La plus forte densité de population d'Amérique centrale
D'après le dernier recensement de l'INE – Institut National de la Statistique – le Guatemala compte 14,901 millions d'habitants, dont plus de la moitié – 51,52 % – sont des femmes. Avec en moyenne 136,85 habitants au km² (contre 119,93 habitants au km² en France), il s'agit du pays à la plus forte densité de population d'Amérique centrale. Une population très jeune – 44,66 % ayant moins de 20 ans – et dynamique, parmi laquelle 97,30 % des actifs occupent un emploi. Néanmoins, si 53,85 % des habitants vivent en zone urbaine, leur répartition est inégale sur l'ensemble du territoire, puisqu'ils sont particulièrement concentrés à l'Ouest, aux abords de la frontière avec le Mexique. Cinq des 22 départements abritent à eux seuls 52,6 % de la population :
Guatemala. Étant donné qu'il comprend la capitale, il est logique qu'il soit le département le plus peuplé du pays. Ainsi, on y trouve quelque 3 155 081 habitants, ce qui représente 23,33 % de la population nationale.
Alta Verapaz. Sa capitale, Cobán, est également sa principale ville. Au total, on recense 1 215 038 habitants dans ce département situé au sud du Petén, soit 8,15 % de la population nationale.
Huehuetenango. Avec ses 1 170 669 habitants, le département concentre 7,87 % de la population guatémaltèque. Installé dans le nord-ouest du pays, il s'agissait de la capitale des Mayas Mam avant la Conquista.
San Marcos. Situé dans l'ouest du pays, attenant à Huehuetenango, on y trouve les volcans de San Antonio, Tacaná, et Tajumulco et, surtout, 30 municipalités. C'est en partie pour cette raison qu'il constitue le quatrième département le plus peuplé du Guatemala, avec 1 032 277 habitants, soit 6,93 % de la population nationale.
Quiché. Coincé entre Huehuetenango et l'Alta Verapaz, il était habité par la civilisation ancienne quiché avant l'arrivée des Espagnols, en 1524. Aujourd'hui, il compte 949 261 habitants, soit 6,32 % de la population du pays.
Cinq grands groupes ethniques
Les Ladinos. Issus du mélange maya et européen – en majorité espagnol – inhérent à la Conquista, ils constituent 56 % de la population du pays. Au fil des générations, ils sont devenus commerçants, artisans ou fonctionnaires et vivent presque exclusivement dans les villes et les petits centres urbains, notamment dans le département de Guatemala, où ils représentent 85,5 % de la population. Leur langue, l'espagnol, est largement dominante : 69,94 % des habitants la parlent sur l'ensemble du territoire.
Les Mayas. 6,2 millions de Mayas vivent toujours au Guatemala, représentant 41,66 % de sa population. L'Alta Verapaz est le département où ils sont le plus présents : 18,19 % d'entre eux y sont établis, d'autant qu'ils constituent 92,95 % de sa population. Une population départementale parmi laquelle 31,12 % d'habitants n'ont jamais été scolarisés. Ainsi, les Mayas sont encore presque exclusivement des paysans et des « petits » commerçants, même si les années 1980 ont vu émerger une élite – avocats, médecins, etc. – qui refusa de tourner le dos à ses racines pour s’engager dans la défense des droits des communautés. Par ailleurs, parmi les 22 groupes ethnolinguistiques mayas, le plus important est celui du K'iche' – avec 27 % des Mayas – que l'on trouve essentiellement dans le Quiché et à Totonicapán, dans l'ouest du pays, au sud de Huehuetenango. Viennent ensuite les Q'eqchi' – 22 % – majoritairement établis dans l'Alta Verapaz, puis les Kaqchikel – 17,21 % – installés pour la plupart à Chimaltenango, à l'ouest du département de Guatemala. Enfin, citons les Mam, qui représentent 13,57 % des Mayas et que l'on rencontre surtout à Huehuetenango, à San Marcos, et à Quetzaltenango. Après l'espagnol, ces quatre groupes constituent les langues les plus parlées au Guatemala : additionnées, elles concernent 23,42 % des habitants.
Les Xinkas. Essentiellement répartis dans le sud-est du pays, dans les départements de Jalapa, Jutiapa, Santa Rosa et Guatemala, ils représentent 1,77 % de la population guatémaltèque. Bien qu'ils aient leur propre groupe linguistique, de même qu'une histoire riche, les Xinkas forment l'une des communautés les moins explorées dans le pays. La première mention de leur existence a été faite par l'amiral Pedro de Alvarado en 1524, pendant la Conquista, lorsqu'il a décrit l'invasion du territoire xinka par une armée de 250 soldats, 100 chevaux et 6 000 indigènes alliés. Malgré la prise d'otages de chefs importants et de civils, la population résista par tous les moyens, donnant lieu à plusieurs mouvements pour récupérer leur liberté, entre 1665 et 1666. La situation était telle que ces batailles, de même que les mauvais traitements et les travaux forcés dont les Xinkas faisaient l'objet, ont été signalées par les autorités ecclésiastiques aux rois d'Espagne. En vain : la population a été considérablement réduite et est restée en marge de la société.
Les Blancs. Plus de la moitié résident dans le département de Guatemala et représentent, au total, 0,2 % de la population nationale. Bien qu’extrêmement minoritaires, ils détiennent une grande partie du pouvoir économique et politique et sont encore à la tête de vastes exploitations agricoles où sont essentiellement cultivés le café, la canne à sucre et les bananes. Ils sont les héritiers de la société coloniale, pendant laquelle les Espagnols ont établi un système de castes, où leurs descendants occuperaient le sommet de la pyramide.
Les Garifunas. S'ils représentent 0,13 % de la population du pays, l'origine de leur présence fait l'objet de diverses explications. Néanmoins, elles se rejoignent en un même lieu : l'île de San Vicente, dans les Caraïbes. Une flotte de naufragés en provenance des côtes africaines y aurait accosté vers 1625, rencontrant ainsi la population locale, les « Caribes rojos » – « Caribes rouges ». Les colons anglais seraient arrivés en 1763 et auraient expulsé les Garifunas de l'île en 1797, en les déportant au Belize et au Honduras. Différents mouvements migratoires dus au climat politique de l'époque auraient finalement mené des Garifunas de Roatán – une île du Honduras – à débarquer sur les rives du río Dulce, dans l'est du Guatemala, au niveau de l'actuelle ville de Livingston, désormais pétrie de leur culture. C'est donc principalement dans l'Izabal que le peuple est établi aujourd'hui, ainsi que dans le département de Guatemala et l'Alta Verapaz.