Parcs nationaux
Le pays comprend un réseau d'aires protégées incluant des parcs nationaux :
Parque nacional de Santa Teresa : situé dans le département de Rocha, il est géré par le Service des Parcs de l'Armée (une exception parmi les parcs nationaux). Il protège des écosystèmes maritimes et terrestres, ainsi que des éléments de patrimoine historique.
Parque nacional F. D. Roosevelt (ex-Carrasco, 370 ha) : situé dans le département de Canenoles, il s'agit d'une zone récréative, qui comprend un parc arboré de plus de 300 hectares et 700 000 arbres.
Parque nacional Isla San Gabriel : ce parc protège l'île éponyme, située dans le département de Colonia del Sacramento. D'une superficie de 24 hectares, l'île est également classée monument historique.
Parque nacional Cabo Polonio : situé dans le département de Rocha, il protège une frange littorale et des îles associées à des écosystèmes dunaires et marins remarquables. Il abrite notamment une colonie de lions de mer et de phoques. Il est classé réserve de biosphère par l'UNESCO et zone humide RAMSAR.
Parque Nacional Arequita : sur 950 hectares, à 11 km de Minas, on y observera une faune et une flore autochtones ; le Cerro Arequita culmine à 230 m et surplombe de magnifiques grottes.
Parque Nacional Lacustre : 72 km2 de lagune aux abords de José Ignacio, La Laguna Garzón et de Rocha ; on y compte plus de 200 espèces d'oiseaux.
Parque nacional Isla de Flores : classée parc national en 2018, cette île du Rio de la Plata abrite de riches écosystèmes maritimes et terrestres, ainsi qu'un patrimoine historique. A voir : le musée du Lazaret.
Parque nacional Esteros de Farrapos et Islas del Río Uruguay : classé zone humide remarquable (RAMSAR), le parc, situé dans le département de Río Negro, protège une exceptionnelle biodiversité floristique et faunistique (pumas, oiseaux, reptiles, papillons, amphibiens), et une grande diversité de milieux naturels (forêts, marais, plaines d'inondation, etc.).
Parque nacional San Miguel : situé dans le département de Rocha, il protège les écosystèmes de la chaîne d'Arequita et ses différents milieux (marais, montagnes, roches volcaniques etc.) et son exceptionnelle biodiversité.
Élevage et agriculture : assise économique, désastre écologique
L'élevage a un poids très important dans l'économie (exportations) mais aussi dans l'écologie du pays, qui compte quatre bovins pour un habitant. La digestion des vaches émet du méthane, puissant gaz à effet de serre, dans un pays où sont élevés 12 millions de ces ruminants. L'élevage représente ainsi 62 % des émissions de gaz à effet de serre de l'Uruguay. Conscient de ces enjeux, le pays a engagé en 2020 le programme « élevage et climat » avec l'aide de la FAO (Food and Agricultural Organisation) et du FEM (Fonds pour l’environnement mondial). Il s'agit notamment d'améliorer le stockage du carbone dans le sol en restaurant les prairies sur-pâturées via des solutions techniques. Reste une question prégnante, celle de la diminution de l'activité et son corollaire, la baisse de la consommation mondiale de viande. L'élevage pose aussi la question de l'utilisation des antibiotiques et autres produits vétérinaires, qui se diffusent dans les milieux environnants et la chaîne alimentaire. Ce type d'élevage est aussi associé à la culture du soja, en grande partie importée, une culture souvent OGM, arrosée de pesticides, qui induit un changement d'affectation des sols (déforestation) et contribue au déclin de la biodiversité.
L'impact de l'industrie papetière
La diversification de l'économie s'est notamment traduite par la construction de deux grandes usines de pâte à papier, émaillée par un âpre contentieux avec l’Argentine entre 2005 et 2010, « la guerre du papier ». Cette industrie revêt différents impacts environnementaux : elle nécessite de l'eau, de l'énergie, du transport, de la ressource bois. Cette dernière est issue de plantations d'eucalyptus, qui ont pour effet d'appauvrir les sols et la biodiversité, et de consommer de l'eau. A noter que le procédé de blanchiment du papier est sans chlore élémentaire (ECF), ce qui ne signifie pas sans produits chimiques (utilisation de dioxyde de chlore) et sans rejet.
Les cyanobactéries, symboles des déséquilibres créés par les activités humaines
L'invasion périodique de cyanobactéries sur les côtes uruguayennes est une illustration bien visible des pollutions anthropiques, principalement agricoles et industrielles. Les effluents, chargées en nitrates et phosphates, se déversent dans les rivières, avant d'atteindre l'océan. Dans les eaux peu profondes et sous l'effet de la chaleur, ils favorisent la prolifération de cyanobactéries, par exemple au niveau des plages, qui doivent alors être fermées au public pour raison sanitaire, comme ce fut le cas en 2017.
Face au changement climatique
L'Uruguay subit les effets du changement climatique, avec notamment une plus grande fréquence et une plus grande intensité des événements extrêmes, à l'image des grandes inondations de 2019 dans la plaine de la Pampa, ou de la sécheresse de l'hiver 2022-2023 associée à des températures atteignant jusqu'à +44 °C. Face au constat, le pays s'est fixé l'objectif d'augmenter et de diversifier sa part d'énergies renouvelables. Le mix électrique du pays repose à 94,5 % (chiffre 2016) sur l’hydroélectricité (barrages), avec les risques liés à la potentielle diminution de la ressource eau. Le pays a engagé des investissements en faveur de l'éolien et de l'énergie solaire. La dernière synthèse du GIEC (Groupe d'experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) publiée en mars 2023 indique que « tout retard supplémentaire dans l’action mondiale concertée et anticipée en matière d’adaptation et d’atténuation des effets du changement climatique manquera une brève occasion, qui se referme rapidement, de garantir un avenir vivable et durable pour tous. »
Et nous ?
Parce que chaque geste compte, nous pouvons toutes et tous agir dans la construction d'un futur souhaitable, dans nos actions individuelles et collectives. Voici quelques liens et outils pour se questionner et agir en matière de déchets (www.zerowastefrance.org), d'empreinte écologique (www.footprintcalculator.org) et d'empreinte carbone (calculateur ADEME : https://agirpourlatransition.ademe.fr). Pour une alimentation « juste, propre et saine », on pourra notamment se rapprocher du mouvement slowfood, présent notamment en Uruguay. Il met en valeur les savoir-faire locaux et recense les démarches autour de la biodiversité agricole et des traditions gastronomiques (slowfood.com).