7e art mauricien : une volonté
À l’instar d’autres îles du monde, l’industrie cinématographique de l’île Maurice est certes mineure, mais pleine de volonté. Afin de diversifier son économie, le gouvernement mauricien tente avec beaucoup de passion de développer l’industrie du 7e art en misant pour cela sur ses sites naturels beaux et variés, son climat agréable toute l'année, sa culture et son art de vivre, son sens de l'hospitalité, ses infrastructures de haut niveau et le savoir-faire des Mauriciens (notamment pour la fabrication de décors).
Parmi les initiatives de ces dernières années, on peut évoquer le Mauritius Film Rebate Scheme : une mesure visant à offrir un soutien financier aux productions cinématographiques qui choisiraient Maurice comme lieu de tournage. Ce plan incitatif offre des avantages fiscaux et un remboursement de 30% à 40% des dépenses liées à la production.
L’île accueille également quelques évènements du 7e art, dont le plus régulier est le Festival du Film Européen de Maurice. En 2023, la 5e édition s'est associée au Festival international du court-métrage de Clermont-Ferrand pour se placer sous le signe de la jeunesse avec une programmation de 25 courts-métrages, exclusivement pensée pour ce public.
Outre ces initiatives, le 7e art mauricien existe également au travers de plusieurs cinéastes originaires de l’île, comme Selven Naidu et sa série de documentaires Résonances ou David Constantin, réalisateur prometteur de Lonbraz Kann (2014). Ce long-métrage a organisé son avant-première au Festival international du film d’Afrique et des Iles et a ensuite poursuivi son parcours aux quatre coins du globe, notamment au Festival du Film francophone de Namur et au Seattle International Film Festival.
Maurice vue de l’extérieur
Pendant de nombreuses années, l’île est principalement connue dans le monde du 7e art grâce à deux œuvres françaises. La première, réalisée en 1978 par Georges Lautner, se nomme Ils sont fous ces sorciers et met en scène Jean Lefebvre et Henri Guybet. Julien (campé par Lefebvre) est envoyé à Maurice dans le cadre de son travail, où il fait la rencontre de Henri (Guybet). Après une soirée trop arrosée, les deux hommes profanent un totem sacré. Une malédiction s’abat alors sur eux, qui les suivra jusqu’à Paris. Quelques années plus tard, c’est Gérard Depardieu et Marie Gillain qui posent leurs bagages sur les plages mauriciennes, dans Mon père, ce héros (1991), réalisé par Gérard Lauzier.
Plus récemment, l’île a été propulsée sous les projecteurs via le film Serenity, réalisé par Steven Knight, et réunissant une magnifique brochette d’acteurs comme Matthew McConaughey, Anne Hathaway, Diane Lane et Jason Clarke. Ce thriller, sorti en 2019, relate l’histoire de Dill Baker, capitaine d’un navire de pêche, dont la vie tranquille se voit chamboulée par un appel de son ex-femme lui demandant d’exécuter son nouveau mari violent. Dès son premier voyage de repérage en 2017, le réalisateur Steven Knight, séduit par la biodiversité de l’île, a décidé de situer une partie importante de son tournage dans le village de Trou aux Biches, où l’équipe a même construit un port provisoire pour les besoins de certaines scènes clés. En 2020, on remarque également le téléfilm Trop jeune pour moi (initialement appelé Coup de foudre à l’île Maurice), dans lequel Hélène de Fougerolles s’éprend d’un homme de 20 ans durant une retraite dans l’île. En 2023, la série de Netflix Kandasamys : The Baby en partie tournée à Maurice, a compté deux acteurs mauriciens parmi les rôles importants.