Découvrez Oman : Nature (Biodiversité / Faune & flore)

Oman est le pays du Golfe précurseur en matière d’environnement et reconnu comme tel par l’Unesco et les pays européens. En 1979 était créé un Conseil de Conservation de l’Environnement, transformé en ministère en 1984 – le premier du genre dans les pays arabes. Dès son accession au pouvoir, le sultan Qaboos s’est montré soucieux d’engager son pays sur la voie d’un développement industriel en harmonie avec la nature et a encouragé les actions visant à préserver l’équilibre écologique du sultanat. Mascate est d’ailleurs réputée pour être l’une des capitales les moins polluées au monde. Des directives ont été données pour préserver la faune et la flore locales, et réintroduire certaines espèces disparues, le projet concernant l’oryx blanc étant le plus ambitieux. Sur terre comme dans la mer, le sultanat a conservé une faune variée, dont certaines espèces rares. Malgré un environnement aride, la flore est elle aussi riche et diverse.

Conserver la biodiversité : une priorité gouvernementale

De nombreux projets de conservation et plans de tutelle sont en place depuis des décennies : projets pour la multiplication des mangroves, la croissance des arbres sauvages, les gazelles, la gestion des espaces côtiers, etc. Et puisque développement et environnement vont de pair, les entreprises sont soumises à la norme internationale pour l’environnement ISO 14 000 qui vise à la connaissance et la maîtrise des impacts d’une société sur son site naturel d’implantation. En tant que producteur de pétrole, le gouvernement a aussi élaboré un plan d’urgence contre les déversements pétroliers. Régulièrement, des exercices de prévention sont effectués en collaboration avec Petroleum Development Oman, la Police royale et le ministère de la Défense. Deux autres projets sont à mentionner : la gestion des récifs coralliens par le contrôle de l’impact de l’activité humaine sur ces derniers ; et un programme d’antidésertification échafaudé en collaboration avec l’Institut technologique du Massachusetts. Le but de ce dernier plan est d’évaluer et d’établir des procédures d’antidésertification (replantation des arbres, etc.) et d’identifier les facteurs qui affectent la stabilité des climats humides du Dhofar. Parallèlement, en 1992, suite au Sommet de l’environnement à Rio, Oman a signé la convention sur la biodiversité. Dans la foulée du sommet de Johannesburg de 2002, le pays a entrepris les démarches globales nécessaires à un développement durable.

Une faune et une flore variées et protégées

Les dattiers dans les palmeraies, l’arbre à encens dans le Dhofar, la réserve d’oryx dans le désert, les dromadaires, les oiseaux migrateurs et la faune marine (notamment les tortues et les dauphins) font partie de la biodiversité du sultanat. Ils sont localisés en fonction du climat et de la topographie des différentes régions.

La faune

Malgré un environnement souvent inhospitalier (beaucoup de terres arides et rocailleuses), le sultanat compte une grande variété d’animaux, dont certains sont en voie de disparition. Pour cette raison, toutes les espèces sauvages sont protégées par un décret royal. La chasse est interdite sur terre comme dans la mer et le braconnage est sévèrement puni. Le gouvernement a également créé des parcs marins pour protéger les fonds et des réserves naturelles pour sauvegarder des mammifères comme le léopard d’Arabie, l’oryx, le tahr, l’ibex de Nubie, etc.

Mammifères. Même s’ils sont difficiles à observer, plusieurs variétés de mammifères s’épanouissent au sultanat : antilopes (plusieurs espèces), tahr d’Arabie (chèvres sauvages), ibex (sorte de bouquetin de montagne surtout présent dans le Hajar oriental), damas (ou lapin des roches), mouflon, lièvre, plusieurs espèces de porcs-épics… Parmi les carnivores : léopard d’Arabie, guépard (très très rare), chat sauvage, hyène, lynx du désert, renard roux d’Arabie, chacal, caracal… La gazelle la plus remarquable est l’oryx : l’antilope du désert par excellence, la plus grande du monde arabe, pourvue de cornes longues et effilées pouvant mesurer jusqu’à 90 cm de long. Une réserve entière, ouverte au grand public, lui est consacrée dans la région d’Al Wusta, au sud du pays. Plus banal, mais d’une grande importance, le dromadaire sillonne le territoire.

