Une faune rare dans le désert
Dans les zones désertiques, en particulier si l'on bivouaque du côté de la mer intérieure au sud de Doha, on pourra, avec beaucoup de chance, apercevoir de petits mammifères comme le lièvre d'Arabie, le renard de Rüppell, le chat du général Margueritte (spahi à Laghouat), aussi appelé chat des sables, le hérisson d'Éthiopie dit « lion-du-désert », la gerboise, la gerbille, le daman, la chauve-souris trident et la chauve-souris du désert. Le chacal doré, une espèce que l'on croyait éteinte dans les années 1950, a été redécouvert. Le Qatar a la plus forte densité de chameaux du Moyen-Orient. Parmi les serpents, sur 57 espèces, on note la vipère des sables (Psammophis schokari), la vipère des pyramides et la vipère tapis. Chez les lézards, le reptile le plus répandu au Qatar, il existe plus de 21 espèces. Le plus grand est le varan du désert (Varanus griseus) qui peut atteindre 1 m de long ! On peut apercevoir des agames à tête bleue, des « sand shrinks » qui s'enfouissent dans le sable à la moindre vibration, des geckos… Au chapitre des arachnides, le solifuge de la taille d'une main se déplace à 16 km/h en vous suivant sous le soleil, non pas pour vous dévorer mais parce qu'il aime l'ombre. Les oiseaux s'observent sur les côtes, en particulier dans le secteur d'Al Khor : aigrettes, pluviers, spatules, ibis, grèbes, hérons cormorans, canards, aigles tachetés, chevaliers bargettes, gravelots mongols. Le désert est moins prolifique, mais compte quelques variétés, comme la paruline à gorge jaune, le sirli du désert, la courvite isabelle, la moinelette à front blanc. L'autruche d'Arabie a disparu en 1945 mais sa cousine d'Afrique du Nord a été introduite à la fin du XXe siècle et est maintenant concentrée à Ras Abrouq.
L’oryx d’Arabie, un emblème national
La plus grande des antilopes arabes, Oryx leucoryx, est considérée par l'UICN comme une espèce en danger, placée en liste rouge. Omniprésent par le passé, l'oryx arabe n'existe malheureusement plus à l'état sauvage, mais évolue dans des espaces protégés. Sur une population mondiale estimée à 8 000 têtes, le Qatar en abrite plus de 1 300 dans les sanctuaires de Shahaniyah, Ushaijrij et Mazhabyah. Sa fourrure blanche, qui le protège contre le soleil, est ponctuée de zones plus sombres et presque noires au niveau des pattes, du thorax, de la queue et de plusieurs endroits de la tête. Mâles et femelles possèdent de longues cornes pouvant mesurer jusqu'à 90 cm de long ! Sa température corporelle peut atteindre les 45 °C, tandis qu'un système de « réfrigération » sophistiqué permet de refroidir le sang au niveau des cornes, avant qu'il n'alimente l'organe le plus fragile, le cerveau. Les reins de cette antilope sont capables de concentrer les urines, dont la consistance ressemble à celle du miel ! Les autorités qatariennes en ont fait un emblème national : son profil orne les jets de Qatar Airways et la radio francophone de Doha porte son nom. On pourra les approcher, dans le cadre d'une excursion organisée, au centre Al Maha d'As Shahaniyah.
Des requins-baleines et des dugongs
En mer, autour des récifs de corail de la côte, on peut voir un grand nombre de poissons (près de 240 espèces), des plus minuscules aux grands marlins, raies manta des tortues et même requins-baleines. Ces derniers gravitent autour des plateformes de pétrole et de gaz et il n'est donc pas possible de les approcher pour les observer, dommage ! On y trouve également de nombreux mammifères marins, dauphins, baleines, et surtout 21 espèces de dugongs. Si l'espèce est largement menacée au niveau mondial, les eaux qataries abritent l'une des plus grandes concentrations de dugongs au monde, principalement sur sa côte nord. Il navigue en père peinard dans les eaux entre Zekreet et les îles Hawar. Le dugong a un corps fuselé, beaucoup plus que le lamantin et une queue très proche de celle d'un cétacé. Sa pigmentation grisâtre est prononcée sur sa partie supérieure et blanchâtre sur la partie ventrale. Le dugong a une tête massive, latéralement compressée et pourvue de lèvres développées. La taille moyenne des adultes est de 3 mètres, pour un poids de 400 kg. L'espèce se nourrit principalement de phanérogames (plancton). Le comportement du dugong est typiquement individualiste.
Le palmier dattier, source de vie
De son petit nom latin, Phoenix dactylifera, le palmier dattier est indissociable des régions arides. Pendant des décennies, il a contribué à l'alimentation des peuples du désert, mais aussi à de multiples usages pratiques : son bois servait à la construction des bateaux, tandis que ses feuilles étaient transformées en paniers, matelas, jouets, et étaient employées également à l'édification des maisons. De nos jours, la production du palmier dattier est une véritable industrie et son fruit est l'un des seuls produits agricoles qatariens exportés : avec 3 millions de tonnes, le Qatar est le 20e producteur mondial. La datte, bien meilleure dégustée fraîche et moelleuse (tamar) que séchée, est d'ailleurs connue pour ses vertus nutritives, riche en protéines, vitamines et minéraux (3 000 kilocalories par kilo). Assez peu exigeant, le palmier dattier supporte tout type de sol (même sablonneux et salin). Mais il met plusieurs années à donner des fruits et nécessite une pollinisation manuelle. Par ailleurs, il a besoin d'un arrosage minimal mais régulier pour s'épanouir.
Le Sidr : les épines du Christ
Du logo de la Qatar Foundation aux paysages qataris en passant par le somptueux design extérieur du National Convention Centre, l'incontournable Sidr est un arbre du désert qui fait figure d'arbre national. Symbole de vitalité, autrement nommé le jujubier épines-du-Christ, donne des fruits et des fleurs dans les conditions climatiques les plus extrêmes. Arbre des poètes, qui se réfugiaient sous ses frondaisons pour en goûter la fraîcheur, il doit sa robustesse et sa fécondité à de profondes racines. Connu depuis des temps immémoriaux, utilisé dans l'Égypte pharaonique, mentionné dans le Livre des trois grandes religions monothéistes, le Ziziphus spina christi est ce jujubier qui aurait fourni les épines de la couronne du Christ. Considéré comme un arbrisseau à feuillage caduc, son port est érigé, à la ramure grêle en zig-zag, pourvue d'épines acérées.