L’islam omanais
L’Etat est responsable de l’enseignement du Coran. Oman compte plus de 400 écoles coraniques dans lesquelles garçons et filles sont initiés à la religion et à ses écritures. Il existe des centres de vacances où l’on enseigne le Coran, et le Diwan de la cour royale organise un concours annuel de mémorisation du Coran. Conformément à ce qui est prêché par l’islam, il est extrêmement rare de trouver du porc à Oman, sinon à un prix exorbitant. En ce qui concerne l’alcool, seuls certains bars ou grands hôtels ayant une licence peuvent en servir. Les particuliers non-musulmans doivent aussi disposer d’une licence pour être en mesure de s’approvisionner dans des boutiques spécialisées.
Les grandes lignes de l’islam
Est musulman celui qui se soumet à Allah et adhère aux dogmes de la religion musulmane. On naît musulman. Allah est donc le Dieu des musulmans et Mahomet est son prophète. Mahomet est né en 571 à La Mecque, d’une famille plutôt pauvre. A la mort de ses parents, il fut confié à son grand-père, puis à son oncle, un riche commerçant qui le forma tout au long de ses voyages. Il se maria à l’âge de 25 ans avec Khadidja. Ils eurent quatre filles et adoptèrent un fils : Ali, le fils de son oncle. C’est en 610 que Mahomet eut sa première vision et entendit des voix. Cette voix était celle de Dieu qui s’exprimait à travers l’ange Gabriel et qui ne le quitta pas jusqu’à sa mort. Ce sont les paroles de Dieu transmises par l’ange Gabriel qui forment le Coran. Après la mort de sa femme en 619, Mahomet connut quelques tribulations et, en 622, décida de quitter La Mecque pour Médine. Cette fuite vers Médine correspond au début de l’Hégire, la date fondatrice de l’ère musulmane. Au fil des ans, Mahomet prit l’envergure d’un chef d’Etat. Dieu continua à lui parler et les nouvelles révélations concernèrent l’organisation d’un Etat de droit, les droits et devoirs de citoyens, etc. Mahomet mourut en 632, sans avoir laissé de testament légitimant sa succession, ce qui donna lieu à des discordes au sein de l’islam et aboutit à la séparation de la communauté en deux branches, les sunnites et les chiites, desquels émergeront les kharidjites. Si les bases de la foi de ces différentes branches sont similaires, elles se différencient au niveau de la pratique quotidienne, l’application de la charia, la vie courante et les représentations. L’ibadisme pratiqué en Oman est un mouvement issu du khâridjisme.
L’ibadisme
En 657, soit 25 ans après la mort de Mahomet, le quatrième calife, Ali, voit son autorité contestée par le gouverneur de Damas, Mu’awiya, bientôt proclamé nouveau calife. Les partisans d’Ali deviennent les chiites, et ceux qui acceptent le verdict les sunnites. Mais les contestataires se divisent et « ceux qui sortent » (khâriji) sont les khâridjites, des musulmans qui n’acceptent pas qu’un arbitrage humain remplace le jugement de Dieu. Ils se battront contre les troupes d’Ali et de Mu’awiya, ne rentreront pas dans le rang et se disperseront en une multitude de sectes plus ou moins rigoristes. Égalitaristes, puritains, ils furent, selon certains experts, les « calvinistes » de l’islam. Les seuls qui subsistent aujourd’hui sont les ibadites, tels qu’apparus au début du 8e s. en Irak, maîtres du Yémen en 756 et d’Oman dès 749, fondateurs d’une doctrine à la base de royaumes comme celui des Rostémides au centre de l’actuelle Algérie – un âge d’or dont témoignent aujourd’hui les Berbères du Mzab, ibadites algériens établis à Ghardaïa, et aussi quelques communautés de Djerba, du djebel Nefoussa en Libye et de Zanzibar. Ce culte ultra-minoritaire (1 % de l’Islam) est réputé pour sa simplicité et sa modération, et accorde une grande importance aux valeurs spirituelles et aux qualités morales de l’individu.
Les 5 piliers
La religion est omniprésente dans la vie économique et sociale du pays. Les cinq piliers de l’islam sont rigoureusement respectés et encouragés par le gouvernement.
Zakat ou aumône légale. C’est une sorte d’impôt purifiant dont le montant est déterminé par le Coran. C’est un impôt religieux, prélevé par le ministère, que chaque musulman a le devoir de payer au profit des nécessiteux.
Sawm ou mois de jeûne du ramadan. Le calendrier musulman étant lunaire, la période du mois de ramadan change chaque année. Durant tout ce mois, les musulmans doivent s’abstenir de manger, boire, fumer et d’avoir des relations sexuelles pendant la journée. C’est aussi le moment d’accomplir de bonnes actions. La vie quotidienne du pays, les habitudes sociales et les heures de travail changent, afin de permettre aux musulmans d’accomplir leur devoir de jeûne et de prière. Les non-musulmans doivent aussi s’abstenir de boire, manger ou fumer dans la rue pendant les heures de jeûne.
Hadj ou pèlerinage à La Mecque. Le ministère se charge de la coordination des voyages des pèlerins. Il les inscrit, puis les prépare spirituellement et physiquement. La mission omanaise du hadj comprend une quarantaine de membres, dont du personnel médical et des représentants des forces de l’ordre.
Salat ou prière rituelle. Elle doit être prononcée cinq fois par jour et uniquement en langue arabe. L’appel à la prière est lancé par le muezzin du haut du minaret de chaque mosquée, à des moments déterminés en fonction de la position du soleil. La première prière est celle de l’aurore, vers 4-5h du matin. Avec 10 000 mosquées en Oman, l’appel est forcément entendu par tous ! Les mosquées sont interdites aux non-musulmans, à l’exception de la grande mosquée Sultan Qaboos à Mascate.
Shahada ou profession de foi. Elle tient en une seule phrase : « Il n’y a de Dieu qu’Allah et Mahomet est son prophète. »
Liberté des cultes
Les Omanais sont tolérants, non seulement à l’égard de leurs frères musulmans, mais aussi à l’égard des autres religions de la communauté étrangère qui peut pratiquer son culte en toute liberté. Les chrétiens fréquentent ainsi librement leurs églises. A Mascate, les catholiques se rassemblent à Saints-Pierre-et-Paul et au Saint-Esprit, à Sohar à l’église Saint-Antoine et à Salalah à Saint François-Xavier. Des services réguliers accueillent les protestants de la capitale à Ruwi. Les hindous peuvent pratiquer au temple Krishna de Darsait et au temple « historique » du vieux Mascate, près du palais sultanien, dédié à Shiva.