Oiseaux. Plus de 500 espèces différentes ont été identifiées, sur lesquelles une centaine resterait en permanence sur le territoire, les autres étant de passage. Le pays est en effet situé sur les routes migratoires entre l’Europe, l’Afrique et l’Asie, et attire temporairement de multiples variétés qu’il est surtout possible d’observer de novembre à mars. Du fait de ses 3 000 km de côtes, Oman abrite autant d’oiseaux de rivages que de terres. Près de la capitale, deux sites d’observation sont idéaux : la réserve naturelle du parc de Qurm et le lagon d’Al-Ansab à côté du quartier de Ghala (hirondelles, hérons, sucriers, guêpiers, canards ferrugineux, etc.). À 50 km au nord de Mascate, près d’Al-Sawadi, un lagon d’eau salé est aussi le refuge de hérons, goélands, hirondelles de mer, etc. On rencontre aussi des martinets, des alouettes, des pipits, des fauvettes, etc. Alors que le Nord du pays accueille des oiseaux venant d’Europe ou d’Asie, le Sud héberge ceux d’Afrique. Gobe-mouches, flamants, aigrettes, ibis, foulques, sternes, etc. sont visibles dans la région du Dhofar qui est la plus riche du sultanat en termes d’avifaune. Les îles d’Al-Hallaniyat sont réputées pour leurs variétés de fous de Bassan. L’île de Masirah est surtout peuplée de flamants roses, sternes, pluviers, mouettes et cormorans. Le pays abrite aussi de nombreux rapaces : hiboux de plus d’un mètre d’envergure, balbuzards, faucons, vautours, aigles des steppes, mouchetés, dorés ou impériaux, etc. Plusieurs espèces font l’objet d’une protection comme l’outarde houbara, un oiseau omnivore adapté aux milieux semi-désertiques et dont l’envergure peut atteindre 1,5 mètre. Une Oman Bird List est remise à jour régulièrement à l’attention des ornithologues amateurs et/ou professionnels.

Reptiles. Les étendues sableuses et rocailleuses abritent de nombreux reptiles notamment des lacertiliens comme les varans du désert et plusieurs espèces de geckos, des scinques (famille de lézards rassemblant de multiples espèces) et des serpents dont certains sont très venimeux (cobra noir du désert, vipère à cornes…). En mer, les tortues sont reines (voir ci-dessous).

Animaux marins. Plus de 3 000 km de côtes recèlent bien des richesses, à commencer par une très importante population de tortues marines, dont 5 des 7 espèces connues traversent les eaux territoriales omanaises et/ou se reproduisent sur les rives du sultanat. Les plages les plus prisées pour observer les reptiles sont celles de la région de la Sharqiyah (notamment la Réserve de Ras Al-Jinz près de Sur) et celles de l’île de Masirah à l’Est et des îles de Hallaniyat au Sud-Est. Au large des côtes, il est fréquent aussi de croiser des dauphins, plus particulièrement dans les secteurs de Mascate, du Musandam au Nord et du Dhofar au Sud, où de nombreuses agences proposent des sorties en mer à la rencontre des cétacés. En vérité, ces derniers s’épanouissent dans quasi toutes les eaux du sultanat et forment un bataillon d’espèces variées : dauphin à long bec, dauphin à bosse, dauphin souffleur, dauphin à bec étroit, etc. Des baleines à bosse passeraient également au large dans les régions de l’Al-Wusta et du Dhofar…

Les fonds marins sont eux réputés pour leur richesse en plancton qui attire une grande diversité de poissons que de nombreux clubs de plongées permettent d’approcher. Il est notamment possible d’apercevoir, entre autres, des chirurgiens, papillons, anges, mérous, sergents-majors, raies, murènes, requins, etc. Plus classiquement, sont également présents des thons, barracudas, rougets et sardines (pas dizaines de milliers), généralement exportés sur les marchés étrangers pour y être consommés. La plongée de nuit est communément pratiquée à Oman afin de permettre l’observation de langoustes et étoiles de mer bioluminescentes. C’est aussi l’occasion d’approcher de plus près certaines espèces à moitié « endormies » et d’apprécier la vitalité de quelques autres à la tombée du jour. Les fonds du sultanat sont également réputés pour leurs nombreuses caves et tunnels propices à une faune marine spécifique et pour leurs coraux, moins abondants peut-être que dans d’autres parties du globe, mais dignes d’intérêt.

