gaie a d’ailleurs fait apparaître des boîtes de nuit réputées qui organisent des soirées hautes en couleur et des spectacles de drag queens excentriques et burlesques. L'Uruguay montre ainsi l'exemple d'un pays qui fait la promotion de l'égalité des droits pour tous, peu importe leur orientation sexuelle ou leur identité de genre.
Santé
L'Uruguay dispose d'un système de soins de santé universel et public, connu sous le nom de Sistema Nacional Integrado de Salud (SNIS), qui est accessible à tous les résidents du pays, y compris les étrangers. Financé par le gouvernement et géré par le ministère de la Santé publique, il comprend des hôpitaux publics, des cliniques et des centres de soins primaires. Le SNIS propose une gamme complète de services de santé, incluant la prévention, le traitement et la réadaptation, ainsi que la couverture de certains médicaments, bien que certaines limitations s'appliquent. La densité de médecins par habitant s’élève à cinq pour mille, comparable à celui des pays occidentaux. De plus, les citoyens uruguayens bénéficient de la liberté de choisir leur prestataire de soins de santé et leur médecin de famille. Les dépenses de santé de l'État représentent environ 10 % du PIB en Uruguay, ce qui est plus élevé que la moyenne de l'OCDE de 8,8 %. Il existe en outre une importante tradition de protection sociale, provenant de législations votées en 1912 et 1929. Par exemple, après la création de régimes de pension pour une partie des militaires et des fonctionnaires au cours du XIXe siècle, la couverture s'est étendue progressivement pour atteindre une prise en charge quasi universelle pour les pensions, l'invalidité, l'assurance et les prestations de survivants au milieu des années 1950. Il existe toutefois quelques disparités en matière d’accessibilité aux soins de santé, la capitale étant mieux pourvue en équipements médicaux que les autres régions du pays.
Pauvreté
En 2021, la Banque Mondiale a rapporté que la classe moyenne de l'Uruguay était devenue la plus importante d'Amérique latine, représentant plus de 60 % de sa population. Selon un rapport de l'OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques), en 2004, la part des personnes vivant en dessous du seuil de pauvreté était de 39,9 %. En d'autres mots, 4 Uruguayens sur 10 vivaient avec moins que 1,90 US$ par jour. Aujourd'hui, le pays peut se louer d'avoir atteint le taux de pauvreté le plus bas d'Amérique latine, avec 3,2 % de sa population vivant avec moins de 1 000 euros par mois. En octobre 2022, pour l'ensemble du pays, le taux d'activité s'élevait à 62,1 %, le taux d'emploi à 57,2 % et le taux de chômage à 7,8 %.
Politique
La République orientale de l'Uruguay est un État laïc et souverain qui se caractérise par un système démocratique et républicain, avec une séparation des pouvoirs entre l'exécutif, le législatif et le judiciaire. Le pouvoir exécutif est composé du président, Luis Lacalle Pou, fils de l’ex-président Luis Lacalle Herrera (1990-1995), de la vice-présidente, Beatriz Argimón, ainsi que du Conseil des ministres qui les assiste. Conformément au système électoral en vigueur, le président de la République est élu pour un mandat de cinq ans au suffrage universel et est limité à un seul mandat, tout comme les gouverneurs et les maires.
Les principaux partis politiques uruguayens sont les suivants :
Parti Colorado. Fondée en 1836. Depuis le rétablissement de la démocratie en 1985, le Parti Colorado a gouverné l'Uruguay à trois reprises : entre 1985 et 1990 (Julio Maria Sanguinetti), entre 1995 et 2000 (à nouveau Julio Maria Sanguinetti) et entre 2000 et 2005 (Jorge Batlle). Parti de droite, conservateur, nationaliste et protectionniste, il prône un libéralisme à l'américaine.
Parti national. Fondée en 1836 par Manuel Oribe. Depuis le rétablissement de la démocratie, le Parti national a gouverné l'Uruguay entre 1990 et 1995 (Luis Alberto Lacalle Herrera) et dans la législature actuelle (Luis Alberto Lacalle Pou).
Frente Amplio. Coalition fondée en 1971, composée de nombreux partis et groupes politiques allant du centre gauche à l’extrême gauche. Il a gouverné l'Uruguay à trois reprises : entre 2005 et 2010 (Tabaré Vázquez Rosas), entre 2010 et 2015 (José Mujica) et entre 2015 et 2020 (Tabaré Vázquez Rosas à nouveau). Il est dirigé par Javier Miranda.