La flore

Contrairement aux idées reçues, les déserts comme les espaces très rocailleux ne sont pas des zones mortes, mais abritent une végétation spécifique adaptée à des conditions inhospitalières. En parallèle Oman déroule des terres fertiles et possède quelques zones où la flore se révèle assez dense. C’est le cas du Dhofar, région sud à la frontière du Yémen, qui, particularité spécifique à cette partie du monde, bénéficie d’une mousson de juillet à septembre. La végétation y est luxuriante : forêt d’arbres à feuilles semi-caduques, cocotiers à foison, grande variété d’espèces dont un grand nombre de plantes succulentes, des arbres à myrrhe et surtout le fameux arbre à encens (boswellia sacra), à l’origine d’une partie de la richesse et de la notoriété du sultanat depuis la nuit des temps. Autre zone bénéficiant d’une flore abondante au cœur de l’hiver cette fois-ci : le djebel Akhdar, secteur suffisamment humide pour que des arbres et arbustes puissent s’y épanouir. Le plateau de Sayq en particulier est connu pour ses vergers d’arbres fruitiers et pour ses plantations de roses à partir desquelles on fabrique une eau florale. Odorante et comestible, celle-ci est utilisée dans les préparations culinaires ou comme parfum d’ambiance. La montagne verte (traduction littérale de « djebel Akhdar ») dont les sommets culminent à plus de 3 000 mètres, compte également plusieurs types de végétations répartis par altitude : beaucoup d’acacias dans les zones basses, des jujubiers, ficus, euphorbes, caralluma, oliviers (à toutes petites olives) en zone moyenne, et des genévriers au-dessus de 2 300 mètres.

Les parcs nationaux et réserves naturelles

Dans le souci de conserver les richesses de son patrimoine naturel, le sultanat a décrété zones protégées plusieurs espaces marins ou terrestres. C’est le cas des Îles Daymaniyat (près de Mascate), un archipel regroupant une dizaine d’îlots et plusieurs rochers submergés. Ces derniers offrent une douzaine de sites de plongées et forment de splendides jardins de coraux peuplés de grands poissons pélagiques, tortues, raies, requins-léopard, etc. Ce sanctuaire sert également de site de reproduction à un grand nombre de tortues à écailles ainsi qu’à une importante population d’oiseaux. En ville, au cœur de Mascate, la Réserve naturelle du Qurm Park est le lieu de prédilection des oiseaux migrateurs et des mangroves (Qurm signifie « mangrove » en arabe).  Le long du littoral côtier reliant la capitale à la région du Dhofar au Sud, plusieurs zones sont également protégées. A quelques kilomètres d’Al Kamil, le Parc naturel d’Al Saleel offre sur 220 km² un écosystème favorable aux gazelles arabes et, en nombre très limité, à quelques loups, chats sauvages, renards roux et aigles d’Égypte. À 65 km à l’est de Sur, la Réserve de Ras Al-Jinz, d’une surface totale de 120 km² dont 45 km de littoral côtier, est l’un des plus grands sites mondiaux de ponte des tortues vertes (centre scientifique sur place et visites organisées). Bien plus au sud, dans la région du Dhofar, la Khawr Nature Reserve concerne un ensemble de huit lagunes des environs de Salalah dont la végétation et la fraîcheur de l’eau favorisent la subsistance de certains poissons et attirent une grande population de volatiles. Pas moins de 200 variétés, dont certaines migratrices, auraient été repérées. Côté terre cette fois-ci, toujours dans le Dhofar, la Jabal Samhan Nature Reserve, d'une surface totale de 4 500 km², est l'un des derniers refuges du léopard d'Arabie et abrite aussi la gazelle d'Arabie, le bouquetin de Nubie, le lièvre du Cap, le porc-épic à crête d'Inde, le hérisson du désert et plusieurs espèces d'oiseaux. D'autres prédateurs comme le caracal, la hyène rayée et le loup d'Arabie sont également présents. Enfin, au milieu de nulle part, dans la région désertique et rocailleuse d’Al-Wusta au centre-sud du pays, la réserve sultanienne Jiddat-al-Harasis, ouverte au public, a servi d’habitat pour la réintroduction de l’oryx d’Arabie.

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